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🔊 “Visages des guerres de religion” au Cabinet d’Arts Graphiques du Château de Chantilly, du 4 mars au 21 mai 2023

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“Visages des guerres de religion” 

au Cabinet d’Arts Graphiques du Château de Chantilly

du 4 mars au 21 mai 2023

Château de Chantilly


Interview de Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé et commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Chantilly, le 2 mars 2023, durée 11’34. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musĂ©e CondĂ© et commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Chantilly, le 2 mars 2023, durée 11’34.
© FranceFineArt.


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Visages des guerres de religion
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 2 mars 2023.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572) et atelier, Isabelle (Isabeau) d’Hauteville, comtesse de Beauvais (vers 1530-1611), Vers 1550. Pierre noire et sanguine. Musée Condé, MN 244.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572) et atelier, Isabelle (Isabeau) d’Hauteville, comtesse de Beauvais (vers 1530-1611), Vers 1550. Pierre noire et sanguine. Musée Condé, MN 244.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572) et atelier, François de Coligny, seigneur d’Andelot (1521-1569), Vers 1555-1558. Pierre noire et sanguine, rehauts de bleu dans les yeux. Musée Condé, MN 295.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572) et atelier, François de Coligny, seigneur d’Andelot (1521-1569), Vers 1555-1558. Pierre noire et sanguine, rehauts de bleu dans les yeux. Musée Condé, MN 295.
François Clouet (Paris, vers 1515 – Paris, 1572), François de Lorraine, duc d’Aumale puis de Guise (1519-1563), Vers 1547. Pierre noire et sanguine. Musée Condé, MN 76.
François Clouet (Paris, vers 1515 – Paris, 1572), François de Lorraine, duc d’Aumale puis de Guise (1519-1563), Vers 1547. Pierre noire et sanguine. Musée Condé, MN 76.

Extrait du communiqué de presse :

François Clouet et atelier (Tours, 1520 – Paris, 1572), Renée de Rieux, marquise de Nesle, dite Guyonne, comtesse de Laval (vers 1524-1567), Vers 1547/1552. Pierre noire, sanguine et rehauts de crayon bleu. Musée Condé, MN 302.
François Clouet et atelier (Tours, 1520 – Paris, 1572), Renée de Rieux, marquise de Nesle, dite Guyonne, comtesse de Laval (vers 1524-1567), Vers 1547/1552. Pierre noire, sanguine et rehauts de crayon bleu. Musée Condé, MN 302.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572), Odet de Coligny, cardinal de Châtillon (1517-1571) , 1548. Huile sur bois. Musée Condé, PE 48.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572), Odet de Coligny, cardinal de Châtillon (1517-1571), 1548. Huile sur bois. Musée Condé, PE 48.
Atelier de François Clouet, Louis Ier de Bourbon, prince de Condé (1530-1569), Vers 1565. Huile sur bois. Musée Condé, PE 596.
Atelier de François Clouet, Louis Ier de Bourbon, prince de Condé (1530-1569), Vers 1565. Huile sur bois. Musée Condé, PE 596.

Commissariat :

Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé





Portraits d’un royaume déchiré

Après la mort d’Henri II au cours du funeste tournoi du 10 juillet 1559, la France sombre peu à peu dans la crise. La fracture de l’unité du royaume ne s’exprime pas seulement par l’opposition de deux religions générée par la croissance spectaculaire du calvinisme au cours des années 1550. Elle se manifeste aussi par la constitution progressive de « partis », regroupant nombre des protagonistes de l’affrontement politique et militaire qui va déchirer la France pendant près d’un demi-siècle. Ce face-à-face confessionnel dégénère en un conflit fratricide, qui sépare les familles et dans lequel la noblesse s’engage massivement. Les protestants souhaitent vivre leur foi au grand jour et obtenir des gages pour leur sécurité ; les catholiques de leur côté se sentent menacés par les « hérétiques », accusés de manque de fidélité à la Couronne. La guerre civile qui les oppose rythme les quarante dernières années du XVIe siècle, entrecoupées de terribles batailles, d’odieux massacres et de paix précaires. Les partis se recomposent au gré des circonstances politiques, des conversions et des nombreux décès qui surviennent. Au choc des armes s’ajoute celui de l’image, dans lequel le portrait, objet politique s’il en est, tient toute sa place. L’exceptionnelle collection réunie au XIXe siècle par Henri d’Orléans, duc d’Aumale, permet d’offrir un panorama incarné de la période. Une galerie de portraits dessinés, peints, gravés voire émaillés, assortie d’estampes historiques et d’un grand nombre de libelles et déclarations imprimées, permet d’interroger le rôle de l’image dans cette guerre civile et de porter un regard renouvelé sur une page tragique de l’histoire de France.



