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🔊 “Weegee” Autopsie du Spectacle, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, du 30 janvier au 19 mai 2024

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“Weegee” Autopsie du Spectacle

Ă  la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris

du 30 janvier au 19 mai 2024

Fondation Henri Cartier-Bresson


Interview de ClĂ©ment ChĂ©roux, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson et commissaire de l'exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 29 janvier 2024, durĂ©e 17’35, © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de ClĂ©ment ChĂ©roux, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson et commissaire de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 29 janvier 2024, durĂ©e 17’36,
© FranceFineArt.


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Weegee Ð Autopsie du Spectacle
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 29 janvier 2024.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaire de l’exposition : ClĂ©ment ChĂ©roux, directeur, Fondation Henri Cartier-Bresson




« Les curieux [
], ils sont toujours pressĂ©s [
], mais ils trouvent nĂ©anmoins le temps de s’arrĂȘter pour regarder. » Weegee


Il y a une Ă©nigme Weegee. La carriĂšre du photographe amĂ©ricain semble ĂȘtre scindĂ©e en deux. Tout d’abord, les clichĂ©s chocs parus dans la presse tabloĂŻde nord-amĂ©ricaine : cadavres de truands gisant dans leur sang, corps incarcĂ©rĂ©s dans des vĂ©hicules emboutis, petits caĂŻds Ă  la mine atibulaire derriĂšre les grilles du fourgon carcĂ©ral, taudis vĂ©tustes dĂ©vorĂ©s par le feu et quelques autres documents poignants sur la vie des plus dĂ©munis Ă  New York entre 1935 et 1945. Ensuite, ce sont des images festives – soirĂ©es mondaines, spectacles de saltimbanques, foules en liesse, vernissages et premiĂšres –, auxquelles il faut ajouter un corpus plĂ©thorique de portraits de personnalitĂ©s publiques que le photographe s’est amusĂ© Ă  dĂ©former par l’entremise d’une trĂšs riche palette de trucages entre 1948 et 1951, et qu’il poursuit jusqu’à la fin de sa vie. Comment ces deux corpus, aussi diamĂ©tralement opposĂ©s, peuvent-ils coexister au sein d’une mĂȘme oeuvre photographique ? Les exĂ©gĂštes se sont plu Ă  renforcer l’opposition entre ces deux pĂ©riodes, Ă  encenser la premiĂšre et Ă  dĂ©tester la seconde. L’exposition Autopsie du Spectacle a pour ambition de rĂ©concilier les deux Weegee en montrant qu’au-delĂ  des diffĂ©rences de formes, la dĂ©marche du photographe repose sur une rĂ©elle cohĂ©rence critique.

La question du spectacle est omniprĂ©sente dans l’oeuvre de Weegee. Dans la premiĂšre partie de sa carriĂšre, qui correspond historiquement Ă  l’essor de la presse tabloĂŻde, il participe Ă  la transformation du fait-divers en spectacle. Pour bien le montrer, il inclut souvent des spectateurs ou d’autres photographes au premier plan de ses images. Dans la seconde moitiĂ© de sa carriĂšre, Weegee se moque du spectaculaire hollywoodien : de ses gloires Ă©phĂ©mĂšres, des foules qui les adulent et des mondanitĂ©s qui les entourent. Quelques annĂ©es avant l’Internationale Situationniste, il offre Ă  travers ses photographies une critique incisive de la SociĂ©tĂ© du Spectacle.

Nouvelle lecture de l’oeuvre de Weegee, Autopsie du Spectacle prĂ©sente des icĂŽnes du photographe aux cĂŽtĂ©s d’images moins connues et jamais montrĂ©es en France.


