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🔊 “Alberto Giacometti – André Breton” Amitiés Surréalistes, à l’Institut Giacometti, Paris, du 19 janvier au 10 avril 2022

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“Alberto Giacometti – André Breton“
Amitiés Surréalistes

à l’Institut Giacometti, Paris

du 19 janvier au 10 avril 2022

Fondation Giacometti
André Breton


Interview de Serena Bucalo-Mussely, conservatrice à la Fondation Giacometti et co-commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 janvier 2022, durée 24'36". © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Serena Bucalo-Mussely, conservatrice à la Fondation Giacometti et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 janvier 2022, durée 24’36.
© FranceFineArt.

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Alberto Giacometti - AndrŽ Breton
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©Anne-Fréderique Fer, visite de l’exposition, en fin d’accrochage, avec Serena Bucalo-Mussely, le 17 janvier 2022.

Extrait du communiqué de presse :



Max Ernst, Tête d'homme, 1947. Huile sur toile - 50,8 X 30,3 cm. Fondation Giacometti. © Adagp, Paris 2022.
Max Ernst, Tête d’homme, 1947. Huile sur toile – 50,8 X 30,3 cm. Fondation Giacometti. © Adagp, Paris 2022.
Echiquier surréaliste, 1934. Photo : Man Ray. Archives Fondation Giacometti. © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2022.
Echiquier surréaliste, 1934. Photo : Man Ray. Archives Fondation Giacometti. © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2022.
Cube dans l'atelier d'Alberto Giacometti, vers 1934. Photo : Man Ray. Archives Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2022. © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2022.
Cube dans l’atelier d’Alberto Giacometti, vers 1934. Photo : Man Ray. Archives Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2022. © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2022.
André Masson, La Proie, 1925. Huile sur toile - 60 X 73 cm. Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle. Photo Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.RMN-Grand Palais / Philippe Migeat. © Adagp, Paris 2022.
André Masson, La Proie, 1925. Huile sur toile – 60 X 73 cm. Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle. Photo Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist.RMN-Grand Palais / Philippe Migeat. © Adagp, Paris 2022.
Man Ray, Alberto Giacometti, Jacqueline Lamba, André Breton, Nusch et Paul Éluard. Photo Man Ray.
Man Ray, Alberto Giacometti, Jacqueline Lamba, André Breton, Nusch et Paul Éluard. Photo Man Ray.
Alberto Giacometti, Caresse, 1932. Plâtre - 46,3 X 48,2 X 11,9 cm. © Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2022.
Alberto Giacometti, Caresse, 1932. Plâtre – 46,3 X 48,2 X 11,9 cm. © Succession Alberto Giacometti / ADAGP, Paris 2022.

Commissaires :

Serena Bucalo-Mussely, conservatrice, Fondation Giacometti,
en collaboration avec Constance Krebs, directrice éditoriale, Association Atelier André Breton





L’Institut Giacometti, en collaboration avec l’Association Atelier André Breton et le Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, présente une exposition inédite « Alberto Giacometti – André Breton, amitiés surréalistes » du 19 janvier au 10 avril 2022.

L’adhésion d’Alberto Giacometti au surréalisme dure à peine cinq ans (1930 – 1935) pendant lesquels ses recherches autour de l’érotisme, du jeu et de l’onirisme le distinguent comme l’un des artistes les plus innovants du mouvement. Il noue alors des liens forts avec ses compagnons artistes et intellectuels qu’il poursuivra bien après avoir pris ses distances avec le groupe.

Fruit de recherches dans les archives personnelles de Giacometti et celles de Breton, cette exposition associe à une sélection d’œuvres surréalistes du sculpteur, un ensemble de chefs-d’œuvre prêtés exceptionnellement par le Centre Pompidou, le Musée d’art moderne de Paris (MAM), le Musée National Picasso-Paris, le Musée des Beaux-Arts de Bruxelles et le Moderna Museet de Stockholm, ainsi que par des collections privées. L’amitié forte entre Giacometti et Breton y est mise en lumière tout comme ses relations avec les artistes et intellectuels surréalistes dont il est le plus proche. Hans Arp, Victor Brauner, Claude Cahun, Leonora Carrington, Salvador Dalí, Max Ernst, André Masson, Joan Miró, Meret Oppenheim, Pablo Picasso, Yves Tanguy, mais aussi René Crevel, Lise Deharme, Paul Éluard, Georges Hugnet, Jacqueline Lamba, Tristan Tzara sont ainsi représentés.

Pour accompagner l’exposition, un catalogue est co-édité par la Fondation Giacometti, Paris et FAGE édition,



Parcours de l’exposition


Dans le cercle surréaliste d’André Breton
En 1930, Alberto Giacometti crée Boule suspendue, une cage à l’intérieur de laquelle une sphère suspendue au-dessus d’un croissant semble pouvoir glisser sur l’arrête, suggérant la pulsion scopique. Le succès de cette œuvre est inattendu pour l’artiste remarqué par André Breton lors de l’exposition de Giacometti à la galerie Pierre. Breton achète la version en bois, une pièce unique qu’il gardera toute sa vie dans l’atelier parisien de la rue Fontaine et qu’il présente dans son cercle surréaliste. Au sein du groupe surréaliste, Giacometti noue des liens d’amitié durables avec les artistes, les photographes et les intellectuels, avec lesquels il partage la même fascination pour l’automatisme, l’irrationnel, le jeu et l’amour cruel. Les réunions organisées par Breton inspirent les sujets traités dans les créations de Hans Arp, Victor Brauner, Leonora Carrington, Salvador Dalí, Max Ernst, Joan Miró, Meret Oppenheim et Yves Tanguy.


