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🔊 “Photographies en guerre” au musée de l’Armée, hôtel des Invalides, Paris, du 6 avril au 24 juillet 2022

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“Photographies en guerre“ 

au musée de l’Armée, hôtel des Invalides, Paris

du 6 avril au 24 juillet 2022

musée de l’Armée


Interview de Anthony Petiteau, chef de l’unité conservation, documentation, recherche, musée départemental Albert-Kahn, ancien responsable de la collection de photographies du musée de l’Armée et co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 1er avril 2022, durée 28’37. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Anthony Petiteau, chef de l’unité conservation, documentation, recherche, musée départemental Albert-Kahn, ancien responsable de la collection de photographies du musée de l’Armée et co-commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 1er avril 2022, durée 28’37, durée 19’14.
© FranceFineArt.

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Photographies en guerre
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse – finalisation du montage de l’exposition, le 1er avril 2022.

Léon-Eugène Méhédin, Sébastopol : vue de la ville et du port, 1855 © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Moutarde.
Léon-Eugène Méhédin, Sébastopol : vue de la ville et du port, 1855 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Moutarde.

Extrait du communiqué de presse :



Marc Riboud, Jeune fille à la fleur, manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, États-Unis, marche pour la Paix, 21 octobre 1967 © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier / Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
Marc Riboud, Jeune fille à la fleur, manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, États-Unis, marche pour la Paix, 21 octobre 1967 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier / Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG.
Libération, Les enfants d’Assad, 2017 © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier. [image, réalisée par des Syriens opposants au régime de Bachar el Assad, qui a circulé sur les réseaux sociaux avant d’être relayée par une agence filaire]
Libération, Les enfants d’Assad, 2017 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier. [image, réalisée par des Syriens opposants au régime de Bachar el Assad, qui a circulé sur les réseaux sociaux avant d’être relayée par une agence filaire]
Émeric Lhuisset, Théâtre de guerre. Photographie avec un groupe de guérilla kurde, 2012 © Émeric Lhuisset / Adagp, Paris, 2021 / Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais.
Émeric Lhuisset, Théâtre de guerre. Photographie avec un groupe de guérilla kurde, 2012 © Émeric Lhuisset / Adagp, Paris, 2021 / Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais.

Commissariat :

Mathilde Benoistel, chargée d’études documentaires, cheffe du département de l’inventaire, de la diffusion et de l’histoire des collections, musée de l’Armée

Sylvie Le Ray-Burimi, conservatrice en chef du patrimoine, cheffe du département beaux-arts et patrimoine, musée de l’Armée

Lucie Moriceau-Chastagner, chargée d’études documentaires, adjointe à la cheffe du département beaux-arts et patrimoine, responsable de la collection de photographies du musée de l’Armée

Anthony Petiteau, chef de l’unité conservation, documentation, recherche, musée départemental Albert-Kahn, ancien responsable de la collection de photographies du musée de l’Armée

Assistés de : Chloé Boisson, Philomène Bonhomme, Marie Lamassa, Aline Muller, Aurélien Nicole



Paysages de ruines, chaos des combats, scènes de victoire ou de défaite, portraits de soldats ou de civils…. Les images de la guerre, et singulièrement des guerres passées, imprègnent notre mémoire collective, notamment par le prisme de la photographie. Certains clichés, tels que Raising the Flag on Iwo Jima (Joe Rosenthal) ou Le Drapeau rouge sur le Reichstag (Evgueni Khaldeï), sont même devenus des icônes mondiales. Mais qui sont ceux qui les ont produits ou diffusés ? Dans quelles conditions et pour qui ? Quels sont les ressorts de cette fabrique de l’image de la guerre depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours ?

Le musée de l’Armée présente pour la première fois une exposition consacrée non pas au conflit, mais à la représentation de celui-ci par la photographie, qui va bien au-delà du reportage de guerre. Depuis l’apparition de ce nouveau médium sur un champ de bataille au milieu du XIXe siècle, les rapports entre photographie et guerre sont complexes, relevant de pratiques plurielles (amateurs ou professionnelles), d’intentions et d’usages multiples (informer, documenter, prouver, convaincre, légitimer, tromper, dénoncer, témoigner, se souvenir…) dans les champs les plus variés (militaire, politique, économique, mais aussi social, culturel et esthétique).

Plaques de verre, planches, albums, portfolios, portraits, vues stéréoscopiques, petits et grands formats… Du Siège de Rome (1849) à l’actuelle guerre en Syrie, en passant par la guerre de Sécession, la guerre de 1870, les deux conflits mondiaux, la guerre du Vietnam, la Guerre Froide ou encore les guerres de décolonisation, le parcours réunit plus de 300 photographies faisant le récit d’une construction médiatique de la guerre à travers l’image. Photographes amateurs et professionnels y confrontent la singularité de leurs regards et de leurs objectifs, parmi lesquels ceux de Margaret Bourke-White, Gerda Grepp, Lee Miller, Robert Capa, Paul Corcuff, Marc Riboud, Don McCullin, Gilles Caron, Nick Ut, Yan Morvan, Laurent Van der Stockt, Richard Mosse, Émeric Lhuisset ou encore Michel Slomka.

