“Les Flammes“ L’Ă‚ge de la cĂ©ramique
au Musée d’Art moderne de Paris
du 15 octobre 2021 au 6 février 2022

PODCAST – Interview de Anne Dressen, commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 octobre 2021, durée 21’49.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :





Commissaire : Anne Dressen assistée de Margot Nguyen
L’exposition Les Flammes. L’Ă‚ge de la cĂ©ramique propose une immersion dans le mĂ©dium de la cĂ©ramique et associe plus de 350 pièces allant du nĂ©olithique jusqu’à nos jours, crĂ©ant un dialogue inĂ©dit et fĂ©cond entre des typologies d’objets issus d’époques et de contextes variĂ©s, cherchant Ă dĂ©celer les influences autant que les coĂŻncidences.
Source constante d’inspiration et d’expression pour artisans, artistes ou designers, la cĂ©ramique – de keramos signifiant « argile » en grec – est l’une des plus anciennes manifestations culturelles de l’humanitĂ©, utilisĂ©e dès la prĂ©histoire pour la confection d’idoles, d’architecture, et de contenants culinaires.
L’exposition Les Flammes prĂ©sente ainsi des cĂ©ramiques rĂ©alisĂ©es par des artistes ou des cĂ©ramistes modernes et contemporains (de Jean Carriès, Georg Ohr, Paul Gauguin, Shoji Hamada, Bernard Leach, Marcel Duchamp, Meret Oppenheim, Pablo Picasso, Salvador Dali, Raoul Dufy, Lucio Fontana, BeatriceWood, Ken Price, Ron Nagle, Cindy Sherman, Judy Chicago, Miquel BarcelĂł , JeanGirel, Simone Leigh, Daniel Dewar & GrĂ©gory Gicquel, Theaster Gates, Mai ThuPerret, Clare Twomey, Takuro Kuwata, Natsuko Uchino…), des productions historiques signĂ©es (de Bernard Palissy, Marie Talbot, Dave the Potter, ou des Manufactures nationales), ou anonymes (vĂ©nus prĂ©historiques, vases grecs antiques, poterie vernaculaire), ou encore non europĂ©ennes (poterie Nok, jarres Mochica, figures Tang, rĂ©ticulĂ©s iraniens, rakus japonais).
Trans-historique, cette exposition porte sur la céramique dans ses rapports intrinsèques à l’art et plus largement à l’humain. Longtemps minoré dans l’échelle des arts, ce médium peut être à la fois fonctionnel et sculptural et oblige à repenser les catégories existantes et les hiérarchies traditionnelles. Entre l’art, le design et l’artisanat, l’exposition explore ses rapports au décoratif, au culinaire, à la performance, mais aussi la multitude de ses applications dans les champs du médical, de l’aéronautique ou de l’écologie.
Les Flammes aborde ainsi la céramique selon trois thématiques : les techniques(terres et cuissons, formes, décors), les usages (utilitaires, artistiques, rituels) et les messages (trompe-l’oeil, anticlassiques, politiques). Elle révèle également des pièces qui dérogent aux règles, réinventent les codes et bousculent les approches et ce, même si les recettes, proches de l’alchimie, n’ont quasiment pas évolué au cours de l’histoire.
Telle le Phénix qui renait constamment de ses cendres, la céramique exerce une fascination, croissante bien que cyclique, liée à l’imprédictibilité technique de la cuisson et du four qui ne se laisse jamais complètement apprivoiser. Sa tactilité, mais aussi sa rudesse, ont toujours inspiré des artisans, et ne cessent d’attirer les artistes depuis la fin du XIXe, ainsi qu’un large public d’amateurs en général.
Le feu, qui a inspiré le titre de l’exposition, est à la fois une donnée technique, d’où découlent des propriétés et des fonctions bien précises mais aussi des contre-esthétiques spécifiques, ainsi qu’un imaginaire riche pouvant toucher à l’utopie radicale. Par bien des aspects, la céramique est un art de la résistance. La reconnaissance d’un « âge » de la céramique qui, étrangement, n’avait jamais encore été consacré, semble, aujourd’hui, plus que jamais, s’imposer.
Les Flammes s’inscrit, telle un troisième volet, dans la lignĂ©e des expositions Decorum (sur la tapisserie) et Medusa (sur les bijoux) organisĂ©es au MusĂ©e d’ArtModerne en 2013 et 2017 cherchant Ă repenser les dĂ©finitions de l’art. Elle reposesur des prĂŞts de nombreuses institutions et collections de renom, tant musĂ©ales(Sèvres – Manufacture et MusĂ©e nationaux, le Mucem, le Louvre, Arizona StateUniversity Museum, etc.) que privĂ©es, et sur une collaboration avec des universitaires et thĂ©oriciens français et internationaux, dont les trois experts invitĂ©s FrĂ©dĂ©ric Bodet, Thomas Golsenne et StĂ©phanie Le Follic-Hadida.
Un catalogue, avec des textes de plusieurs spĂ©cialistes et artistes, un colloque international autour du thème « cĂ©ramique et politique », co-organisĂ© avec la SociĂ©tĂ© des Amis et le musĂ©e national de Sèvres ainsi que le MusĂ©e des Arts DĂ©coratifs Ă l’Institut national d’histoire de l’art en janvier 2022, un espace de collecte, un programme d’ateliers et de dĂ©monstrations ainsi qu’un projet d’exposition en valise, Ă destination du public empĂŞchĂ©, accompagnent l’exposition.
Enfin, le mobilier de la scénographie réalisée avec l’agence Cros/Patras, et la collaboration de Natsuko Uchino est à plus de 50% recyclé et recyclable, en signe de respect pour la Terre, médium premier de cette exposition.
Une sélection d’oeuvres en céramique, issue de la collection du musée, est aussi présentée au sein du parcours permanent, en écho à l’exposition.


