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🔊 “La naissance des grands magasins” au MAD, musĂ©e des Arts DĂ©coratifs, du 10 avril au 13 octobre 2024

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“La naissance des grands magasins”
Mode, design, jouets, publicité, 1852-1925

au MAD, musée des Arts Décoratifs, Paris

du 10 avril au 13 octobre 2024

MAD


Interview de AmĂ©lie Gastaut, conservatrice en chef, collections publicitĂ© et design graphique, et commissaire gĂ©nĂ©rale de l’exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 8 avril 2024, durĂ©e 24’20, © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec AmĂ©lie Gastaut, conservatrice en chef, collections publicitĂ© et design graphique, et commissaire gĂ©nĂ©rale de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 8 avril 2024, durĂ©e 24’21,
© FranceFineArt.


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La naissance des grands magasins
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©Anne-FrĂ©derique Fer, visite de l’exposition avec AmĂ©lie Gastaut, le 8 avril 2024.

Extrait du communiqué de presse :

Leonetto Cappiello (1875-1942) — Au Louvre. Jouets et Ă©trennes, 1922, Affiche, lithographie. © Les Arts DĂ©coratifs / Jean Tholance.

Leonetto Cappiello (1875-1942) — Au Louvre. Jouets et Ă©trennes, 1922, Affiche, lithographie. © Les Arts DĂ©coratifs / Jean Tholance.

Jules Jean ChĂ©ret (1836-1932) — Aux Buttes Chaumont, 1888. Affiche, lithographie. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Jules Jean ChĂ©ret (1836-1932) — Aux Buttes Chaumont, 1888. Affiche, lithographie. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Anonyme (France) — Cheval tricycle, 1880-1900. Fer, bois et cuir. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Anonyme (France) — Cheval tricycle, 1880-1900. Fer, bois et cuir. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Commissaires :

Commissaire générale

Amélie Gastaut, conservatrice en chef, collections publicité et design graphique

Commissaires associées

Anne Monier, conservatrice, collection des jouets

Marie-Pierre RibĂšre, assistante de conservation, collection mode et textile




Le musĂ©e des Arts dĂ©coratifs consacre, du 10 avril au 13 octobre 2024, une exposition Ă  la naissance des grands magasins, qui deviennent au milieu du XIXe siĂšcle les nouveaux temples de la modernitĂ© et de la consommation. Au Bon MarchĂ©, Les Grands Magasins du Louvre, Au Printemps, La Samaritaine, et Les Galeries Lafayette dĂ©voilent leurs facettes Ă  travers l’histoire, la politique et la sociĂ©tĂ©, du Second Empire jusqu’à leur consĂ©cration lors de l’exposition internationale des arts dĂ©coratifs et industriels modernes de 1925.



Une grande partie des 700 oeuvres allant des affiches aux vĂȘtements, jouets et piĂšces d’art dĂ©coratifs, issues des collections du musĂ©e, permettent de comprendre l’évolution du commerce parisien Ă  partir de 1852. InitiĂ© par des entrepreneurs audacieux, ce nouveau concept commercial engendre la crĂ©ation d’espaces dĂ©diĂ©s Ă  la femme, bouleversant le panorama de la vente et prĂ©figurant l’avĂšnement de la sociĂ©tĂ© de consommation. L’émergence de la mode et sa dĂ©mocratisation, l’invention des soldes, l’enfant en tant que nouvel objet marketing mais aussi le dĂ©veloppement de la vente par correspondance, constituent autant de thĂšmes dĂ©veloppĂ©s au fil d’un parcours riche en dĂ©couvertes.



#Expo_GrandsMagasins


Au Bon MarchĂ© — Sac Ă  main et sa boĂźte, 1910-1919. Taffetas de soie façonnĂ©, imprimĂ© sur chaĂźne, mĂ©tal dorĂ© et satin de soie. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Au Bon Marché, Sac à main et sa boßte, 1910-1919. Taffetas de soie façonné, imprimé sur chaßne, métal doré et satin de soie. © Les Arts Décoratifs / Christophe DelliÚre.

Jean-Gabriel Domergue (1889-1962) — Galeries Lafayette. Emprunt national, 1920. Affiche, lithographie. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Jean-Gabriel Domergue (1889-1962) — Galeries Lafayette. Emprunt national, 1920. Affiche, lithographie. © Les Arts DĂ©coratifs / Christophe DelliĂšre.

Les Grands Magasins Dufayel. 1895-1900. Affiche, lithographie © Les Arts Décoratifs.

Les Grands Magasins Dufayel. 1895-1900. Affiche, lithographie © Les Arts Décoratifs.