Amitiés surréalistes
Dans le cercle de Breton, Giacometti participe aux enquêtes sur la « connaissance irrationnelle de l’objet » et collabore aux recueils et revues du mouvement, publiant illustrations, poèmes et récits de rêve. Ses œuvres sont photographiées à l’atelier ou lors des accrochages par de grands noms comme Man Ray, Dora Maar, Brassaï et André Boiffard, qui réalisent aussi les premiers portraits officiels de l’artiste. Dès son adhésion au surréalisme, il s’engage politiquement au sein d’associations militantes avec d’autres artistes et intellectuels comme Louis Aragon, Claude Cahun, René Crevel, Paul Eluard et Tristan Tzara. Des documents d’archives, des notes et des ouvrages dédicacés montrent la participation de Giacometti à ces organisations et le lien d’amitié qui le liait aux artistes et écrivains qui en étaient membres. Vers 1932-1933, Giacometti travaille à la réalisation du portrait peint de son ami Breton, mais n’y parvenant pas décide de détruire ses essais. Il ne conserve qu’une étude au crayon qu’il offre à l’écrivain en signe d’amitié. Un dernier portrait de Breton est dessiné en 1936, preuve que malgré sa rupture l’année précédente avec le groupe surréaliste les deux hommes continuent leur relation. Ces deux portraits sont montrés ensemble pour la première fois.


Cube
Dès la fin de l’année 1932, Giacometti intensifie ses liens avec Breton. Les deux hommes se voient souvent et échangent tant sur leur vie que sur leur art. Lorsque le père de Giacometti décède en juin 1933, l’artiste adresse à son ami, depuis la Suisse, des lettres très intimes, lui confiant ses craintes et angoisses face au futur. C’est cet état d’esprit qui le mène à réaliser Cube, un polyèdre irrégulier à douze faces, œuvre liée à la mort et à la mélancolie. Ce thème du polyèdre revient à plusieurs reprises dans la production de l’artiste sous la forme de dessins ou comme élément de sa sculpture Table. A la même époque, le sculpteur travaille à une autre sculpture à facettes, Tête-crâne, dont l’organisation en plusieurs plans, alternants des pleins et des creux, contribue à donner une impression dramatique à cette tête de mort stylisée à l’échelle 1. Fasciné par cette œuvre, Breton lui demande un moulage pour sa collection.


L’Air de l’eau
Le 29 mai 1934, André Breton rencontre Jacqueline Lamba, une jeune artiste qui devient son épouse quelques mois plus tard. Les fiancés demandent à Eluard et Giacometti d’être leurs témoins et à Man Ray de photographier l’événement. Breton compose pour son épouse le recueil de poèmes L’Air de l’eau et propose à son ami de les illustrer en gravure. L’artiste fait d’abord des essais au crayon sur un carnet et à la plume sur des feuilles éparses, montrés pour la première fois lors de cette exposition. Parmi tous ces dessins, quatre uniquement sont retenus pour illustrer l’ouvrage : une chimère aux yeux en amande, queue de serpent et pattes en griffes ; la « fée de sel », représentée au-dessus d’une boule de cristal, évocation de la passion du couple pour la voyance ; la main de Jacqueline portant sur sa paume une tour de Babel, référence à la « petite Babylonienne trop blanche », une statuette babylonienne conservée au musée du Louvre symbolisant l’amour ; le « chevalier de paille » personnage fait de brins de paille monté sur un cheval. Sur un carnet figure aussi le portrait de Jacqueline, le seul connu à ce jour réalisé par l’artiste.

L’équation de l’objet trouvé
De plus en plus proches, Giacometti et Breton partagent à cette époque les mêmes recherches : un intérêt pour les relations humaines et leurs tourments amoureux. Lors d’une promenade au printemps 1934 au marché aux puces, l’artiste et l’écrivain font une trouvaille, un demi-masque en tôle qui inspire Giacometti pour la réalisation de sa sculpture L’Objet invisible. Cet objet hors du commun, merveilleux à leurs yeux, aurait aidé le sculpteur à vaincre son indécision et lui aurait inspiré la forme à donner à sa tête. Breton consacre à l’épisode le texte « L’équation de l’objet trouvé », attribuant cette trouvaille à l’intervention du « hasard objectif ». L’Objet invisible représente une femme semi-assise sur une sorte de trône, tenant entre ses mains un objet invisible. Son visage est travaillé comme un polyèdre aux yeux hypnotiques. Giacometti lui donne aussi le titre de « Mains tenant le vide », jeu de mots avec « Maintenant le vide ». Considéré comme une œuvre significative dans la production de l’artiste, L’Objet invisible signe le retour de Giacometti au réalisme et l’abandon du surréalisme. Il déclare d’ailleurs dans une interview : « Cette statue que Breton préférait a tout bouleversé à nouveau dans ma vie. J’étais satisfait des mains et de la tête de cette sculpture parce qu’elles correspondaient exactement à mon idée. Mais les jambes, le torse et les seins, je n’en étais pas content du tout. Ils me paraissaient trop académiques, conventionnels. Et cela m’a donné envie de travailler à nouveau d’après nature. »