Agenda CulturelIncontournables 2Podcasts

🔊 “Yves Saint Laurent – FORMES” au MusĂ©e Yves Saint Laurent Paris, du 9 juin 2023 au 14 janvier 2024

Partage


“Yves Saint Laurent – FORMES”
DĂ©cors et Ɠuvres de Claudia Wieser

au Musée Yves Saint Laurent Paris

du 9 juin 2023 au 14 janvier 2024

Musée Yves Saint Laurent


Interview de Serena Bucalo-Mussely, Conservatrice, responsable des collections du MusĂ©e Yves Saint Laurent Paris, et co-commissaire de l'exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 8 juin 2023, durĂ©e 22’08. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Serena Bucalo-Mussely, Conservatrice, responsable des collections du MusĂ©e Yves Saint Laurent Paris, et co-commissaire de l’exposition,,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 8 juin 2023, durĂ©e 22’08,
© FranceFineArt.


previous arrow
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
next arrow
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
Yves Saint Laurent Ð FORMES
previous arrow
next arrow
©Anne-FrĂ©derique Fer, prĂ©sentation presse de l’exposition, le 8 juin 2023.
Chapeaux de satin de soie. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent. Décor Claudia Wieser © Photo Thibaut Voisin.
Chapeaux de satin de soie. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent. Décor Claudia Wieser © Photo Thibaut Voisin.
Tailleur, chapeau et gants Collection haute couture automne-hiver 1966. © Yves Saint Laurent © Matthieu Lavanchy.
Tailleur, chapeau et gants, Collection haute couture automne-hiver 1966. © Yves Saint Laurent © Matthieu Lavanchy.

Extrait du communiqué de presse :

Croquis de recherche. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent.
Croquis de recherche. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent.
Croquis de recherche. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent.
Croquis de recherche. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent.
Croquis de recherche. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent.
Croquis de recherche. Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent.
Chaussures de cuir vernis. Collection haute couture printemps-été 1979. Collection SAINT LAURENT rive gauche printemps-été 1983. © Yves Saint Laurent. Décor Claudia Wieser. © Photo Thibaut Voisin.
Chaussures de cuir vernis. Collection haute couture printemps-été 1979. Collection SAINT LAURENT rive gauche printemps-été 1983. © Yves Saint Laurent. Décor Claudia Wieser. © Photo Thibaut Voisin.

Commissaires de l’exposition

Elsa Janssen, Directrice du Musée Yves Saint Laurent Paris

Serena Bucalo-Mussely, Conservatrice, responsable des collections du Musée Yves Saint Laurent Paris

Artiste invitée, Claudia Wieser

Commissariat scientifique – MusĂ©e Yves Saint Laurent Paris,

Alice Coulon-Saillard, Curatrice, chargée des collections photographiques, audiovisuelles et archives presse

Domitille Eblé, Curatrice, chargée des collections arts graphiques

Judith Lamas, Curatrice, chargée des collections textiles et accessoires

AVEC l’exposition Yves Saint Laurent – FORMES, la modernitĂ© du couturier Yves Saint Laurent trouve un nouvel Ă©cho. Par une mise en espace, l’artiste Claudia Wieser dialogue avec les piĂšces textiles et les arts graphiques issus des collections du MusĂ©e. L’exposition prĂ©sente une quarantaine de modĂšles, haute couture et prĂȘt-Ă -porter, accessoires et croquis, qui se trouvent en rĂ©sonance avec les dĂ©cors et les oeuvres de l’artiste allemande. Cette expĂ©rience originale inscrit dĂ©finitivement le gĂ©nie du couturier dans notre Ă©poque contemporaine.

Grand couturier, Yves Saint Laurent n’a eu de cesse d’inventer des formes. DĂšs 1958, directeur artistique chez Christian Dior, il affirme sa modernitĂ© en signant la ligne « TrapĂšze ». Cette silhouette gĂ©omĂ©trique devient iconique et s’inscrit dans l’histoire de la mode.

« Je pense que l’élĂ©ment principal de cette mode est la jeunesse et surtout un retour Ă  des tendances jusque-lĂ  un peu oubliĂ©es c’est-Ă -dire la simplicitĂ©, le naturel et la souplesse. » Interview Yves Saint Laurent par AndrĂ© Parinaud, 1959, INA

À partir des annĂ©es 1960, les crĂ©ations d’Yves Saint Laurent allient en effet simplicitĂ© de la coupe, rigueur des lignes et franchise des couleurs. Ses oeuvres font Ă©cho aux courants artistiques modernes, abstraction simple et gĂ©omĂ©-trique, constructivisme, art concret, autant de chapitres qui nous laissent dĂ©couvrir son talent tout en contraste d’Yves Saint Laurent.

