🔊 “Fantographie” Images et traces de l’Invisible (1850-1950), à la Maison d’Auguste Comte, Paris, du 4 novembre au 18 décembre 2021 (prolongée jusqu’au 29 janvier 2022)
“Fantographie“
Images et traces de l’Invisible (1850-1950)
à la Maison d’Auguste Comte, Paris
du 4 novembre au 18 décembre 2021 (prolongée jusqu’au 29 janvier 2022)

PODCAST – Interview de Emmanuelle Fructus et de Philippe Baudouin, commissaires d’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 16 novembre 2021, durée 23’19.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :



Commissaires :
Emmanuelle Fructus et Philippe Baudouin
“Un fantôme ne se montre jamais nu : il apparaît revêtu d’un suaire, ou ‘dans ses habits ordinaires’. Croire en lui, dès lors, revient à croire que la mort n’a pas seulement le pouvoir de les rendre visibles quand il ne reste plus rien d’eux, mais que le même pouvoir est étendu aux fabrications textiles.” Ambrose Bierce, Le Dictionnaire du Diable (1911)
À l’occasion de la 10e édition du festival PhotoSaintGermain, la Maison d’Auguste Comte accueille l’exposition Fantographie, Images et traces de l’Invisible (1850 – 1950). Rares, voire inédites, les images réunies pour cet événement, interrogent la figure du fantôme et sa représentation dans l’imaginaire social et artistique. Issus d’un riche ensemble de collections privées, ces objets retracent, chacun à leur manière, l’histoire de la « photographie spirite ». Quelque peu oubliée aujourd’hui, cette tradition, apparue aux États-Unis durant la seconde moitié du XIXe siècle, remporte, dès son arrivée sur le continent européen, un vif succès auprès du public. Étrange coïncidence, le terme « spiritisme » apparaît pour la première fois sous la plume d’Allan Kardec en avril 1857 dans son fameux Livre des Esprits, soit quelques mois avant que le fondateur du positivisme ne rende son dernier souffle. Parallèlement à la vague de tables tournantes qui déferle sur l’Europe à cette époque, la question de la communication avec les morts se retrouve au coeur de nouveaux procédés techniques qui confèrent alors à la prise de vue une dimension résolument tournée vers l’occultisme. Dans la pénombre des ateliers et des chambres noires, certains photographes, qu’ils soient professionnels ou amateurs, tentent ainsi de capturer l’âme des défunts en rendant tangible l’existence d’un au-delà. Or, qu’elles soient le fruit d’accidents ou de manipulations volontaires, ces images conservent, malgré le temps, leur pouvoir de suggestion et continuent de nous interpeller, soulignant de cette façon, comme l’avait déjà remarqué Roland Barthes, la grande proximité existant entre le domaine de la photographie et celui de la magie.
Emmanuelle Fructus et Philippe Baudouin
Pour accompagner l’exposition, un livre FANTOGRAPHIE. Images et traces de l’Invisible (1850-1950), sous la direction de Emmanuelle Fructus et Philippe Baudouin, est publié en coédition Maison d’Auguste Comte / PhotoSaintGermain / Silence Editions.