🔊 “Prix Marcel Duchamp 2022” au Centre Pompidou, Paris, du 5 octobre 2022 au 2 janvier 2023
“Prix Marcel Duchamp 2022“
Giulia Andreani, Iván Argote, Philippe Decrauzat, Mimosa Echard
au Centre Pompidou, Paris
du 5 octobre 2022 au 2 janvier 2023
PODCAST – Interview de Aurélie Verdier, conservatrice, musée national d’art moderne, service des collections modernes et commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 3 octobre 2022, durée 14’17.
© FranceFineArt.
Lundi 17 octobre 2022, Mimosa Echard est lauréat de la 22e édition Prix Marcel Duchamp.
Extrait du communiqué de presse :
Commissariat :
Aurélie Verdier, conservatrice, musée national d’art moderne, service des collections modernes
assitée d’Anne Foucault, chargée de recherches, musée national d’art moderne, service des collections modernes
Du 5 octobre 2022 au 2 janvier 2023, le Centre Pompidou accueille la 22e édition du Prix Marcel Duchamp et présente les oeuvres et installations des quatre artistes nommés le 12 janvier dernier. Choisi par un jury international, le nom du lauréat de l’édition 2022 sera dévoilé le lundi 17 octobre 2022.
Crée en 2000, pour mettre en lumière le foisonnement créatif de la scène artistique française, le Prix Marcel Duchamp a pour ambition de distinguer les artistes les plus représentatifs de leur génération et de promouvoir à l’international la diversité des pratiques aujourd’hui à l’oeuvre en France.
Ce partenariat fidèle entre l’ADIAF (Association pour la diffusion internationale de l’art français) et le Centre Pompidou s’inscrit résolument dans une volonté de mettre en valeur la scène française auprès du plus grand nombre et d’affirmer le nécessaire soutien à ces artistes. Il a permis de distinguer plus de 90 artistes depuis son lancement, dont 21 lauréats.
Depuis 2016, les quatre artistes nommés exposent ensemble, au Centre Pompidou, avant l’annonce du lauréat, offrant ainsi aux visiteurs un instantané de la création artistique actuelle.
Les artistes nommés pour le Prix Marcel Duchamp 2022
Giulia Andreani
Née en 1985 à Venise (Italie) / Artiste française – Vit et travaille à Paris / Représentée par la galerie Max Hetzler Berlin | Paris | Londres.
La pratique de Giulia Andreani s’enracine dans les récits historiques – histoires fragiles ou tragédies à échelle humaine – qu’elle débusque au gré de ses recherches et des archives qu’elle collecte. L’artiste interroge l’histoire dans ses plis, et ré-agence en un photomontage unique cette archive visuelle et textuelle dans son travail de peintre. Elle exhume des récits singuliers de femmes aux prises avec la grande histoire, des destins occultés hors de toute récupération héroïque. Par l’emploi d’une gamme chromatique unique – le gris de Payne – sa peinture évoque les rapports de pouvoir dans l’histoire, jusque dans l’idée de maternité. Pour le Prix Marcel Duchamp, Andreani place au centre de son propos cette puissance double, intimement liée, alors qu’un conflit fait rage aux portes de l’Europe : celle de donner la mort, ou bien la vie.
Giulia Andreani est diplômée de l’Accademia di Belli Arti de Venise, en 2008. Elle complète sa formation en France par un Master en Histoire de l’art à la Sorbonne en 2010. Pensionnaire de la Villa Medicis en 2017-2018, elle a présenté son travail dans plusieurs expositions individuelles, dont galerie Max Hetzler, Paris (2019) ; Kitchen knife, Galerie Max Hetzler, Berlin (2022) ; Pigs and Old lace, Galerie Max Hetzler, Londres (2020) et La cattiva, Musée des Beaux-Arts de Dole (2019). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles Manifesto of fragility, 16e Biennale de Lyon (2022), Stretching the body, Fondazione Sandretto Re Rebardengo, Turin (2021) et Feminist Histories : Artists after 2000, MASP, São Paulo (2019).
