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🔊 “Sam Szafran (1934-2019)” au Musée de l’Orangerie, Paris, du 28 septembre 2022 au 16 janvier 2023

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“Sam Szafran (1934-2019)“
Obsessions d’un peintre

au Musée de l’Orangerie, Paris

du 28 septembre 2022 au 16 janvier 2023

Musée de l’Orangerie


Interview de Sophie Eloy, Responsable de la documentation, de la bibliothèque, des archives et de la recherche au musée de l’Orangerie et co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 septembre 2022, durée 24’28. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Sophie Eloy, Responsable de la documentation, de la bibliothèque, des archives et de la recherche au musée de l’Orangerie et co-commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 septembre 2022, durée 24’28.
© FranceFineArt.

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Sam Szafran (1934-2019)
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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 27 septembre 2022.

Extrait du communiqué de presse :

 

Szafran Sam (1934-2019), Sans titre (Escalier), Vers 1993, Aquarelle sur soie, 178 x 126,5. Collection particulière. © Sam Szafran, ADAGP, Paris, 2022.
Szafran Sam (1934-2019), Sans titre (Escalier), Vers 1993, Aquarelle sur soie, 178 x 126,5. Collection particulière. © Sam Szafran, ADAGP, Paris, 2022.
Szafran Sam (1934-2019), Végétation dans l'atelier, 1980. Aquarelle et pastel sur papier, 106,5 x 75 cm. Collection particulière. © Sam Szafran, ADAGP, Paris, 2022.
Szafran Sam (1934-2019), Sans titre (Escalier), Vers 1993, Aquarelle sur soie, 178 x 126,5. Collection particulière. © Sam Szafran, ADAGP, Paris, 2022.

Commissariat :

Julia Drost, Directrice de recherche, Centre allemand d’histoire de l’art – DFK Paris

Sophie Eloy, Responsable de la documentation, de la bibliothèque, des archives et de la recherche au musée de l’Orangerie



Trois ans après la disparition du peintre, le musée de l’Orangerie met en lumière l’oeuvre de Sam Szafran (1934-2019).

L’artiste a développé depuis le début des années 1960 loin du monde de l’art et de ses engouements, un oeuvre atypique dans le retrait de l’atelier. Par son approche figurative et poético-onirique du réel, il occupe une place singulière, hors des mouvements bien identifiés, et par conséquent peu étudiée dans l’histoire de l’art de la deuxième moitié du XXe siècle.

Né à Paris, dans une famille d’origine juive-polonaise, Szafran a vécu une enfance particulièrement difficile, marquée par les catastrophes de la Seconde Guerre mondiale qui, par la suite, lui a fait préférer une forme de solitude artistique. Il s’est alors focalisé, de manière aussi étonnante que permanente, sur sa propre existence et ses états intérieurs, donnant naissance à quelques thèmes de prédilection. Le travail de l’artiste revient sans cesse sur un nombre de sujets très restreint – pour lui existentiels – qui ont tous en commun la description de son environnement immédiat – ateliers, escaliers et feuillages. L’économie parcimonieuse des représentations est contrebalancée par une fièvre d’expérimentation envoutante, qui fonctionne comme une ancre jetée dans l’histoire de l’art.

Szafran a découvert tôt dans sa carrière les techniques d’Edgar Degas, grand maître du pastel au XIXe siècle, dont il a cherché à réactualiser l’intérêt pour la couleur et la lumière à sa manière, individuelle et contemporaine. Qui, en 1960, aurait pu lui enseigner ce type de savoir-faire ? En autodidacte, il s’est également initié à l’aquarelle, autre terrain de recherche artistique qu’il a poursuivi ardemment jusqu’à la fin de sa vie, synthétisée dans son aspiration à l’alliance du pastel et de l’aquarelle, du « sec et du mouillé ». Parmi ses contemporains, Szafran a désigné le cinéma et Alberto Giacometti comme ses maîtres à penser. Ils lui ont fait comprendre l’espace et le mouvement. L’artiste a mis alors le regard à l’épreuve, en déformant et déconstruisant la perspective, dans des lieux clos, hermétiquement fermés sur eux-mêmes. Le temps passant, ceux-ci se sont ouverts, se sont fragmentés pour donner naissance à des visions éclatées où se multiplient des plans de temporalité dans lesquels les espaces se conjuguent et se confrontent, symboliques d’un ordre à jamais disparu. A cet égard, Szafran est un homme de son temps.

 

Bien que représentée dans d’importantes collections françaises et internationales, l’oeuvre de Sam Szafran n’a que rarement été présentée, le plus souvent à l’étranger. Trois expositions lui sont dédiées à la fondation Maeght à Saint Paul-de-Vence en 2000 et à la fondation Pierre Gianadda à Martigny en 1999 puis en 2013. À Paris, après une exposition que lui a consacré le musée de la Vie Romantique en 2000, le musée d’Orsay a mis à l’honneur deux de ses oeuvres dans l’exposition « Le mystère et l’éclat. Les pastels du musée d’Orsay » en 2008. Une rétrospective a été organisée à Brühl au Max Ernst Museum en 2010.

Le musée de l’Orangerie proposera, à travers plus de soixante pastels, aquarelles et fusains, une vue d’ensemble de l’oeuvre de Sam Szafran. Elle se concentrera sur les trois thèmes principaux qui ont traversé sa carrière, les ateliers, les escaliers et les feuillages.

