🔊 “aux étoiles le poids de la terre” photographies Juliette Agnel, texte Émilie Houssa
“aux étoiles le poids de la terre”
Photographies de Juliette Agnel
Texte Émilie Houssa
aux Ă©ditions Contrejour
galerie le carrĂ© d’art
l’art Ă l’ouest
Ă©ditions Contrejour
Juliette Agnel
PODCAST – Interview de Juliette Agnel,
par Anne-Frédérique Fer, enregistrement réalisé par téléphone, entre Paris et Chaumot, le 15 avril 2020, durée 21’40.
© FranceFineArt.
(photographie, crédit © Yisang)
Extrait du communiqué de presse
Projet rĂ©alisĂ© dans le cadre d’une rĂ©sidence de crĂ©ation rĂ©alisĂ©e Ă Chartres de Bretagne durant l’étĂ© 2020 par la photographe Juliette Agnel, accompagnĂ©e par l’écrivaine Emilie Houssa. Cette rĂ©sidence* a Ă©tĂ© initiĂ©e par l’association l’art Ă l’ouest et le CarrĂ© d’Art – Centre Culturel PĂ´le Sud – Chartres de Bretagne, en partenariat avec la galerie Confluence (Nantes).
Juliette Agnel a oeuvré de nuit pour mieux voir ce qui reste caché. Comment voir dans le noir, ce qui nous entoure – la nature, la ville, et la perméabilité entre les deux ? La photographe a pris le temps, elle s’est autorisée des pauses longues lui permettant de dévoiler peu à peu les éléments obscurs d’une cité qui se révèle sous de nouvelles formes durant les mois de confinement. Entre les habitats plongés dans le silence et le retour insolite de la végétation, elle a produit des images puissantes où tout n’est plus que surface, réceptacle des ombres.
Émilie Houssa de son côté a fait cueillette de mots, de sensations, d’images, pour rédiger une nouvelle dont le protagoniste est un peintre de nuages, un cueilleur de nuées qu’il reporte sur les murs qu’il trouve au gré de ses pérégrinations. Les paysages de Juliette Agnel reconstruits entre jour et nuit sont, pour elle, supports de fiction. Ce sont des lieux magiques et poétiques, qui laissent le temps d’arriver à pas feutrés, d’entrer dans la pierre, d’éprouver le poids de l’espace et le frisson du temps, de construire un monde.
Sortir la nuit pour mieux voir ce qu’on nous cache. La nature, la ville, et la perméabilité entre les deux. Les lieux qu’on voit tous les jours se transforment à l’heure où la nuit tombe. Comment voir dans le noir, ce qui nous entoure ? Il faut prendre le temps. Prendre le temps d’une pause longue qui dévoile peu à peu les éléments obscurs qui prennent une nouvelle forme. Il y a la surprise et la découverte, il y a l’invention. C’est également la même chose lorsqu’on regarde des détails qui semblent anodins, ou qu’on scrute un visage en prenant le temps de tout observer comme si c’était un vaste territoire, avec ses plis, ses rebonds, son intériorité.
Il y a aussi la recherche du sauvage, celui qui a pris le dessus dans les forêts sans homme pendant le confinement, et la puissance de la végétation. Rennes est une ville d’un centre, et ses alentours basculent vite vers une nature qui peut être exubérante. J’irais la chercher. Habiter Chartres de Bretagne, vivre avec elle, c’est vivre à l’intérieur d’une ville, entre Rennes et la nature puissante, et c’est ce qui rend intéressant le lieu. Le passage de l’un à l’autre, par la nuit, seront le centre de mes prises de vue.
Juliette Agnel
Les expositions :
Ce projet aux Ă©toiles le poids de la terre, c’est aussi une exposition prĂ©sentĂ©e du 31 mars au 19 juin 2021 (prolongĂ©e jusqu’au 4 septembre 2021) Ă la Galerie Le CarrĂ© d’Art – Centre Culturel PĂ´le Sud – Chartres de Bretagne Â
http://www.galerielecarredart.fr
L’exposition sera également présentée à La galerie de photographie Confluence à Nantes du 12 mai au 24 juillet 2021.
http://galerie-confluence.fr/
De mars Ă avril 2021, avec SNCF – Gares & Connexion, le projet est Ă©galement visible dans les gares de Rennes et Vannes.
