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🔊 “Marion Verboom” ChrysĂ©lĂ©phantine, Ă  La Verrière – Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, du 9 fĂ©vrier au 22 avril 2023

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“Marion Verboom” Chryséléphantine

Ă  La Verrière – Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles

du 9 février au 22 avril 2023

Fondation d’entreprise Hermès


Interview de Marion Verboom, artiste, et de Joël Riff, chargé de la programmation de La Verrière, par Anne-Frédérique Fer, à Bruxelles, le 8 février 2023, durée 10’02. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Marion Verboom, artiste, et de JoĂ«l Riff, chargĂ© de la programmation de La Verrière,


par Anne-Frédérique Fer, à Bruxelles, le 8 février 2023, durée 10’02.
© FranceFineArt.


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Marion Verboom
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©Anne-FrĂ©derique Fer, voyage et visite presse de l’exposition, le 8 fĂ©vrier 2023.

Extrait du communiqué de presse :



Marion Verboom, Cornucopia 2, 2017, résine acrylique et poudre de bronze, 30 x 235 x 30 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Cornucopia 2, 2017, résine acrylique et poudre de bronze, 30 x 235 x 30 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronies (détail), 2021, plâtre, pigments, peinture et résine, dimensions variables, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronies (détail), 2021, plâtre, pigments, peinture et résine, dimensions variables, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronie 7, 9, 10 & 11, 2017, vue de l’exposition « Temporaldaten », courtesy de l’artiste et de la galerie Jérôme Poggi. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronie 7, 9, 10 & 11, 2017, vue de l’exposition « Temporaldaten », courtesy de l’artiste et de la galerie Jérôme Poggi. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Madone 2, 2021, céramique émaillée et cristal, 29 x 58 x 55 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Madone 2, 2021, céramique émaillée et cristal, 29 x 58 x 55 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Chla, 2022, plâtre, acier et béton, 117 x 62 x 40 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Chla, 2022, plâtre, acier et béton, 117 x 62 x 40 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronie 31 (détail), 2022, plâtre, pigments, peinture et résine, 224 x 45 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronie 31 (détail), 2022, plâtre, pigments, peinture et résine, 224 x 45 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronie 23, 2022, plâtre, pigments, peinture et résine, 268 x 48 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Achronie 23, 2022, plâtre, pigments, peinture et résine, 268 x 48 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Gloye, 2021, céramique, bois et cristal, 81 x 50,5 x 11 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.
Marion Verboom, Gloye, 2021, céramique, bois et cristal, 81 x 50,5 x 11 cm, courtesy de l’artiste et de la galerie The Pill. © Nicolas Brasseur © Adagp, Paris, 2022.

Commissariat :
Joël Riff, chargé de la programmation de La Verrière




Avec Richard Deacon, Tjok Dessauvage, Henri Laurens, Amélie Lucas-Gary, Maude Maris, touche-touche et Chloé Vernerey


Première exposition de Joël Riff en tant que commissaire de La Verrière, « Chryséléphantine » célèbre la sculpture composite. Son foisonnement tient autant de la combinaison gourmande de matériaux que de la compilation encyclopédique de motifs. L’événement marque la première exposition personnelle en Belgique de l’artiste française Marion Verboom, et se propose de mettre en perspective sa production en présentant le travail de sept autres personnalités. Articulant prêt d’oeuvres existantes et nouvelles productions inspirées par un séjour bruxellois, l’accrochage embrasse une diversité de médiums, et associe statuaire cubiste, huile sur toile, céramique tournée, mobilier et texte, au travail de modelage et de moulage de Marion Verboom. Cette étape inaugurale de la nouvelle programmation de La Verrière coïncide avec la réinvention de sa publication, conçue comme un prolongement à part entière de l’espace d’exposition.

Le terme « chryséléphantine » est employé dans l’entretien de Marion Verboom, publié dans les pages de sa monographie tout récemment imprimée(1). Et elle rajoute : « Ce qui m’avait interloquée dans ce terme découvert sur un cartel à Delphes, c’est la dichotomie entre la petite fleur légère et le pachyderme épais, synthétisée en un seul mot. »

Ce solo de Marion Verboom manifeste une décennie de familiarité avec le commissaire Joël Riff, marquée par une première collaboration en 2012 pour l’exposition collective « Outre-forêt #4 » à l’espace indépendant 6b à Saint-Denis, suivie des projets « Duetto » en 2020 puis « Faire essaim » en 2021 à Moly-Sabata (Sablons, France). Joël Riff a rédigé un portrait alors qu’il nommait l’artiste au Prix Aware en 2019. Il a mentionné ses actualités dans une dizaine de chroniques Curiosité ainsi que dans la Revue de la céramique et du verre et a mené l’entretien de sa monographie aux éditions Dilecta en 2022. Déjà complice d’Amélie Lucas-Gary et de Maude Maris, il amorce à l’occasion de « Chryséléphantine » de premières conversations avec Richard Deacon, Tjok Dessauvage, touche-touche et Chloé Vernerey.

