“Arts et PrĂ©histoire“Â
au Musée de l’Homme, Paris
du 16 novembre 2022 au 22 mai 2023

PODCAST – Interview de Mathilde Beaujean, responsable audiovisuels et multimĂ©dias – MusĂ©e de l’Homme, et co-commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 15 novembre 2022, durée 16’12.
© FranceFineArt.

Extrait du communiqué de presse :








Commissariat scientifique :
ARTS & PRÉHISTOIRE
Patrick Paillet, préhistorien, professeur au MNHN
Eric Robert, préhistorien, professeur au MNHN
PICASSO ET LA PRÉHISTOIRE
Cécile Godefroy, historienne de l’art
Commissariat d’exposition :
Marie Merlin, muséographe, cheffe de projet
Magdalena Ruiz Marmolejo, conservatrice du patrimoine
Mathilde Beaujean, responsable audiovisuels et multimédias
À partir de cet automne, le Musée de l’Homme devient musée d’art ! Ses deux expositions principales portent un regard neuf et enthousiaste sur les pratiques artistiques de la Préhistoire… jusqu’à nos jours.
La découverte d’oeuvres préhistoriques, à partir du XIXe siècle, a propulsé les Homo sapiens du Paléolithique au rang d’artistes. Des artistes aux intentions impénétrables mais dont les créations sont unanimement reconnues et célébrées.
Les grands aurochs de Lascaux, le groupe des félins de Chauvet, la Vénus de Lespugue, les plaquettes de La Marche, figurent désormais, entre autres merveilles, parmi les icônes incontournables de l’histoire de l’art. On sait aujourd’hui que cet art préhistorique s’est développé partout dans le monde, des grottes de Dordogne aux falaises chinoises de Huashan, des canyons de l’Utah aux abris-sous-roche de la Terre d’Arnhem en Australie. Parois obscures de cavernes, rochers monumentaux en plein air, petits objets du quotidien : tous les types de support en ont été dotés. Quel que soit l’environnement investi et la technique employée, ces oeuvres, datant pour les plus anciennes de plus de 40 000 ans, fascinent par leur âge, séduisent par leur beauté, intriguent par le mystère qu’elles recèlent et constituent une référence universelle pour l’humanité entière. Le Musée de l’Homme programme, à partir du 16 novembre 2022, une saison « Arts et Préhistoire » articulée autour de deux expositions qui mettent en valeur le geste artistique, qu’il soit préhistorique ou contemporain, illustrant la continuité de la création humaine.
D’exceptionnelles oeuvres originales
L’exposition « Arts et Préhistoire », (du 16 novembre 2022 au 22 mai 2023), est construite en trois parties. Un premier espace est consacré à l’art mobilier, c’est-à -dire à ces objets sculptés, gravés ou peints, souvent de petite taille, qui accompagnaient nos ancêtres dans leur vie quotidienne : outils décorés, statuettes, sculptures d’animaux, plaquettes gravées, réalisés en ivoire, en roche, en os, en bois de cervidé… Ces pièces exceptionnelles, toutes originales, issues de différentes collections européennes, sont présentées par thématiques. La deuxième partie de l’exposition propose au visiteur de s’immerger dans l’art pariétal et rupestre du monde entier, par le biais de l’image : films, projections de photos, installations audiovisuelles, dispositifs interactifs. Dans une ambiance sombre et feutrée, cet espace invite à contempler le foisonnement des oeuvres qui ornent les parois et les roches de tous les continents. Enfin, l’exposition se prolonge sur le Balcon des sciences du Musée de l’Homme par un hommage à la Vénus de Lespugue, l’un des plus précieux joyaux de ses collections, découverte il y a tout juste 100 ans. Présentée en majesté dans la première partie de l’exposition, elle est ici revue et réinterprétée par les artistes qu’elle a inspirés. Réunissant sculptures, installations et oeuvres vidéo, ce tour d’horizon auquel participent, entre autres, Yves Klein, Louise Bourgeois, Brassaï, Anna Ginsburg et Muriel Décaillet, permet de souligner l’aura de la célèbre Vénus en tant qu’icône de la féminité, aussi bien que la convoitise artistique dont elle fait l’objet depuis sa mise au jour. Une manière de découvrir à quel point Lespugue est devenue symbole de fécondité… artistique !
