🔊 “Du bol !” au MAD, musée des Arts Décoratifs, Paris, du 7 juin au 9 juillet 2023
“Du bol !”
À travers les collections asiatiques du musée des Arts décoratifs
au MAD, musée des Arts Décoratifs, Paris, du 7 juin au 9 juillet 2023
du 7 juin 2023 au 9 juillet 2023
MAD
PODCAST – Interview de BĂ©atrice Quette, conservatrice, collections asiatiques et extra-occidentales, et commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 6 juin 2023, durée 21’31,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Commissaire :
BĂ©atrice Quette,, conservatrice, collections asiatiques et extra-occidentales
assistée de Marie Oulès, assistante de conservation, bourse de la Fondation du Japon
Le musée des Arts décoratifs présente du 7 juin au 9 juillet 2023 l’exposition « Du Bol ! À travers les collections du musée des Arts décoratifs », à l’occasion de la 6e édition du Printemps Asiatique. Plus de 150 bols issus des fonds asiatiques du musée, dialoguent avec les accessoires indispensables qui les accompagnent, soit près de 250 oeuvres du XIIIe au XXIe siècle. Dans le cadre de ce projet, une « unité de tokonoma », alcôve démontable d’un pavillon de thé de la maison Yamasho (Kyôto) est exceptionnellement exposée.
Le musée des Arts décoratifs de Paris conserve l’une des plus importantes collections d’arts décoratifs au monde, présentant dans un parcours chronologique, les collections du Moyen Âge jusqu’aux périodes contemporaines. Les collections asiatiques y occupent une place particulière : du développement des échanges commerciaux le long des routes dites de la soie du XIIIe au XVIIIe siècle, à la Chinoiserie au XVIIIe siècle, puis au Japonisme survenu à la suite de l’ouverture du Japon dans la seconde moitié du XIXe siècle, les objets asiatiques symbolisent le luxe, fascinent par leur exotisme, offrent modèles et matières à création. Au XIXe siècle, les musées d’arts appliqués, au premier rang desquels le musée des Arts décoratifs, enrichissent leurs fonds de ces objets extra-européens pour constituer des répertoires de formes, de motifs et de savoir-faire qui renouvellent les sources d’inspiration des artistes, créateurs et industriels.
Forme archétypale de la table en Asie, le bol est dédié à plusieurs usages, mais aussi intimement lié à une pratique particulière. Il ne se limite pas à l’usage du thé, il permet de présenter et de consommer les aliments ou les boissons alcoolisées, il peut également contenir les offrandes sur les autels ou les aumônes. De petit format ou muni d’un pied plus haut, le bol devient coupe, muni d’une anse, il devient tasse lorsqu’il est exporté vers l’Europe. La richesse des collections anciennes et contemporaines du musée offre une large déclinaison de formes, de formats et de décors réalisés dans différentes matières telles que le grès, la porcelaine, l’agate, le métal, le bois laqué, les émaux cloisonnés ou peints, le verre.
Les bols anciens et les signatures contemporaines telles que la maison Shang Xia, la maison Kaikado, le coréen Min-Soo Lee, Jean Girel, et bien d’autres sont complétés par les indispensables accessoires qui accompagnent leur utilisation : théières, verseuses, pots à poudre ou à feuilles de thé, pots à eau, mais aussi plats à condiments et mets, ou bouilloire.
Voyage dans les collections du musée des Arts décoratifs
250 objets de l’exposition d’origine chinoise, japonaise et coréenne s’intègrent aux collections permanentes du musée des Arts décoratifs ; allant des galeries du Moyen Âge aux départements modernes et contemporains.
Le parcours s’ouvre sur la Chine du XIIIe siècle, à cette époque la pratique du thé entraîne une diversification de la production de bols en céramique. Dès la dynastie Yuan, puis Ming, sont réalisés des bols en émaux cloisonnés, véritables objets de luxe pour présenter aux dieux, les offrandes sur les autels.
Ce parcours évoque également l’art du thé au Japon avec une sélection d’œuvres parmi les plus exceptionnelles des fonds japonais qui illustrent la sobriété des objets incontournables de la cérémonie du thé et le wabicha à la fin du XVIe siècle. La présentation est complétée par des bols coréens utilisés au Japon.
