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🔊 “Christian Marclay” au Centre Pompidou, Paris, du 16 novembre 2022 au 27 février 2023

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“Christian Marclay“

au Centre Pompidou, Paris

du 16 novembre 2022 au 27 février 2023

Centre Pompidou


Interview de Jean-Pierre Criqui, conservateur, service des collections contemporaines, Musée national d'art moderne, et commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 novembre 2022, durée 20’19. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Jean-Pierre Criqui, conservateur, service des collections contemporaines, Musée national d’art moderne, et commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 novembre 2022, durée 20’19.
© FranceFineArt.

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Christian Marclay
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©Anne-Fréderique Fer, visite de l’exposition – journée de tournage, le 14 novembre 2022.
Christian Marclay, Allover (Céline Dion, Dvorak, Mozart, and Others), 2009. Cyanotype, 130,8 x 254 cm. Printer : Graphicstudio, University of South Florida, Tampa. Collection of Steven Johnson and Walter Sudol. Courtesy of Second Ward Foundation. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Allover (Céline Dion, Dvorak, Mozart, and Others), 2009. Cyanotype, 130,8 x 254 cm. Printer : Graphicstudio, University of South Florida, Tampa. Collection of Steven Johnson and Walter Sudol. Courtesy of Second Ward Foundation. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.

Extrait du communiqué de presse :



Christian Marclay, Prosthesis, 2000. Caoutchouc siliconé, support pour guitare en métal, 54,5 x 43 x 65 cm ; 67,5 x 39,5 x 28 cm (trépied). Éd. 3/3 Centre national des arts plastiques (FNAC 04-411). Dépôt au Musée d’art contemporain de Lyon. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Prosthesis, 2000. Caoutchouc siliconé, support pour guitare en métal, 54,5 x 43 x 65 cm ; 67,5 x 39,5 x 28 cm (trépied). Éd. 3/3 Centre national des arts plastiques (FNAC 04-411). Dépôt au Musée d’art contemporain de Lyon. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Untitled (Crying), 2020. Tirage numérique chromogénique, 60 x 80 cm.  Éd. 4/5. Courtesy of the artist and White Cube. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Untitled (Crying), 2020. Tirage numérique chromogénique, 60 x 80 cm. Éd. 4/5. Courtesy of the artist and White Cube. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Actions: Froosh Sploosh Wooosh Sskuusshh, Splat, Blortch (No. 2), 2014. Encre sérigraphique sur peinture acrylique sur toile, 222,2 x 302,5 cm. Courtesy of the artist and White Cube. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio/Photo : White cube (George Darrell).
Christian Marclay, Actions: Froosh Sploosh Wooosh Sskuusshh, Splat, Blortch (No. 2), 2014. Encre sérigraphique sur peinture acrylique sur toile, 222,2 x 302,5 cm. Courtesy of the artist and White Cube. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio/Photo : White cube (George Darrell).
Christian Marclay, Face (Écorché), 2020. Collage de bandes dessinées découpées sur papier, 75 x 58,5 cm. Collection of Joachim Bechtle and Nancy Hellman Bechtle. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Face (Écorché), 2020. Collage de bandes dessinées découpées sur papier, 75 x 58,5 cm. Collection of Joachim Bechtle and Nancy Hellman Bechtle. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.

Commissariat : 


Jean-Pierre Criqui, conservateur, service des collections contemporaines, Musée national d’art moderne

Commissaire adjointe : 
Annalisa Rimmaudo, attachée de conservation service des collections contemporaines, Musée national d’art moderne





Première exposition en France du travail de Christian Marclay depuis 2007, cet événement est pensé selon un réseau d’affinités et d’échos déployant la logique de l’artiste, qui mêle détournements et métamorphoses.

Né en 1955 à San Rafael (Californie), de nationalités suisse et américaine, Christian Marclay est un artiste multimédia dont l’oeuvre s’ancre dans l’univers du son, qu’il explore dès la fin des années 1970 en collaborant à de nombreux projets musicaux à l’occasion desquels il fit du microsillon vinyle et de la platine tourne-disque ses instruments de prédilection.

Christian Marclay, qui compte parmi les tout premiers pionniers du scratching, s’est illustré depuis ses débuts par de nombreux enregistrements avec des musiciens d’horizons divers et par des concerts/performances dans le monde entier.

Placée sous le signe du collage et du montage, son oeuvre s’est étendue avec le temps à tous les registres des arts visuels : assemblages d’objets, installations, photographies, estampes, peintures, vidéo, en un ensemble ouvert où s’impose la dimension auditive, qu’elle soit littérale ou silencieusement évoquée.