Iván Argote
Né en 1983 à Bogotá (Colombie) / Vit et travaille à Paris / Représenté par la galerie Perrotin à Paris et les galeries Vermelho à Sao Paulo et Albarrán Bourdais à Madrid.
Qu’elles soient des performances filmées ou des installations sculpturales, nombre d’oeuvres d’Iván Argote repensent l’espace public par le biais de la radicalité et de l’engagement, opérant souvent une inversion des logiques de pouvoir. Une manifestation d’enfants peut ainsi mettre à l’épreuve les conventions et les habitudes sociales. Son travail est mû par une double perspective ludique et politique. « Mes oeuvres sont des réflexions sur la façon dont nous nous comportons, comment nous comprenons notre environnement proche, et comment [celui-ci] est relié à l’histoire, aux traditions, à l’art, à la politique et au pouvoir ». Pour le Prix Marcel Duchamp, Iván Argote reconsidère la façon dont nous sommes traversé.e.s par une « mémoire d’oubli » : sur trois places publiques européennes (à Paris, Madrid et Rome), il s’empare de notre passé colonial en agissant sur le destin de trois monuments, symboles de ce pan de l’histoire qui ne passe pas. Dans l’exposition, des obélisques démembrés de velours, anti-monuments ludiques et poétiques, servent d’assise àce qu’Argote nomme des films d’anticipation.
Iván Argote est diplômé en design graphique en 2004 à l’Universidad Nacional de Colombia, puis en 2008 de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions individuelles, dont Ivan Argote : All Here Together, (exposition organisée par Pilar Tompkins Rivas), Artpace, San Antonio ; Deep Affection, Galerie Perrotin, Paris (2018) ; Ternura Radical, Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires, Buenos Aires (2018) ; La Estrategia, Prix SAM 2012 (exposition organisée par Akiko Miki) Palais de Tokyo, Paris (2012). Il a également participé à plusieurs expositions collectives, dont Nuit Blanche 2021, Villa Medicis, Rome (2021) Global(e) Résistance (exposition organisée par Christine Macel, Alicia Knock et Yung Ma, Centre Pompidou, Paris, France (2020) et Children, Movie Selection, Museo d’Arte Contemporeanea di Roma, Rome (2019).
Philippe Decrauzat
Né en 1974 à Lausanne / Vit et travaille à Paris / Représenté par la galerie Francesca Pia à Zurich, la galerie Medhi Chouakri à Berlin et la galerie Nara Roesler à Sao Paulo.
La peinture et le film chez Philippe Decrauzat instaurent un rapport critique avec l’histoire du modernisme en établissant un jeu visuel et référentiel avec certaines stratégies perceptives propres aux avant-gardes historiques et aux pratiques expérimentales, élargissant ses sources à des domaines aussi divers que le graphisme, la musique ou la science-fiction. Son oeuvre mobilise des phénomènes optiques qui interrogent autant l’auteur que le statut de l’image. Leur rapport complexe au temps et à l’espace – devenu dilaté, comprimé ou cyclique – en perturbe ainsi l’appréhension. Pour le Prix Marcel Duchamp, Philippe Decrauzat propose deux espaces distincts et complémentaires. Des shaped canvas et une « boucle » cinématographique relaient l’expérience spatio-temporelle du corps dans l’exposition.
Philippe Decrauzat est diplômé de l’ECAL (Ecole cantonale d’art de Lausanne) en 1999. Son travail a été présenté lors d’expositions individuelles parmi lesquelles Still (Times Stand), Le Portique, Centre régional d’art contemporain du Havre (2021) ; Replica, Blueproject Foundation, Barcelone (2019) ; Circulation, Galeria Nara Roesler, São Paulo et Rio de Janeiro (2019) ; Delay, Galerie Praz-Delavallade, Paris (2017). Il a participé à de nombreuses manifestations collectives dont It Never Ends (exposition organisée par John M. Armleder), KANAL – Centre Pompidou, Bruxelles, (2020) ; Concrete Contemporary: Now is always also a little of yesterday and tomorrow, Haus Konstruktiv, Zurich (2019), ou bien encore Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement dans l’art (exposition organisée par Serge Lemoine et Matthieu Poirier), Galeries nationales du Grand Palais, 2013).
