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🔊 “Le monde selon l’IA” au Jeu de Paume, du 11 avril au 21 septembre 2025

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“Le monde selon l’IA”

au Jeu de Paume, Paris

du 11 avril au 21 septembre 2025

Jeu de Paume


Entretien avec Antonio Somaini, professeur de théorie du cinéma, des médias et de la culture visuelle à l'Université Sorbonne Nouvelle et commissaire général de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 28 avril 2025, durée 16’50. © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec Antonio Somaini, professeur de thĂ©orie du cinĂ©ma, des mĂ©dias et de la culture visuelle Ă  l’UniversitĂ© Sorbonne Nouvelle et commissaire gĂ©nĂ©ral de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 28 avril 2025, durée 16’50,
© FranceFineArt.


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©Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition en jour de fermeture avec Antonio Somaini, le 28 avril 2025.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaire général : Antonio Somaini

Commissaires associés : Ada Ackerman, Alexandre Gefen, Pia Viewing




Le Jeu de Paume présente, du 11 avril au 21 septembre 2025, une exposition explorant les liens entre intelligence artificielle et l’art contemporain, qui sera la première au monde de cette ampleur.

Développées à vitesse accélérée dans tous les champs de la société, les intelligences artificielles suscitent aujourd’hui étonnement, frayeur, enthousiasme ou scepticisme.

Le monde selon l’IA prĂ©sente une sĂ©lection d’oeuvres d’artistes qui, au cours de ces dix dernières annĂ©es, se sont emparĂ©s de ces questions en art, photographie, cinĂ©ma, sculpture, littĂ©rature… Elle d.voile des oeuvres – en grande parties inĂ©dites – d’artistes de la scène française et internationale tels Julian Charrière, GrĂ©gory Chatonsky, Agnieszka Kurant, Christian Marclay, Trevor Paglen, Hito Steyerl, Sasha Stiles,…

De l’ “IA analytique”, sur laquelle se fondent les systèmes de vision artificielle et de reconnaissance faciale, . l’ “IA générative”, capable de produire de nouvelles images, sons et textes, l’exposition traite de la manière dont ces technologies bouleversent les processus créatifs, redéfinissent les frontières de l’art, sans oublier d’en interroger les enjeux sociaux, politiques et environnementaux. Des capsules temporelles jalonnent par ailleurs le parcours, sous forme de vitrines suggérant des liens historiques et généalogiques entre ces phénomènes contemporains et différents objets issus du passé. Au-delà de toute fascination technophile ou de rejet technophobe, le Jeu de Paume propose, à travers cette exposition, une réflexion sur la manière dont l’IA transforme notre rapport visuel et sensible au monde, comme nos sociétés.

L’intelligence artificielle, notion introduite en 1955, désigne de nos jours l’apprentissage automatique qui transforme tous les domaines de la société, avec des applications remplaçant l’action humaine sur la détection, la prise de décision ou la création de contenus textuels et visuels. Ces avancées soul.vent des enjeux éthiques, économiques, politiques et sociaux, entre autres en matière de vie privée et de discrimination, tout en bouleversant notre rapport aux images et aux textes. Dans le domaine artistique, l’IA redéfinit les processus de création, de production et de réception, mettant en crise les notions de créativité, d’originalité et de droits d’auteur. Les artistes de l’exposition mobilisent ces technologies aussi bien pour interroger leurs conséquences sur l’art et la société que pour expérimenter de nouvelles formes possibles d’expression.

Le parcours thématique de l’exposition s’ouvre sur la dimension matérielle et environnementale de l’IA, trop souvent passée sous silence. Il s’agit, avec cette introduction, d’en dresser une cartographie dans le temps comme dans l’espace et de comprendre l’enchevêtrement complexe que recouvre l’appellation, difficile à définir, d’IA. Les oeuvres de Julian Charrière, telles que Buried Sunshines Burn, soul.vent la question des ressources matérielles nécessaires aux industries numériques et de leur impact environnemental tandis

que Metamorphism met en scène la dimension matérielle des technologies numériques, trop souvent présentées comme ”dématérialisées” alors qu’elles dépendent de phénomènes géologiques et physiques spécifiques. Le diagramme géant Calculating Empires de Kate Crawford et Vladan Joler retrace quant à lui cinq siècles d’inventions et d’expérimentations techniques, scientifiques et culturelles ayant permis de donner naissance aux IA actuelles.