Radical, le couturier exĂ©cute des robes minimales et des combinaisons monochromes qui semblent jaillies d’un seul trait. Au fondement de son art, s’affirme la prĂ©cision du geste.

Coloriste, il imagine des compositions abstraites, entre Ă©pure et exubĂ©rance, nĂ©es de l’assemblage de surfaces planes aux teintes vibrantes. Transposant la matiĂšre picturale en matiĂšre textile, il Ă©quilibre ainsi couleur, forme, surface et ligne.

Illusionniste, il oppose le noir au blanc pour crĂ©er, par jeux d’optique, du mouvement dans le vĂȘtement. Par l’utilisation de l’aplat ou du simple tracĂ©, la forme prĂ©vaut sur la couleur.

Le couturier se veut enfin ludique et joue avec les gĂ©omĂ©tries, assemblant des prismes colorĂ©s comme autant de fragments aux cloisonnements audacieux. Courbes ou angles droits, sphĂšres ou lignes brisĂ©es, cette ronde de formes est mise en scĂšne par l’artiste allemande Claudia Wieser qui porte ici une attention toute particuliĂšre Ă  la couleur et Ă  la forme. InfluencĂ©e par l’oeuvre de Vassily Kandinsky et de Paul Klee, intuitive et spirituelle, l’artiste qui explore les constructions gĂ©omĂ©triques d’inspiration moderniste est reconnue pour ses installations immersives et contemplatives. Pour le projet Yves Saint Laurent – FORMES, Wieser propose une expĂ©rience totale, en prĂ©sentant un ensemble de piĂšces, dont certaines inĂ©dites.

Veste Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent © Matthieu Lavanchy.
Veste Collection, SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent © Matthieu Lavanchy.
Veste de satin de soie, Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent © Photo Thibaut Voisin Décor Claudia Wieser.
Veste de satin de soie, Collection SAINT LAURENT rive gauche automne-hiver 1988. © Yves Saint Laurent © Photo Thibaut Voisin Décor Claudia Wieser.

Parcourt de l’exposition

Formes pures
TOUT au long de sa crĂ©ation Yves Saint Laurent a inscrit la beautĂ© fĂ©minine en lignes, aplats et formes. DĂšs ses dĂ©buts pour la maison Christian Dior, il conçoit des crĂ©ations lĂ©gĂšres, tenues par les Ă©paules et non plus par la taille, qui s’éloignent de la ligne New Look . Cette tendance au dĂ©pouillement apparaĂźt ensuite de maniĂšre constante dans son oeuvre et au travers de rĂ©alisations discrĂštes, qui tĂ©moignent de toujours plus de rigueur. Yves Saint Laurent trace une silhouette toute en verticalitĂ©, essentielle et libĂ©rĂ©e de tout super-flu, afin d’atteindre la puretĂ© de la construction. C’est de cette rigueur que dĂ©coule son style. Ce dernier est, comme il l’exprime, nourri de multiples influences : « J’ai l’impression de faire toujours la mĂȘme chose et en fait, pas du tout. Il y a une Ă©volution, qui peut venir d’un tissu, d’une tendance, d’un courant d’idĂ©es, d’un mouvement artistique. » Les vĂȘtements empruntĂ©s au monde du travail sont une de ses sources d’inspiration. Il les adapte Ă  la haute couture, pour en offrir une version fĂ©minisĂ©e. Il rĂ©interprĂšte les codes des « formes permanentes » de ce qu’il appelle « les vrais vĂȘtements » Ainsi, le jump-suit, combinaison utile aux aviateurs puis aux spationautes, est transformĂ© en un ensemble monochrome, dont l’élĂ©gance est profilĂ©e par des lignes simples et fluides. À la fin des annĂ©es 1960, ce vĂȘtement devient un classique de la garderobe Saint Laurent Ă©voquant Ă  la perfection son esthĂ©tique « chic dĂ©contractĂ©e ». La volontĂ© farouche du couturier est d’habiller le corps de la femme, de sorte que le tissu suive ses mouvements et ses attitudes. La mode, selon lui, ne doit pas ĂȘtre raide mais bien au service de la femme. Il l’explique ainsi : « Une robe, ce n’est pas de “l’architecture”, c’est une maison : elle n’est pas faite pour ĂȘtre contemplĂ©e, mais pour ĂȘtre habitĂ©e et il faut que la femme qui l’habite se sente belle et bien dedans ». Le secret d’un art qui entre en maturitĂ© pour toucher l’absolu raffinement, la grĂące et l’intempora-litĂ© d’un vĂȘtement.

