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🔊 “Parisiennes citoyennes !” au musée Carnavalet – Histoire de Paris, du 28 septembre 2022 au 29 janvier 2023

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“Parisiennes citoyennes !“
Engagements pour l’émancipation des femmes (1789—2000) 

au musée Carnavalet – Histoire de Paris

du 28 septembre 2022 au 29 janvier 2023

Musée Carnavalet


Interview de Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers (UMR TEMOS), membre de l’Institut universitaire de France,
et de Juliette Tanré-Szewczyk, conservatrice du patrimoine, responsable du département des sculptures et du patrimoine architectural et urbain, musée Carnavalet, commissaires de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 septembre 2022, durée 13’43. © FranceFineArt. (Catherine Tambrun, Christine Bard et Juliette Tanré-Szewczyk, les commissaires de l'exposition)

PODCAST –  Interview de Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers (UMR TEMOS), membre de l’Institut universitaire de France,
et de Juliette Tanré-Szewczyk, conservatrice du patrimoine, responsable du département des sculptures et du patrimoine architectural et urbain, musée Carnavalet, commissaires de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 27 septembre 2022, durée 13’43.
© FranceFineArt.
(Catherine Tambrun, Christine Bard et Juliette Tanré-Szewczyk, les commissaires de l’exposition)

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Parisiennes citoyennes !
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse de l’exposition, le 27 septembre 2022.

Extrait du communiqué de presse :

 

Pierre Michaud, 6 oct 1979 Marche des femmes, Groupe de femmes assises faisant le signe « féministe », 1979. © Pierre Michaud / Gamma Rapho.
Pierre Michaud, 6 oct 1979 Marche des femmes, Groupe de femmes assises faisant le signe « féministe », 1979. © Pierre Michaud / Gamma Rapho.
Niépce Janine, Jeune fille et la pilule contraceptive, 1967. © Janine Niepce/ Roger-Viollet.
Niépce Janine, Jeune fille et la pilule contraceptive, 1967. © Janine Niepce/ Roger-Viollet.
Willy Ronis, Rose Zehner dans l’atelier de sellerie de l’usine Citroën quai de Javel. Grève déclenchées par la remise en question des acquis du Front populaire 25/03/1938. Photo © Ministère de la Culture / Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais.
Willy Ronis, Rose Zehner dans l’atelier de sellerie de l’usine Citroën quai de Javel. Grève déclenchées par la remise en question des acquis du Front populaire 25/03/1938. Photo © Ministère de la Culture / Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais.

Commissariat général :
Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet – Histoire de Paris

Commissariat scientifique extérieur :
Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers (UMR TEMOS), membre de l’Institut universitaire de France

Commissariat scientifique au musée carnavalet :
Catherine Tambrun, attachée de conservation au département Photographies et Images numériques
Juliette Tanré-Szewczyk, conservatrice du patrimoine, responsable du département des sculptures et du patrimoine architectural et urbain




L’exposition « Parisiennes citoyennes ! » nous entraîne dans une ambitieuse traversée historique, de la Révolution française jusqu’à la loi sur la parité, sur les traces des luttes que les femmes ont menées à Paris pour leur émancipation.

Le musée Carnavalet présente une synthèse inédite sur l’histoire et la mémoire des luttes pour l’émancipation des femmes en se concentrant sur l’histoire des féminismes à Paris.

Aux côtés de certaines figures incontournables, d’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, une large place est faite aux Parisiennes moins connues ou anonymes : citoyennes révolutionnaires de 1789, de 1830, de 1848, Communardes, suffragettes, pacifistes, résistantes, femmes politiques ou syndicalistes, militantes féministes, artistes et intellectuelles engagées, travailleuses en grève, collectifs de femmes immigrées…

Le parcours de l’exposition suit un fil chronologique qui commence avec la revendication du « droit de cité » pour les femmes, pendant la Révolution, et se clôt avec la loi sur la parité, en 2000. Entre ces deux dates se déploie une dynamique de l’émancipation des femmes explorée dans toutes ses dimensions : elle implique le droit à l’instruction comme celui de travailler, les droits civils et les droits civiques, si difficiles à obtenir, mais aussi la liberté de disposer de son corps et l’accès à la création artistique et culturelle.

Peintures, sculptures, photographies, films, archives, affiches, manuscrits, ou autres objets militants voire insolites, rendent compte de la diversité des combats et des modes de revendications. Les Parisiennes citoyennes ont mille et un visages au service d’innombrables causes, dans une capitale qui crée l’événement, fabrique des icônes et rend possible les avant-gardes et les combats collectifs.



Catalogue de l’exposition
Parisiennes citoyennes ! Engagements pour l’émancipation des femmes (1789-2000) Un ouvrage Sous la direction de Christine Bard, Catherine Tambrun et Juliette Tanré-Szewczyk avec les textes de Christine Bard, et les illustrations inédites de Lisa Mandel, comprenant 180 reproductions, est publié aux Éditions Paris Musées.