L’exposition invitera à découvrir l’oeuvre du peintre au travers de la multiplicité des variations au sein des grands ensembles – l’atelier de la rue de Crussol (1969-1972), les serres et feuillages (1968-2014/16), l’imprimerie Bellini (1972-1976), les escaliers (1974-2005), et les paysages urbains (1997-2014) en mettant, pour la première fois, l’accent sur les processus d’élaboration de l’oeuvre. Carnets, albums de polaroïds, montages photographiques et un court film réalisé à l’atelier apporteront un éclairage inédit sur la création d’images fascinantes et mystérieuses.

Avec le généreux soutien de Monsieur Emmanuel Roman et de Monsieur Léonard Gianadda.

#SamSzafran


Parcours de l’exposition



L’exposition, après une introduction comprenant une chronologie se développe en 3 parties [Le chaos apprivoisé / Le vertige de l’espace – escaliers / L’inversion de l’intérieur – feuillages] regroupant les principales séries autour desquelles s’est construite la carrière de l’artiste : les ateliers, les escaliers et les feuillages. Un peu plus d’une centaine d’oeuvres sont présentées : environ 26 pastels, 14 fusains, 18 aquarelles, 5 carnets de dessins, des albums de photographies préparatoires, sculptures…



Repères chronologiques

1934 – 1951 / Une enfance révoltée
Le 19 novembre 1934, Sami Max Berger naît à Paris. Enfant aîné de parents émigrés Juifs polonais, il grandit dans le quartier des Halles où il est élevé surtout par sa grand-mère maternelle. Pendant la guerre, il échappe à la rafle du Vel d’Hiv et se cache à la campagne, dans le Loiret, puis dans le Lot. Après un court emprisonnement à Drancy, il est libéré par les Américains. Son père et une grande partie de sa famille trouvent la mort dans les camps nazis. Après la guerre, la Croix-Rouge l’envoie en Suisse, à Winterthur, où il commence à dessiner. En 1948, Il part avec sa mère et sa soeur à Melbourne en Australie, chez un oncle. Il y est très malheureux et fait plusieurs fugues. De retour à Paris, une existence rude et précaire le pousse à la délinquance. Voyant le vélo qu’il a décoré en Australie, un chef de bande lui dit : « Quand on a un talent comme toi on ne tombe pas dans le banditisme. »

1951 – 1960 / Le bouillonnement de Montparnasse
Szafran vit d’expédients et travaille dans des ateliers de fortune ; après avoir essayé en vain d’entrer dans une école d’art, il suit les cours du soir de la Ville de Paris. De temps en temps, il est accueilli à l’Académie de la Grande Chaumière dans l’atelier d’Henri Goetz et fait la connaissance de nombreux artistes de la seconde Ecole de Paris. Pour rendre hommage à sa grand-mère, il décide de signer du nom de « Szafran ». Poètes et artistes l’initient à la peinture et à la littérature dans les cafés de Montparnasse. Il s’intéresse à tout, sans a priori. Ses premières oeuvres laissent transparaître les influences plurielles de l’Ecole de Paris, l’informel, l’art brut et l’abstraction. Une boîte de pastels reçue en cadeau déclenche une véritable passion pour ce médium alors peu usité. Il exécute ses premières séries sur le thème des choux et découvre les pastels Roché.

1961 – 1980 / Obsessions et séries
Szafran fait le choix de la figuration après sa rencontre, déterminante, avec le sculpteur Alberto Giacometti. En 1963, il se marie avec Lilette Keller, originaire du Jura Suisse, qu’il a rencontrée à un bal organisé par des artistes. L’année suivante, leur fils Sébastien vient au monde, lourdement handicapé. Jacques Kerchache organise en 1965 la première exposition individuelle de Szafran qui, peu après, entre à la galerie Claude Bernard. L’oeuvre se resserre autour de thèmes issus du quotidien du peintre : ses ateliers, l’imprimerie Bellini, et l’escalier du 54 rue de Seine, adresse de son ami, le poète libanais Fouad El-Etr, directeur de la revue La Délirante. Enfin, les premiers feuillages voient le jour. En 1974, il s’installe définitivement à Malakoff dans une ancienne fonderie de métaux. En expérimentateur passionné, il commence à travailler l’aquarelle et cherche à l’associer au pastel.

1981 – 2019 / Consécration
En 1982, quatre pastels sont montrés à la Biennale de Venise. Szafran reçoit le Grand Prix des Arts de la Ville de Paris en 1993. Les formats s’agrandissent, il adopte la soie chinoise comme support pour ses aquarelles et réalise des paysages urbains de grand format. Jean Clair lui consacre en 1996 une monographie et signe la première rétrospective à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, puis à la fondation Pierre Gianadda à Martigny. A Paris, le musée de la Vie romantique l’expose deux ans plus tard. En 2006, Szafran conçoit deux céramiques monumentales avec le céramiste Jean Gardy Artigas pour la fondation Gianadda. En 2010, invité par le musée Max Ernst en Allemagne, il accepte d’y exposer. Une grande rétrospective lui est consacrée à la fondation Gianadda en 2013 avant l’ouverture d’une salle consacrée à son oeuvre en 2015. Il est promu commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres. Szafran meurt chez lui le 14 septembre 2019.