Gregory Chatonsky, La Quatrième Mémoire, 2025. Installation, film génératif, impressions 3D, impressions numériques, robot, aluminium, pierres, dimensions variables. Modèles d’IA et langages de programmation : Stable Diffusion XL, AnimDiff, CoquiTTS, Llama 3.2 7B, Python 3.11. Données d’entraînement : Laion-5B, Visual Contagions sous la direction de Béatrice Joyeux-Prunel, archives personnelles de l’artiste Avec l’aide en programmation de Robin Champenois. Avec le soutien du Conseil des arts du Canada, Ottawa, de l’Université de Genève et du Jeu de Paume, Paris. © Gregory Chatonsky.

Gregory Chatonsky, La Quatrième Mémoire, 2025. Installation, film génératif, impressions 3D, impressions numériques, robot, aluminium, pierres, dimensions variables. Modèles d’IA et langages de programmation : Stable Diffusion XL, AnimDiff, CoquiTTS, Llama 3.2 7B, Python 3.11. Données d’entraînement : Laion-5B, Visual Contagions sous la direction de Béatrice Joyeux-Prunel, archives personnelles de l’artiste Avec l’aide en programmation de Robin Champenois. Avec le soutien du Conseil des arts du Canada, Ottawa, de l’Université de Genève et du Jeu de Paume, Paris. © Gregory Chatonsky.

Erik Bullot, Cinéma vivant, 2024. Tirages numériques de 12 images générées par le modèle de diffusion Lexica, 40 x 45 cm chacun. Avec le soutien du Jeu de Paume, Paris. © Erik Bullot.

Erik Bullot, Cinéma vivant, 2024. Tirages numériques de 12 images générées par le modèle de diffusion Lexica, 40 x 45 cm chacun. Avec le soutien du Jeu de Paume, Paris. © Erik Bullot.

Joan Fontcuberta, Typha Volans, S.rie eHerbarium, 2023-2024. Tirages jet d’encre d’images générées par Stable Diffusion, 32 x 27 cm chacun. © Joan Fontcuberta / ADAGP Paris 2025.

Joan Fontcuberta, Typha Volans, S.rie eHerbarium, 2023-2024. Tirages jet d’encre d’images générées par Stable Diffusion, 32 x 27 cm chacun. © Joan Fontcuberta / ADAGP Paris 2025.

Gregory Chatonsky, La Quatrième Mémoire, 2025. Installation. © Gregory Chatonsky.

Gregory Chatonsky, La Quatrième Mémoire, 2025. Installation. © Gregory Chatonsky.

Nouf Aljowaysir, Salaf #74: Man in Arab Costume [Ancêtre #74: L’Homme en Costume Arabe], 2020. Photographie avec masque IA Réalisée à partir de Jean Greiser (1848- 1923), environ 1870. Collection de photographies orientalistes de Ken et Jenny Jacobson, The Getty Research Institute, Getty Museum. © Nouf Aljowaysir.

Nouf Aljowaysir, Salaf #74: Man in Arab Costume [Ancêtre #74: L’Homme en Costume Arabe], 2020. Photographie avec masque IA Réalisée à partir de Jean Greiser (1848- 1923), environ 1870. Collection de photographies orientalistes de Ken et Jenny Jacobson, The Getty Research Institute, Getty Museum. © Nouf Aljowaysir.

Trevor Paglen, “De Beauvoir” (Even the Dead Are Not Safe), Eigenface (Colorized), 2019. Tirage par sublimation thermique, 121,9 x 121,9 cm. Centre Pompidou, Paris. Musée national d’Art moderne/Centre de création industrielle. Don des Amis du Centre Pompidou en l’honneur de Virginia Zabriskie en 2024. Inv. : AM 2024-117. © Musée national d’Art moderne/ Centre de création industrielle. Don du Virginia M. Zabriskie Fund, Amis du Centre Pompidou, 2024. Inv. no : AM 2024-117.

Trevor Paglen, “De Beauvoir” (Even the Dead Are Not Safe), Eigenface (Colorized), 2019. Tirage par sublimation thermique, 121,9 x 121,9 cm. Centre Pompidou, Paris. Musée national d’Art moderne/Centre de création industrielle. Don des Amis du Centre Pompidou en l’honneur de Virginia Zabriskie en 2024. Inv. : AM 2024-117. © Musée national d’Art moderne/ Centre de création industrielle. Don du Virginia M. Zabriskie Fund, Amis du Centre Pompidou, 2024. Inv. no : AM 2024-117.

