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🔊 “Dans le flou” au Musée de l’Orangerie, du 30 avril au 18 août 2025

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“Dans le flou”
Une autre vision de l’art, de 1945 à nos jours

au Musée de l’Orangerie, Paris

du 30 avril au 18 août 2025

MusĂ©e de l’Orangerie

 


Entretien avec Emilia Philippot, conservatrice en chef, adjointe à la directrice des études, Institut national du patrimoine, et co-commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 29 avril 2025, durée 23’38. © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec Emilia Philippot, conservatrice en chef, adjointe Ă  la directrice des Ă©tudes, Institut national du patrimoine, et co-commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 19 septembre 2023, durée 23’38,
© FranceFineArt.
(Ă  gauche, Emilia Philippot, Ă  droite, Claire Bernardi)


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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 29 avril 2025.

Extrait du communiqué de presse :

Gerhard Richter (né en 1932), September, 2005. Huile sur toile, 52,1 x 71,8 cm. New York, The Museum of Modern Art, Gift of the artist and Joe Hage, 2008. © Gerhard Richter 2025 (0002).

Gerhard Richter (né en 1932), September, 2005. Huile sur toile, 52,1 x 71,8 cm. New York, The Museum of Modern Art, Gift of the artist and Joe Hage, 2008. © Gerhard Richter 2025 (0002).

Claire Chesnier (1986), 140223, 2023. Encre sur papier, , 160 x 134,5 cm. Photo Fabrice Seixas. © Claire Chesnier & Adagp, Paris 2025. Courtesy THE PILL®Paris-Istanbul.

Claire Chesnier (1986), 140223, 2023. Encre sur papier, , 160 x 134,5 cm. Photo Fabrice Seixas. © Claire Chesnier & Adagp, Paris 2025. Courtesy THE PILL®Paris-Istanbul.

Hans Hartung, T1982-H31, 1982. Acrylique sur toile, 185 x 300 cm. Antibes, Fondation Hartung-Bergman. © Fondation Hartung-Bergman. © Hans Hartung / Adagp, Paris 2025.

Hans Hartung, T1982-H31, 1982. Acrylique sur toile, 185 x 300 cm. Antibes, Fondation Hartung-Bergman. © Fondation Hartung-Bergman. © Hans Hartung / Adagp, Paris 2025.

Commissariat :

Claire Bernardi, directrice, musée de l’Orangerie

Emilia Philippot, conservatrice en chef, adjointe à la directrice des études, Institut national du patrimoine

En collaboration avec Juliette Degennes, conservatrice, musée de l’Orangerie



Les Nymphéas ont longtemps été regardés par les artistes ou étudiés par les historiens comme le parangon d’une peinture abstraite, sensible, annonciatrice des grandes installations immersives à venir. En revanche, le flou qui règne sur les vastes étendues aquatiques des grandes toiles de Monet est resté un impensé. Ce flou n’avait pas échappé à ses contemporains, mais ils y voyaient l’effet d’une vision altérée par une maladie oculaire. Il nous semble aujourd’hui pertinent et plus fécond d’explorer cette dimension de l’oeuvre tardif de Monet comme un véritable choix esthétique dont la postérité doit être mise au jour.

Cette exposition fait délibérément du flou une clé qui ouvre une autre lecture d’un pan entier de la création plastique moderne et contemporaine. D’abord défini comme perte par rapport au net, le flou se révèle le moyen privilégié d’expression d’un monde où l’instabilité règne et où la visibilité s’est brouillée. C’est sur les ruines de l’après-Seconde Guerre mondiale que cette esthétique du flou s’enracine et déploie sa dimension proprement politique. Le principe cartésien du discernement, qui prévalait depuis si longtemps en art, apparaît alors profondément inopérant. Devant l’érosion des certitudes du visible, et face au champ de possibles qui leur est ainsi ouvert, les artistes proposent de nouvelles approches et font leur matière du transitoire, du désordre, du mouvement, de l’inachevé, du doute… Prenant acte d’un bouleversement profond de l’ordre du monde, ils font le choix de l’indéterminé, de l’indistinct et de l’allusion. Leur mise à distance de la netteté naturaliste va de pair avec une recherche de la polysémie qui se traduit par une perméabilité des médiums et une place accrue accordée à l’interprétation du regardeur. Instrument de sublimation tout autant que manifestation d’une vérité latente, le flou se fait à la fois symptôme et remède d’un monde en quête de sens.

Insaisissable par essence, l’esthétique du flou se dessine dans l’écart ; non par opposition frontale à l’objectivité clinique d’un monde sous haute surveillance, mais plutôt comme un jeu d’équilibrisme dans les interstices du réel ; un écart qui ne réside pas dans le rejet ou le déni de la trivialité du monde mais en explore de nouvelles modalités. À la limite du visible, le flou, en même temps qu’il trahit une instabilité, crée les conditions d’un ré-enchantement.