Artiste par excellence de la reproduction et de sa dispersion, Christian Marclay nous confronte, sur un mode ludique, aux paradoxes de la différence et de la répétition. Puisant abondamment dans le répertoire visuel et sonore de la culture dite populaire, il agence un monde où se reconfigurent les motifs du quotidien postmoderne. Son oeuvre, héritière de John Cage et d’Andy Warhol, mais aussi des bandes dessinées et de l’esthétique punk, livre la version la plus aiguë, la plus stimulante, de ce qu’est aujourd’hui l’esprit pop.

L’exposition présente, distribuées en archipel, la plupart des grandes installations de l’artiste : Surround Sounds (2014-2015), plongée tourbillonnante au sein des onomatopées des comics et des mangas, Subtitled (2019), qui combine silencieusement un feuilleté  de sous-titres en provenance de multiples films, All Together (2018), réalisé à partir de Snapchat et présenté sur des smartphones. Mais aussi ces classiques que sont désormais Guitar Drag (2000), où violence et destruction se teintent d’un commentaire politique,  et Video Quartet (2002), hommage, en quatre projections simultanées, à la musique, au cinéma.

Par ailleurs, une toute nouvelle installation vidéo, Doors (2022), sera présentée pour la première fois dans le parcours. Photographies de tout format, assemblages de pochettes de disque, instruments de musique modifiés, impressions, collages et peintures assureront le tissu conjonctif de ce dispositif choral, polymorphe et inédit.



Catalogue de l’exposition : Christian Marclay,
sous la direction de Jean-Pierre Criqui aux Éditions du Centre Pompidou.

Christian Marclay, Guitar Neck, 1992. Pochettes de disques, colle, 185,4 x 48,2 cm. Collection particulière. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Untitled (from Recycled Records), 1985. Collages de fragments de disques vinyles. Collection de l’artiste. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio/Photo : Seth Erickson.
Saint Paul, Calcaire polychromé, Ra 555. Toulouse, Musée des Augustins. © Mairie de Toulouse, Musée des Augustins / Daniel Martin.
Christian Marclay, Guitar Neck, 1992. Pochettes de disques, colle, 185,4 x 48,2 cm. Collection particulière. © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Disques vinyles avec annotations, utilisés lors de performances, 1979–1986. Dimensions variables. Collection de l’artiste. © Christian Marclay.Photo courtesy Christian Marclay Studio.
Christian Marclay, Disques vinyles avec annotations, utilisés lors de performances, 1979–1986. Dimensions variables. Collection de l’artiste. © Christian Marclay.Photo courtesy Christian Marclay Studio.

Parcours de l’exposition


Recycled Records
Dès 1979, Christian Marclay intervient sur les vinyles qu’il utilise lors de ses performances en apposant des repères pour les scratches, des bandes adhésives pour créer des sauts rythmiques, des indications de vitesse ou de type de musique. En coupant les disques en tranches, en les recollant dans le désordre, il entame sa série des Recycled Records, collages de fragments de vinyles, attentivement coupés et assemblés tout en maintenant leur homogénéité sonore. Audibles, ils sont des propositions sonores autant que visuelles. Certains, composés de vinyles de tailles diverses, 33 tours et 45 tours, peuvent être écoutés à différentes vitesses. 

Imaginary Records
La pochette de disque a été très tôt le champ des expérimentations de Marclay. En tant que premier contact avec la musique, elle en est la directe interprétation visuelle. La surprise qu’elle suscite par rapport à la musique peut être source d’enthousiasme et de déception. Dès 1981, l’artiste commence à modifier les pochettes en y collant des éléments découpés dans d’autres pochettes, en combinant et en détournant l’image ou le titre. Il crée ainsi un nouveau packaging pour des musiques imaginaires et subjectives. Cette vaste production, réalisée pendant les années 1980 et 1990, témoigne de la recherche synesthétique développée par Marclay depuis ses débuts.

Body Mix
Ayant manipulé des milliers de disques, lors de ses performances, Marclay entreprend une réflexion sur les clichés de packaging associés aux genres musicaux. En 1990, il assemble plusieurs pochettes reproduisant des pinups aux poses glamour (Incognita), puis des chefs d’orchestre dans une attitude héroïque (Dictators). Il commence ensuite à coudre ensemble des pochettes et crée les Body Mix, mélangeant d’abord classique et pop, puis tous les genres. De ce travail de reconfiguration naissent des corps hybrides dans lesquels s’immiscent des fragments de stars.