À travers eux sont en outre abordés des thèmes aussi divers que l’évolution de la presse au XXe siècle, le mythe du photojournaliste, la conquête de l’opinion publique, l’image privée, la théâtralisation de la mort, la véracité de l’image, l’éthique du photographe ou encore l’évolution de son statut et l’émergence de la notion d’auteur.

L’exposition Photographies en guerre est enfin l’occasion de mettre en avant les collections photographiques exceptionnelles du musée de l’Armée, riche de plus de 60 000 items, ainsi que sa politique d’acquisition active auprès de photographes contemporains, tels que Philippe de Poulpiquet ou Édouard Elias.

Evgueni Khaldei, Le Drapeau rouge sur le Reichstag, Berlin, 2 mai 1945 © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier / Yevgeny Khaldei, Adagp, Paris, 2022.
Evgueni Khaldei, Le Drapeau rouge sur le Reichstag, Berlin, 2 mai 1945 © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier / Yevgeny Khaldei, Adagp, Paris, 2022.
Joe Rosenthal, U.S. Marines of the 28th Regiment, 5th Division, raise the American flag atop Mt. Suribachi, Iwo Jima, on Feb. 23, 1945 © National Archives and Records
Administration / DR.
Joe Rosenthal, U.S. Marines of the 28th Regiment, 5th Division, raise the American flag atop Mt. Suribachi, Iwo Jima, on Feb. 23, 1945 © National Archives and Records
Administration / DR.

Premiers photographes de guerre

Les premiers photographes de guerre opèrent durant le siège de Rome par l’armée française de juin à juillet 1849. D’abord utilisées comme documents d’archive, leurs photographies représentent les nouvelles ruines de Rome. Mais le véritable essor de la photographie de guerre se produit à la faveur de la guerre de Crimée (1853-1856), théâtre d’opérations sur lequel les photographes anglais Roger Fenton (1818-1869) et James Robertson (1813- 1888) sont envoyés pour couvrir le conflit et documenter la vie quotidienne.



Le développement de la presse illustrée

La photographie devient à partir des années 1850 une véritable source pour l’illustration de la presse. Grâce à l’évolution des techniques, la fin des années 1880 voit naître l’âge d’or de la presse illustrée, séduisant alors les lecteurs avec des mises en pages audacieuses et la construction de récits photographiques. Considérée comme un témoignage de la réalité, la photographie devient, à l’aube des grands conflits mondiaux, une arme de propagande au profit des belligérants qui, désormais, produisent leurs propres images à destination de la presse.



Le mythe du photojournaliste

Le mythe du photojournaliste se développe au tournant des XIXe et XXe siècles. Salués pour leur courage, les photographes de guerre se rendent au plus près des conflits, déjouant la mort et la censure pour ramener les images les plus authentiques. Le photojournalisme connaît ses heures de gloire durant la guerre d’Espagne puis la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à la guerre du Vietnam. Des personnalités telles que Robert Capa (1913-1954) ou Lee Miller (1907-1977) apparaissent comme le fer de lance des démocraties face aux totalitarismes, en même temps que l’un des vecteurs de légitimation et de valorisation de la presse. Les États-Unis, lors de la guerre du Vietnam, laissent une grande liberté aux photojournalistes, qui rapportent ainsi des images du conflit, devenues iconiques. Vingt ans plus tard, lors de la première guerre du Golfe, ils font le choix de limiter la liberté de la presse sur les théâtres d’opérations, plongeant le photojournalisme dans une crise de la représentation.



Vers une démocratisation de la pratique photographique en amateur

Si la photographie sert d’illustration, elle est également un moyen technique qui évolue au fil du temps et des inventions. Du calotype au milieu du XIXe siècle à la caméra thermique à très longue portée, l’exposition Photographies en guerre explore l’évolution de ces techniques au service de l’image, dans le but de représenter un conflit ou une époque. Les années 1860 voient se développer les studios et maisons spécialisées dans le marché des épreuves photographiques. À la fin du XIXe siècle, l’essor de l’industrie photographique permet une démocratisation de la pratique photographique en amateur et les combattants sont de plus en plus nombreux à enregistrer leur expérience de la guerre. Ces millions d’images privées viennent concurrencer les images officielles.



Postérité plastique et critique

Plus qu’un moyen d’illustrer le monde, la photographie est une technique utilisée par les artistes pour exprimer leur art. L’exposition interroge le caractère esthétique de ce médium, replaçant les photographies exposées dans les courants artistiques de leur époque, montrant également la postérité plastique et esthétique d’images dont la vocation première était pratique et documentaire.

Enfin, alors que le public du XXIe siècle est confronté à une surenchère d’informations où l’image tient un rôle essentiel, voire exclusif dans le cas de certains réseaux sociaux, l’exposition invite à exercer un œil attentif et critique sur les représentations des conflits telles qu’elles sont actuellement diffusées.

L’exposition s’accompagne de la publication d’un catalogue co-édité par le musée de l’Armée et les éditions de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.