#ParisiennesCitoyennes


Parcours de l’exposition

Brassaï, Boîte de nuit « Le Monocle », Paris 1933. © Estate Brassaï. Succession-Philippe Ribeyrolles.
Brassaï, Boîte de nuit « Le Monocle », Paris 1933. © Estate Brassaï. Succession-Philippe Ribeyrolles.
Branger, M.L., Grève des midinettes, Paris, 18 mai 1917, 1917. © Roger Viollet.
Branger, M.L., Grève des midinettes, Paris, 18 mai 1917, 1917. © Roger Viollet.
Clémentine-Hélène Dufau, La Fronde, 1898. © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris.
Clémentine-Hélène Dufau, La Fronde, 1898. © Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Charles, Hubertine Auclert tenant une banderole concernant le suffrage des femmes, 1910. Bibliothèque Marguerite Durand.
Charles, Hubertine Auclert tenant une banderole concernant le suffrage des femmes, 1910. Bibliothèque Marguerite Durand.
Jean Béraud, Le Chalet du Cycle au bois de Boulogne, 1900. © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris.
Jean Béraud, Le Chalet du Cycle au bois de Boulogne, 1900. © Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Ernest Charles Appert, Photomontage, avant 1870. © Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris.
Ernest Charles Appert, Photomontage, avant 1870. © Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Jean-Baptiste Lesueur, Club Patriotique de femmes, 1789. © Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris.
Jean-Baptiste Lesueur, Club Patriotique de femmes, 1789. © Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris.

Parisiennes citoyennes ! nous entraîne dans une ambitieuse traversée historique sur les traces des luttes que les femmes ont menées à Paris pour leur émancipation.

Parisiennes citoyennes ! avec un point d’exclamation, pour se faire entendre, devenir visible, exister. Parce que c’est une histoire où l’on crie, de rage ou d’indignation, où l’on scande, où l’on chante ensemble ses espoirs – la révolution, la justice, la liberté, la république, la sororité – encore et encore, pour ne pas disparaître dans les limbes de l’histoire. Dans les contestations de l’ordre établi, parfois sous des formes institutionnelles et modérées, les femmes n’ont cessé de manifester leur désir de citoyenneté.

Paris, capitale, est l’épicentre, en France, de ces combats. De la revendication du droit de cité à la loi sur la parité, des engagements individuels et collectifs, souvent méconnus, sont présentés ici à travers un choix d’oeuvres, d’objets et de documents très variés.

Au sein de l’exposition, douze panneaux sont illustrés par l’autrice de bande dessinée Lisa Mandel. Ces douze « Histoires de meufs » proposent un éclairage décalant avec humour des thématiques majeures de l’émancipation des femmes.

L’exposition est ponctuée d’archives sonores et audiovisuelles donnant à voir et à entendre des femmes illustres ou anonymes. Des dispositifs multimédia viennent également approfondir cette histoire : un dispositif sur les « Premières » présente quelques femmes qui ont pu accéder pour la première fois à des fonctions ou des métiers réservés au hommes, une autre installation montre la répartition des femmes élues à Paris (de 1945 à nos jours) et, pour finir, une carte interactive permet de visualiser la place donnée aux femmes dans l’espace urbain parisien.

1. De la Révolution à la Commune : le temps des utopies (1789-1871)
1789, 1830, 1848, 1871 : les Parisiennes sont des actrices importantes de tous les bouleversements politiques que connaît la capitale. En dépit de leur engagement dans les révolutions qui scandent une histoire mouvementée, elles peinent à se faire entendre. Certes, un nouvel horizon se dessine avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Et les citoyennes ? rétorque Olympe de Gouges. En effet, dans Paris en révolution, les femmes qui s’engagent sont nombreuses. Elles s’organisent, animent salons ou clubs, demandent plus d’instruction, et, pour les plus audacieuses, envisagent une égalité politique complète. Le mariage civil et le divorce favorisent l’émancipation. Mais très vite, le retour à l’ordre patriarcal, étayé par le Code civil napoléonien, freine le mouvement, sans parvenir à éteindre l’espérance d’émancipation. Les brèches que sont les révolutions de 1830 et de 1848 ainsi que la Commune ouvrent le champ des possibles pour les Parisiennes éprises de justice. Elles sont saint-simoniennes, femmes de 1848 ou femmes de la Commune : vaincues en leur temps, honorées aujourd’hui.

