“Science/Fiction — Une non-histoire des Plantes”

à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 16 octobre 2024 au 19 janvier 2025

Maison Européenne de la Photographie

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Extrait du communiqué de presse :

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Parcours de l’exposition

Chapitre I | L’agentivité des plantes

L’exposition commence avec un chapitre qui explore les pouvoirs insoupçonnés des plantes à travers trois sous-parties : « Formes et couleurs », « Mouvement et croissance » et « Matière végétale ». Il dévoile leurs fascinantes capacités créatrices, révélées par la photographie et le cinéma. Longtemps considérées comme passives et insensibles, les plantes sont aujourd’hui aussi bien mises en avant par les biologistes, les philosophes, les écrivain·es et les artistes. La photographie et le cinéma, alliant science et art, ont enrichi notre compréhension des plantes, ouvrant la voie à une nouvelle vision éthique de la vie végétale et remettant en cause l’anthropocentrisme.

Formes et couleurs

Cette première partie propose de regarder les plantes avec soin et attention afin d’apprécier leur impressionnante diversité formelle. Réunissant des photographes emblématiques des années 1920-1930 et des artistes contemporain·es, ce sous-chapitre se concentre sur la capacité des plantes à générer des formes et des couleurs.

Mouvement et croissance

La deuxième sous-partie réunit des oeuvres cinématographiques qui dévoilent la croissance des plantes, longtemps considérées comme des objets inertes et sans mouvement. Appartenant à une temporalité très différente, les plantes nous semblent immobiles, et pourtant ce sont des êtres dynamiques, capables non seulement de croître mais également de se mouvoir de manière intentionnelle.

Matière végétale

Cette troisième sous-partie s’intéresse à la matière végétale en tant qu’agent de fabrication d’images, en rassemblant les pratiques artistiques qui en ont fait leur champ d’expérimentation. Établissant une connexion entre le phénomène vital de la photosynthèse et le procédé chimique de la photographie, certaines techniques d’impression ont révélé le pouvoir photogénique de la matière végétale.

Chapitre II | Symbiose & contamination

L’exposition se poursuit avec le chapitre II qui réunit des artistes explorant l’interaction des végétaux avec les autres espèces et leur adaptation aux phénomènes naturels et artificiels. Les oeuvres montrent les plantes comme des êtres sensibles et dynamiques, impactant leur écosystème et participant à des relations interspécifiques complexes comme la pollinisation et le Wood Wide Web (La toile des fôrets). Angelika Loderer, Angelica Mesiti, et Philippe Roux révèlent les cycles de vie et les collaborations entre les plantes et les autres organismes. Rebekka Deubner, Alice Pallot, et Anaïs Tondeur quant à elles, explorent les impacts de la radioactivité et de l’agriculture intensive sur les écosystèmes. Cette section témoigne du changement de regard artistique sur les végétaux en symbiose avec le vivant et le non-vivant.

Symbiose

Cette sous-partie aborde la question des réseaux interespèces, plus précisément entre les végétaux et leurs environnements. S’intéressant plus particulièrement aux modes de communicaton entre les différentes espèces, ce sous-chapitre les présente non pas comme des êtres isolés mais, au contraire, en dialogue constant avec les autres êtres vivants.

Contamination

Contrairement à la vision anthropocentriste, opposant Nature et Culture, nos écosystèmes ne sont pas exclusivement constitués de composants dits naturels, mais englobent également l’ensemble de matières artificielles et d’objets issus des technologies humaines. Ils impactent les organismes durablement et sont parfois indissociables du tissu vivant, comme les microplastiques, la pollution chimique ou encore la radioactivité.

Chapitre III | Au-delà du réel

Le chapitre « Au-delà du réel » explore la reformulation d’éléments connus, où les artistes connectent des écosystèmes, inventent de nouvelles espèces végétales et réinterprètent des objets scientifiques. Ils dépassent le clivage nature-artifice, invitant à repenser l’expérience environnementale en intégrant l’espèce humaine. Ce chapitre, également envisagé comme « Au-delà du visible », imagine des croisements d’espèces nées de migrations, de rencontres ou d’hybridations avec des matières inertes, suggérant des possibles futurs. Les artistes réaffirment l’importance de l’imaginaire et de la fiction comme espaces d’expérimentation face à l’urgence écologique, soulignant la nécessité de dépasser les clivages séparant les humains des autres êtres vivants.

Chapitre IV | Les plantes vous observent

Le monde végétal est un thème important de la science-fiction, oscillant entre angoisse, désir et espoir. De Philip K. Dick à Kim Cho-Yeop, de Ursula K. Le Guin à Octavia E. Butler, les plantes sont au coeur de récits mémorables. Le chapitre « Les plantes vous observent » explore la science-fiction des années 1950 à 1980, où les végétaux symbolisent la vulnérabilité humaine. Prenant comme point de départ le film Le Jour des Triffides de John Wyndham, ce chapitre fait la part belle aux plantes tueuses, parasites et conquérantes. Longtemps considérées insensibles et amorphes, les plantes fascinent par leur survie, leur capacité d’adaptation et leur expansion silencieuse, révélant un mystère captivant.

Chapitre V | Les plantes comme fiction politique

Dans ce chapitre, les plantes se situent à la conjonction de récits passés et futurs. Olga Grotova montre des végétaux témoignant des conflits dans les camps de travail staliniens. Ágnes Dénes cultive un champ de blé à Manhattan en 1982, soulignant l’urgence de repenser nos modes de vie et l’accès universel à l’alimentation. Le Svalbard Global Seed Vault en Norvège, filmé par Ali Kazma, stocke des graines pour pallier les crises alimentaires futures. Samir Laghouati-Rashwan et Gohar Dashti utilisent, quant à ell·eux, les plantes pour raconter des histoires de migration et de résistance, rappelant leur rôle central dans les enjeux politiques et écologiques.

Chapitre VI | Fiction(s) spéculative(s)

Le chapitre VI explore l’histoire oubliée de la symbiose entre plantes et humains. Agnieszka Polska imagine un temps où les fleurs géantes servaient de réceptacles aux humains, leurs principaux pollinisateurs. Cette relation évolue avec les technologies, réduisant la taille des fleurs et notre lien avec elles. Dans The Book of Flowers, Polska propose une fiction spéculative repensant notre relation avec les plantes au-delà des symboles. Elle rappelle que l’imagination est un espace essentiel pour concevoir de nouvelles façons de coexister. Ce récit de la fin de la symbiose est en réalité le commencement de notre histoire commune, nous invitant à en continuer l’écriture.