🔊 “L’esprit Art Nouveau” La donation Pierre Roche au Petit Palais, Paris, du 10 mars au 11 septembre 2022
“L’esprit Art Nouveau“
La donation Pierre Roche au Petit Palais
au Petit Palais, Paris
du 10 mars au 11 septembre 2022

PODCAST – Interview de Clara Roca, conservatrice des arts graphiques et photographies des XIXe et XXe siècles, Petit Palais,
et de Joëlle Raineau-Lehuédé, collaboratrice scientifique, arts graphiques, Petit Palais, commissaires de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 6 mai 2022, durée 23’53.
© FranceFineArt.

Extrait du communiqué de presse :





Commissariat :
Cécilie Champy-Vinas, directrice du musée Zadkine
Joëlle Raineau-Lehuédé, collaboratrice scientifique, arts graphiques, Petit Palais
Clara Roca, conservatrice des arts graphiques et photographies des XIXe et XXe siècles, Petit Palais
Le Petit Palais est très heureux de faire (re)découvrir l’oeuvre de Pierre Roche, artiste Art Nouveau, qui fut l’ami de Loïe Fuller et de Huysmans.
Aujourd’hui tombé dans l’oubli, certaines de ses sculptures ornent pourtant les parcs et jardins ainsi que les rues de Paris, comme la Fontaine Avril située dans les jardins du Palais Galliera. Formé à la peinture par Gervex et Roll puis à la sculpture par Dalou, l’artiste est un véritable touche-à-tout qui aime expérimenter. Il s’intéresse aux arts décoratifs mais aussi à la gravure pour laquelle il invente de nouvelles techniques.
Cet accrochage, rendu possible grâce au don par sa famille d’un ensemble exceptionnel de 4 000 pièces provenant directement de son atelier, est réparti en 7 chapitres autour d’une centaine d’oeuvres. Il permettra de présenter les différentes facettes et l’originalité de son oeuvre.
Voyages
Durant toute sa carrière d’artiste, Pierre Roche n’aura de cesse de voyager : en Suisse, en Angleterre, à travers la France, mais aussi en Orient (Égypte, Algérie). Il dessine et peint à l’aquarelle ce qu’il voit dans des carnets ou sur des feuilles libres. Il se constitue une somme de motifs qu’il décline ensuite sous diverses formes. Ses gypsographies (estampe en relief ou gaufrée élaborée à partir d’une matrice en plâtre), de Fès à Paris, de l’Égypte à Majorque, témoignent de son appétit d’horizons nouveaux.
Faune et Flore
L’art de Pierre Roche se situe à la croisée de l’Art Nouveau, du japonisme et du symbolisme. Les formes animales et végétales peuplent son univers artistique et envahissent ses estampes, dont les délicats menus et invitations qu’il compose. Cette inspiration qu’il puise dans la nature se retrouve également dans ses alguiers (herbier d’algues) dont la compilation de formes et de couleurs sert d’inspiration directe pour de nombreux dessins et estampes.
Loïe Fuller
Pierre Roche était très proche de la danseuse qu’il a représentée en dessin, en sculpture, restituant de manière virtuose le déploiement des voiles de son costume. Le Petit Palais possède à la fois l’exemplaire de travail de Pierre Roche et ses essais de mises en page et de mises en couleur, mais aussi l’exemplaire dédicacé par Loïe Fuller « à mon très grand ami Pierre Roche ».
Affiches à la feuille d’or
Pour le Salon des Cent consacré aux arts graphiques, organisé par la revue La Plume, Pierre Roche crée deux spectaculaires affiches pour lesquelles il emploie la feuille d’or. Ces affiches sont représentatives de son goût pour les matériaux rares et la recherche de processus créatifs innovants telle l’églomisation, technique superposant le parchemin, le papier ou les feuilles de mica à des feuilles d’or ou d’argent pour créer des oeuvres fragiles.
Le processus créatif
Des matrices inédites de gypsographie, de gypsotypie, et d’églomisation seront présentées permettant de mieux comprendre ces techniques atypiques et anciennes utilisées par Pierre Roche.
Affinités électives
Parce que ses oeuvres sont souvent destinées à ses amis collectionneurs, critiques d’art ou artistes, la production de Pierre Roche a eu un caractère confidentiel qui explique sûrement qu’il soit resté méconnu pour le grand public. Parmi ses proches, figurent Aimé-Jules Dalou, Siegfried Bing, Jean-Paul Laurens, Paul Vitry, Roger Marx, Louis Vauxelles ou encore Joris-Karl Huysmans dont il sculpte le buste et illustre pour lui le frontispice de La Cathédrale (1897).
La mort et la guerre
Le macabre et l’étrange occupent une place importante dans la production de l’artiste, où s’illustrent des figures mythologiques et allégoriques comme L’Ankou, personnification de la mort en Bretagne, et Le Faucheur. L’artiste a également travaillé dans un registre commémoratif sur la Première Guerre Mondiale, créant des médailles à la composition puissante déclinées en gyspographies et gypsotypies. Il crée ainsi L’Histoire métallique de la Guerre, une collection d’une centaine de médailles de 1914 à 1918 et donne même une conférence sur le sujet au Petit Palais quelques semaines à peine avant de mourir.
En complément de l’exposition, le Petit Palais propose une visite virtuelle :
https://www.parismusees.paris.fr/fr/expositions-virtuelles/l-esprit-art-nouveau