🔊 “Girault de Prangey photographe” (1804-1892), au MusĂ©e d’Orsay, Paris, du 15 dĂ©cembre 2020 au 14 mars 2021 (prolongĂ©e jusqu’au 11 juillet 2021)
“Girault de Prangey photographe” (1804-1892)
au MusĂ©e d’Orsay, Paris
du 15 dĂ©cembre 2020 au 14 mars 2021 (prolongĂ©e jusqu’au 11 juillet 2021)
PODCAST – Interview de Thomas Galifot, conservateur en chef pour la photographie au musĂ©e d’Orsay et de Sylvie Aubenas, directrice du dĂ©partement des Estampes et de la Photographie Ă la Bibliothèque nationale de France, commissaires de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 décembre 2020, durée 26’20, © FranceFineArt.
©Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition avec Thomas Galifot et Sylvie Aubenas, le 14 dĂ©cembre 2020.
Extrait du communiqué de presse :
Commissariat :
Thomas Galifot, conservateur en chef pour la photographie au musée d’Orsay
Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la Photographie à la Bibliothèque nationale de France
Oublié pendant plus d’un siècle, le Langrois Joseph-Philibert Girault de Prangey (1804-1892) s’est imposé depuis une vingtaine d’années parmi les figures majeures des débuts de la photographie française, à la faveur de quelques expositions et publications stimulées par une actualité spectaculaire du marché de l’art. Cet aristocrate fortuné qui choisit de se faire peintre et dessinateur, archéologue et historien de l’architecture, savant amateur de plantes et d’oiseaux rares, est aussi un pionnier du daguerréotype. Cette technique qu’il maîtrise parfaitement dès 1841 lui permet de réaliser une oeuvre d’une qualité et d’une ampleur presque incomparable.
Comptant en effet non moins de 1000 plaques répertoriées à ce jour (ce chiffre pouvant augmenter tant l’oeuvre demeure mystérieuse encore), le corpus a majoritairement été réalisé entre 1842 et 1844, lors d’un tour du bassin méditerranéen de l’Italie à l’Égypte en passant par la Grèce, la Turquie, la Syrie, le Liban, Jérusalem et la Palestine. Prenant le relais des méthodes manuelles de relevés employées lors de ses précédents voyages, la photographie s’inscrit alors avant tout dans un cadre d’études archéologiques : elle nourrit une documentation iconographique conçue comme la base des nombreuses illustrations à paraître bientôt dans les luxueuses publications de Girault de Prangey centrées sur l’architecture islamique.
Première monographie en France consacrée à l’oeuvre photographique de Girault de Prangey, l’exposition du musée d’Orsay ambitionne tout d’abord de mettre en valeur cet ensemble exceptionnel, en déployant la vision et la méthode de travail d’un auteur soucieux de renouveler l’histoire comparée de l’architecture et des styles grâce à l’apport de la photographie.
De manière totalement inédite, la manifestation et le catalogue qui l’accompagnera replaceront également ce corpus au sein de la production précédant et suivant ce voyage. L’exposition révèle que Girault de Prangey développe à partir des années 1850 une très riche oeuvre photographique sur papier d’une qualité et d’une variété avant tout inspirée par son domaine et ses jardins. Est ainsi proposée une vision nouvelle et plus complète du grand photographe qu’il a été des années 1840 aux années 1870, et dont ses daguerréotypes spectaculaires ne donnaient qu’une idée partielle.
L’oeuvre de Girault de Prangey sera analysĂ©e dans le contexte français des annĂ©es 1830 aux annĂ©es 1880 – contexte artistique, archĂ©ologique, celui de l’essor de l’édition scientifique illustrĂ©e et des sociĂ©tĂ©s savantes d’archĂ©ologie, d’acclimatation et d’horticulture – pour proposer une comprĂ©hension rĂ©solument nouvelle de la personnalitĂ© de Girault de Prangey et de l’originalitĂ© de son oeuvre.
L’exposition présentera une centaine de daguerréotypes mais aussi une cinquantaine de photographies sur papier majoritairement inédites et récemment découvertes, des peintures, dessins, lithographies et ouvrages illustrés de Girault de Prangey, qui seront mis en regard avec des oeuvres de ses contemporains.
Un accent particulier sera mis sur le regard portĂ© par Girault de Prangey sur la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris, alternant vues d’ensemble et Ă©tudes en plan rapprochĂ© aussi audacieuses que pionnières dans la technique du daguerrĂ©otype. Nous sommes alors en 1841 soit 3 ans avant le lancement des restaurations menĂ©es sous la conduite de Jean-Baptiste Lassus et d’Eugène Viollet-le-Duc. Une attention Ă©gale sera accordĂ©e au fait que beaucoup de plaques rĂ©alisĂ©es au Proche-Orient entre 1842 et 1844 comptent parmi les premières photographies connues de sites aujourd’hui dĂ©truits, dĂ©tĂ©riorĂ©s ou menacĂ©s. Autant d’aspects qui ne font que renforcer l’un des enjeux primordiaux d’une telle exposition : dĂ©montrer que la dimension documentaire exceptionnelle attachĂ©e Ă une grande part de l’oeuvre de Girault de Prangey ne doit pour autant pas Ă©clipser les ambitions esthĂ©tiques manifestes chez ce photographe archĂ©ologue qui Ă©tait d’abord un artiste.
L’exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie, Paris, avec la collaboration exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de France.
Le catalogue d’exposition Girault de Prangey. Photographe est publiĂ© en coĂ©dition MusĂ©es d’Orsay et de l’Orangerie / Hazan.