🔊 “Sylvie Bonnot” Décoller Atterrir, au Château de Tours, du 28 juin au 1er décembre 2024
“Sylvie Bonnot” Décoller Atterrir
au Château de Tours,Tours
du 28 juin au 1er décembre 2024
Sylvie Bonnot
Château de Tours
Edition Loco
PODCAST – Entretien avec Sylvie Bonnot,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, au Fort d’Ivry [rĂ©sidence d’artiste, le 15 juillet 2024, durĂ©e 26’38,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Sylvie Bonnot, Arborescence II, 2021. Bébourg, Île de la Réunion. Série Arborescences, 2021. Photographie nb, gélatine argentique transposée sur papier Arches, 139,5 x 125 cm. (détail). © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot, Série Corps de brume, 2024. Photographies n&b, gélatines argentiques transposée sur papier Fabriano, 33 x 48 cm et 31 x 21 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot, Série Corps de brume, 2024. Photographies n&b, gélatines argentiques transposée sur papier Fabriano, 33 x 48 cm et 31 x 21 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot, Série Corps de brume, 2024. Photographies n&b, gélatines argentiques transposée sur papier Fabriano, 33 x 48 cm et 31 x 21 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot arpente les forêts, de la Guyane à la Bourgogne, et témoigne des mutations causées par le dérèglement climatique sur ces espaces naturels.
Photographe et plasticienne, l’artiste cherche à rendre sensible la photographie et engage alors un véritable corps-à -corps avec la matière même de l’image. Pour cela, elle décolle la gélatine de ses images qu’elle dépose ensuite sur des surfaces ou des volumes.
Elle parle de « mues », d’une peau de l’image qui ouvre de nouveaux devenirs à la photographie.
L’exposition
Au Château de Tours, Sylvie Bonnot nous invite à glisser dans les plissements de l’image pour y découvrir une réalité transfigurée, où le familier et l’inaccessible se mêlent en un envoûtant ballet.
L’artiste est aussi fille de forestier. Cette part intime a Ă©tĂ© ravivĂ©e lors de la destruction de la forĂŞt familiale par une tempĂŞte fin 2019. Elle revenait alors d’un voyage au bout du monde, dans l’ariditĂ© du Cosmodrome de BaĂŻkonour au Kazakhstan, site de lancement du mythique lanceur de satellite Soyouz, fleuron de la conquĂŞte spatiale de l’époque soviĂ©tique. Un univers technologique, bercĂ© de dĂ©sir impĂ©rial d’une conquĂŞte toujours hors de portĂ©e humaine, Ă des annĂ©es-lumière d’une futaie Ă terre. La forĂŞt pourtant reviendrait…
Sylvie Bonnot a accompagnĂ© le travail des forestiers dans l’entretien et la surveillance des forĂŞts bourguignonnes, sur ses terres natales, puis dans plusieurs rĂ©gions françaises (Bourgogne, RhĂ´ne, Savoie, Guyane). Arbres, femmes et hommes, machines face aux transformations des forĂŞts… Marcher, tailler, transformer, observer, comprendre… La rĂ©vĂ©lation d’un univers Ă la fois intimement liĂ© Ă son histoire familiale, mais laissĂ© Ă distance par le souhait d’autres devenirs. C’est ainsi que l’aventure forestière s’est immiscĂ©e au coeur de l’odyssĂ©e spatiale.
Dans la steppe kazakh, elle avait traqué la présence d’une grandeur passée, d’une mythologie de la conquête spatiale alors sur le déclin. L’étape suivante était logiquement la découverte, en 2022, du Centre spatial guyanais à Kourou dans le cadre de la résidence hors les murs de l’Observatoire de l’Espace du CNES. Après l’aridité, l’Amazonie guyanaise : la forêt dite primaire, la moiteur, l’inquiétante étrangeté de la fascinante canopée immergée, le combat quotidien de l’Homme face à une végétation qui le menace d’engloutissement.
L’humanité et ses vains rêves d’Ailleurs, la résilience des forêts face au dérèglement climatique, à l’action destructrice des hommes : deux luttes pour une survie, deux utopies créatrices d’imaginaires, de paysages réels et mentaux que Sylvie Bonnot fait émerger de la matière photographique. Le procédé de la « mue » qui se traduit par un décollement délicat de la membrane argentique des tirages suivi d’une transposition de la gélatine vers d’autres supports cristallise un frissonnement du paysage. Le spectateur se trouve plongé dans la matière : les arbres redeviennent bois, les machines révèlent leur animalité, les archives de l’activité humaine se métamorphosent en objets poétiques.
