“BING ! BING ! ç °ç °!”
Céramique contemporaine
Ă ICICLE – 35 avenue George V, Paris
du 1er mars au 8 septembre 2021

PODCAST – Interview de BĂ©rĂ©nice Angremy, Victoria Jonathan et Gabrielle Petiau pour l’agence Doors 门艺, commissaires de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 mars 2021, durée 16’30, © FranceFineArt.
(par téléphone avec Bérénice Angremy de Chine et Victoria Jonathan de Paris)
© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition, le 18 mars 2021.

![emmanuel boos, Sans titre (Stabile n° VII), 2019. Porcelaine Nouvelle de Sèvres sous-couverte noire polie et couverte à nucléations. Socle en laiton. Réparation Kintsugi à la feuille d’or, 50 x 50 x 10 cm. Crédit photo : Gérard Jonca / Sèvres-Cité de la céramique. [photo prise avant la réparation.]](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3051_3200/3058_bing-bing_2.jpg)








Extrait du communiqué de presse :
Commissariat d’exposition :
Doors 门艺 – BĂ©rĂ©nice Angremy, Victoria Jonathan, Gabrielle Petiau
Exposition collective avec les artistes : Liu Jianhua, emmanuel boos, Geng Xue, Zhuo Qi et Louise Frydman
En écho à son thème de collection prêt-à -porter inspirée par « la Terre » pour l’année 2021, ICICLE est heureux d’accueillir du 1er mars au 8 septembre dans son espace culturel du 35 avenue George V, Paris 8, une exposition sur la céramique contemporaine dont la curation est confiée à l’agence Doors.
Quelle plus belle façon de cĂ©lĂ©brer la terre que de rĂ©vĂ©ler les possibilitĂ©s artistiques de ses matières premières ? « BING ! BING ! ç °ç °! CĂ©ramique contemporaine » fait dialoguer cinq artistes chinois et français. Chacun Ă leur manière, Liu Jianhua (1962), emmanuel boos (1969), Geng Xue (1983), Zhuo Qi (1985) et Louise Frydman (1989) rĂ©interprètent de façon actuelle l’art traditionnel de la cĂ©ramique.
En mandarin, le caractère ç ° (pÄ“ng) est l’équivalent de l’onomatopĂ©e « bing ! » du français : il Ă©voque un bruit de choc, de heurt, et signifie une rupture, un Ă©vĂ©nement soudain venant modifier la rĂ©alitĂ©.
Dans une rencontre entre Orient et Occident, les artistes de « BING ! BING !» jouent avec les qualitĂ©s matĂ©rielles de la cĂ©ramique, Ă la fois fragile et solide, propice Ă l’accident, et les implications culturelles d’un art devenu patrimoine aussi bien en Chine (Jingdezhen, Yixing) qu’en France (Sèvres, Limoges, Gien). La cĂ©ramique est saisie dans tous ses Ă©tats, mĂ©tamorphosĂ©e, soumise Ă des expĂ©rimentations : sculpture, Ă©criture, performance et vidĂ©o. Dans une friction des langages esthĂ©tiques et des significations culturelles liĂ©es au mĂ©dium, usant – parfois avec humour – de jeux de mots, de ruptures de ton et d’effets de matières, ces artistes font exploser les codes de la cĂ©ramique et la donnent Ă voir de façon surprenante.
Grands noms de la céramique contemporaine comme Liu Jianhua et emmanuel boos, et artistes de la jeune génération comme Geng Xue, Zhuo Qi et Louise Frydman, tous explorent ses spécificités physiques, matière organique prenant forme grâce au geste de l’artiste et aux techniques qu’il emploie, mais aussi ses limites. Souple et malléable dans son état premier, résistant à des chocs thermiques pouvant dépasser 1300°C lors de sa cuisson, pour finir d’une grande fragilité dans son état « solide », la céramique se prête à des variations de brillance et de couleur d’une profondeur infinie ou au contraire à une extrême blancheur.
« BING ! BING !» questionne aussi la relation entre l’artiste et la matière, le dialogue qu’il entretient avec la terre et le feu, dans une tension entre maîtrise et hasard, intention et accident, virtuosité et émotion. Les oeuvres de l’exposition évoquent ainsi l’empreinte de l’artiste sur la matière, parfois jusqu’à faire corps avec elle.