Juliette Agnel, photographe
Née en 1973, Juliette Agnel a fait des études d’arts plastiques et d’ethno-esthétique (Paris 1), et aux Beaux-Arts de Paris. Elle vit et travaille à Paris et est représentée par la Galerie Françoise Paviot. Une rencontre avec Jean Rouch l’amène sur les routes de l’Afrique pendant plus de 10 ans. En 2011, Juliette Agnel conçoit et fabrique une machine : la camera obscura numérique avec laquelle elle filme et photographie. Soutenue par Michel Poivert qui l’invite au séminaire photographique en 2012, son travail sera exposé en Corée du Sud, en Norvège ou en France, notamment à la FIAC (2013), aux Nouvelles Vagues du Palais de Tokyo (2013), à l’exposition Close to me de Guillaume Lasserre (2015), au Mois de la Photo (2015), à Paris Photo (2016). Elle a bénéficié d’une exposition personnelle à l’Espace Van Gogh à Arles en 2014 et est invitée par Léa Bismuth, aux Tanneries d’Amilly en 2017. Elle participe au Prix Découverte à Arles en 2017 avec la série les Nocturnes qui seront aussi présentées à la FIAC la même année. Elle poursuit son travail de recherche vers les paysages extrêmes lors d’une expédition au Groenland en 2018 et est invitée à produire et montrer ce travail, les Portes de glace au centre d’art Labanque (Béthune) pendant l’année 2018-2019 pour le 3ème volet de la trilogie sur Georges Bataille (La traversée des Inquiétudes, commissaire Léa Bismuth) et à Chaumont-Photo-sur-Loire.
Emilie Houssa, historienne de l’art, romancière
Née en 1983, elle vit actuellement à Nantes. « Emilie Houssa est cinéphile et historienne de l’art. Après avoir enseigné à l’université du Québec à Montréal et à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, elle a été conférencière à la Cinémathèque Française, puis a obtenu un poste de professeur d’Histoire de l’art et de sémiologie à l’école Prép’art. Comme son troisième amour est la lecture, elle ne pouvait pas ne pas écrire. Son écriture s’intéresse à la vie des gens sans histoire qui pourtant traversent des événements retenus par tous. Des images naissent ainsi au fil des mots et des situations. Entre le cinéma et la « grande histoire » l’écriture dessine une poésie du quotidien. La nuit passera quand même (Éditions Denoël, 2018) est son premier roman. Les lecteurs la retrouvent pour un second roman La possibilité du jour (Éditions de l’Observatoire, 2020). » Librairie Coiffard, Nantes.
* Territoire rêvé Bretagne, un cycle de résidences mêlant photographie et écrit
Territoire rĂŞvĂ© Bretagne est un programme triennal de rĂ©sidences qui offre Ă six artistes – trois photographes et trois Ă©crivain.e.s – d’explorer librement la gĂ©ographie des lieux traversĂ©s pour crĂ©er une oeuvre poĂ©tique qui capte quelques rĂŞves, relie le visible et l’invisible sans oublier d’interroger les interstices et les marges. Accessible Ă tous, l’oeuvre produite est exposĂ©e dans l’espace public et dans des espaces dĂ©diĂ©s de chaque ville partenaire. En 2020, la poète Albane GellĂ© a accompagnĂ© la photographe Maia Flore sur le territoire de Saint-Malo. Cette rĂ©sidence a abouti Ă la sĂ©rie d’îles en lune, publiĂ©e aux Ă©ditions Contrejour). En 2020-2021, la photographe Juliette Agnel a crĂ©Ă© une nouvelle sĂ©rie de photographies, accompagnĂ©e par la romancière et historienne de l’art Emilie Houssa, qui a Ă©crit une nouvelle, en Ă©cho et en regard des images rĂ©alisĂ©es.
L’art à l’ouest, partenaire du Carré d’Art
L’association l’art à l’ouest, basée à Nantes, ambitionne de travailler en commun pour ouvrir de nouvelles perspectives et rayonner sur le Grand Ouest (Régions Pays de la Loire et Bretagne). Depuis quatre ans, à travers des commandes passées à des photographes et la mise en place de résidences, l’association porte la voix des auteur.e.s et se fait le passeur entre artistes, financeurs, partenaires, lieux culturels, écoles d’art… Pour une diffusion vers tous les publics, l’art à l’ouest met en place des expositions qui croisent les modes de représentation dans des espaces dédiés, identifiés, conceptualisés (galeries, musées) et dans des espaces publics. Ceux-ci permettent de remettre la création artistique et l’art contemporain au coeur de la vie publique en produisant, pour un public à une échelle inhabituelle, des oeuvres à un format inhabituel.