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🔊 “Passenger” photographies de Martin Bogren

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“Passenger” 

photographies de Martin Bogren

aux Ă©ditions lamaindonne

Ă©dition lamaindonne
Martin Bogren

PODCAST - Interview de Martin Bogren,auteur photographe, et de David Fourré, fondateur des éditions lamaindonne, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 juin 2021, durée 18’30. © FranceFineArt.
(avec l'aimable traduction de Maria Ridelberg-Lemoine)

PODCAST –  Interview de Martin Bogren,auteur photographe, et de David FourrĂ©, fondateur des Ă©ditions lamaindonne,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 juin 2021, durée 18’30.
© FranceFineArt.
(avec l’aimable traduction de Maria Ridelberg-Lemoine)


Couverture de Passenger de Martin Bogren aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren, © éditions lamaindonne.
Couverture de Passenger de Martin Bogren aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren, © éditions lamaindonne.
Martin Bogren, série Passenger – extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger, extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger – extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger, extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger – extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger, extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger – extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger, extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger – extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger, extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger – extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.
Martin Bogren, série Passenger, extrait du livre aux éditions lamaindonne. © Martin Bogren.

Extrait du communiqué de presse

“Figure majeure de la photographie suédoise contemporaine, Martin Bogren développe une oeuvre où la dimension personnelle et poétique va en s’affirmant avec une pratique de la photographie qui s’inscrit dans une forme de parcours initiatique. Dans Passenger, quand bien même les photographies ont été prises en Inde lors de plusieurs séjours à Calcutta, il ne faut pas y voir une chronique indienne. Il s’agit ici de tout autre chose, d’une forme d’errance, qui ne se limite pas à un cheminement géographique, épreuve de la distance ou confrontation à un environnement et une culture inconnue, un dépaysement.

Le photographe livre un ensemble où transperce une forme d’abandon, de lâcher prise qu’il traduit avec des images âpres ou oniriques. Ses photographies surgissent comme des visions subjectives qui révèlent des ambivalences, des figures angéliques ou monstrueuses, de la légèreté et de la violence. Pour la première fois, il intègre la couleur à son travail, qu’il alterne avec une grande cohérence à son approche en noir et blanc. Comme une façon de développer un langage lui permettant de faire l’expérience du monde et l’expérience de soi.”

Caroline BĂ©nichou





Actualité Martin Borgren – exposition

Dans le cadre de son année dédiée au thème de l’Amitié, l’Institut suédois donne carte blanche à plusieurs galeries d’art contemporain et de photographie françaises qui soutiennent et représentent des artistes suédois depuis de nombreuses années. Dans la cadre de cette invitation, la Galerie VU’ présente Passenger de Martin Bogren.

Exposition Passenger de Martin Bogren du 3 au 27 juin 2021 à l’Institut suédois
https://paris.si.se/agenda/galerie-vu-c-o-institut-suedois-passenger-par-martin-bogren/





Martin Borgren, SuĂ©dois, nĂ© en 1967. Vit et travaille Ă  Malmo. Il est reprĂ©sentĂ© par la Galerie VU’. 
https://galerievu.com/artiste/martin-bogren/

Si les débuts de Martin Bogren se sont inscrits dans le champ de la photographie documentaire, (notamment en suivant le groupe The Cardigans sur scène dans les années 1990), il a depuis développé une écriture personnelle et poétique qui va en s’affirmant. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et son travail fait l’objet de nombreuses expositions en Europe et ses œuvres font partie des collections des plus grands musées (Fotografiska Museet, Stockholm ; Oregon Art Museum ou encore Bibliothèque nationale de France).


Avec Tractor Boys, Martin Bogren suit une bande d’adolescents trompant leur ennui en roulant à tombeau ouvert dans de vieilles voitures. Ses images retranscrivent l’expression d’un débordement de force brute, d’une intensité adolescente, de ce qu’on pourrait qualifier de fureur de vivre qui vient trouver son exutoire. Il y traduit la candeur et l’insoumission des adolescents, qui jouent à ce qu’ils croient être des activités d’adultes, qu’ils ne sont pas encore, et s’enivrent de vitesse au volant de voitures bricolées sur des parkings au milieu de la campagne suédoise. C’est le passage complexe à l’âge d’homme qu’il décrit, mélange d’enfance et de morgue virile, ces amitiés et ces mises à l’épreuve où chacun se mesure et se jauge, où chacun vient en découdre, à renfort de vitesse et de défis.


Ses séries suivantes révèlent l’évolution d’une écriture photographique qui semble trouver son point d’acmé. Italia est un parcours sans véritable but à travers les villes italiennes. Il s’est agi pour Martin Bogren de se perdre, de dessiner un chemin sans intention prédéfinie. C’est un parcours poétique et initiatique : il n’y plus vraiment de sujet, mais un récit intimiste qui devient l’affirmation sensible de ses visions subjectives. Tout en nuance de gris, les tirages subtils et d’une grande sensualité viennent renforcer ses images d’errances, oniriques et parfois inquiétantes, complètement hors du temps. On le suit avec fascination dans ces égarements, comme si nous pénétrions son rêve, entre des portraits qui semblent être des apparitions, des rues nimbées de lumières éclatantes, des paysages confinant à l’abstraction.


Pour August Song, qui s’inscrit dans la continuité expressive d’Italia, Martin Bogren a photographié plusieurs étés durant les bals dans la campagne suédoises. D’enlacements en ivresses, de paysages troubles en portraits saisissants, il réalise un ensemble où l’on retrouve l’exultation et la mélancolie qui se mêlent souvent dans son œuvre, peut-être de manière encore plus prégnante dans cette série. La séquence est construite dans un crescendo d’une grande musicalité : sa chanson d’août s’immisce d’abord lentement entre les photographies puis la série monte en intensité et le rythme s’accélère, comme si la fièvre gagnait et que le vertige l’emportait. August Song est une allégorie bouleversante de l’urgence à vivre avant que tout ne se consume et à s’abandonner à l’amour, à se perdre dans les bras de l’autre.


Le travail de Martin Bogren est d’une grande honnêteté, pas seulement dans son approche de ses sujets mais dans son rapport à lui-même, par sa façon très intense de ne pas se dérober, de ne pas être dans une posture, de ne pas se trahir et de lâcher prise. Il a une manière presque bouleversante d’assumer ce qu’il est, de ne pas craindre ce qu’il investit de lui-même et ce qu’il dit de finalement très intime de sa relation au monde. Son empathie exacerbée, son hypersensibilité dans son rapport à ceux qu’il photographie transpire de ses images, avec toujours la distance juste. Il sait prendre le temps de saisir son chemin avec une grande exigence vis-à-vis de lui-même et de son travail. Son écriture photographique est unique, d’une grande sensualité : c’est un savant mélange de douceur et d’âpreté. Martin Bogren a une réelle maîtrise des nuances, qu’il s’agisse de celles des gris comme de celles des émotions. Et cette façon d’être et de voir est contagieuse et bouleversante.