2. Le temps des suffragettes (1871-1914)
La Troisième République donne un nouveau cadre aux engagements des Parisiennes. Dans le domaine politique, Hubertine Auclert s’impose comme une figure majeure du féminisme, un mot qu’elle emploie pour la première fois en 1882 pour qualifier le combat pour les droits des femmes. Elle est convaincue qu’il faut donner la priorité à la conquête du droit de vote et d’éligibilité des femmes, clé de voûte de tous les autres droits. Elle défend ses idées dans son journal, La Citoyenne et passe à l’action militante, allant même jusqu’à faire la grève de l’impôt. Le suffragisme devient, à l’aube du 20e siècle, le combat principal des féministes. Dans le domaine social, les Parisiennes participent aux luttes pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des ouvrières et des employées, par la grève, le syndicalisme, l’action pour de nouveaux droits. Dans le domaine des savoirs, les progrès de l’instruction des filles sont spectaculaires : la République française veut « donner aux citoyens des mères et épouses éduquées ». La capitale attire également des femmes qui se distinguent dans les domaines scientifique et artistique. La figure émergente de la Femme nouvelle résume à la fois le désir d’égalité et le droit à l’indépendance. Qu’il s’agisse de la maîtrise de la fécondité, des nouvelles pratiques sportives ou de l’évolution du vêtement, les Parisiennes sont résolument engagées sur les chemins de l’émancipation.

3. D’une guerre à l’autre : ambivalences de la modernité (1914-1939)
En 1914-1918, les Françaises participent massivement à l’effort de guerre ; beaucoup assument une autonomie nouvelle. Mais le moment est loin d’être favorable au féminisme. Alors que de nombreux pays reconnaissent l’égalité des droits politiques en accordant le droit de vote aux femmes à l’issue de la Première Guerre mondiale, les Françaises se heurtent à un refus persistant du Sénat. Leur rôle dans le monde du travail n’est pas mieux accepté, et la crise des années 1930 le rappelle en touchant de plein fouet les salariées. De plus, la natalité, en baisse, inquiète les autorités, qui renforcent le combat contre l’avortement et mettent en place des politiques familialistes. Malgré l’âpreté politique et sociale de la période, Paris vit une véritable révolution des moeurs. Les garçonnes des Années folles troublent la frontière entre le masculin et le féminin. Après la Femme nouvelle de la Belle Époque, voici la « femme moderne », qui vit avec son temps. Les engagements des femmes à Paris prennent des directions multiples. Le droit de vote comme la cause pacifiste mobilisent les militantes. Les femmes sont aussi très présentes, pendant le Front populaire, dans la grève générale. En 1936, trois femmes (Cécile Brunschvicg, Irène Joliot- Curie et Suzanne Lacore) entrent au gouvernement.

4. De la Résistance à Mai 68 : entre deux vagues (1939-1968)
La défaite de 1940 enclenche une phase de régression pour les droits des femmes. C’est pourtant en citoyennes que certaines s’engagent dans la Résistance. Leur courage justifie la reconnaissance de l’égalité des droits civiques, en 1944. Mais le rôle alloué aux femmes dans la vie politique reste modeste. En revanche, dans les associations et les syndicats, les engagements féminins sont multiples. Le baby-boom et le conservatisme moral dominant mettent au premier plan des revendications la conciliation entre vie professionnelle, personnelle et maternité. Parallèlement, le modèle familial traditionnel est critiqué par Simone de Beauvoir, qui publie Le Deuxième Sexe en 1949. Fondé en 1956 sous le nom rassurant de la Maternité heureuse, le Planning familial ouvre en 1961 à Paris un Centre de planning familial. La loi Neuwirth autorisant la contraception est votée le 28 décembre 1967. Des « scandaleuses » telles que Juliette Gréco et Françoise Sagan annoncent les changements à venir. D’autres embrassent la dissidence politique et prennent des risques en soutenant l’indépendance algérienne. Puis, dans l’effervescence de Mai 68, les femmes prennent conscience que, dans les manifestations, les assemblées générales ou les grèves, leur voix compte toujours moins que celle des hommes.

5. Le temps des libérations (1970-2000)
Dans l’onde de choc des espérances révolutionnaires des années 1968, le féminisme resurgit, métamorphosé. Le Mouvement de libération des femmes (MLF) se forme en 1970 et fait de la liberté de disposer de son corps un enjeu central. Paris accueille de vastes manifestations jusqu’au vote de la loi Veil (1975) autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et à sa confirmation en 1979. Les mobilisations sont diverses et inédites : lesbiennes, femmes de ménage, femmes prostituées, femmes noires, femmes immigrées… La domination masculine dans le milieu culturel et intellectuel parisien est dénoncée, le statut des femmes réduites à des objets de fantasme critiqué. Les mouvements de femmes se transforment à la fin du siècle. La création féminine s’impose dans les rues de Paris, car s’émanciper, c’est aussi se donner le droit d’occuper l’espace public pensé par et pour les hommes. Mais les inégalités entre femmes et hommes demeurent importantes dans de nombreux domaines. Ainsi, sur la scène politique, les femmes restent sous-représentées, ce qui justifie la campagne pour la parité, concrétisée par une loi en 2000.