L’exposition aborde également la production chinoise et japonaise de bols couverts ou non et verseuses alors destinés à l’exportation vers l’Europe, mais aussi vers le royaume du Siam, au Moyen-Orient. Ces objets destinés à l’exportation sont présentés face à des bols commandés par la cour impériale, eux-même mis en regard des productions européennes qui s’en sont inspirés notamment dans les secondes moitiés des XVIIe et XVIIIe siècles.
La fin du parcours permet de revenir sur les diverses productions japonaises, notamment une sélection de bols, de pots à poudre de thé en grés et d’en montrer la grande diversité de formes, de couleurs, voire de décors. Quelques objets sont présentés face aux œuvres des céramistes français et illustrent l’influence de ces grés destinés aux thés sur le Japonisme.
Des estampes et photographies permettent de visualiser les nombreux contextes d’utilisation du bol au Japon. La présentation s’achève dans la salle dédiée au design international ou bols et coupes permettent d’appréhender comment les techniques ancestrales chinoises inspirent encore la céramique contemporaine. Les créations contemporaines japonaises, coréennes et chinoises explorent les relations entre passé et présent illustrant un renouvellement des formes.
L’« unité de Tokonoma »
Le tokonoma est une alcôve d’ornement caractéristique des habitations traditionnelles japonaises et notamment des pavillons de thé. C’est un espace purement décoratif qui révèle le goût du propriétaire ou du maître de thé. Il est décoré d’une composition florale, d’un rouleau suspendu ou encore de poteries sélectionnées en fonction de la saison et de l’hôte qui est reçu.
Le tokonoma est composé d’un poteau d’alcôve (tokobashira), d’un linteau (otoshigake) et d’une bordure qui détermine son niveau de formalité. Dans l’architecture résidentielle sukiya, il est souvent réalisé dans un matériau laissé le plus naturel possible, l’exemple le plus courant étant l’utilisation de rondins de cèdre avec leurs écorces. Le revêtement des murs est souvent fait de terre.
Yamasho
Basée à Kyoto, Yamasho est une entreprise de charpente spécialisée dans l’architecture Sukiya, où les artisans charpentiers réalisent des maisons de thé, mais également des projets résidentiels.
On distingue deux courants principaux dans l’architecture traditionnelle japonaise, le Shoin zukuri et le Sukiya-zukuri. Alors que le style Shoin, strict et très formel, privilégie des matériaux transformés / façonnés par l’homme, le style Sukiya met l’accent lui sur des matériaux bruts. Par exemple, le Tokobashira – le pilier avant du tokonoma –, est souvent réalisé avec un tronc d’arbre non débité, qui garde irrégularités et forme organique. La beauté de la charpenterie Sukiya réside ainsi dans le savoir-faire des artisans qui sont capables d’assembler et de choisir différents matériaux tout en maintenant leur aspect originel et naturel.
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#dubol L’Album aux Éditions des Arts Décoratifs
Auteures, Béatrice Quette, conservatrice, collections asiatiques et extra-occidentales, et Marie Oulès, assistante de conservation, bourse de la Fondation du Japon
En Asie, le bol est bien sûr lié à l’usage du thé, mais il permet aussi de présenter et de consommer les aliments ou les boissons alcoolisées sur la table, il contient les offrandes sur les autels et sert également aux aumônes. La richesse des collections anciennes et contemporaines du musée des Arts décoratifs en offre une large déclinaison de formes, de formats et de décors réalisés dans différentes matières telles que le grès, la porcelaine, l’agate, le métal, le bois laqué, les émaux cloisonnés ou peints, ou encore le verre. Cet ouvrage en présente une centaine, choisis parmi les plus beaux. Qu’ils soient réalisés en Chine, au Japon ou en Corée, destinés aux lettrés, aux cours impériales ou à l’exportation, ces bols et les accessoires qui les accompagnent sont d’une grande diversité esthétique qui repose sur d’infinies modulations de courbes, jouant sur l’épaisseur des parois et la hauteur du pied, et de subtils effets de décor monochrome ou coloré.