Picasso et la Préhistoire
En fĂ©vrier 2023, une exposition « Picasso et la PrĂ©histoire » viendra complĂ©ter cette saison, en montrant dans quelle mesure l’art prĂ©historique a nourri l’oeuvre de celui qui fut subjuguĂ©, au dĂ©but du XXe siècle, par les dĂ©couvertes des peintures rupestres, des gravures sur roche, des sites mĂ©galithiques, et des oeuvres d’art mobilier palĂ©olithique. Sur 240 m2, une quarantaine de peintures, sculptures, dessins, cĂ©ramiques et galets gravĂ©s de Picasso dialogueront avec des oeuvres prĂ©historiques connues de l’artiste. Cette exposition s’inscrit dans le cadre du projet « CĂ©lĂ©bration Picasso 1973-2023 », portĂ© par l’Espagne et la France, qui propose une sĂ©rie d’expositions et d’évĂ©nements, en Europe et en AmĂ©rique du Nord, pour cĂ©lĂ©brer le cinquantième anniversaire de sa disparition.
Des prĂŞts exceptionnels
En s’appuyant sur les recherches menĂ©es par ses deux commissaires scientifiques, Patrick Paillet et Éric Robert, tous deux enseignants chercheurs en prĂ©histoire au MusĂ©um national d’Histoire naturelle (sur le site du MusĂ©e de l’Homme), l’exposition puise dans les collections du musĂ©e, dĂ©tenteur de pièces fondatrices de la discipline. Le MusĂ©e de l’Homme a en effet contribuĂ© Ă la naissance des champs scientifiques de la prĂ©histoire et de l’anthropologie. Sa collection de prĂ©histoire, constituĂ©e depuis le XIXe siècle et riche d’environ 700 000 pièces en tĂ©moigne : elle est l’une des premières collections au monde par la diversitĂ© de ses oeuvres originales et par l’importance du champ chronologique et gĂ©ographique qu’elle couvre. L’exposition bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de prĂŞts exceptionnels consentis par plusieurs institutions europĂ©ennes, qui permettent de prĂ©senter un ensemble d’une richesse et d’une cohĂ©rence pratiquement inĂ©galĂ©es. Elle donne Ă voir des icĂ´nes de l’art palĂ©olithique, mais aussi des Ĺ“uvres mĂ©connues, dont certaines, issues de fouilles rĂ©centes, n’ont jusqu’à prĂ©sent jamais Ă©tĂ© montrĂ©es au public.
Un message d’universalité
L’exposition « Arts et PrĂ©histoire » met en lumière le gĂ©nie crĂ©atif de nos ancĂŞtres du PalĂ©olithique supĂ©rieur, Ă partir de 40 000 ans avant notre ère, mais aussi de la PrĂ©histoire plus rĂ©cente, et illustre les liens profonds que les humains du passĂ© entretenaient avec la nature. Source d’inspiration (par la richesse de la faune notamment), elle procure aussi les matières premières et les supports sur lesquels s’inscrivent durablement les toutes premières images de l’HumanitĂ©. L’exposition dĂ©livre un message d’universalitĂ© : le dĂ©coupage thĂ©matique, les champs gĂ©ographiques et chronologiques explorĂ©s, soulignent l’Ă©tendue des pratiques artistiques sur la planète au cours de la PrĂ©histoire. Par ailleurs, la mise en regard d’œuvres modernes et contemporaines sur le Balcon des sciences, en hommage Ă la VĂ©nus de Lespugue ainsi que dans l’exposition « Picasso et la PrĂ©histoire » illustre la permanence, dans toutes les sociĂ©tĂ©s, du besoin de reprĂ©senter, de communiquer et de partager des pratiques symboliques.
Une exposition « tous publics »
« Arts et Préhistoire » s’adresse à tous : amateurs d’art comme passionnés de préhistoire, adultes comme enfants — à qui un programme de médiation culturelle original et ludique est proposé. Cette découverte est ponctuée de supports didactiques facilitant la compréhension de ces univers si lointains. Les dispositifs numériques apportent des repères, temporels ou géographiques, et aident à mieux appréhender les contextes de production artistique. La scénographie, audacieuse, s’éloigne des codes habituellement utilisés pour la présentation d’oeuvres de la Préhistoire. Elle met en valeur la « modernité » confondante des créations présentées et renouvelle l’approche de la discipline. Graphiques grand format rendant lisibles les figures parfois complexes ou les décors miniatures, foisonnement d’images et spacialisation des projections, tout concourt à guider le regard, décrypter les motifs et les styles à partir d’oeuvres exemplaires.