🔊 “RĂ©pare Reprise” Ă la galerie – CitĂ© internationale des arts, Paris, du 1er avril au 10 juillet 2021
“Répare Reprise”
Ă la galerie – CitĂ© internationale des arts, Paris
du 1er avril au 10 juillet 2021
Portes ouvertes sur l’art
Cité internationale des arts
PODCAST – Interview de Nora Philippe, commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, enregistrement réalisé par téléphone, entre Paris et la Bretagne, le 7 avril 2021, durée 34’43, © FranceFineArt.
© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition, le 8 avril 2021.
Extrait du communiqué de presse :
Une proposition de l’association Portes ouvertes sur l’art et de la Cité internationale des arts
Commissariat : Nora Philippe
Répare Reprise* présente des oeuvres de Majd Abdel Hamid, Azza Abo Rebieh, Kader Attia, Sammy Baloji, Yacob Bizuneh, Bady Dalloul, Khaled Dawwa, Kholod Hawash, Katia Kameli, Farah Khelil, Randa Maddah, Sara Ouhaddou, Khalil Rabah, RAMO, Maha Yammine.
L’exposition Répare Reprise donne la voix à des artistes provenant du Moyen-Orient ou d’Afrique, qui ont, pour la plupart, connu l’exil. Ils et elles viennent de Syrie, du Liban, de Palestine, d’Irak, d’Iran, du Golan, du Congo RDC, d’Ethiopie, d’Algérie, de Tunisie et de France. L’exposition s’inscrit dans la continuité des missions de l’association Portes ouvertes sur l’art, et dans la nature même du projet de la Cité internationale des arts, lieu d’hospitalité et d’accueil d’artistes internationaux en résidence depuis 1965.
Non pas préoccupés de thématiser la migration ou de présenter un témoignage, les artistes ici réuni.es tentent plutôt, dans un monde éclaté, de recomposer des imaginaires politiques et de réparer des espaces intimes. Ces espaces se déclinent depuis la maison comme refuge, en détournant objets et pratiques associées au domestique (couture, tissage, broderie), à des communs plus vastes, tels que des fonds d’archives publics patiemment dépouillés et décolonisés, et des cartographies nouvelles pour des territoires meurtris par les guerres. Ils et elles récupèrent et transforment des objets composites, doubles de psychés en reconstruction, évident ou recouvrent des iconographies coloniales tenaces, élèvent des monuments faussement figuratifs à des mémoires tues.
Les oeuvres récentes ou inédites que rassemble Répare Reprise convoquent la sculpture, l’installation vidéo, la peinture, la gravure, les arts textiles et la photographie; elles proposent une traversée autour de la ruine, de la répression et du trauma, pour s’ouvrir sur des détricotages poétiques ou rapiéçages salvateurs de drapeaux, de linge, de journaux, et, dans le champ de l’image en mouvement, sur des paysages aimés réinvestis.
Objets vivants, les oeuvres de l’exposition souvent appartiennent à des séries en cours perpétuel de production, parce que le geste seul, sans doute, peut circonscrire l’onde de choc, et réparer les récits fauchés comme les images qui, la nuit, reviennent encore.
* en arabe se prononce « tafkik » et signifie « déconstruire, décomposer, analyser ».
L’exposition s’accompagne d’un cycle de rencontres avec les artistes, à la Cité internationale des arts, et en virtuel. La plupart des artistes invité.es de « Répare Reprise » ont bénéficié d’une résidence ou sont actuellement en résidence à la Cité internationale des arts.