L’exposition se poursuit avec la thématique de l’IA analytique, abordant la vision par ordinateur et la reconnaissance faciale, centrées sur la classification et la catégorisation des données et objets. Différents artistes interrogent les effets de ces processus sur notre perception du monde et leurs conséquences économiques, politiques et sociales. Parmi les oeuvres phares de cette section, Faces of ImageNet de Trevor Paglen met en scène la manière dont les systèmes de reconnaissance faciale apprennent à identifier des visages . travers des catégories humaines simplifiées, qui nient la complexité et la diversité du monde réel. Une nouvelle œuvre de Hito Steyerl, crée spécialement pour l’exposition, examine comment les systèmes d’IA transforment la perception visuelle en outils de contrôle et de standardisation.

Dans une même visée critique, le parcours aborde la question de l’exploitation humaine que nécessite l’IA. Agnieszka Kurant ou Meta Office mettent en lumière les contributions invisibles des “travailleurs du clic” – personnes qui effectuent des tâches en ligne sur Internet de manière invisible et sous rémunérée, via des portraits collectifs ou la documentation de leurs conditions de travail. Ces œuvres révèlent le fossé entre l’idéologie de la dématérialisation du cloud et les ressources r.elles qui sont nécessaires au bon fonctionnement des IA.

Le second grand chapitre de l’exposition concerne l’IA générative, qui explore la capacité de l’intelligence artificielle à créer de nouvelles données, textes ou images, à partir de vastes quantités de données trouvées sur internet et utilisées pour l’entraînement des modèles. Cette section met en lumière les oeuvres qui illustrent les multiples possibilités ainsi offertes, de la génération d’images . la création de textes et de sons. Nombreux sont les artistes . s’emparer de ce sujet pour combler des manques dans l’histoire (Egor Kraft, Theopisti Stylianou-Lambert et Alexia Achilleos), pour questionner les biais de l’IA (Nora Al-Badri, Nouf Aljowaysir) ou pour écrire des histoires alternatives (Grégory Chatonsky, Justine Emard et Gwenola Wagon). Centrale est la question des nouveaux liens qui peuvent s’établir entre mots et images . l’heure de l’IA, comme le démontrent les travaux du collectif Estampa ou d’Erik Bullot.

Dans cette section, le cinéma offre également une porte d’entrée pour réfléchir aux transformations amenées par l’IA sur la perception et la narration visuelle, comme l’illustrent les oeuvres d’Inès Sieulle, d’Andrea Khôra ou encore de Jacques Perconte. Toute une section est également consacrée à la littérature générative, à la production de textes à l’aide d’algorithmes, qu’il s’agisse de poèmes, de romans ou encore d’alphabets inédits.

L’exposition s’achève sur le th.me de la musique, un volet illustré magistralement par The Organ de Christian Marclay où un piano connecté active des combinaisons de vidéos circulant sur l’application Snapchat en vertu exclusivement de leur fréquence sonore.

Tout au long de l’exposition, des “capsules temporelles” inspirées des cabinets de curiosités offrent un contrepoint historique aux œuvres contemporaines. Elles abordent des sujets tels que l’histoire des dispositifs d’automatisation du calcul et de la production, les relations entre les systèmes actuels de vision artificielle et les tentatives passées d’automatiser la perception visuelle, les origines des systèmes de reconnaissance faciale comme des émotions, ou encore la généalogie des prompts. Ces vitrines se proposent ainsi comme des incursions généalogiques permettant d’inscrire des phénomènes contemporains dans une histoire culturelle, artistique et scientifique élargie.

Pour accompagner l’exposition, le Jeu de Paume propose un riche programme d’événements autour de l’intelligence artificielle, comprenant un cycle de cinéma, des conférences animées par des artistes et spécialistes du sujet, des colloques scientifiques mais également une mise en scène théâtrale d’un “procès” fictif de l’IA. Enfin, un catalogue en français et en anglais, comprenant des contributions de spécialistes des liens entre IA, culture visuelle et art contemporain vient compléter cette exploration.

Après l’exposition Supermarché des images (2020) qui avait interrogé la profusion d’images dans notre société, Le monde selon l’IA prolonge cette réflexion en mettant en lumière un nouveau paradigme, celui de l’intelligence artificielle, qui révolutionne en profondeur la création, la diffusion et la réception des images, bouleversant ainsi notre rapport visuel au monde.