🔊 “À toi appartient le regard et (…) la liaison infinie entre les choses” au musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, Paris, du 30 juin au 1er novembre 2020
“À toi appartient le regard et (…) la liaison infinie entre les choses”
au musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, Paris
du 30 juin au 1er novembre 2020
MusĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac
PODCAST – Interview de Christine Barthe, responsable de l’UnitĂ© patrimoniale des collections photographiques au musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, en charge des acquisitions en photographie ancienne et contemporaine, et commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 17 juillet 2020, durée 19’26, © FranceFineArt.
© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition avec Christine Barthe, le 17 juillet 2020.
Extrait du communiqué de presse :
Commissariat : Christine Barthe, responsable de l’Unité patrimoniale des collections photographiques au musée du quai Branly – Jacques Chirac, en charge des acquisitions en photographie ancienne et contemporaine.
Scénographie : Pascal Rodriguez
Ă€ partir du 30 juin 2020, l’exposition « Ă€ toi appartient le regard et (…) la liaison infinie entre les choses » propose une plongĂ©e dans les univers sensibles de 26 artistes issus de 18 pays diffĂ©rents. Dans le sillage de son programme de rĂ©sidences et des prospections menĂ©es depuis une dizaine d’annĂ©es, le musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac a choisi de mettre en relation les pratiques d’artistes contemporains aux profils divers : jeunes et Ă©mergents comme Gosette Lubondo, Lek Kiatsirikajorn ou JosĂ© Luis Cuevas, mais aussi de nombreux auteurs majeurs, parmi lesquels Guy Tillim, Dinh Q. LĂŞ, JosĂ© Alejandro Restrepo, Dayanita Singh, Sammy Baloji, Rosângela RennĂł, Mario GarcĂa Torrès, Yoshua OkĂłn, Samuel Fosso ou Brook Andrew.
Utilisant la photographie, l’image en mouvement, la vidéo, l’installation, ils composent des récits, interrogent notre rapport aux images, mènent des enquêtes approfondies, questionnent les héritages historiques des photographies, repensent les notions d’appropriation et de réappropriation visuelle.
« À toi appartient le regard et (…) la liaison infinie entre les choses », est une évocation tirée de la littérature allemande du 19e siècle (Ludwig Hülsen) qui sert de fil conducteur à la découverte du travail des artistes, au rythme des notions évoquées dans le titre.
Le parcours s’ouvre sur l’oeuvre spectaculaire du camerounais Samuel Fosso, SIXSIXSIX, composée de 666 autoportraits en Polaroïd, encore jamais montrée dans sa totalité.
L’image est-elle un coup d’oeil arrêté ?
La première partie de l’exposition aborde la photographie comme collecte de fragments visuels de la réalité avec le travail de Guy Tillim (Afrique du Sud) à Harare, Luanda ou Nairobi ou encore celui de Jo Ractliffe (Afrique du Sud) qui porte son attention sur des anciens territoires militarisés aux frontières de l’Afrique du Sud avec le Botswana et la Namibie. José Luis Cuevas (Mexique) relie la fragilité de l’homme à celle de son environnement dans un Japon post-Fukushima. Daniela Edburg (Mexique) quant à elle, place ses créations dans le paysage islandais et les transforme en fragments de nature, mettant ainsi en avant le paysage comme construction humaine.
Se reconnaître dans une image
Cette section s’articule autour de l’oeuvre phare de Santu Mofokeng récemment disparu (Afrique du Sud), The black photo album / Look at me, constituée d’un diaporama qui reproduit des photographies historiques de la bourgeoisie noire sud-africaine du début du 20e siècle. La question de l’identification aux images se retrouve dans l’oeuvre African Spirits de Samuel Fosso (Cameroun) et l’installation Editor Solitario d’Oscar Muñoz (Colombie).
Les images se pensent entre elles
L’exposition explore également la notion de montage et d’installations d’images en mouvement avec les travaux de Katia Kameli (France), et plusieurs installations de grande taille comme Horizon de Brook Andrew (Australie), et Crossing the Farther Shore de Dinh Q. Lê (Vietnam) ou encore les « musées » de Dayanita Singh (Inde). Rosângela Rennó (Brésil) associe des images de manifestations et y isole des portraits extraits de la foule.
Histoires des paysages
Une quatrième section convie plusieurs artistes qui pratiquent des enquĂŞtes approfondies : Sammy Baloji (RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo), Mario GarcĂa Torrès (Mexique), Heba Y. Amin (Égypte), Dinh Q. LĂŞ (Vietnam) ou encore les recompositions imaginaires de Gosette Lubondo (RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo). Chacun explore Ă sa façon la question territoriale et la notion d’appropriation qui lui est associĂ©e.
Passages dans le temps
La dernière section de l’exposition évoque différentes temporalités décalées : Yoshua Okón (Mexique) propose une relecture ironique de la performance de Joseph Beuys I like America and America likes me (1974). Alexander Apóstol questionne la modernité tropicale du Venezuela des années 50. L’oeuvre Paso del Quidio I de José Alejandro Restrepo (Colombie) revisite la succession de plusieurs voyages à travers un passage montagneux exploré au 19e siècle par Alexander Von Humboldt, puis par l’artiste dans les années 1990.