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🔊 “Kimono” au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris, du 22 novembre 2022 au 28 mai 2023

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“Kimono“ 

au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris

du 22 novembre 2022 au 28 mai 2023

musée du quai Branly


Interview de Anna Jackson, Conservatrice en chef du département Asie du Victoria and Albert Museum, Londres, et commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 novembre 2022, durée 16’41. © FranceFineArt. (avec l'aimable traduction de Anne Geurts)

PODCAST –  Interview de Anna Jackson, Conservatrice en chef du département Asie du Victoria and Albert Museum, Londres, et commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 novembre 2022, durée 16’41.
© FranceFineArt.
(avec l’aimable traduction de Anne Geurts)

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©Anne-Fréderique Fer, présentation de l’exposition, le 21 novembre 2022.

Extrait du communiqué de presse :

Kimono for a woman (kosode), probably Kyoto, 1680-1705. Candidat/© Victoria & Albert Museum, London.
Kimono for a woman (kosode), probably Kyoto, 1680-1705. Candidat/© Victoria & Albert Museum, London.
Kimono owned by Freddie Mercury, Japan, 1950–70. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London;
Kimono owned by Freddie Mercury, Japan, 1950–70. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London;
Kimono entitled ‘Beyond’, Moriguchi Kunihiko, Kyoto, 2005. Candidat/© The Khalili Collection of Japanese Art.
Kimono entitled ‘Beyond’, Moriguchi Kunihiko, Kyoto, 2005. Candidat/© The Khalili Collection of Japanese Art.
Kimono for export, probably Kyoto, 1905-15. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Kimono for export, probably Kyoto, 1905-15. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Kimono for a young woman (furisode), probably Kyoto, 1800-50. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Kimono for a young woman (furisode), probably Kyoto, 1800-50. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Outer-kimono for a woman (uchikake), probably Kyoto, 1860-80. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Outer-kimono for a woman (uchikake), probably Kyoto, 1860-80. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
A fashionable youth, Utagawa Kunisada (1786-1864), Edo (Tokyo), 1843-7. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
A fashionable youth, Utagawa Kunisada (1786-1864), Edo (Tokyo), 1843-7. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.

Commissaires :

Anna Jackson, Conservatrice en chef du département Asie du Victoria and Albert Museum, Londres

Josephine Rout, Conservatrice au département Asie du Victoria and Albert Museum, Londres


Référent scientifique
Julien Rousseau, Responsable de l’unité patrimoniale Asie au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris





Au fil d’un parcours regroupant près de 200 kimonos, vêtements inspirés du kimono et objets associés, dont certains sont exposés pour la première fois en France, l’exposition retrace l’histoire de ce vêtement depuis le début de l’époque Edo – au 17e siècle. En même temps qu’elle met en lumière l’importance esthétique, sociale et vestimentaire du kimono, l’exposition souligne le grand dynamisme d’un vêtement trop longtemps perçu comme traditionnel et immuable mais dont pourtant l’influence sur la mode contemporaine, et mondialisée, est majeure depuis le 17e siècle.



Vêtement iconique, le kimono est probablement le symbole japonais ultime, vénéré au Japon comme l’incarnation de la culture et de la sensibilité nationales, et considéré internationalement comme un fascinant objet d’exotisme. Son statut symbolique et sa forme demeurée inchangée au travers de nombreux siècles lui confèrent une image d’habit traditionnel, immuable et hors du temps. Cette exposition choisit de renverser cette vision pour souligner tout à la fois sa fluidité et sa capacité à s’adapter à la mode, aussi bien au Japon qu’ailleurs. Ou comment le kimono se livre en emblème d’un Japon qui influence le monde et se laisse influencer par lui.



L’exposition présente des pièces rares et remarquables, dont un kimono créé par Kunihiko Moriguchi, « trésor national vivant » au Japon, mais aussi des tenues célèbres associées à la culture populaire comme les costumes originaux des films Star Wars par Trisha Biggar. Des créations de Paul Poiret, Yohji Yamamoto et John Galliano révèlent l’importance du rôle du kimono comme source d’inspiration pour les plus grands couturiers.