Formes et couleurs
LA COULEUR est pour Yves Saint Laurent l’essence mĂȘme de la composition des formes. Les premiĂšres crĂ©ations du couturier sont des robes courtes, droites aux coloris exubĂ©rants, Ă  l’image d’une femme Ă©lĂ©gante et moderne. Les collections des annĂ©es 1965 et 1966 proposent un style avant-gardiste, puisant leurs sources dans l’univers des peintres abstraits. Combinant rigueur de la coupe et fantaisie chromatique, ces robes se prĂ©sentent comme des constructions nouvelles, nĂ©es de la rencontre de plusieurs plans aux tonalitĂ©s vives, qui dynamisent l’ensemble. La nature et la disposition de ces surfaces colorĂ©es participent Ă  la diversitĂ© des formes produites. Chez Yves Saint Laurent la couleur est au coeur de sa dĂ©marche crĂ©ative, elle se fait matiĂšre et expression. Il privilĂ©gie des assemblages par aplats de couleurs saturĂ©es, faits sur des matiĂšres unies et lisses comme le jersey. La juxtaposition « en vagues » qui avait caractĂ©risĂ© une grande partie de la collection automne-hiver 1966 est remplacĂ©e dans les dĂ©cennies suivantes par des imbrications bien plus nettes, entre rectangles de couleur ou matiĂšres diffĂ©rentes et lignes tranchantes. Les teintes sont assemblĂ©es par deux ou par trois et s’étagent tel un colorama. Une couleur foudroyante s’impose toujours plus que les autres, attirant le regard sur une partie choisie de la silhouette. Coloriste hors pair, Saint Laurent ose une palette radicalement nouvelle, empruntant pour ses tenues les tons vifs de l’abstraction gĂ©omĂ©trique ou ceux vibrant du Pop art. La forme se dĂ©finit ainsi par contraste entre ces couleurs. Des accords stridents, parfois mĂȘme imprĂ©visibles, s’affrontent sur une mĂȘme tenue avec inventivitĂ© et prĂ©cision, et un jeu de tension se met en place entre forme et couleur.

Noir et blanc, dessiner la forme
INTEMPORELS et contemporains, le noir et le blanc font partie intĂ©grante de l’univers crĂ©atif d’Yves Saint Laurent et ce dĂšs l’origine. Avec le couturier, tout travail sur la forme commence par un trait de crayon sur le papier pour esquisser ses modĂšles. « [
] je pense qu’une feuille blanche, c’est trĂšs ennuyeux et que sans le noir il n’y a pas de traits, pas de lignes. C’est pour ça que mes femmes sont souvent en noir, j’aime que les femmes ressemblent Ă  des dessins, Ă  des Ă©pures ». En effet, Yves Saint Laurent utilise la ligne noire comme un moyen d’expression concordant avec sa recherche constante de simplicitĂ© et de puretĂ©. Le noir, teinte favorite du couturier pour le soir comme pour le jour, est dans l’inconscient collectif encore associĂ© au deuil par opposition au blanc, symbole de lumiĂšre. Pourtant, dĂšs le XIVe siĂšcle, il s’impose peu Ă  peu dans la mode, puis entre, au XIXe siĂšcle, dans toutes les garde-robes devenant la quintessence de la simplicitĂ©, de l’élĂ©gance et de la sĂ©duc-tion. Si, en 1926, il connaĂźt un apogĂ©e avec la couturiĂšre Coco Chanel (1883–1971) et sa cĂ©-lĂšbre petite robe noire, Yves Saint Laurent s’aventure encore plus loin. « Je l’aime parce qu’il affirme. [
] Mais attention, pas la “petite robe noire” qu’on porte avec des perles et une Ă©tole de vison. Du noir moderne. » Car, si dĂšs les annĂ©es 1910–1920, le noir devient un manifeste de la modernitĂ© en opposition binaire avec le blanc avec des artistes comme le peintre russe Kasimir Malevitch (1879–1935) et son fameux tableau CarrĂ© noir sur fond blanc (1915), il est poussĂ© Ă  son paroxysme dans l’oeuvre du couturier. À l’instar des artistes mini-malistes ou de l’Op art, par un subtil jeu de contrastes, de symĂ©tries et de dissimulations, Yves Saint Laurent crĂ©e un rĂ©pertoire visuel et formel qu’il dĂ©cline Ă  l’infini.