Mimosa Echard
Née en 1986 à Alès / Vit et travaille à Paris / Représentée par la galerie Chantal Crousel à Paris et la galerie la Martina Simetti à Milan.
L’oeuvre de Mimosa Echard propose des alliances singulières, où l’organique côtoie le technologique et le synthétique. Cette pharmacopée ambivalente infuse un travail protéiforme – vidéo, peinture, sculpture, installation – qui puise notamment dans la culture pop ou la contre-culture psychédélique. Souvent issu de collaborations avec différents créateurs, au nombre duquel on trouve écrivains et musicien.n.es, son travail trace une histoire matérielle de la tactilité qui en dessine une autre, subrepticement mais aussi profondément politique. Pour le Prix Marcel Duchamp, elle conçoit ce qu’elle nomme un « objet architectural ambigu ». Oscillant entre le sublime et l’abject, cette machine « lacrymale » de perception, ou écran désirant, produit des flux ininterrompus, à l’image de ceux de notre société liquide.
Mimosa Echard sort diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs de Paris en 2010. Son travail a bénéficié de plusieurs expositions individuelles, dont Sporal, Palais de Tokyo, Paris (2022) ; Sluggy Me, Collection Lambert, Avignon (2021) ; Numbs, Galerie Chantel Crousel, Paris (2021) et Booster, Palais de Tokyo, Paris (2013). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles A mains nues, MAC-VAL, Vitry-sur-Seine (2022), Les Flammes, l’âge de la céramique, Musée d’art moderne de la ville de Paris (2021), Fluid Desires, Nest, La Haye, Pays-Bas (2020) et Overlapping Magisteria : the 2020 Macfarlane Commissions, Australian Centre for Contemporary Art, Melbourne (2020).
À propos de l’ADIAF et du Prix Marcel Duchamp
À propos du Prix Marcel Duchamp
Créé en 2000 pour mettre en lumière le foisonnement créatif de la scène artistique française, le Prix Marcel Duchamp distingue chaque année un lauréat parmi quatre artistes français ou résidant en France travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels. L’ambition de ce prix de collectionneurs est de rassembler les artistes les plus novateurs de leur génération et de les aider à développer leur visibilité en France et dans le monde. Organisé depuis l’origine en partenariat avec le Centre Pompidou et doté de 75 000 euros, il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus pertinents vecteurs d’information sur l’art contemporain en France et l’un des grands prix de référence dans le monde. Les quatre finalistes sont sélectionnés par un comité de collectionneurs de l’ADIAF. Le lauréat est choisi par un jury international comprenant collectionneurs et directeurs de grandes institutions français et étrangers. Le comité de sélection et jury sont renouvelés chaque année. Plus qu’une simple distinction prestigieuse, Le Prix Marcel Duchamp est un dispositif complet d’accompagnement des artistes dans leur parcours international. L’ADIAF organise ainsi des expositions autour des artistes du prix (plus de 50 à ce jour) et propose des résidences (Manufacture de Sèvres en France, Villa Albertine aux Etats-Unis).
L’ADIAF en bref
Présidée par Claude Bonnin qui a succédé en 2021 à Gilles Fuchs, président d’honneur, fondateur de l’ADIAF et du Prix Marcel Duchamp, l’Association pour la diffusion internationale de l’art français regroupe 300 collectionneurs d’art contemporain engagés intensément dans l’aventure de la création. Animée par des collectionneurs privés, soutenue par des mécènes et travaillant en partenariat étroit avec les institutions publiques, l’ADIAF s’est donnée comme mission de contribuer au rayonnement international de la scène française.