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🔊 “Giacometti et l’Égypte antique” à l’Institut Giacometti, Paris, du 22 juin au 10 octobre 2021

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“Giacometti et l’Égypte antique“

à l’Institut Giacometti, Paris

du 22 juin au 10 octobre 2021

Fondation Giacometti

Interview de Agnès Sire, directrice artistique, Fondation Henri Cartier-Bresson, et co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 juin 2021, durée 14’30.© FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Thierry Pautot, attaché de conservation, responsable des archives et de la recherche Fondation Giacometti et de Romain Perrin, attaché de conservation, Fondation Giacometti, commissaires de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 juin 2021, durée 39’40.
© FranceFineArt.
(à gauche Thierry Pautot, à droite Romain Perrin, première prise de parole)

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Giacometti et lՃgypte antique
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©Anne-Fréderique Fer, visite de l’exposition, le 23 juin 2021.

Alberto Giacometti, Buste mince sur socle (dit Aménophis), 1954. Plâtre, 39,7 x 33,1 x 13,7 cm. Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP, Paris) 2021.
Alberto Giacometti, Buste mince sur socle (dit Aménophis), 1954. Plâtre, 39,7 x 33,1 x 13,7 cm. Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP, Paris) 2021.
Alberto Giacometti, Buste d’homme assis (Lotar III), 1965. Plâtre peint, 67,1 x 28,1 x 37,6 cm. Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti. (Fondation Giacometti + ADAGP, Paris) 2021.
Alberto Giacometti, Buste d’homme assis (Lotar III), 1965. Plâtre peint, 67,1 x 28,1 x 37,6 cm. Fondation Giacometti. © Succession Alberto Giacometti. (Fondation Giacometti + ADAGP, Paris) 2021.

Extrait du communiqué de presse :





Commissariat :

Thierry Pautot, attaché de conservation, responsable des archives et de la recherche Fondation Giacometti

Romain Perrin, attaché de conservation, Fondation Giacometti

Marc Etienne, conservateur en chef, département des antiquités égyptiennes, Musée du Louvre

 




L’Institut Giacometti présente du 22 juin au 10 octobre 2021, en collaboration avec le musée du Louvre, une exposition exceptionnelle sur la relation d’Alberto Giacometti à l’art Egyptien.

Cette exposition proposera un parcours thématique qui met en dialogue des oeuvres emblématiques de Giacometti et des prêts exceptionnels d’oeuvres du musée du Louvre.

Alberto Giacometti a toujours éprouvé une fascination pour les oeuvres de l’Égypte antique, qu’il a dessinées tout au long de sa carrière. Cette inspiration de l’art égyptien est régulièrement présente, par ailleurs, dans la sculpture et la peinture, à la fois comme un répertoire de formes et comme une composante essentielle de sa conception esthétique.

Cette exposition invite à prolonger et à approfondir cette relation du sculpteur à l’art égyptien. À partir de recherches inédites sur les sources utilisées par l’artiste, l’exposition propose un parcours thématique fait de dialogues entre des oeuvres de Giacometti et des figures égyptiennes, notamment celle du scribe, l’art de la période amarnienne ou encore les portraits du Fayoum.

En confrontant des sculptures, des peintures ainsi que de nombreux dessins inédits à une sélection d’oeuvres issues des collections du musée du Louvre, cette exposition offre un regard renouvelé sur l’art de Giacometti à travers le prisme de l’Égypte antique, une source de l’art moderne qui reste encore à explorer.

Un catalogue en co-éditions la Fondation Giacometti, Paris et FAGE éditions, accompagne l’exposition.

 

Statuette funéraire : porteuse d’offrandes, Moyen Empire, début de la 12è dynastie (1963-1862 av. J.-C.) Bois peint, 63,2 x 32,8 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, E 11990. Photo © 2014 Musée du Louvre/Benjamin Soligny.
Statuette funéraire : porteuse d’offrandes, Moyen Empire, début de la 12è dynastie (1963-1862 av. J.-C.) Bois peint, 63,2 x 32,8 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, E 11990. Photo © 2014 Musée du Louvre/Benjamin Soligny.
Fragment de relief : tête royale, Nouvel Empire, 18è dynastie, règne d’Aménophis IV Akhenaton (1353 -1337 av. J.- C.), Calcaire, 10,7 x 7,9 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, E 11058. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais/Christian Decamps.
Fragment de relief : tête royale, Nouvel Empire, 18è dynastie, règne d’Aménophis IV Akhenaton (1353 -1337 av. J.- C.), Calcaire, 10,7 x 7,9 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, E 11058. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais/Christian Decamps.
Alberto Giacometti, Femme qui marche I, 1932-1936. Plâtre, 152,1 x 28,2 x 39 cm. Fondation Giacometti© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP, Paris) 2021.
Alberto Giacometti, Femme qui marche I, 1932-1936. Plâtre, 152,1 x 28,2 x 39 cm. Fondation Giacometti© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP, Paris) 2021.
Portrait de momie, Époque romaine, fin du 4è siècle, Peinture à la détrempe sur bois de ficus, 36 x 17 x 0,50 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, MND 2029. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /Georges Poncet.
Portrait de momie, Époque romaine, fin du 4è siècle, Peinture à la détrempe sur bois de ficus, 36 x 17 x 0,50 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, MND 2029. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /Georges Poncet.
Statue d’homme dans l’attitude d’un scribe, Ancien Empire, 5è dynastie (2500-2350 av. J.-C.). Calcaire peint, 58 x 35 x 33 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, A 42. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /Christian Larrieu.
Statue d’homme dans l’attitude d’un scribe, Ancien Empire, 5è dynastie (2500-2350 av. J.-C.). Calcaire peint, 58 x 35 x 33 cm. Musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes, A 42. Photo © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais /Christian Larrieu.