Le Second Empire : une modernité spectaculaire
DĂšs les annĂ©es 1850, les grands magasins jettent les bases du commerce moderne et de la sociĂ©tĂ© de consommation dans un contexte d’essor Ă©conomique. Leur naissance est directement liĂ©e aux rĂ©formes structurelles et Ă  la politique Ă©conomique volontariste mises en place par NapolĂ©on III afin de moderniser la France. Les transformations urbaines du Paris d’Haussmann sont immortalisĂ©es dans les photographies de Charles Marville,

le dĂ©veloppement des chemins de fer par de nombreuses affiches touristiques vantant les nouvelles destinations de villĂ©giatures. Les grands magasins profitent de l’ascension de la bourgeoisie qui est leur premiĂšre clientĂšle. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč se mettent en place les prĂ©mices d’une culture de masse et la naissance progressive d’une certaine modernitĂ© des loisirs, « Faire les magasins » devient, Ă  l’instar du thĂ©Ăątre, du bal, du cafĂ©, ou du concert, une nouvelle distraction bourgeoise. Ces grands magasins sont dĂ©sormais le « royaume de la femme » dĂ©crit par Émile Zola dans ses carnets prĂ©paratoires Ă  l’écriture d’Au Bonheur des Dames.


Le grand magasin : une révolution commerciale
Zola s’inspire directement d’Aristide Boucicaut, fondateur du premier grand magasin parisien, le Bon MarchĂ©, qu’il inaugure en 1852. PortraiturĂ© en 1875 par William Bouguereau, reprĂ©sentant majeur de la peinture acadĂ©mique, Aristide Boucicaut est le modĂšle de l’entrepreneur du Second Empire. Il jette les bases du commerce moderne avec des innovations commerciales majeures comme la dĂ©mocratisation de la mode, l’invention des soldes et des expositions de saisons, ou encore l’enfant comme nouvelle cible commerciale et la vente par correspondance.


La démocratisation de la mode : la figure de la Parisienne
Le XIXe, siĂšcle du flĂąneur baudelairien, est aussi celui de la Parisienne, figure mythifiĂ©e et protĂ©iforme, dont l’ombre marque les murs des grands magasins de la capitale. Ces temples sĂ©duisent la Parisienne, elle peut toucher, regarder et essayer. Une affiche d’Henri Thiriet destinĂ©e Ă  promouvoir une exposition de « blanc » Ă  la Place Clichy montre le rapport tactile Ă  la marchandise exposĂ©e. Le modĂšle Ă©conomique sur lequel reposent les Ă©tablissements – notamment la rĂ©duction des coĂ»ts de revient – rend possible la mise en place de prix dĂ©fiants toute concurrence. Une grande partie de la population, française et Ă©trangĂšre, accĂšde alors Ă  des biens jusqu’alors rĂ©servĂ©s aux Ă©lites. L’habillement, dont la production se mĂ©canise et se rationalise progressivement, n’échappe pas Ă  ce processus de dĂ©mocratisation. Les Grands Magasins du Louvre se flattent notamment d’exercer une influence sur la mode, arguant ne pas la copier mais de la crĂ©er. Certains grands magasins reprennent toutefois des modĂšles de couturiers et de haute couture telle une robe des Trois Quartiers datĂ©e de 1810 qui n’est pas sans Ă©voquer les crĂ©ations de Paul Poiret.


Invention des soldes et des expositions
Les grands magasins instaurent une saisonnalitĂ© par le bais d’expositions aujourd’hui connues sous le nom de soldes. Parmi elles, le blanc, les gants et dentelles ou encore les toilettes d’étĂ©. Ces Ă©vĂšnements permettent de rĂ©partir les ventes sur l’ensemble de l’annĂ©e, rĂ©duisant ainsi les pĂ©riodes creuses. Leurs dates sont transmises aux clients par le biais d’agendas publicitaires offerts. Les affiches rĂ©alisĂ©es par les grands illustrateurs (Jules ChĂ©ret, Jean-Gabriel Domergue et RenĂ© PĂ©an), jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans la promotion de ces rendez-vous. La grande variĂ©tĂ© des accessoires de mode exposĂ©s (gants, Ă©ventails, chapeaux, plumes, bas cols et cravates) rend compte de la richesse des produits qui sont mis en vente.