Salle « Graphic Scores »
Les oeuvres présentées dans cette salle sont des « partitions graphiques » pouvant être jouées par des musiciens. Graffiti Composition (1996-2002) constitue un « portrait musical » de Berlin : durant l’été 1996, Marclay a collé sur les murs de la ville 5000 affiches avec des portées vierges, que les habitants ont progressivement recouvertes de graffitis, publicités, mais aussi notes de musique. Il les a photographiées, puis a sélectionné 150 images. Assemblées, elles créent une composition pouvant être interprétée librement par un ou plusieurs musiciens.À cette époque, Marclay collecte et photographie tout ce qui évoque le son. Shuffle (2007) est un jeu de cartes reprenant des photos de lieux et d’objets marqués par des notes de musique. En créant une suite de cartes, on obtient une partition musicale à jouer. De même, pour Ephemera (2009) Marclay a réalisé un collage de motifs de notations glanées dans divers emballages, publicités, illustrations au fil des années. Ses photographies d’onomatopées sont assemblées dans le diaporama Zoom Zoom, une partition interactive conçue pour la chanteuse new-yorkaise Shelley Hirsch. Durant leur performance, Marclay sélectionne les images et la chanteuse y répond par une improvisation vocale. Les onomatopées sont présentes dans l’oeuvre de Marclay dès 1989. Il les puise notamment dans les bandes dessinées et les agence de façon à créer une composition visuelle ouverte à l’interprétation sonore. To Be Continued (2016) est une partition constituée de collages de dessins de BD sur lequel l’ensemBle baBel a été invité à improviser. Selon le même principe, No! (2019) rassemble des personnages expressifs découpés dans des BD et qu’un soliste peut interpréter grâce à sa voix et son langage corporel. Ces oeuvres qui transforment des signes ou des traces en sons s’inscrivent dans la continuité des recherches de Earle Brown et John Cage sur les partitions, mais également du mouvement Fluxus, qui met en avant le jeu, la participation et le hasard.

The Electric Chair 
La série The Electric Chair se compose de sérigraphies sur toile qui font référence à Andy Warhol et sa série Death and Disasters. Dans ses célèbres sérigraphies, l’artiste pop avait pris pour modèle la photographie d’une salle d’exécution, avec une chaise électrique vide au centre et au fond une porte surmontée d’un écriteau « Silence », semblable à celui invitant le public à se taire dans les studios d’enregistrement et les salles de spectacle. Marclay recadre ici l’image en se concentrant sur la porte et sur l’écriteau. Gardant le format rectangulaire de la porte, il le décline en différents tons. Il adopte les procédés formels warholiens, tels que l’agrandissement et la répétition en série. Afin d’être au plus près de la technique warholienne de la sérigraphie, Marclay a collaboré avec l’imprimeur Donald Sheridan, l’un des assistants de Warhol de 1977 à 1982.

Video Quartet 
Video Quartet est une symphonie musicale et visuelle constituée d’environ 700 extraits de films, hollywoodiens pour la plupart, datant des années 1920 jusqu’au début du 21e siècle. Les séquences montrent des personnages jouant d’un instrument, chantant, criant, ainsi que des actions avec des objets sonores. Comme un DJ, Marclay a patiemment monté ces extraits pour créer sa propre composition, avec un rythme alternant les moments calmes et les contrepoints dramatiques. 

Guitar Drag 
Pour cette vidéo tournée au Texas, Christian Marclay relie une guitare électrique à un amplificateur et la traîne à l’arrière d’un camion pick-up. Le son cacophonique qui en résulte évoque la musique noise et les destructions d’instruments dans les concerts de rock ou dans les performances Fluxus. L’oeuvre fait plus précisément référence à un meurtre raciste commis en 1998 non loin du site du tournage – James Byrd Jr, un Africain-Américain, avait été traîné par un camion sur plusieurs kilomètres. Aux influences musicales et artistiques se superpose une page sombre de l’histoire des États-Unis, ouvrant l’oeuvre à de multiples perceptions. 

Série Actions 
Depuis 1989, Christian Marclay utilise les onomatopées, qui constituent un outil particulièrement intéressant dans sa recherche sur la visualisation du son. Il les extrait principalement de comics ou de mangas, en choisissant ici celles qui renvoient à des actions liquides, pouvant faire écho à l’acte de peindre. Pour la série Actions, il part d’un collage d’onomatopées qu’il agrandit et sérigraphie sur toile. Les collages sont comme des partitions que l’artiste réinterprète avec ses propres gestes picturaux, ses coups de brosse, éclaboussures ou coulures aux tonalités vibrantes. Cette série constitue un clin d’oeil à l’histoire de la peinture : au Pop art avec la réappropriation de la bande dessinée – on pense à Roy Lichtenstein – et à l’expressionnisme abstrait de Jackson Pollock et Helen Frankenthaler, fondé sur le geste et son immédiateté supposée. Avec lyrisme et ironie, Marclay prolonge ici ses recherches sur les liens entre sons et images, ainsi que sur le sampling d’éléments artistiques et de la culture populaire.

Surround Sounds 
Surround Sounds est une installation vidéo silencieuse dans laquelle des onomatopées animées sont projetées sur quatre murs. Christian Marclay a découpé dans des bandes dessinées ces mots et ces lettres et les a animés de façon à ce qu’ils évoquent leurs propriétés acoustiques. « Whizz » traverse les murs en courant, « beep » clignote avec persistance, « thumps » tombe systématiquement au sol… Bien que silencieuse, l’oeuvre nous immerge dans une composition musicale mentale, une symphonie de bruits illustrés. Le visiteur entend avec les yeux et développe un récit sonore personnel, lié à sa mémoire et à son expérience quotidienne des sons qui l’entourent.

All Together 
Précédemment exposée au Los Angeles County Museum of Art (LACMA), All Together s’inspire des sons et des images de la vie quotidienne trouvés sur Snapchat. L’oeuvre présente plus de 400 Snaps publics, soigneusement séquencés par l’artiste pour créer une composition sonore unique sur 10 smartphones exposés sur un mur incurvé. Les petits écrans et leurs haut-parleurs internes créent un orchestre intime et spatial de sons et d’images trouvés et synchronisés, extraits des moments quotidiens partagés publiquement sur Snapchat.

Cyanotypes 
Pour ses séries Memento, Allover et Mashup, Christian Marclay utilise la technique du cyanotype, un procédé photographique ancien consistant à poser sur une surface photosensible des objets qui y laissent leur empreinte. Il pose sur le papier des cassettes audio dont il a déroulé les bandes magnétiques. L’artiste joue sur la rencontre de techniques d’enregistrement obsolètes. Empreintes de ruines du 20e siècle, ces oeuvres sont à la fois des souvenir musicaux et des évocations visuelles, clin d’oeil à la peinture gestuelle et notamment à Jackson Pollock. Elles synthétisent le travail de Marclay sur la relation entre le sonore et le visuel et la création comme manipulation et recyclage.

Scream 
Pour sa série Scream, Christian Marclay réalise d’abord des collages à partir de fragments de personnages qui crient, découpés dans des mangas et des comics. Ils sont ensuite scannés, agrandis et gravés sur de grands panneaux de bois, qui sont encrés de couleurs et imprimés à la presse. Les noeuds et les veines du bois s’apparentent à des ondes sonores, renforçant l’expression du cri, également amplifié par le choix du grand format. Scream fait directement référence à la figure hurlante de la célèbre oeuvre d’Edvard Munch, Le Cri (1895). Dans la lignée de ses oeuvres onomatopéiques, Marclay renouvelle ici la façon dont un son peut-être exprimé visuellement.

Doors 
Doors est présentée pour la première fois à l’occasion de cette exposition. Depuis dix ans, Christian Marclay rassemble des extraits de films où apparait une porte qui s’ouvre ou se ferme. Il a monté ces séquences de façon à ce que l’on voie les acteurs passer par une porte pour rentrer dans un autre espace. Le passage de la porte constitue le point de coupe, donc le passage d’un film à un autre et d’une ambiance sonore à une autre. Ce montage virtuose, à la fois visuel et sonore, suggère une déambulation labyrinthique, une architecture mentale où les personnages se perdent et se retrouvent, en écho aux déplacements des visiteurs dans l’exposition. 

Fourth of July
Fourth of July se compose de quarante-quatre fragments de photographies déchirées, bribes de fanfares jouant dans les rues de Hyde Park, une petite ville au nord de New York le 4 juillet 2005, jour de la fête nationale américaine. Ces oeuvres dérivent de huit clichés pris par l’artiste, qui les a déchirés en variant leur dimension, leur forme ainsi que leur contenu iconographique. Certains de ces fragments, qui mettent l’accent sur un effet de discontinuité, sont disséminés dans l’exposition. L’oeuvre illustre le caractère visuel du son et s’inscrit dans la continuité du travail que mène Marclay depuis toujours, en s’attachant au potentiel sonore de l’image et vice-versa.