Le kimono au Japon
La mode des kimonos s’épanouit au Japon durant l’époque Edo (1603-1868), période marquée par une stabilité politique, une croissance économique et une expansion urbaine sans précédent. Kyoto devient le centre d’un artisanat de luxe du kimono et l’esprit créatif qui l’anime se conjugue au dynamisme commercial de sa voisine Osaka, faisant de cette région le berceau d’un style et d’un raffinement nouveaux. À l’orée du 18e siècle, l’attention se déplace sur Edo, actuelle Tokyo, où règne une bouillonnante culture entremêlant divertissements, glamour et érotisme, désignée sous l’appellation de ukiyo ou « monde flottant ». Pendant cette période, la mode constitue une force sociale et économique majeure au Japon. La plupart des kimonos conservés de l’époque Edo correspondent à des tenues de luxe, vendues dans des boutiques spécialisées. Si les clients ont la possibilité de se procurer des tissus afin de coudre eux-mêmes leur kimono, les somptueux vêtements portés par l’élite fortunée correspondent à des commandes spécifiques. C’est toutefois la classe marchande, située au bas de la hiérarchie sociale japonaise, qui favorise l’extraordinaire développement de la production de kimonos. Une culture de la mode s’épanouit de manière très dynamique, en dépit des lois somptuaires destinées à limiter le déferlement d’une consommation tournée vers le paraître.




Le kimono dans le monde
Durant la plus grande partie de l’époque Edo (1603-1868), le Japon instaure une politique de fermeture du pays, qui restreint de façon extrême les relations avec l’international. La Compagnie néerlandaise des Indes Orientales, autorisée à établir des liens commerciaux avec le Japon, réussit toutefois à y introduire des tissus tout en exportant des kimonos vers l’Europe durant l’époque Meiji (1868-1912). Le Japon s’ouvre peu à peu sur le monde. L’industrie textile se modernise et le commerce se développe de façon spectaculaire. L’engouement pour le kimono se répand dans le monde entier. Pour répondre à la demande, les Japonais réalisent des tenues spécifiquement destinées à l’exportation. Au début du 20e siècle, les formes droites et le drapé du kimono commencent à influencer profondément les stylistes européens. Brouillant les limites entre ce qui est familier et ce qui est étranger, la mode du kimono franchit les frontières géographiques et s’inscrit dans un double jeu d’influences entre le Japon et les pays occidentaux.




Les métamorphoses du kimono
S’il est de moins en moins porté, le kimono s’affirme après la Seconde Guerre mondiale comme symbole et devient un emblème de l’identité nationale et culturelle du pays. Beaucoup le portent comme un costume de cérémonie réservé aux grandes occasions. En 1955, le gouvernement japonais, s’efforçant de préserver les pratiques ancestrales, donne aux créateurs le statut de « trésor national vivant ». Le kimono n’en reste pas moins un objet en perpétuelle mutation : après la guerre, le monde du spectacle au Japon comme en occident s’en empare. Depuis plus d’un demi-siècle, nombreux sont les stylistes qui s’inspirent du kimono. Sa capacité à être déconstruit et restructuré, traduit ou modifié, en fait un fleuron de la mode, caractérisé par une polyvalence unique. C’est à une véritable renaissance de cette tenue qu’assiste aujourd’hui le Japon, d’abord dans la rue, avec des kimonos anciens stylisés par les jeunes que lassent les incessants changements de la mode occidentale, puis avec l’émergence d’une nouvelle vague de créateurs qui s’approprient le kimono de façon innovante et parfois subversive. Celles et ceux qui arborent aujourd’hui ce vêtement l’apprécient non pas tant comme un produit de la tradition que comme un objet de mode dynamique.

 







Victoria and Albert Museum – Exposition itinérante conçue et organisée par le Victoria and Albert Museum du 27 août au 25 octobre 2020 dont la première étape internationale s’est déroulée au Världskulturmuseet à Göteborg, du 17 août 2021 au 30 janvier 2022.

Women outside Daimaruya, Utagawa Kunisada, Edo (Tokyo), 1840-45. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Women outside Daimaruya, Utagawa Kunisada, Edo (Tokyo), 1840-45. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Women outside Daimaruya, Utagawa Kunisada, Edo (Tokyo), 1840-45. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Women outside Daimaruya, Utagawa Kunisada, Edo (Tokyo), 1840-45. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Women outside Daimaruya, Utagawa Kunisada, Edo (Tokyo), 1840-45. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.
Women outside Daimaruya, Utagawa Kunisada, Edo (Tokyo), 1840-45. Candidat/© Victoria and Albert Museum, London.