(1.) Marion Verboom, Ă©ditions Dilecta, Paris, 2022




« Chryséléphantine »

Marion Verboom affirme depuis plus d’une décennie une pratique de la sculpture ancrée dans la joie des matériaux et leur façonnage. Sa production est identifiée pour son audace composite, associant les savoir-faire avec un immense appétit pour les motifs cueillis dans

diverses civilisations dont elle livre des combinaisons. Ce premier solo de l’artiste en Belgique est l’occasion d’une rencontre avec un extrait du vaste inventaire de formes qu’elle développe depuis sa formation aux Beaux-Arts de Paris dont elle sort diplômée en 2009, complétée par deux années à De Ateliers à Amsterdam. Son encyclopédie a pour trame une oeuvre ouverte intitulée Achronie, qui empile depuis 2016, selon différentes configurations, une série de colonnes érigées par tronçons, dont chaque module fonctionne comme une lettre d’un alphabet exponentiel.

L’exposition « Chryséléphantine » offre des correspondances au travail de Marion Verboom, augmentant la présentation de ses sculptures par une sélection d’oeuvres et d’objets qui en diffractent l’expérience. Pratiquée dès l’Égypte ancienne, la chryséléphantine désigne traditionnellement une réalisation en or et en ivoire, à l’image de la statue de Zeus à Olympie, l’une des sept merveilles du monde antique. Son auteur, Phidias, le plus célèbre des sculpteurs grecs, érigea également l’Athéna Parthénos. Symbole ultime de somptuosité, les deux colosses ont disparu, laissant place à un vide dont ne subsiste que l’écrin, temples largement célébrés aujourd’hui, bien que privés de leur contenu originel, leur raison. La chryséléphantine connut un renouveau à la période Art Déco, durant laquelle l’or fut remplacé par le bronze. Dans cette perspective historique, technique et intellectuelle, il s’agit ici d’éveiller la possibilité d’une chryséléphantine contemporaine, affirmant de nouvelles valeurs nourries par une prise de conscience quant aux ressources actuelles, leur provenance, leur circulation et leur transformation. Le projet est également l’occasion d’inviter le public à mieux percevoir les outils de fabrication et de monstration de la sculpture, tels que le moule et le socle.

L’exposition « Chryséléphantine » permet à Marion Verboom de concrétiser une intuition de longue date consistant à donner à voir les moules de sa série Achronie, qui se multiplient au fil des années. Par un déplacement hors de l’atelier, cet outil devient objet de contemplation, et peut remplacer des paragraphes d’explication quant à sa méthode de travail. Les coquilles de plâtre, nouées par de vieilles chambres à air, retiennent les contours de modèles préalablement modelés en terre. Il assure une reproductibilité, et engage à la déclinaison. Par la réserve, ces carapaces représentent des centaines de fragments déjà dispersés à travers le monde. À La Verrière, leur présence propulse une approche inédite de la production de Marion Verboom.

Marion Verboom s’engage, en regard du prolifique environnement qui l’encadre, à produire de nouvelles oeuvres directement nourries par un séjour à Bruxelles, faisant frontalement référence à plusieurs constructions et collections publiques. Ce goût développe plus encore une position funambule entre monumentalité et orfèvrerie. Et le voyage a réveillé également une mythologie familiale au sujet de l’aïeul flamand dont l’artiste porte le patronyme, transmise d’une génération à l’autre avec pour relais un instrument de musique disloqué dans son écrin. Son arrière-grand-père aurait été premier flûtiste du Théâtre de la Monnaie, le grand opéra de Bruxelles.

L’exposition « Chryséléphantine » partage quelques rudiments et frissons d’une leçon de sculpture. À commencer par les pièces de Richard Deacon, tuteur de Marion Verboom durant son cursus aux Beaux-Arts de Paris. Elles instaurent un double climat de gourmandise et de labeur. À côté de cette filiation, s’en tisse une autre, imaginaire, avec les lignes d’Henri Laurens. Grâce à un prêt exceptionnel, la figuration telle que l’aborde Marion Verboom peut directement s’inscrire dans le sillage historique des silhouettes du sculpteur cubiste. L’accord avec la peinture de Maude Maris est irrésistible pour continuer à se délecter d’une fantaisie minérale. Les deux contemporaines évoluent de concert en un même milieu, et partagent assurément des sources communes. Cette concordance se poursuit avec les rocs simulés de touche-touche et la céramique éburnéenne de Chloé Vernerey. L’appétit pour l’Antiquité et le souvenir de ses splendeurs sollicitent la virtuosité du potier belge Tjok Dessauvage. Cette divagation se prolonge dans la publication, qui s’ouvre avec une contribution inédite d’Amélie Lucas-Gary invitée à déployer son récit en feuilleton.