🔊 “Giacometti / Sugimoto” En scène, à l’Institut Giacometti, du 5 avril au 23 juin 2024
“Giacometti / Sugimoto” En scène
à l’Institut Giacometti, Paris
du 5 avril au 23 juin 2024
Institut Giacometti
PODCAST – Interview de Françoise Cohen, directrice artistique de l’Institut Giacometti, et commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 8 avril 2024, durée 25’29,
© FranceFineArt.
Film réalisé par Hiroshi Sugimoto / Shin Suzuki, Noh Climax/Kayoi Komachi, 2022. HD vidéo/video :10 mn/m. Acteur : Hikaru Uzawa, Kanze School, Lieu : Himeji Castle. © Hiroshi Sugimoto and The Japan Foundation.Courtesy of Odawara Art Foundation.
Extrait du communiqué de presse :
Commissaire de l’exposition
Françoise Cohen, directrice artistique de l’Institut Giacometti
Organisée autour de la reconstitution d’une scène de Nô, l’exposition présentée à l’Institut Giacometti mettra en évidence la proximité des recherches des deux artistes, où dialoguent apparitions et réalité. Cette exposition qui fait référence au théâtre sera animée par une sélection de sculptures d’Alberto Giacometti, de photographies et de films de Hiroshi Sugimoto ainsi que de masques Nô anciens de la collection de l’artiste.
Photographe japonais de renommĂ©e internationale, Hiroshi Sugimoto, nĂ© Ă Tokyo en 1948, prĂ©sentera pour la première fois en Europe, cinq oeuvres de la sĂ©rie Past Presence (2013 – 2016) ainsi qu’un ensemble de polaroĂŻds rĂ©alisĂ©s entre 2013 et 2018. Son choix personnel d’oeuvres emblĂ©matiques de Giacometti sera prĂ©sentĂ© de façon originale et surprenante.
En 2013, le MoMA de New York invitait Sugimoto à photographier les chefs-d’œuvre du Jardin de sculptures du musée. Grande Femme III de Giacometti est la première à arrêter son regard. La série Past Presence, centrée sur un choix d’icônes de l’art moderne, interroge la capacité de l’art à rendre présente une force symbolique dans le monde actuel.
La donation faite par l’artiste à la Fondation Giacometti en 2019, porte sur huit photographies réalisées à partir d’œuvres de Giacometti au sein de cette série.
La sĂ©rie Past Presence (2013 – 2016)
Chaque oeuvre est photographiée en noir et blanc dans son contexte de présentation, souvent décentrée dans le cadre. L’oeuvre étant traitée comme une apparition, l’espace représenté n’est pas l’espace réel mais un espace flottant, mental. Selon le propos de l’artiste, le flou, déjà présent dans la série Architecture (1997) sur l’architecture moderne, permet de rendre perceptible l’idée précédant la réalisation. Entravant la vision précise et détaillée de l’oeuvre, il tend à susciter chez le spectateur, qui reconnaît l’œuvre photographiée, une réflexion sur la constitution de celle-ci en tant que jalon marquant de la création occidentale.
Masque nô, Koyane no Mikoto, période Nanboku-cho, XIVe siècle Pigment sur bois, L 22,3 cm. Collection Odawara Foundation. © Hiroshi Sugimoto, Courtesy of Odawara Art Foundation.
Hiroshi Sugimoto, Past Presence 071, Homme qui Marche II, Alberto Giacometti, 2016. Tirage gélatino-argentique 93,6 x 75 cmFondation GiacomettiPhoto : © Hiroshi Sugimoto,oeuvre représentée © Estate of Alberto Giacometti / ADAGP 2024.
Alberto Giacometti, Femme assise, 1956. Bronze, 51,3 x 15,6 x 23,7 cm. Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024.
Alberto Giacometti, [Buste d’homme assis (Lotar III)], 1965. Plâtre, 67,1 x 28,1 x 37,6 cm. Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2024.
Le travail photographique de Hiroshi Sugimoto
Hiroshi Sugimoto s’installe à New York en 1974. Il entre de plein pied dans les nouveaux développements de la photographie qui, dans la mouvance des artistes de la performance, s’affirme comme un medium essentiel de l’art contemporain, à la fois compte rendu de l’action et indexation du réel. S’écartant de la photographie humaniste de l’« instant décisif » à la Cartier-Bresson, son travail se développe en séries dont les déroulements se superposent durant de nombreuses années. Sugimoto s’inscrit dans une conception mentale de la photographie. Chaque série naît de protocoles qui en fixent la réalisation. Ses photographies portent une réflexion sur la nature du réel et sa reproduction, mais aussi sur le temps : celui de la prise de vue et du tirage, celui contenu dans le sujet, un temps vécu et partagé par l’artiste et le spectateur. Sugimoto reste attaché à la photographie argentique et porte une attention extrême à la nature des papiers, la chimie du développement – tous les tirages sont réalisés à l’atelier. La première série a pour sujet les Dioramas de l’American Museum of Natural History. Mises en scène de la vie à un moment donné de son évolution, elle pose la question de la relation au réel recomposé, ramené à la vie par la photographie. La deuxième série, les Theaters, est née du projet d’enregistrer tout un film en une seule image, l’obturateur restant ouvert pendant toute la durée du film. Ces photographies centrées sur un rectangle blanc au milieu de l’image ont particulièrement contribué à la notoriété de l’oeuvre de Sugimoto. Nourri de la conception japonaise de trésor culturel, Sugimoto s’intéresse aussi à l’héritage religieux et artistique du Japon et étend sa pratique artistique aux champs de l’architecture et du théâtre.
En 2017, il a fondé la Odawara Art Foundation dédiée à la promotion des formes japonaises traditionnelles et aux formes contemporaines de performance. Dans ses dernières expositions, il intègre des documents et objets historiques provenant de ses propres collections. Il met en scène de larges fresques historiques où se superposent le temps de la création et celui de l’espèce humaine, dont il interroge l’avenir.
Autour de l’exposition – #GiacomettiSugimoto
Un catalogue richement illustré, en édition bilingue français / anglais, coédité par la Fondation Giacometti, Paris, et FAGE éditions, Lyon, accompagne l’exposition.