ArchivesPodcasts

🔊 “Lurçat intime” au Pavillon Comtesse de Caen, Palais de l’Institut de France, Paris, du 24 juin au 15 août 2021

Partage


“Lurçat intime“
OEuvres sur papier de la collection de la Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts

au Pavillon Comtesse de Caen, Palais de l’Institut de France, Paris

du 24 juin au 15 août 2021

Académie des Beaux-Arts

Interview de Martine Mathias, conservateur en chef du patrimoine, membre du comité scientifique de la Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts, et de Xavier Hermel, administrateur de la Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts, commissaires de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 juin 2021, durée 19’49. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Martine Mathias, conservateur en chef du patrimoine, membre du comité scientifique de la Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts,
et de Xavier Hermel, administrateur de la Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts, commissaires de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 25 juin 2021, durée 19’49.
© FranceFineArt.

son à insérer (click sur remplacer et changer à partir d’un url)

previous arrow
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
next arrow
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
Lurat intime
previous arrow
next arrow
©Anne-Fréderique Fer, visite de l’exposition avec Martine Mathias et Xavier Hermel, le 25 juin 2021.

Jean Lurçat dans le salon de sa maison-atelier, villa Seurat, par Brassaï, en 1947, tirage argentique. © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts
Brassaï, Jean Lurçat dans le salon de sa maison-atelier, villa Seurat, en 1947, tirage argentique. © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts
Jean Lurçat, Portrait de jeune fille, 1918, lavis d’encre sur papier, 63 x 100 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Portrait de jeune fille, 1918, lavis d’encre sur papier, 63 x 100 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Les amours d’0cello, 1919, gouache sur papier 56 x 70 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Les amours d’0cello, 1919, gouache sur papier 56 x 70 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.

Extrait du communiqué de presse :





Commissaires de l’exposition :

Martine Mathias, conservateur en chef du patrimoine, membre du comité scientifique de la Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts,

Xavier Hermel, administrateur de la Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.

Scénographe : Jean-Michel Wilmotte, membre de la section d’architecture de l’Académie des beaux-arts et directeur de la Maison-atelier Lurçat.






L’Académie des beaux-arts expose du 24 juin au 15 août 2021 au Pavillon Comtesse de Caen une sélection de dessins de Jean Lurçat, membre de l’Académie des beaux-arts (1892-1966), issue de sa collection personnelle conservée à la Maison-atelier Lurçat, propriété de l’Académie des beaux-arts depuis le legs de Simone Lurçat, veuve de l’artiste, en 2009.



Cette exposition d’une centaine d’oeuvres inédites pour la plus grande part mettra en lumière un aspect méconnu de la production artistique protéiforme de Jean Lurçat, peintre, peintre-cartonnier, rénovateur de la tapisserie au XXe siècle. Lurçat a en effet dessiné depuis sa prime enfance jusqu’à ses dernières années mais il a peu fait état de ce travail. La présentation ne prétend pas embrasser l’ensemble de sa carrière mais entend poser quelques jalons importants et entrer dans l’intimité de la création de l’artiste.



La collection d’oeuvres graphiques de Lurçat comprend environ un millier de pièces ; oeuvres au crayon, aquarelles, gouaches, fusains, pointes sèches et souvent des techniques mixtes. Ce sont des esquisses, des croquis ou bien des oeuvres très abouties.



L’important legs de Simone Lurçat comprend la maison de l’artiste construite par son frère André Lurçat, située Villa Seurat (XIVe arrondissement), avec tout son mobilier, les archives personnelles de Jean Lurçat, ainsi que de nombreuses oeuvres de sa collection : peintures, tapisseries, livres illustrés, céramiques et oeuvres graphiques. Classée, avec son décor intérieur, monument historique en 2018, la maison accueillera, selon le voeu de la donatrice, le public et les chercheurs à l’issue d’un important programme de restauration lancé au mois de juin dernier par l’Académie des beaux-arts.

Jean Lurçat, Cormoran et libellule, circa 1947, gouache sur papier, 63 x 100 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Cormoran et libellule, circa 1947, gouache sur papier, 63 x 100 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Femme à la toilette, circa 1919, encre et aquarelle, 29 x 22 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Femme à la toilette, circa 1919, encre et aquarelle, 29 x 22 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Intérieur, 1920, aquarelle sur papier, 74 x 55 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Intérieur, 1920, aquarelle sur papier, 74 x 55 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.

L’exposition



Après un passage déterminant dans l’atelier de Victor Prouvé à Nancy, Jean Lurçat vient à Paris et continue de se former hors des circuits officiels dans les académies privées comme l’Académie Colarossi, auprès du graveur Bernard Naudin. Il s’immerge dans la vie artistique et intellectuelle en même temps que dans le mouvement syndical. Il devient aussi un fidèle de l’Académie d’Isadora Duncan et croque des danseuses sur le vif. En 1913, attiré par l’art mural, il ambitionne de devenir fresquiste en se formant auprès d’un artiste prometteur, Jean-Paul Lafitte. Il voyage en Italie mais la guerre emporte tout.

Lafitte meurt dans les tranchées. Lurçat, pacifiste et réformé, s’est pourtant engagé. Plongé dans la guerre, il poursuit néanmoins assidûment son oeuvre d’artiste. Ses dessins s’ancrent dans le quotidien, mais surtout dans le souvenir d’avant-guerre, et parfois dans l’observation immédiate et presque sténographique de chirurgiens opérant.

La paix revenue, Lurçat se lance dans un cycle poétique et romanesque consacré à un inventeur imaginaire de l’aviation, Ocello, qui exprime le désir de réalisation d’une grande décoration murale.  