Le parcours de l’exposition suit un fil thĂ©matique et non chronologique. Une salle introductive est consacrĂ©e aux racines esthĂ©tiques du flou au XIXe et au tournant du XXe siècle, faisant suite aux bouleversements intellectuels, scientifiques, sociĂ©taux et artistiques avec lesquels l’impressionnisme a grandi. L’exposition est ensuite organisĂ©e en trois grandes sections, mĂŞlant peintures, vidĂ©os et photographies. Après une exploration des limites de la perception, « aux frontières du visible », « l’érosion des certitudes » aborde le flou sous un angle historique et politique en interrogeant les questions de mĂ©moire et de statut des images en regard des Ă©pisodes tragiques qui ont Ă©maillĂ© notre histoire contemporaine. Ce recours au brouillage de l’image excède toutefois la dimension collective: il se teinte d’un caractère poĂ©tique, voire onirique, lorsqu’il touche Ă  la question de l’identitĂ© et fait « l’éloge de l’indistinct ». Un Ă©pilogue ouvre le propos et questionne la possibilitĂ© d’un rĂ©enchantement du monde, en rĂ©ponse Ă  l’affirmation tremblĂ©e de l’artiste Mircea Cantor, « unpredicteble future Â».

Joseph Mallord William Turner (1775-1851), Paysage avec une rivière et une baie dans le lointain ou Confluent de la Severn et de la Wye, vers 1845. Huile sur toile, 94 x 1163 cm. Musée du Louvre, Paris. © 2014 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Mathieu Rabeau.


Joseph Mallord William Turner (1775-1851), Paysage avec une rivière et une baie dans le lointain ou Confluent de la Severn et de la Wye, vers 1845. Huile sur toile, 94 x 1163 cm. Musée du Louvre, Paris. © 2014 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Mathieu Rabeau.

Mame-Diarra Niang (née en 1982), Morphologie du rêve #6, 2021. Impression jet d’encre sur papier, métallique photo rag, édition de 7 + 2AP, 100 x 100 cm. © Mame-Diarra Niang. Courtesy of Stevenson, Cape Town / Johannesburg / Amsterdam.

Mame-Diarra Niang (née en 1982), Morphologie du rêve #6, 2021. Impression jet d’encre sur papier, métallique photo rag, édition de 7 + 2AP, 100 x 100 cm. © Mame-Diarra Niang. Courtesy of Stevenson, Cape Town / Johannesburg / Amsterdam.

Claude Monet (1840-1926), Le bassin aux nymphéas, harmonie rose, 1900. Huile sur toile, 90 x 100,5 cm. Paris, musée d’Orsay. © photo : Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.

Claude Monet (1840-1926), Le bassin aux nymphéas, harmonie rose, 1900. Huile sur toile, 90 x 100,5 cm. Paris, musée d’Orsay. © photo : Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.


Parcours de l’exposition

L’exposition comprend 83 oeuvres de 61 artistes, dont 28 peintures, 19 arts graphiques, 4 sculptures, 25 photographies, 6 oeuvres vidéo, ainsi qu’un ensemble de 103 photographies amateur. Elle se déploie à travers un parcours thématique organisé comme suit :

• Prologue

• Aux frontières du visible

• L’érosion des certitudes

• Éloge de l’indistinct

• Incertains futurs

avec Antoine d’Agata · Dove Allouche · Maarten Baas · Francis Bacon · Léa Belooussovitch · Christian Boltanski · Miriam Cahn ·Julia Margaret Cameron · Mircea Cantor · Eugène Carrière · Claire Chesnier · Philippe Cognée · Nicolas Delprat · Vincent Dulom · Bracha L. Ettinger · Wojciech Fangor · Alberto Giacometti · Nan Goldin · Hervé Guibert · Hans Haacke · Joana Hadjithomas · Hans Hartung · Frères Henry · Alfredo Jaar · Khalil Joreige · Y.Z. Kami · Kikuji Kawada · Yves Klein · Bertrand Lavier · Thomas Lélu · Albert Londe · Clémence Mauger · Claude Monet · Tania Mouraud · Óscar Muñoz · Zoran Mušič · Mame-Diarra Niang · Eva Nielsen · Albert Oehlen · Claudio Parmiggiani · Estefanía Peñafiel Loaiza · Otto Piene · Sigmar Polke · Krzysztof Pruszkowski · Odilon Redon · Gerhard Richter · Pipilotti Rist · Auguste Rodin · Ugo Rondinone · Medardo Rosso · Mark Rothko · Thomas Ruff · Georges Seurat · Edward Steichen · Christer Strömholm · Hiroshi Sugimoto · Laure Tiberghien · Daniel Turner · Joseph Mallord William Turner · Luc Tuymans · Bill Viola



Catalogue
Dansle flou. Une autre vision de l’art de 1945 à nos jours. Sous la direction de Claire Bernardi et Émilia Philippot, Coédition musée d’Orsay / Atelier EXB.

Dans cet ouvrage, des historiens de l’art ou de la photographie ainsi qu’un philosophe et un ophtalmologue proposent leur regard sur cette notion du flou.
https://exb.fr/fr/home/667-dans-le-flou-une-autre-vision-de-lart-de-1945-a-nos-jours.html