Parcours de l’exposition

Parmi les nombreuses oeuvres d’art qui ont inspiré Alberto Giacometti, celles de l’Égypte antique tiennent une place à part. Les statues, la peinture et les bas-reliefs égyptiens reviennent régulièrement tant dans ses propos que dans les copies qu’il a dessinées tout au long de sa vie. Il s’agit sans aucun doute de la période de l’histoire de l’art qui a le plus marqué son oeuvre. Au-delà de la fascination qu’il pouvait éprouver devant la capacité des égyptiens à retranscrire leur vision du monde, Giacometti trouve dans leur art un répertoire de formes et un moyen de questionner son rapport à la représentation.

L’exposition se déploie en quatre thématiques sculpturales et picturales et un cabinet d’arts graphiques présentant de nombreux dessins inédits d’après des reproductions d’oeuvres égyptiennes. Le principe de la mise en regard permet de révéler des dialogues originaux entre les sculptures de Giacometti et celles de l’Égypte antique. Cette exposition permet, enfin, une relecture de la modernité des oeuvres de Giacometti face à une source historique encore peu analysée dans le développement des avant-gardes.


FIGURES HIERATIQUES / FIGURES DE LA MARCHE

Les sculptures de Giacometti ont été rapprochées par la critique de la statuaire égyptienne en raison d’une grande proximité dans les poses et les attitudes. Le regard que le sculpteur porte sur cet art ne cherche pas à imiter mais à en retenir certains principes formels. Femme qui marche semble être une transcription directe des statues égyptiennes représentée dans l’attitude de la marche comme Porteuse d’offrandes. Les pieds collés au sol et la jambe gauche légèrement avancée témoignent d’une volonté de signifier l’acte de marcher plus que de représenter le mouvement de la marche. Par la suite, les sculptures de figures féminines en pied de Giacometti seront, en raison de leur pose hiératique, les bras collés le long du corps et les pieds joints, formellement très proches des statues égyptiennes. Le caractère archaïque de Figurine au grand socle est renforcé par le traitement de la base tout à fait analogue celui de la statuette polychrome de la Dame Henen.


AMARNA

Si Giacometti regarde toutes les périodes de l’Égypte antique, de l’Ancien Empire à l’époque romaine, il semble nourrir un intérêt particulier pour la 18è dynastie et le règne d’Aménophis IV-Akhenaton. Bouleversant la religion en instaurant un culte exclusif au disque solaire Aton, le jeune Aménophis IV prend le nom d’Akhénaton, quitte Thèbes et fonde Akhet-Aton, une cité nouvelle sur le site de Tell el-Amarna en Haute-Égypte. Quelques années suffisent à modifier le canon égyptien sans pour autant que les artistes renoncent aux tendances traditionnelles comme la frontalité et l’équilibre.Les artistes introduisent davantage de souplesse et exagèrent volontairement les traits du visage, ce qui accentue les particularités que tendaient à estomper les styles antérieurs. Giacometti y voit surtout l’écart entre la création et la réalité visible.  Le visage en triangle et la projection du cou vers l’avant dans Tête d’Isabel n’est pas sans rappeler les traits des statues royales que Giacometti a copiées dès les années 1920. Buste mince sur socle semble, par son profil et l’accentuation des lèvres, du nez et du cou, être encore plus directement inspiré par la figure du pharaon.


LE SCRIBE ET LE TYPE DE LA FIGURE ASSISE

La position assise est une caractéristique de la représentation égyptienne qui participe de l’intense frontalité ressentie devant les sculptures de pharaons ou de dignitaires. Parmi celles-ci, les statues représentant des scribes ont particulièrement intéressé Giacometti qui les a copiées à plusieurs reprises. Buste d’homme, réalisé d’après son ami, le photographe Éli Lotar, adopte la même position qu’une statue de scribe accroupi : son buste est droit, ses bras posés sur les cuisses et son attitude calme et sereine. Il semblerait que le sculpteur ait trouvé dans le scribe, par son activité intellectuelle, un double sous les traits duquel il se représente dans un autoportrait de 1929. Les muscles pectoraux mis en valeur par la géométrisation volontaire des formes du corps, évoquent la physionomie idéalisée des statues égyptiennes. Sous les traits du visage de l’artiste, impassible comme ceux du scribe, apparaissent les contours du crâne qui rappellent que ces sculptures, aussi vivantes qu’elles puissent être, avaient une fonction funéraire.


PORTRAITS

Depuis le milieu des années 1930, après sa rupture avec André Breton et les surréalistes, Giacometti cherche à réaliser une tête qui soit ressemblante. Or la ressemblance constitue un point d’achoppement qu’il s’agit de dépasser en captant quelque chose de la vie, non pas celle intérieure du modèle, mais quelque chose qui rende la tête vivante. C’est cette caractéristique qu’il loue dans la statuaire égyptienne de l’époque pharaonique et qu’il retrouve aussi dans les effigies des momies de la période romaine. Ses portraits de petit format, peints entre la fin des années 1940 et la fin des années 1950, montrent des têtes qui surgissent d’un fond sombre et captent l’attention par un puissant effet de présence. Ils reposent sur un même principe de concentration sur le regard que les « portraits du Fayoum ». Giacometti tente de matérialiser ce regard en peignant des yeux sur certaines sculptures, comme le faisaient les artistes égyptiens. Ce geste, à une période marquée par le modernisme et la stricte séparation des médiums, renoue avec la tradition ancienne de la statuaire polychrome.