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🔊 “La France sous leurs yeux” à la BnF François Mitterrand, du 19 mars au 23 juin 2024

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“La France sous leurs yeux”
200 regards de photographes sur les années 2020

à la BnF François Mitterrand MAD, Paris

du 19 mars au 23 juin 2024

BnF François Mitterrand


Interview de Emmanuelle Hascoët, Chargée de mission au département des Estampes et de la photographie, BnF, et co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2024, durée 12’13, © FranceFineArt.
(à gauche Emmanuelle Hascoët, à droite Héloïse Conésa)

PODCAST –  Interview de Emmanuelle HascoĂ«t, ChargĂ©e de mission au dĂ©partement des Estampes et de la photographie, BnF, et co-commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2024, durée 12’13,
© FranceFineArt.
(à gauche Emmanuelle Hascoët, à droite Héloïse Conésa)


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La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
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La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
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La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
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La France sous leurs yeux; 200 regards de photographes sur les annÂŽes 2020
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 18 mars 2024.

Extrait du communiqué de presse :

Commissariat :

Héloïse Conésa, Cheffe du service de la photographie, chargée de la photographie contemporaine au département des Estampes et de la photographie, BnF

Emmanuelle Hascoët, Chargée de mission au département des Estampes et de la photographie, BnF





La Bibliothèque nationale de France consacre une grande exposition aux travaux des 200 photographes, collaborateurs rĂ©guliers de la presse nationale et internationale, missionnĂ©s par le ministère de la Culture en 2021 pour Ă©tablir un panorama de la France au sortir de la crise sanitaire liĂ©e Ă  la pandĂ©mie de COVID-19. PilotĂ©e par la Bibliothèque, la grande commande pour le photojournalisme – intitulĂ©e Radioscopie de la France : regards sur un pays traversĂ© par la crise sanitaire – a permis aux photo­graphes laurĂ©ats de bĂ©nĂ©ficier d’un financement de 22 000 euros chacun pour mener Ă  bien leur reportage. Les 2 000 tirages inĂ©dits produits ont ensuite intĂ©grĂ© les collections de la BnF. Ă€ travers une sĂ©lection de près de 500 clichĂ©s, cette exposition souligne la variĂ©tĂ© des approches choisies par les 200 laurĂ©ats, et raconte ainsi la France des annĂ©es 2020. Son ampleur marquera l’histoire du photojournalisme.

La grande commande pour le photojournalisme s’inscrit dans un contexte de bouleversement sociĂ©tal que la crise sanitaire a cristallisĂ©. CondensĂ©e sur un an et demi de prises de vue seulement, cette commande draine pourtant des interrogations en germe depuis le milieu des annĂ©es 2010 sur des changements ayant trait tour Ă  tour au travail, Ă  la spiritualitĂ©, Ă  l’écologie, Ă  la culture, Ă  l’économie… Interrogations que la pandĂ©mie a contribuĂ© Ă  rĂ©activer non plus seulement sur le mode du constat mais aussi de façon critique afin de proposer de nouvelles manières d’habiter, de travailler, de vivre et d’être.

Jérôme Bonnet, Portrait de Noam dans l’escalier du lycée Paul-Valéry à Paris. Série « Visage d’une jeunesse en quête d’avenir ». © Jérôme Bonnet - Modds / Grande commande photojournalisme. « Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. »

JĂ©rĂ´me Bonnet, Portrait de Noam dans l’escalier du lycĂ©e Paul-ValĂ©ry Ă  Paris. SĂ©rie « Visage d’une jeunesse en quĂŞte d’avenir ». © JĂ©rĂ´me Bonnet – Modds / Grande commande photojournalisme. « Ces photographies ont Ă©tĂ© produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversĂ© par la crise sanitaire » financĂ©e par le Ministère de la culture et pilotĂ©e par la BnF. »

Alexa Brunet, Cette photographie est un témoignage visuel de la personnalité de Bruine, l’été de ses 4 ans. Jeune princesse de la famille, elle pose àcôté du crâne qui lui sert de trône. Chez Tom, Tine et leurs enfants, famille autonome du Nord-Aveyron, juillet 2022. Série « Les grands séparés ». © Alexa Brunet / Grande commande photojournalisme. « Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. »

Alexa Brunet, Cette photographie est un témoignage visuel de la personnalité de Bruine, l’été de ses 4 ans. Jeune princesse de la famille, elle pose àcôté du crâne qui lui sert de trône. Chez Tom, Tine et leurs enfants, famille autonome du Nord-Aveyron, juillet 2022. Série « Les grands séparés ». © Alexa Brunet / Grande commande photojournalisme. « Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. »

Marie Quéau, Joséphine, chez son amie Mina, Paris, 2022. Série « Sortir de la nuit ». © Marie Quéau / Grande commande photojournalisme. « Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. »

Marie Quéau, Joséphine, chez son amie Mina, Paris, 2022. Série « Sortir de la nuit ». © Marie Quéau / Grande commande photojournalisme. « Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale « Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire » financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF. »

Grâce Ă  cette commande d’une ampleur historique – il s’agit de la plus grande commande publique photographique en Europe avec un budget de 5,46 millions d’euros – se dessinent les contours d’une France en clair-obscur, Ă  la fois ouverte sur le monde et tentĂ©e par le repli, connectĂ©e et fragmentĂ©e, Ă©galitaire et inĂ©gale, marquĂ©e par une nouvelle hiĂ©rarchie des territoires, une plus grande individualisation du travail, une Ă©conomie et des paysages nouveaux, et des rapports au monde de plus en plus divergents.

En miroir de cette mutation de la France contemporaine, se donne aussi à voir l’évolution de la photographie de presse. Certains photographes font le choix d’être dans la captation de l’instant, voire de l’événement, se rapportant par là-même à la grande tradition du photoreportage de presse. D’autres optent quant à eux pour une temporalité moins marquée, revendiquant en ce sens un registre plus métaphorique et de nouvelles stratégies visuelles à même de nous faire prendre conscience des situations en jeu dans notre monde actuel.

L’atomisation des pratiques ne doit cependant pas faire oublier qu’elles peuvent renvoyer à un faisceau de préoccupations communes à de nombreux photo­graphes et relayer une communauté d’esprit et un positionnement face au monde regardé. Ce sentiment d’« appartenance » à un projet culturel d’ampleur tel que la grande commande, ainsi que l’énoncent nombre de photographes lauréats, ne serait-il pas alors la preuve que l’art demeure un catalyseur du commun quand la société se polarise et se replie ?

Ă€ cet Ă©gard, le parcours de l’exposition, organisĂ© autour de la devise nationale conjuguĂ©e au pluriel – « LibertĂ©s », « ÉgalitĂ©s », « FraternitĂ©s » – et augmentĂ©e d’un horizon de « PotentialitĂ©s » en prise avec les nouveaux dĂ©fis environnementaux et technologiques, rend compte des permanences et mutations de la sociĂ©tĂ© française. Elle s’inscrit par ailleurs comme un jalon dans les expositions que la BnF a consacrĂ©es Ă  ceux qui photographient la France, depuis La France de Raymond Depardon en 2010 jusqu’à Paysages français, une aventure photographique (1984-2017) en 2017. La BnF, qui conserve l’une des plus riches collections de photographies au monde, apparaĂ®t ainsi comme une institution ressource pour toutes les questions inhĂ©rentes au territoire français apprĂ©hendĂ© par les photographes.


Parcours de l’exposition

L’exposition La France sous leurs yeux rĂ©unit 450 photographies, parmi les milliers produites lors de leurs reportages, par les 200 laurĂ©ats de la grande commande « Radioscopie de la France ». Elle s’inscrit dans la lignĂ©e des grandes expositions photographiques que la BnF a depuis plus d’une dĂ©cennie consacrĂ©e Ă  la France , de La France de Raymond Depardon en 2010 – accompagnĂ©e aussi d’un accrochage des oeuvres du groupe France 14 – jusqu’à Paysages français, une aventure photographique en 2017.

Cette prĂ©sentation non exhaustive d’au moins deux oeuvres par auteur dessine cependant, par la mise en dialogue des divers regards, un portrait de notre pays face aux nombreux dĂ©fis sociĂ©taux que la crise sanitaire a cristallisĂ©s. Elle permet de mettre en avant la vitalitĂ© de la crĂ©ation contemporaine dans le champ de la photo­graphie de presse, ainsi que la variĂ©tĂ© des Ă©critures photojourna­listiques employĂ©es pour explorer les grandes thĂ©matiques tradi­tionnelles des mĂ©dias (Ă©conomie, sport, culture, politique, sociĂ©tĂ©, sciences, etc.). En effet, en miroir de cette mutation de la France contemporaine se donne aussi Ă  voir dans l’exposition le constat de l’évolution de la photographie de presse dont les laurĂ©ats de la grande commande sont issus. Des faits d’actualitĂ© sont Ă©voquĂ©s, oĂą les impressions se mĂŞlent Ă  l’Histoire. Certains photographes font le choix d’être dans la captation de l’instant voire de l’évĂ©nement, se rapportant par lĂ -mĂŞme Ă  la grande tradition du photoreportage de presse, quand d’autres optent pour une temporalitĂ© moins marquĂ©e. Ils privilĂ©gient alors le portrait, le paysage voire la nature morte ou la scène de genre et de nouvelles stratĂ©gies visuelles – construction en diptyque, mise en place de protocole de prises de vue, inscription de textes dans l’image, collaborations avec des scientifiques, des Ă©crivains, etc. – Ă  mĂŞme d’instiller un registre plus mĂ©taphorique nous faisant prendre conscience des situations en jeu dans notre monde actuel. Il convient de souligner l’importance de la dimension collective de cette grande commande pour autant faire oublier qu’elles peuvent renvoyer Ă  un faisceau de prĂ©occupa­tions communes Ă  de nombreux photographes.

C’est avec la volonté de relayer cette communauté d’esprit qui interroge aussi notre capacité à faire encore société et notre rôle de citoyen que le parcours de l’exposition a été structuré autour de la devise de notre nation – Libertés, Égalités, Fraternités -, devise accordée au pluriel en raison de la diversité des appréhensions que chaque notion recoupe, perçue de façon plus individualisée, plus intime que collective. La dernière partie de l’exposition, Potentialités, prend acte des défis à venir, notamment au niveau environnemental ou technologique.

Le parcours dessine ainsi les contours d’une France en clair-obscur, Ă  la fois ouverte sur le monde et tentĂ©e par le repli, connectĂ©e et fragmentĂ©e, Ă©galitaire et inĂ©gale, marquĂ©e par une nouvelle hiĂ©rarchie des territoires, une plus grande individualisation du travail, une Ă©conomie, des paysages nouveaux et des rapports au monde de plus en plus divergents. Les pièces prĂ©sentĂ©es ne sont pas des documents iconographiques au statut illustratif sur les mutations du pays mais bien des photographies appelant un regard tantĂ´t contemplatif, tantĂ´t critique. Quelques documents – carnet de travail de certains photographes – et bornes audiovisuelles prĂ©sentant en particulier le site internet de la Grande commande et les reportages conservĂ©s de façon exhaustive sur le catalogue gĂ©nĂ©ral de la BnF viennent ponctuer le parcours.

La première partie, « LibertĂ©s », rĂ©unit les travaux de 50 photographes qui traitent la notion de libertĂ© selon ses multiples acceptions. Aussi la libertĂ© de culte est-elle Ă©voquĂ©e Ă  travers divers reportages tĂ©moignant du dĂ©clin du catholicisme qui, s’il reste une rĂ©fĂ©rence culturelle importante, ne marque que très peu le quotidien des Français ; et, symĂ©triquement, du fort Ă©largissement de l’audience de l’islam – deuxième religion nationale -, d’un fort courant Ă©vangĂ©lique, au cĂ´tĂ© d’une mosaĂŻque de pratiques allant des philosophies asiatiques Ă  l’occultisme, en passant par le dĂ©veloppement personnel. Ces Ă©volutions rĂ©pondent Ă  un besoin de valorisation de la subjectivitĂ© très prĂ©sent dans les sociĂ©tĂ©s post matĂ©rialistes. La libertĂ© d’expression se lit dans la volontĂ© de faire de son corps, de sa sexualitĂ©, le territoire de revendication Ă  mĂŞme d’affirmer une identitĂ© Ă©mancipĂ©e des carcans. La libertĂ© d’action et de mouvement se caractĂ©rise aussi par la volontĂ© de s’évader en voiture, de remonter le cours d’un fleuve, de prendre des chemins buissonniers. Certains photographes ont par ailleurs fait le choix de s’intĂ©resser Ă  la libertĂ© entravĂ©e, qu’il s’agisse de photographier les dĂ©tenus, d’exprimer les consĂ©quences du confinement liĂ© au covid sur une jeunesse en construction ou de faire remonter la parole de ceux qui, harcelĂ©s, n’ont pas d’autre choix que de se taire.