Les artistes
Liu Jianhua (né en 1962 à Ji’an, Chine) est l’un des artistes chinois les plus renommés de sa génération. Arrivé à Jingdezhen à 15 ans, il passe quatorze ans dans la capitale chinoise de la porcelaine à se former à cet art. Avec ses sculptures et installations mêlant porcelaine, objets trouvés, détritus et matériaux hétéroclites, il développe une pratique expérimentale de la céramique et une approche philosophique de la forme et de la matière. Ses oeuvres à la fois virtuoses et poétiques défient les limites physiques du médium et les attentes du spectateur. Liu interroge la culture et l’histoire matérielle de la Chine dans le contexte de la mondialisation. « Regular Fragile », présentée à la Biennale de Venise en 2003 dans le pavillon Chine, est une série de répliques en porcelaine d’objets du quotidien, faisant primer l’apparence et le symbolisme sur la fonction. En 2008, sa pratique évolue vers des formes plus abstraites et minimalistes (« pas de sens, pas de contenu »). Depuis 2004, Liu est professeur de sculpture à l’École des Beaux-Arts de l’université de Shanghai. En 2005, il crée le groupe Polit-Sheer-Form Office avec les artistes Hong Hao, Xiao Yu, Song Dong, et le critique d’art Leng Lin. http://www.liujianhua.net
Considéré comme l’un des meilleurs céramistes français, emmanuel boos (né en 1969 à Saint-Étienne, France) pratique cet art depuis l’âge de 14 ans. C’est après quelques années en Asie (Corée et Chine) qu’il s’y consacre professionnellement. Apprenti auprès du Maître d’art Jean Girel entre 2000 et 2003 pour la porcelaine tournée à la française, il gagne très vite de nombreux prix : jeune créateur de l’année des Ateliers d’Art de France, Prix Découverte du Salon Maison & Objet, 2ème lauréat du prix national SEMA, Grand Prix de la Création de la Ville de Paris. La galerie Jousse Entreprise le repère en 2005. Depuis, il est exposé chaque année dans les grandes foires internationales de design et d’arts appliqués : FIAC, PAD Londres et Paris, Design Miami Basel. Il s’installe à Londres en 2006 pour y mener une thèse de doctorat par la pratique artistique sur le thème de la « poétique de l’émail », soutenue en 2012 au Royal College of Art sous la direction du célèbre céramiste et écrivain anglais Emmanuel Cooper. En 2010, il participe à l’exposition « La Scène Française » au Musée des Arts Décoratifs à Paris. Ses oeuvres sont exposées à Londres, Belfast, Édimbourg, Copenhague. Depuis 2015, il vit entre Paris et Mannheim (Allemagne), où est installé son atelier et où il se consacre à plusieurs projets de céramique architecturale, notamment avec les décorateurs Caroline Sarkozy, Studio Shamshiri et Heather Wells.
Entre 2016 et 2019, il est artiste en résidence à la Manufacture de Sèvres. Invité par le laboratoire qui conçoit et fabrique pâtes et émaux de la Manufacture, il s’intéresse notamment au thème de la palette d’émail et réalise plusieurs séries d’oeuvres : « Cubes », « Monolithes », « Livres » et « Stabiles ». Depuis quelques années, il privilégie les formes closes, faussement pleines, à la fois surfaces et volumes : pavés, cubes, boîtes ou livres, mystérieuses et abstraites. Il crée aussi un parcours pour la couleur, en creux et à -pics sur lequel les émaux colorés pourront déployer toutes les nuances de leurs tonalités en s’accumulant par endroits et en disparaissant presque à d’autres. L’artiste est à l’affût de l’inattendu et d’accidents heureux et à la recherche du « bel imparfait ». http://www.emmanuelboos.info
Geng Xue (née en 1983 à Baishan, Chine) est une artiste « multimédias » qui confronte l’art traditionnel de la céramique à des formes contemporaines (vidéo, animation, installation). Étudiante de Karlsruhe University of Arts and Design (Allemagne) et diplômée de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Chine (CAFA) où elle a étudié sous la direction du célèbre artiste Xu Bing, Geng Xue se fait connaître en 2014 avec « Mr Sea », vidéo tournée en stop-motion, dans laquelle des personnages de porcelaine prennent vie dans une réinterprétation d’un célèbre conte de fantômes datant de la dynastie Qing (« Contes étranges du studio du bavard » de Pu Songling). Inspirée par la riche tradition de la céramique chinoise, Geng exploite les qualités matérielles uniques et les significations associées à ce médium. Cosmologie bouddhiste, littérature classique et taoïsme fournissent les thèmes de fictions mettant en scène la capacité de transformation de la céramique et sa nature tout à la fois fragile et solide, dans des univers presque magiques, où la frontière est ténue entre monde physique et monde spirituel. Geng Xue s’inspire également de ses voyages et de son immersion dans d’autres cultures pour entrer en résonance avec la tradition esthétique occidentale.
Diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts du Mans, de la Haute École d’Art et de Design de Genève, et de l’École nationale supérieure d’art de Limoges, Zhuo Qi (né en 1985 à Fuxin, Chine) travaille et vit en France depuis 2008. En tant qu’artiste, la démarche de Zhuo Qi repose sur la notion de choc des cultures. Il nourrit sa pratique artistique de l’expérience quotidienne des miracles sémantiques et linguistiques que génèrent l’altérité culturelle et son lot d’incompréhensions. Il se rend régulièrement à Jingdezhen, une ville considérée comme la capitale mondiale de la porcelaine. Avec humour, il confronte à travers la céramique les traditions et les savoir-faire, que la mondialisation rapproche sans transition ni traduction. Chez lui, la porcelaine est à la fois le moyen et le sujet d’une cuisine expérimentale tournée vers la création d’objets impliquant des corps étrangers plongés dans des environnements incongrus, énigmatiques, voire hostiles, mais toujours sources d’amusement. http://www.qi-zhuo.com
DiplĂ´mĂ©e en arts graphiques de l’école d’art ESAG-Penninghen et formĂ©e en photographie Ă l’International Center of Photography de New York, Louise Frydman (nĂ©e en 1989 Ă Paris) commence par composer des oeuvres lĂ©gères et dĂ©licates en papier blanc puis se tourne vers la cĂ©ramique en 2015 lorsqu’elle crĂ©e sa pièce monumentale « La FĂ©e des PĂ©tales » suspendue dans la cour de l’HĂ´tel de Croisilles, Ă Paris. Elle conserve dans son traitement de la cĂ©ramique la matitĂ© blanche du papier ainsi que la finesse de la matière. Fragiles et fortes Ă la fois, les crĂ©ations de Louise Frydman rĂ©vèlent un univers naturel poĂ©tique, magnifiĂ© par l’éclat de leur blancheur. Ses sculptures, inspirĂ©es des formes de la nature, jouent avec la lumière et le mouvement. « Je recherche la rencontre entre force et fragilitĂ© en travaillant mes sculptures de manière Ă©thĂ©rĂ©e dans leurs formes, et puissante par leurs dimensions souvent monumentales. Un pĂ©tale, un arbre, le vent… C’est mon Ă©motion que j’essaie de donner Ă voir. » Sa rencontre avec le cĂ©ramiste Jean-François Reboul en 2015 lui permet d’approfondir son apprentissage et de s’affirmer dans sa dĂ©marche artistique. Son atelier est installĂ© en Bourgogne depuis 2015. https://louise-frydman.com/
Exposition en partenariat avec Pace Gallery, Jousse Entreprise, Loo & Lou Gallery. Remerciements : CitĂ© de la cĂ©ramique – Manufacture de Sèvres.
Doors 门艺
Créée en 2017 par Bérénice Angremy et Victoria Jonathan, Doors 门艺est une agence de production et de promotion de projets artistiques basée à Pékin et Paris. Doors a pour ambition d’ouvrir des portes et de favoriser les échanges culturels entre la Chine et l’Europe, à travers des événements créatifs, innovants et fédérateurs. Elle collabore avec des artistes, des institutions (Musée Picasso, UCCA, Fondation Giacometti, Fondation Henri Cartier-Bresson) et des marques (Hennessy, Lafite, Cartier). En 2021, Doors organise l’exposition « KAIWU. Art et design en Chine » au Musée de l’Hospice Comtesse (Lille).
Respectivement diplômées de l’École du Louvre (Paris) et de Columbia University (New York), Bérénice Angremy et Victoria Jonathan vivent entre Paris et Pékin depuis vingt ans. Elles ont dirigé le festival Jimei x Arles (2017-2019), créé en Chine par Les Rencontres d’Arles et Three Shadows Photography Art Centre. Elles sont commissaires de plusieurs expositions sur l’art et la photographie chinois : « Les Etoiles 1979-2019. Pionniers de l’art contemporain en Chine » (Paris, 2019), « Les flots écoulés ne reviennent pas à la source. Regards de photographes sur la rivière en Chine » (Abbaye de Jumièges, 2020), « Feng Li. White Night in Paris » (Photo Saint Germain, 2021), « Luo Yang. Youth » (Jimei x Arles, 2019), « Lei Lei. Cinéma Romance à Lushan » (Les Rencontres d’Arles et Jimei x Arles, 2019). Diplômée des Beaux-Arts de Nantes, et ancienne élève de l’Académie Centrale des Beaux-Arts de Chine (CAFA), Gabrielle Petiau a rejoint l’équipe de Doors en 2019. Elle est co-directrice de la Biennale de l’Image Tangible.
Boutique ICICLE – 35 avenue George V – Paris VIII
Inauguré en septembre 2019 comme première adresse internationale, cet espace sculptural et immaculé s’étend sur trois étages d’un hôtel particulier, 35 avenue George V, au coeur du Triangle d’Or parisien. Conçu par l’architecte belge Bernard Dubois, il intègre, sur un espace de près de 500m2, les collections femme, homme et accessoires ainsi qu’une librairie et une salle d’exposition qui reflètent la philosophie de la marque, fondée sur une approche naturelle de la création, pour une vie en accord avec la Nature. Espace culturel ICICLE : Avec plus de 500 ouvrages, ponts entre la culture chinoise et occidentale, la librairie ICICLE, située au troisième étage de la boutique George V, explore les façons d’être, de vivre et de créer selon la Nature. Elle s’ouvre sur une galerie, espace lumineux et aérien, destinée à recevoir des expositions d’art et de design.