🔊 “Miscellaneous” Nolwenn Brod / Melchior Tersen / Elliott Verdier, Focus : Nolwenn Brod pour « Le Temps de l’Immaturité », chez agnès b. au 17 rue Dieu – Paris – La Fab. hors les murs, du 11 novembre au 1er décembre 2021
“Miscellaneous“
Nolwenn Brod / Melchior Tersen / Elliott Verdier
Focus : Nolwenn Brod pour « Le Temps de l’Immaturité »
chez agnès b. au 17 rue Dieu – Paris – La Fab. hors les murs
du 11 novembre au 1er décembre 2021
La Fab hors les murs
Nolwenn Brod
PODCAST – Interview de Nolwenn Brod,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 novembre 2021, durée 19’49.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
La Galerie du Jour annonce sa nouvelle exposition Miscellaneous, avec Nolwenn Brod, Melchior Tersen et Elliott Verdier. agnès b. souhaite ici mettre en avant le travail de trois jeunes artistes qui, chacun à leur manière, documentent le monde qui les entoure.
Elliott Verdier, photographe de 27 ans aux reportages plusieurs fois primés, qui s’attache dans son travail à capturer des espaces et conditions de vie humaine à travers le monde, nous présente sa série Reaching for Dawn sur l’après-guerre civile au Libéria.
Profondément inspiré par la pop culture pré-internet de sa jeunesse, obsédé par les archives et collectionneur compulsif, Melchior Tersen propose quant à lui aussi bien des témoignages personnels de cette époque que des images de communautés aux identités fortes. Il proposera à cette occasion une installation inédite dédiée au Black Metal.
Le Temps de l’Immaturité, série initiée en 2018 par Nolwenn Brod, fait référence au premier ouvrage de l’écrivain Witold Gombrowicz qui explore les thèmes de l’immaturité, de la jeunesse et des relations interpersonnelles en ce qu’elles façonnent les individus. L’artiste dresse ici le portrait d’une jeunesse polonaise dont les corps sont en prise avec l’inconfort de tensions politiques, sociales, relationnelles ou introspectives.
Focus – Nolwenn Brod – Le Temps de l’Immaturité (2018, en cours)
Depuis plusieurs années j’explore la dimension de la rencontre, à la recherche de la Forme au sens du comportement. Il est souvent question de la représentation d’un combat intérieur, d’un duel, des formes que les forces ont créées dans leur conflit. Chaque portrait, chaque affaire individuelle est politique, elle devient indispensable, nécessaire, et fragmentée, une toute autre histoire s’agite en elle (structuralisme). Tout y prend une valeur collective.
Ce que peut un corps pris entre les autres corps, le monde, et lui-même. Jean-Pierre Salgas
«Le temps de l’immaturité» a été initié à Lodz en Pologne sur une invitation de Raphaëlle Stopin en novembre 2018 dans le cadre d’une résidence de création d’un mois. J’envisageais de travailler en photographie et en vidéo autour de l’oeuvre de Krzysztof Kieślowski et de son cinéma de l’inquiétude morale. J’ai découvert la littérature de Witold Gombrowicz quelques jours avant mon départ : ce fut une véritable révélation littéraire. L’écrivain né en Pologne en 1904 a immigré en Argentine en 1939, au moment où les nazis envahissaient la Pologne.
Une Pologne qui a longtemps été occupée, découpée, rapiéciée, libérée et aujourd’hui sous le joug du PIS le parti de l’extrême droite. Gombrowicz restera vingt-quatre ans à Buenos Aires, puis reviendra en Europe et s’installera à Vence dans le sud de la France les cinq dernières années de sa vie jusqu’en 1969 avec sa femme Rita. Structuraliste de la rue, il entretient un rapport particulier à la Forme, au processus de formation de la réalité, aux relations interhumaines, à la culture. L’oeuvre de Gombrowicz indéniablement contemporaine apparaît en filigrane dans le projet.
«Le temps de l’immaturiré» rend compte d’une pluralité de corps polonais qui sont en prise avec les tensions politiques, sociales, ou introspectives. Il est question de la formation d’un homme par les autres, imposant une déformation et une dépendance contre lesquelles il se préserve en affirmant son authenticité par la reconnaissance de la part d’immaturité inhérente à la nature de l’homme. Les corps sont affaiblis ou toujours forts, des faiblesses qui peuvent être des forces, des forces cousues d’immaturité. Des personnes souvent partagées entre leur désir de liberté et leur incapacité à résister complètement aux formes imposées par la société.
Etre à l’étranger, en exil, cela joue un rôle important, cela exacerbe, accélère le processus de création où le Faire face amène aux questions d’un Faire corps, anthropologique, esthétique, politique, métaphysique. La perception subjective des êtres en devenir lors de mes observations erratiques renverrait à une sociologie qui naîtrait de ces rencontres avec ces inconnus. Au cours de mes précédents voyages (2018-2021) j’ai rencontré différentes personnes : un étudiant en droit, un jeune soldat, une étudiante à l’école de cinéma de Lodz, une architecte, un Dj reconverti en coiffeur suite au confinement, un ouvrier, un médecin, une galeriste, un musicien et poète écrivant exclusivement sur la Shoah, un prêtre professeur de métaphysique, un sans-abri, et bien d’autres auxquels j’ai porté attention. Ces corps polonais sont des corps photographiques, des corps sociaux, je me situe entre eux, entre deux cultures, et la photographie me permet de représenter, d’organiser le Faire corps de toutes ces esthétiques.
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Nolwenn Brod