Sylvie Bonnot, SaĂĽl I, 2024. SaĂĽl, Guyane. SĂ©rie De l’espace Ă la canopĂ©e, 2017 – 2024. Photographie nb, gĂ©latine argentique transposĂ©e sur papier. 90 x 113 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot, Saturnale III, 2021. BaĂŻkonour, Kazakhstan. SĂ©rie De l’espace Ă la canopĂ©e, 2017 – 2024. Photographie nb, gĂ©latine argentique transposĂ©e sur papier, 219 x 133 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot, Penchant naturel, 2022 – Aiton, Savoie. SĂ©rie De l’espace Ă la canopĂ©e, 2017 – 2024. Photographie nb, gĂ©latine argentique transposĂ©e sur papier Arches, 117 x 165 cm gĂ©latine argentique transposĂ©e sur bois. 82 x 119 x 9 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Sylvie Bonnot, Jean-Pierre, 2024 – Chutes Voltaire, Guyane. SĂ©rie De l’espace Ă la canopĂ©e, 2017 – 2024. Volume photographique, gĂ©latine argentique transposĂ©e sur bois. 82 x 119 x 9 cm. © Sylvie Bonnot. Adagp, Paris 2024.
Publication
[Date de parution : 6 septembre 2024] – Un livre photo L’Arbre-machine, un monde en mue de Sylvie Bonnot est publiĂ© aux Éditions Loco – avec les textes de Damarice Amao, Sophie Eloy & François Michaud, Eric Karsenty, Marion Laffin, Ioana Mello Et Marc-Alexandre Tareau.
Sylvie Bonnot mène depuis plusieurs années une recherche plastique et documentaire autour des forêts françaises, collectant des images en métropole et en Guyane. Les grands écarts qui les caractérisent sont ici mis en relation pour témoigner d’une complexité paysagère et industrielle.
« De la forêt proche, en Bourgogne ou en Savoie, elle a cherché à mesurer et à transcrire la confrontation avec l’humain, tant dans l’exploitation forestière que dans l’aménagement hydroélectrique. […] elle met en exergue la relation flore, faune, humanité dans ce qu’elle a d’indomptable. Les machines et les installations se conjuguent au monde organique de manière brutale mais toujours poétique, traversées par la mue du serpent, animalité fuyante. Sous ce nom (mue), Sylvie Bonnot métamorphose depuis près d’une décennie des tirages photographiques en séparant la gélatine, sur laquelle l’image s’est formée, de son support de papier pour donner naissance à un monde hybride. » (extrait du texte de Sophie Eloy & François Michaud).
L’ouvrage s’ouvre ainsi sur un large ensemble de ces « mues », créations photographiques élaborées à partir d’une solide recherche documentaire sur les différents états et exploitation de la forêt aujourd’hui. Il se poursuit sur ce que nous avons nommé un petit atlas de la forêt, permettant au lecteur de découvrir et de suivre le cheminement de la recherche documentaire qui a permis à l’artiste de constituer ces oeuvres.
Actualité :
Demain est un autre jour au Musée Nicéphore Niépce du 30 juin au 20 septembre 2024
“[…]Le musée Nicéphore Niépce a choisi d’accompagner la Grande commande pour le photojournalisme par la présentation des travaux de 14 photographes : Ed Alcock, Jean-Michel André, Aurore Bagarry, Sylvie Bonnot, Julie Bourges, Céline Clanet, William Daniels, Hélène David, Pierre Faure, Marine Lanier, Olivier Monge, Sandra Reinflet, Sarah Ritter, Bertrand Stofleth. Alors que le musée Nicéphore Niépce tend à l’exhaustivité, collectant, étudiant, exposant toute la photographie, sous toutes ses formes, de l’invention du procédé à nos jours, ces quatorze propositions traduisent autant d’approches singulières qui accompagnent le musée dans sa réflexion sur le médium tout en traitant d’enjeux actuels, ceux du monde post-COVID. Pour l’exposition, le musée a choisi d’offrir aux photographes la possibilité d’aller au-delà de leurs premiers choix, de revisiter avec eux les corpus plus larges produits durant leur année de prise de vue. Ces propositions originales offrent une réflexion renouvelée de ces travaux. […]”
L’artiste
NĂ©e en France en 1982, Sylvie Bonnot vit et travaille en Bourgogne.
Elle est représentée par la Hangar Gallery, Bruxelles.
Photographe plasticienne, elle développe de nouveaux modes de transfigurations de l’image interrogeant notre rapport au vivant et à l’image photographique.
Lauréate de la résidence ECPAD X ADAGP, 2024 et de la Grande Commande Photo pilotée par la Bibliothèque nationale de France (BnF), ses expositions incluent : Décoller-Atterrir, solo show au Château de Tours, 2024, UNIQUE, Beyond photography, Hangar, Photo Art Center, Bruxelles, 2024, La France sous leurs yeux & Épreuves de la matière, BnF, 2023-24, Géographies d’une fusée, CNES, 2023, New photography and Ephemeral, The Merchant House, Amsterdam, 2022, Le sens de la pente, Centre d’Art d’Ugine, 2022, Baïkonour Tour / Vol.2, Interface, 2022, APPROCHE, 2021, Mobile/Immobile, Musée des Archives Nationales, 2019, Le Baïkal Intérieur, Le Bleu du Ciel, 2018, Contre-Courants, Musée de La Roche-sur-Yon, 2018, Nuit Blanche 2017, Cnes, Paris.
Son travail fait l’objet de publications monographiques tel L’Arbre-machine – un monde en mue, Éditions Loco, 2024, Sylvie Bonnot 5. 1 – The Merchant House, 2017, Derrière la retenue, Fondation Facim & Actes Sud, 2017, Contre-courants, Nouvelles Éditions Place, 2016.