Les guerres de Religion Ă  Chantilly

Le musée Condé de Chantilly conserve l’une des plus importantes collections relatives aux guerres de Religion. Ces guerres civiles étaient l’une des périodes de prédilection de la génération romantique à laquelle appartenait le jeune duc d’Aumale. Son frère aîné, Ferdinand- Philippe, duc d’Orléans, commanda par exemple à Paul Delaroche l’un des tableaux d’histoire les plus célèbres du XIXe siècle, L’Assassinat du duc de Guise, trônant aujourd’hui dans la Tribune du musée Condé. Historien de Louis, premier prince de Condé, l’un des principaux chefs du parti huguenot, le duc d’Aumale avait hérité des riches archives Montmorency et Condé. Il les compléta par la collection de portraits dessinés, peints et gravés la plus importante au monde concernant la Renaissance française, qui permettent de réunir aujourd’hui tous les principaux acteurs des guerres de Religion.

François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572), Charles, cardinal de Guise puis de Lorraine (1524-1574), Vers 1550. Pierre noire et sanguine. Musée Condé, MN 77.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572), Charles, cardinal de Guise puis de Lorraine (1524-1574), Vers 1550. Pierre noire et sanguine. Musée Condé, MN 77.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572), Antoine de Crussol, comte de Tonnerre, premier duc d’Uzès (1528-1573), Vers 1563. Pierre noire, sanguine, rehauts d’aquarelle jaune et touches de blanc de plomb. Musée Condé, MN 190.
François Clouet (Tours, vers 1515 – Paris, 1572), Antoine de Crussol, comte de Tonnerre, premier duc d’Uzès (1528-1573), Vers 1563. Pierre noire, sanguine, rehauts d’aquarelle jaune et touches de blanc de plomb. Musée Condé, MN 190.

L’exposition :

Le parti huguenot
La réforme prônée par Jean Calvin touche progressivement une grande part de la société française, notamment la noblesse. Stimulés par une foi intense, les protestants croient que le royaume de France peut tout entier se convertir. Le terme de « huguenot », synonyme de factieux et de clandestin selon la terminologie du XVIe siècle, est utilisé par leurs soins pour qualifier l’organisation politique et militaire qu’ils mettent en place, surtout à partir de 1562. Le premier prince de Condé en prend la tête, avec l’amiral de Coligny, son frère d’Andelot ou Jeanne d’Albret, en s’appuyant sur des relais à l’étranger. Une abondante littérature politique est publiée pour justifier leurs prises d’armes. Cette période fondatrice finit dans le sang en 1572.

Les catholiques zélés
Les catholiques zélés sont déterminés à éradiquer l’« hérésie » protestante. À la tête de cette mouvance radicale se trouvent parmi les plus grands personnages du royaume, tels qu’Anne de Montmorency, connétable de France, et surtout trois générations de membres de la maison de Guise. Cette branche cadette de la maison de Lorraine passée au service du roi de France se considère comme le bras armé de Dieu pour lutter contre le calvinisme. Sous le règne de François II (1559-1560), les Guises utilisent leur position d’oncles de la reine Marie Stuart pour s’imposer à la cour et demeurent tout puissants sous Charles IX. Ils développent une véritable politique de l’image capable de mobiliser leurs vastes réseaux et d’apparaître comme les seuls vrais opposants au péril protestant.

Coexistence et répression
Afin de protéger l’autorité de ses fils, des rois de France successivement fauchés dans leur jeunesse, la reine mère Catherine de Médicis souhaite éviter la guerre civile et mène une difficile politique d’équilibre entre les grandes maisons rivales. Elle s’appuie pour ce faire sur les membres féminins de sa cour. Certes l’adhésion au calvinisme est une affaire de femmes : il faut souligner le rôle des mères et des épouses dans la conversion des grands. Pour la reine qui commande leurs portraits, les dames sont également de véritables médiatrices qui détiennent une certaine capacité d’apaisement. Mais cette voie pragmatique en faveur du maintien de la paix civile, également prônée par le chancelier Michel de L’Hospital, se révèle cependant comme un cuisant échec.