Formes géométriques
LA FORME peut ĂȘtre donnĂ©e de diffĂ©rentes maniĂšres : par la coupe, la ligne ou la couleur. Ces trois Ă©tats sont ici rĂ©unis pour façonner des ensembles. Comme en tĂ©moignent ses multiples dessins de recherches, Yves Saint Laurent construit sa collection SAINT LAURENT rive gauche de l’automne-hiver 1988 autour de formes gĂ©omĂ©triques colorĂ©es. À l’instar des peintres cubistes et dans la continuitĂ© des collections haute couture de cette mĂȘme annĂ©e, il va jusqu’au bout d’une thĂ©matique en la dĂ©clinant grĂące Ă  de nombreuses combinaisons de lignes, couleurs ou textiles. C’est Ă  l’aide du pastel et d’échantillons qu’il rĂ©flĂ©chit dĂšs son dessin Ă  diffĂ©rentes compositions. Comme le maitre verrier Ă©laborant son vitrail, il sĂ©pare les formes de larges ganses noires pour appuyer les lignes du corps fĂ©minin. Les textiles choisis pour rĂ©aliser ces vestes crĂ©ent un nouvel effet d’optique par l’alternance de mates et de brillants, de surface lisses ou cĂŽtelĂ©s et de reliefs engendrĂ©s par les ganses et les sequins. Les accessoires, des gants colorĂ©s et des chapeaux constituĂ©s de cubes superposĂ©s ou de cĂŽnes, prolongent la pensĂ©e du couturier. Yves Saint Laurent avait affirmĂ© l’importance de la forme dĂšs sa premiĂšre collection chez Christian Dior au printemps-Ă©tĂ© 1958, oĂč une majeure partie des modĂšles Ă©tait confectionnĂ©e Ă  partir du trapĂšze qualifiant ainsi la ligne de cette collection. La forme reste prĂ©sente au fil des collections et se retrouve jusqu’à la fin de sa carriĂšre.

TREIZE vestes de la collection SAINT LAURENT rive gauche de l’automne – hiver 1988 sont d’inspiration cubiste. Elles sont façonnĂ©es Ă  partir de formes gĂ©omĂ©triques imbriquĂ©es les unes aux autres, aux textiles et aux couleurs contrastantes. Celle-ci est composĂ©e d’un patchwork de satin et cuir, procurant brillance et rigiditĂ©, aux cinq couleurs fortes et tranchantes : rose, blanc, noir, fuchsia et jaune. Lors du dĂ©filĂ©, Iman porte cette veste avec une jupe droite de satin cuir noir et des accessoires venant accentuer la silhouette : un chapeau crĂ©Ă© de deux cubes enchevĂȘtrĂ©s fuchsia et noir et des boucles d’oreille composĂ©es de triangles et de cercles.

DANS sa collection haute couture printemps – Ă©tĂ© 1980, Yves Saint Laurent remet au goĂ»t du jour l’un de ses prĂ©cĂ©dents succĂšs : l’hommage Ă  Piet Mondrian (1872 – 1944) et au mouvement « De Stijl », dont il a trouvĂ© l’inspiration dans l’ouvrage Piet Mondrian, Sa vie, son oeuvre Ă©crit par Michel Seuphor en 1956. En effet, le couturier transforme de nouveau les crĂ©ations du peintre en une oeuvre animĂ©e tridimensionnelle. Il reprend les codes de ses fameuses robes de la collection haute couture automne – hiver 1965 en optant cette fois-ci pour un tailleur-jupe de toile et gabardine : proche de l’abstraction, la coupe est simple, droite et structurĂ©e. Les grands aplats de couleurs primaires sont soulignĂ©s par un grillage composĂ© de traits noirs, donnant ainsi un effet gĂ©omĂ©trique Ă  l’oeuvre.

Oeuvres et décors de Claudia Wieser
APRÈS une formation en ferronnerie et des Ă©tudes Ă  l’AcadĂ©mie des beaux-arts de Munich, Claudia Wieser (nĂ©e en 1973, en Allemagne) dĂ©veloppe une pratique artistique dominĂ©e par le travail de la gĂ©omĂ©trie et de l’espace. Elle mĂ©lange les techniques et les matiĂšres (cĂ©ramique, miroir, bois, photographie) en crĂ©ant des compositions graphiques ainsi que des volumes dĂ©coratifs. Depuis 2002, elle expose rĂ©guliĂšrement Ă  l’international et participe Ă  de nombreuses rĂ©sidences. En 2010, elle rĂ©interprĂšte Le PoĂšme de l’angle droit du Corbusier au sein du Drawing Center Ă  New York. En 2021, invitĂ©e par le Public Art Fund de New York, l’artiste conçoit son premier projet d’art dans l’espace public : cinq sculptures monumentales mettent en lumiĂšre le dynamisme de la ville et ses habitants.