La deuxième partie, « Égalités », interroge grâce au travail de 68 photographes les conditions de travail et ses mutations, brouillant les frontières entre espace professionnel et espace privé. Cet ensemble photographique met en avant les disparités face à l’accès à l’emploi, mais également l’accès aux services publics et à la culture. Les photographes ont pointé leur objectif sur les inégalités sociales dans la vieillesse, les rapports homme-femme, les marginalités. Les disparités de répartition de la population sur les territoires sont abordées également avec des focus sur le quartier périurbain ou à l’opposé les îles littorales, les territoires ultra-marins ou les zones à faible densité de population.

La troisième partie, « FraternitĂ©s », fait dialoguer les sujets de 39 photographes autour de l’altĂ©ritĂ© et du vivre-ensemble. La notion de fraternitĂ© a trait d’abord Ă  la mise en valeur d’un faisceau de traditions qui constitue une France riche de plusieurs hĂ©ritages dont il faut prĂ©server la mĂ©moire tout en se fĂ©dĂ©rant autour des valeurs communes de la RĂ©publique – des valeurs qui sont celles recherchĂ©es par les rĂ©fugiĂ©s, exilĂ©s, dĂ©sireux de devenir Français et transmises par les associations qui leur viennent en aide. La fraternitĂ© renvoie aussi Ă  l’aide et au soin que l’on peut apporter aux autres, vulnĂ©rables, jeunes ou personnes âgĂ©es malades, fragiles. Enfin, la fraternitĂ© se lit dans le regain des rituels, fĂŞtes de villages et lieux Ă  mĂŞme de construire du lien et une socialisation.

La quatrième partie, « Potentialités », met en avant les travaux de 43 photographes qui ont fait le choix de s’interroger sur ce que peuvent être aujourd’hui les marqueurs d’un « monde d’après » qui potentialisent la quête d’un nouveau modèle de société. Synthétisant tout en les dépassant les problématiques à l’oeuvre dans les trois précédentes, cette partie développe les problématiques environnementales et l’état d’urgence climatique ainsi que tous les changements dans les modes de vie qui entérinent ce passage à un monde nouveau (exode péri-urbain, prise de conscience écologique, nouvelle agriculture raisonnée, mise en question du modèle éducatif, etc.) sans omettre de prendre acte que choisir c’est renoncer et que dans ces positionnements alternatifs, on peut donc lire tantôt un espoir, tantôt une forme de fatalité chez ceux qui ne sont pas armés ou accompagnés pour intégrer ces changements sociétaux.


Le catalogue de l’exposition

La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020, Sous la direction d’Héloïse Conésa et Emmanuelle Hascoët, Contributions de Pierre Charbonnier, Cynthia Fleury, Pierre Haski, Judith Rainhorn et Dominique VersavelBnF I Éditions

Le catalogue de l’exposition prĂ©sente le travail des 200 laurĂ©ats de la grande commande photojournalisme lancĂ©e par l’État en 2020 pour soutenir la profession de photojournaliste. On y retrouve 500 photographies reprĂ©sentant la France mĂ©tro­politaine et ultramarine, traitant de tous les aspects de la sociĂ©tĂ© en cette pĂ©riode post-Covid : travail, pauvretĂ©, jeunesse, vieillesse, environnement, ruralitĂ©, santĂ©… Comme dans l’exposition, l’ensemble est organisĂ© en 4 parties – libertĂ©s, Ă©galitĂ©s, fraternitĂ©s, potentialitĂ©s –, chacune introduite par le texte d’un auteur invitĂ©. Outre ce portrait du pays et de ses habitants, cet ensemble exceptionnel de photographies illustre la vitalitĂ© de la crĂ©ation contemporaine dans le champ de la photographie de presse, ainsi que la variĂ©tĂ© des Ă©critures photojournalistiques. Si certains laurĂ©ats ont fait le choix de la captation de l’instant, voire de l’évĂ©nement, d’autres ont optĂ© pour une temporalitĂ© moins marquĂ©e, revendiquant en ce sens un registre plus mĂ©taphorique. Une plongĂ©e dans la France des annĂ©es 2020 Ă  travers les regards de figures reconnues du photojournalisme, mais aussi des photoreporters de demain.