Il nous offre une série d’aquarelles rapides de scènes de toilette de sa compagne, d’un oeil aiguisé, d’un instantané piquant. Dans les années 1920, Lurçat est engagé dans une carrière de peintre reconnue. Cependant les traumatismes de la guerre continuent de le perturber profondément. Il cherche un divertissement à son mal être en multipliant de longs voyages autour de la Méditerranée.

Durant cette période naissent notamment des huiles sur toile de personnages orientaux. Viendront des baigneuses aériennes, dessins à la plume ou pointes sèches, témoignages d’un temps plus heureux et apaisé. L’artiste démarre alors une carrière internationale qui lui fait traverser l’Atlantique pour quatre grands séjours de travail aux États-Unis. Mais la grande crise et la montée du fascisme obscurcissent l’horizon.

À partir de 1935, Lurçat milite activement à l’Association des Écrivains et des Artistes Révolutionnaires (A.E.A.R) et au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.   Des hommes à l’aspect de prolétaires rugueux apparaissent dans sa production. La guerre éclate et Lurçat se tourne alors vers l’art de la tapisserie comme une façon de retrouver la vie et la nature. Il devient le porte-drapeau d’un mouvement important qui draine vers Aubusson un grand nombre d’artistes. Lurçat dessine ses cartons et code les couleurs en leur attribuant un numéro. Cela représente une part importante de son oeuvre dessiné : des oeuvres en grande partie autographes mais qui ne sont que destinées à se fondre dans l’expression tissée, et donc à rester ignorées du public. Le geste du dessinateur s’affirme directement, aussi, dans la céramique quand il crée les assiettes de son service personnel, variations subtiles autour des sirènes ou des vases aux danseuses habitées.

Jean Lurçat s’intéresse à toutes les formes de vie. Les animaux foisonnent dans ses tapisseries mais n’occupent pas ses cartons à dessin, à l’exception notable des insectes dont il nous livre des interprétations gouachées plus ou moins fantasmées, poétiques, surréelles ou quelque peu inquiétantes. Un choix de dessins de guerriers et gladiateurs réalisés avec des pinceaux chinois qu’il découvre à l’occasion d’un voyage à Pékin en 1955 lui offre encore l’occasion de montrer sa virtuosité dans le rendu du mouvement et son inventivité plastique. La vision de L’Homme d’Hiroshima témoigne de l’engagement de Lurçat dans le mouvement pour la Paix en ces temps de guerre froide et exprime les aspirations profondes de l’artiste.

En créant des correspondances parfois inattendues au sein d’un parcours qui prend des libertés avec la chronologie, Jean-Michel Wilmotte a cherché à faire dialoguer les oeuvres de Jean Lurçat entre elles et avec l’architecture de cette salle.

Jean Lurçat, Isola d’Ischia, 1953, gouache sur papier, 52 x 72 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Isola d’Ischia, 1953, gouache sur papier, 52 x 72 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Isola d’Ischia, 1953, gouache sur papier, 52 x 72 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Isola d’Ischia, 1953, gouache sur papier, 52 x 72 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.

La Maison-atelier Lurçat, histoire et devenir




Soucieuse de préserver l’oeuvre de Jean Lurçat (1892-1966), peintre-cartonnier de renommée internationale, grand rénovateur de la tapisserie du XX e siècle, élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1964, sa veuve Simone Lurçat a légué à l’Académie, en 2010, la maison-atelier de l’artiste située Villa Seurat (Paris XIV e), ainsi que les collections et le fonds d’archives qu’elle abrite. La Fondation Jean et Simone Lurçat a été officialisée par décret du Conseil d’État le 25 novembre 2010. Titulaire du droit moral et des droits patrimoniaux attachés à l’oeuvre de Jean Lurçat, l’Académie a par ailleurs pour mission de gérer les droits de l’artiste, de défendre son oeuvre et de promouvoir les collections qui lui ont été léguées, contribuant ainsi au rayonnement de celui qui fut l’un de ses plus illustres membres.

La Maison-atelier rassemble une importante collection d’oeuvres de l’artiste, peintures, tapisseries, tapis, céramiques et ouvrages de bibliophilie. Le cabinet d’art graphique, riche d’une collection de dessins pour la plupart inédits à ce jour, comprend plusieurs centaines d’oeuvres sur papier et de nombreuses gravures et lithographies.

Elle conserve également les archives de Jean Lurçat dont la survivance a été maintenue par sa veuve. Correspondance, notes personnelles, manuscrits d’articles et de conférences, coupures de presse et publications, photographies, échanges avec ateliers de tissage, collectionneurs, conservateurs de musées et galeristes… ce vaste ensemble de documents permet de cerner l’homme et de dévoiler les jalons de sa vie d’artiste et de militant politique. Afin d’en assurer la pérennité, la Fondation a entrepris un patient travail d’identification, de classement et de reconditionnement de ce fonds d’archives, lequel, une fois traité dans son intégralité, sera accessible aux chercheurs.

Catalogue

Un catalogue accompagnera l’exposition, co-édité avec les éditions Les Cendres. À l’occasion de l’exposition, les photographies du reportage de Françoise Huguier, consacré à la Maison-atelier Lurçat, villa Seurat, seront publiées dans un ouvrage co-édité avec les éditions Les Cendres.

Jean Lurçat, L’Arlequin et l’enfant, 1925, pointe sèche, 31 x 25 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, L’Arlequin et l’enfant, 1925, pointe sèche, 31 x 25 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Saltimbanques, 1925, pointe sèche et gouache, 32 x 31 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat - Académie des beaux-arts.
Jean Lurçat, Saltimbanques, 1925, pointe sèche et gouache, 32 x 31 cm. Crédits photographiques : © Collection Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts.