“La Matière du Monde“
Ă La Galerie municipale Jean-Collet, Vitry-sur-Seine
du 19 mars au 30 avril 2022

PODCAST –Â Interview de Daniel Purroy, Directeur artistique de la Galerie municipale Jean-Collet,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Vitry-sur-Seine, le 18 mars 2022, durĂ©e 20’20.
© FranceFineArt.Â

Extrait du communiqué de presse :







Commissariat : Daniel Purroy, directeur artistique de la Galerie municipale Jean-Collet
Cycle d’expositions, La Construction du Champ avec Julia Gault, Esther Michaud, Marie-Luce Nadal & Vincent Voillat
La Construction du champ – Cycle d’expositions
Avec le cycle LA CONSTRUCTION DU CHAMP, la Galerie municipale Jean-Collet se développe comme un lieu d’exposition, de rencontre et de travail. C’est en partant de l’art qu’elle souhaite participer à un monde en transformation, réactivant au profit de tous.tes l’énergie portée par les artistes. Considérant les oeuvres d’art comme des #TRANSMISSIONS, les expositions sont élaborées comme des mises en #RELATION entre les oeuvres, les artistes et les visiteurs.
Dans cette interaction, les énergies en circulation permettent d’entrevoir et de saisir une plasticité actualisée. C’est là que se place l’artiste en réarticulant dans sa pratique les formes et les matières. C’est aussi là que chacun.e est invité.e à ranimer cette relation dans un lieu générateur d’énergies où la matière d’un monde en commun se recompose.
La Matière du Monde – Volet #2
Après #1 LE CHANTIER (2021), le cycle se poursuit avec un second volet qui se déroule cette année au fil des saisons en trois temps : saisir, agencer et réintégrer.
Pour participer au monde, il faut le voir comme une forme en perpétuel façonnage (natura naturans) plutôt que comme une entité figée et aboutie. Démocrite, penseur précurseur de l’atome (Ve siècle av JC), envisageait ce premier constituant de la matière comme des rhysmos. Ce terme grec selon Heinz Wismann décrit le mouvement de l’écriture. Cette analogie entre atomes et lignes en cours d’écriture nous place au lieu premier de l’écriture de ce monde, à l’endroit de sa politique et de sa poétique.
Nuages, minĂ©raux, terre, vĂ©gĂ©taux… dans cette exposition collective, les Ĺ“uvres rĂ©activent ce qui compose le monde. Mis Ă l’observation, il est ici inventoriĂ© par un acte de sĂ©paration et d’essentialisation de ses Ă©lĂ©ments.Â
Extraite de son environnement naturel, la matière est déplacée dans l’espace de la Galerie. Cette (ex)position renouvelle notre regard sur ce qu’est La Matière du Monde.
La mise en relation de l’ensemble de ces approches plastiques fonctionne comme un répertoire terrestre à l’intérêt inépuisable. Cette réactualisation opérée par les artistes nous permet de retrouver la plasticité nécessaire à tous rapports avec la vie, à cet échange et lien avec le monde que nous constituons et qui nous constitue, que nous habitons et qui nous habite.
Daniel Purroy, Directeur artistique
Les artistesÂ
JULIA GAULT
Julia Gault dĂ©finit son travail comme une recherche sur la prĂ©caritĂ© de la posture verticale, se tenir soi-mĂŞme debout ou la possibilitĂ© d’intervenir sur les conditions de cette verticalitĂ© dans l’espace. DĂ©fi de la pesanteur terrestre, Ă la fois physique et psychologique, cette dĂ©marche ne cherche pas tant Ă construire qu’à s’interroger sur les conditions de rĂ©alisation de l’improbable. (…) La splendeur de l’élĂ©vation est son inspiration, en ce que les montagnes elles mĂŞmes, n’échappant pas Ă l’érosion, manifestent avec le temps leur propre fragilitĂ©. Cette observation qu’elle dĂ©cline dans ses sculptures de briques, de verre ou d’élĂ©ments prĂ©levĂ©s dans la nature prend d’ailleurs souvent pour point de dĂ©part le paysage et l’environnement naturel. (…) Le propos mĂŞme de ses sculptures, vidĂ©os et installations se construit souvent sur ce principe de construction et de fragilitĂ©, d’ascendance et de dĂ©pense d’énergie et d’opposition des forces. Manifestant le dĂ©sir de faire l’expĂ©rience de ses propres oeuvres, l’artiste se confronte souvent physiquement Ă ses sculptures, essayant d’aller au bout de ses propres limites et acceptant que leur format soit liĂ© Ă ses limites corporelles personnelles, construisant une sorte de modulor de l’effort. (…) La tentative d’ascension de ses sculptures et la fragilitĂ© qui les affecte, reprĂ©sentent la mĂ©taphore sensible d’une Ă©lĂ©vation spirituelle prisonnière de son incarnation. Sisyphe pourrait ĂŞtre son mentor. Extraits choisis, texte de Matthieu Lelièvre
ESTHER MICHAUD
Marie-Luce Nadal mène une recherche consistant à interpréter et construire des paysages artificiels à partir de l’observation de l’environnement et de sa perception par les hommes. La dynamique, les flux et leurs interactions, les mouvements à l’oeuvre dans l’univers sont au coeur de ses interrogations. Comment capturer l’aérien, posséder l’insaisissable ? Elle s’intéresse à un élément par nature vaporeux, le nuage, qui dépasse les frontières et transcende les systèmes érigés par l’homme (territoires, nations, cultures, etc.). La Fabrique de nuages est un système inventé par la chercheuse, lui permettant, au gré de ses voyages, de capturer les nuages et de les réduire à des extraits, afin de les rendre reproductibles, à volonté. Entre production industrielle et rêve utopique, Marie-Luce Nadal développe un projet qui tente de réaliser le rêve prométhéen de l’Homme; maîtriser les éléments et les rendre siens. Extrait choisi, texte de Rebecca Lamarche Vadel
MARIE-LUCE NADAL
Marie-Luce Nadal mène une recherche consistant à interpréter et construire des paysages artificiels à partir de l’observation de l’environnement et de sa perception par les hommes. La dynamique, les flux et leurs interactions, les mouvements à l’oeuvre dans l’univers sont au coeur de ses interrogations. Comment capturer l’aérien, posséder l’insaisissable ? Elle s’intéresse à un élément par nature vaporeux, le nuage, qui dépasse les frontières et transcende les systèmes érigés par l’homme (territoires, nations, cultures, etc.). La Fabrique de nuages est un système inventé par la chercheuse, lui permettant, au gré de ses voyages, de capturer les nuages et de les réduire à des extraits, afin de les rendre reproductibles, à volonté. Entre production industrielle et rêve utopique, Marie-Luce Nadal développe un projet qui tente de réaliser le rêve prométhéen de l’Homme; maîtriser les éléments et les rendre siens. Extrait choisi, texte de Rebecca Lamarche Vadel
VINCENT VOILLAT
Il explore les liens qui s’opèrent entre un territoire (rĂ©el ou virtuel), les flux qui le traversent, ses habitants et leurs mĂ©moires. Il Ă©tudie le rapport entre le paysage et sa perception. Sa dĂ©marche se fonde sur le prĂ©lèvement : extractions gĂ©ologiques de roches, Ă©tudes des strates, Ă©tudes de vĂ©gĂ©taux… Il emprunte aussi les matĂ©riaux de ses oeuvres Ă la culture populaire. Il dĂ©cèle dans le paysage choisi pour ses interventions la trace des corps et en rĂ©vèle l’empreinte, la persistance et leurs impressions sur la mĂ©moire du lieu. Il rĂ©invente par l’association, la juxtaposition ou la rĂ©interprĂ©tation, un territoire conceptuel dont les rĂ©cits et la performance permettent de produire les liens qui unissent ces formes.