La noblesse fracturée
Les lignes de partage entre les camps sont mouvantes, au gré des décès, des conversions dans un sens ou dans l’autre et des renversements politiques. Les batailles se succèdent et aucun parti ne prend vraiment l’ascendant. Le 22 août 1572, quatre jours après les célébrations du mariage d’Henri de Navarre et Marguerite de Valois, un attentat vient briser la réconciliation souhaitée. L’amiral de Coligny est visé par un tir. Moins de 48 heures plus tard, dans la nuit du 23 au 24 août, il est la première victime du massacre de la Saint-Barthélemy, après que Charles IX et son conseil ont décidé d’éliminer un certain nombre de chefs huguenots, jugés menaçants pour l’autorité royale. La tuerie prend une tournure incontrôlable.: on dénombre plus de 3 000 morts à Paris, bien plus au-delà. Au choc de l’évènement succède la propagande des images et des mots.

De Henri III Ă  Henri IV: quel roi et quelle religion pour la France ?
Après la Saint-Barthélemy, les rapports entre le roi et la noblesse consistent moins en un esprit d’association qu’en une politique d’exaltation de la majesté du souverain. Henri III, successeur de son frère Charles IX, remodèle son image et assoit son pouvoir par le faste. Face à lui, un groupe de catholiques se radicalise et entre en position assumée contre la Couronne, surtout après l’exécution des Guises, ordonnée par le roi. La Ligue de 1585, prospère dans plusieurs villes, leur est en effet inféodée et conteste l’autorité royale. Une littérature et une imagerie ligueuses se diffusent. Le 1er août 1589, le coup de couteau porté par Jacques Clément à Henri III donne à la France un roi protestant, Henri IV, qui, non sans difficulté, rallie à son panache blanc un pays exsangue.


#Publication un catalogue aux éditions Faton, collection Les carnets de Chantilly accompagne l’exposition.



#Expositions partenaires

La Haine des clans. Guerres de Religion, 1559-1610 
au musée de l’Armée, Paris du 5 avril au 30 juillet 2023


Commissariat – musĂ©e de l’armĂ©e :

Laëtitia Desserrières, chargée de la collection de dessins, département beaux-arts et patrimoine / Christine Duvauchelle, chargée des collections d’archéologie et du Moyen-Orient, département Ancien Régime / Olivier Renaudeau, conservateur en chef du patrimoine, chef du département Ancien Régime / Assistés de Morgane Varin




Antoine Caron (1521-1599). Le théâtre de l’Histoire
au MusĂ©e national de la Renaissance – Château d’Écouen (Val-d’Oise), du 5 avril au 3 juillet 2023

Commissariat : Matteo Gianeselli, conservateur du patrimoine au Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen


À voir également au Château de Chantilly

Le Cabinet des leurres – CrĂ©ations de Sabine Pigalle

Exposition du 4 mars au 21 mai 2023 – Rotonde de la Galerie de peinture et Cabinet des Clouet, musĂ©e CondĂ©


Le titre de l’exposition « Cabinet des Leurres » renvoie à la salle du Cabinet des Clouet dans laquelle les œuvres de Sabine Pigalle seront installées temporairement en lieu et place des oeuvres originales déplacées pour l’exposition « Visages des guerres de religion ». Le terme renvoie également à la notion d’illusions, de chimères, d’images trompeuses qui auraient la qualité de vrais faux souvenirs. Le Cabinet des Leurres questionne l’art du portrait au fil du temps, opère la rencontre entre la peinture et la photographie, fusionne les visages contemporains d’anonymes dans les portraits des grandes figures de l’histoire de France. Comme une réflexion sur notre patrimoine tant artistique qu’historique, la notion de temporalité, la citation et le détournement font partie des axes de recherches privilégiés de Sabine Pigalle, qui s’inscrit dans la mouvance d’une génération d’artistes naviguant à la frontière trouble de la réalité et de la fiction. Convoquant notre mémoire, Sabine Pigalle réincarne les portraits des grands de ce monde autrefois peints par les maîtres anciens pour mieux nous interroger sur le côté universel des caractères et des passions humaines qui régissent toujours notre époque contemporaine.