🔊 “Giorgio de Chirico” La peinture mĂ©taphysique, au MusĂ©e de l’Orangerie, Paris, du 16 septembre au 14 dĂ©cembre 2020
“Giorgio de Chirico” La peinture métaphysique
au MusĂ©e de l’Orangerie, Paris
du 16 septembre au 14 décembre 2020
PODCAST – Interview de CĂ©cile Girardeau, conservatrice au musĂ©e de l’Orangerie et commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 septembre 2020, durée 19’06, © FranceFineArt.
© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 15 septembre 2020.
Extrait du communiqué de presse :
Commissariat :
Commissariat général :
Paolo Baldacci, Archivio dell’Arte Metafisica, Milan
Commissaires :
À Paris : Cécile Girardeau, conservatrice au musée de l’Orangerie,
À Hambourg : Dr. Annabelle Görgen-Lammers, conservatrice à la Hamburger Kunsthalle
Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris, et la Hamburger Kunsthalle où elle se présentée à Hambourg du 21 janvier au 25 avril 2021.
« L’abolition du sens en art, ce n’est pas nous les peintres qui l’avons inventée. Soyons juste, cette découverte revient au polonais Nietzsche, et si le français Rimbaud fut le premier à l’appliquer dans la poésie, c’est votre serviteur qui l’appliqua pour la première fois dans la peinture. » (1919). C’est ainsi que Giorgio de Chirico définit son art métaphysique, dont la singularité, la nouveauté ont frappé d’emblée Apollinaire, dès 1913. Peintre italien, issu d’une vieille famille de Constantinople, parfaitement cosmopolite, Chirico fut l’une des grandes figures de la galerie Paul Guillaume qui le représente jusque dans les années 1930. Et l’épisode bien connu d’André Breton découvrant dans la vitrine de la galerie le tableau Le Revenant (Le Cerveau de l’enfant), qui cristallisa son idée d’une peinture métaphysique, ou encore l’hommage que peignit Picasso en 1915 à travers son tableau, L’homme assis au chapeau melon, rappellent l’importance de cet artiste pour l’art moderne.
Aujourd’hui, alors que ses oeuvres ne figurent pas dans les collections du musée de l’Orangerie, il a semblé important de revenir sur l’histoire de cette rencontre entre l’artiste et Paris, entre le peintre et Apollinaire, et Paul Guillaume, lors de son premier séjour parisien, entre 1911 et 1915, alors qu’il conçoit et peint le cœur même de son oeuvre métaphysique.
Né en Grèce et formé dans le creuset de la culture classique et du romantisme allemand tardif, Chirico développe les fondements d’une nouvelle conception artistique aux côtés de son frère cadet Alberto Savinio. Elève à l’Académie des Beaux-Arts de Munich où il séjourne à partir de 1906, il découvre la pensée de Nietzsche et Schopenhauer ainsi que les oeuvres de Böcklin et de Klinger. Après un passage en Italie où il pose les fondements d’un art métaphysique, c’est cependant depuis la France, à Paris dès l’automne 1911, qu’il développe pleinement celui-ci et met en place un vocabulaire plastique singulier au contact des révolutions picturales modernistes. De retour en Italie en 1915, il est envoyé avec son frère Savinio à Ferrare pour des raisons militaires et y poursuit ses recherches picturales. La période ferraraise (juin 1915-décembre 1918) est l’occasion pour les peintres Carlo Carrà et Giorgio Morandi de fréquenter les deux frères et marque la diffusion de l’art métaphysique.
L’exposition du musée de l’Orangerie retrace ainsi le parcours et les influences artistiques et philosophiques qui ont nourri l’artiste Giorgio de Chirico de Munich, à Paris et enfin à Ferrare. De manière inédite, sont mis en lumière les liens du peintre avec les cercles culturels et littéraires de son temps, à travers une sélection exigeante d’une soixantaine d’oeuvres, peintures, sculptures, dessins de Chirico mises en relation avec quelques oeuvres d’artistes tels que Böcklin et Klinger, Archipenko, Magnelli, ou encore les peintures métaphysiques de Carrà et Morandi.
Un ensemble de documents – revues, photographies et ouvrages – issus d’un fonds de l’Archivio dell’Arte Metafisica complètent la prĂ©sentation intellectuelle et culturelle de cette pĂ©riode de la carrière de Chirico.
C’est cette approche resserrĂ©e sur quelques annĂ©es, sur une oeuvre belle et Ă©nigmatique, qui a Ă©tĂ© choisie : l’invention d’un art mĂ©taphysique. Cette exposition croise ainsi les thèmes rĂ©currents de la programmation du musĂ©e de l’Orangerie – Apollinaire, les avant-gardes parisiennes, la Grande Guerre et ses consĂ©quences sur la scène artistique europĂ©enne, la galerie Paul Guillaume…