L’enfant comme nouvelle cible
L’apparition de rayons destinĂ©s aux enfants fait Ă©cho Ă  la place grandissante qu’ils prennent dans la famille au XIXe siĂšcle. Cette Ă©volution socio-psychologique se lit dans la culture matĂ©rielle de l’époque : leurs vĂȘtements se diffĂ©rencient progressivement de ceux des adultes et les jouets, comme l’illustre un habit de marin de 1910 de la Belle JardiniĂšre ou celui dit de Highlander (1907) des Trois Quartiers. L’enfant devient rapidement une nouvelle cible, on lui propose des jeux d’optique, de construction et d’imitation mimant les mĂ©tiers ou les activitĂ©s de la vie quotidienne Ă  l’image d’une machine Ă  coudre miniature Singer.


La vente par correspondance
Au Bon MarchĂ©, Aristide Boucicaut met en place la vente par correspondance afin d’écouler une marchandise dont la production ne cesse de croĂźtre. Les catalogues de vente, richement illustrĂ©s, concourent aussi Ă  Ă©largir la clientĂšle sur le territoire et Ă  l’étranger. Une affiche de Ferdinand Lunel rend compte de la façon dont Ă©taient acheminĂ©es les commandes de la Place Clichy Ă  la banlieue parisienne. Un uniforme des Trois Quartiers illustre l’univers des livreurs. D’abord annuels, ces catalogues tirĂ©s en trĂšs grand nombre, deviennent rapidement saisonniers, se multipliant avec le dĂ©veloppement des rayons – arts mĂ©nagers, orfĂšvrerie, porcelaine, Ă©clairage, tapisserie et dĂ©coration, articles de voyages. Ils permettent de suivre l’évolution des modes de vie et des goĂ»ts de la bourgeoisie en termes de mode, de dĂ©coration, d’art mĂ©nager, mais aussi de loisirs.


Les ateliers d’art
La crĂ©ation des ateliers d’art dans les grands magasins est un phĂ©nomĂšne qui Ă©merge dans l’entre-deux-guerres, avec l’apparition d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration de crĂ©ateurs soucieux de se regrouper et de renouveler la place des arts dĂ©coratifs. Le Printemps fait figure de pionnier en inaugurant, en 1912, l’atelier de crĂ©ation Primavera. SpĂ©cialisĂ© dans la production de meubles et d’objets d’art en sĂ©rie, cet atelier propose des objets de dĂ©coration et du mobilier moderne Ă  des prix abordables. Il recrute de jeunes artistes issus des Ă©coles d’arts appliquĂ©s sensibles aux nouvelles tendances esthĂ©tiques. En 1921, les Galeries Lafayette confient la direction de leur atelier, La MaĂźtrise, Ă  Maurice DufrĂȘne (1876-1955). Le Bon MarchĂ© initie quant Ă  lui l’atelier Pomone, d’abord dirigĂ© par Paul Follot (1877-1941). Enfin, Les Grands Magasins du Louvre crĂ©ent le Studium Louvre en 1923. Étienne Kohlmann (1903-1988) prend la direction artistique du Studium en 1927 mais produit des oeuvres pour cet atelier avant cette date. Un buffet d’exception prĂ©sentĂ© dans l’exposition, crĂ©Ă© vers 1924, tĂ©moigne de cette implication.


L’Exposition internationale des Arts dĂ©coratifs et industriels modernes de 1925
L’évĂšnement symbolisant l’apogĂ©e de ces ateliers d’art est l’Exposition internationale des Arts dĂ©coratifs et industriels modernes de 1925. Chaque grand magasin dispose alors d’un pavillon monumental lui permettant de promouvoir ses plus belles crĂ©ations en matiĂšre de mobilier, cĂ©ramique, textile, verre et autres objets dĂ©coratifs. Des photographies d’Albin Salaün et de François-Antoine Vizzavona rendent compte de la beautĂ© de ces bĂątiments, tant Ă  l’extĂ©rieur qu’à l’intĂ©rieur. PiĂšces de mode, objets de mobilier, jouets et autres affiches publicitaires rĂ©unis au musĂ©e des Arts dĂ©coratifs racontent l’histoire d’une naissance, celle des grands magasins, mais aussi de toute une Ă©poque. Ce nouveau panorama commercial moderne dans le Paris d’Haussmann donne une nouvelle place Ă  la femme en lui offrant des espaces rĂ©servĂ©s. Dans ces lieux d’un nouveau genre Ă©merge la figure de la Parisienne, mythe de beautĂ© et d’élĂ©gance encore trĂšs vivace aujourd’hui. VĂ©ritable bouillonnement d’inventions et de crĂ©ativitĂ©, l’exposition met en lumiĂšre la place fondamentale des grands magasins dans le paysage parisien, de la Belle Époque aux AnnĂ©es folles.