« Weegee n’est ni le seul, ni le premier Ă  s’ĂȘtre ainsi intĂ©ressĂ© aux regardeurs. Peu avant lui, en 1937, Henri Cartier-Bresson avait photographiĂ© pour “Ce Soir” les spectateurs assistant au couronnement de George VI. Un quart de siĂšcle plus tĂŽt, en 1912, EugĂšne Atget avait, lui aussi, photographiĂ© sur la Place de la Bastille, Ă  Paris, des passants observant une Ă©clipse solaire. Mais Weegee pousse l’idĂ©e plus loin encore. Il la systĂ©matise. Il en fait un principe qu’il n’hĂ©site pas Ă  mettre en oeuvre Ă  chaque fois que l’occasion se prĂ©sente. C’est lĂ  une forme de mise Ă  distance. Il s’agit de pousser le lecteur Ă  interroger la maniĂšre dont il regarde et de lui faire comprendre qu’il se trouve, comme le spectateur dans l’image, en situation de voyeurisme. Il y a Ă©galement lĂ  une forme de critique de la maniĂšre dont la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine transforme le fait-divers en spectacle. » ClĂ©ment ChĂ©roux





Publication

L’exposition Weegee, Autopsie du Spectacle est accompagnĂ©e d’un catalogue en français publiĂ© par les Éditions Textuel. Textes de Isabelle Bonnet, David Campany, ClĂ©ment ChĂ©roux et Cynthia Young.

Weegee, Self-Portrait, Weegee with Speed Graphic Camera, 1950 [Autoportrait avec un appareil Speed Graphic, 1950]. © International Center of Photography. Collection Friedsam.

Weegee, Self-Portrait, Weegee with Speed Graphic Camera, 1950 [Autoportrait avec un appareil Speed Graphic, 1950]. © International Center of Photography. Collection Friedsam.

Weegee, Sleeping at the Circus, Madison Square Garden, New York, 1943. [Dormir au cirque, Madison Square Garden, New York, 1943]. © International Center of Photography.

Weegee, Sleeping at the Circus, Madison Square Garden, New York, 1943. [Dormir au cirque, Madison Square Garden, New York, 1943]. © International Center of Photography.

Weegee, Charles Sodokoff and Arthur Webber Use Their Top Hats to Hide Their Faces, 1942 [Charles Sodokoff et Arthur Webber se cachent le visage avec leurs chapeaux hauts-de-forme, 1942]. © International Center of Photography. Louis Stettner Archives, Paris.

Weegee, Charles Sodokoff and Arthur Webber Use Their Top Hats to Hide Their Faces, 1942 [Charles Sodokoff et Arthur Webber se cachent le visage avec leurs chapeaux hauts-de-forme, 1942]. © International Center of Photography. Louis Stettner Archives, Paris.

Weegee, Holiday Accident in the Bronx, 1941 [Accident de week-end prolongé dans le Bronx, 1941]. © International Center of Photography.

Weegee, Holiday Accident in the Bronx, 1941 [Accident de week-end prolongé dans le Bronx, 1941]. © International Center of Photography.

Weegee, «Il Fotografo cattivo», Epoca, vol. XIII, n° 636, december 1962 [“Le Vilain Photographe”, Epoca, vol. XIII, n° 636, dĂ©cembre 1962]. © International Center of Photography. Collection privĂ©e Paris.

Weegee, «Il Fotografo cattivo», Epoca, vol. XIII, n° 636, december 1962 [“Le Vilain Photographe”, Epoca, vol. XIII, n° 636, dĂ©cembre 1962]. © International Center of Photography. Collection privĂ©e Paris.

Weegee, The Critic, November 22, 1942 [La Critique, 22 novembre 1942]. © International Center of Photography. Collection Friedsam.

Weegee, The Critic, November 22, 1942 [La Critique, 22 novembre 1942]. © International Center of Photography. Collection Friedsam.

Biographie

Weegee est nĂ© Usher Felig le 12 juin 1899 dans une famille juive de Zolotchiv, une petite ville de Galicie qui faisait alors partie de l’Empire austro-hongrois et se trouve aujourd’hui situĂ©e dans l’ouest de l’Ukraine. À l’ñge de 11 ans, il rejointson pĂšre Ă©migrĂ© aux États-Unis. Au bureau d’immigration d’Ellis Island, il devient Arthur Fellig. InstallĂ© dans les quartiers pauvres du Lower East Side, il quitte l’école Ă  14 ans et commence Ă  travailler pour aider sa famille. AprĂšs avoir pratiquĂ© diffĂ©rents mĂ©tiers, il devient photographe ambulant, travaille chez les photographes Duckett & Adler puis dans les laboratoires de l’agence ACME Newspictures. À partir de 1935, il se met Ă  son compte en tant que photo-reporter. Vers 1937, il commence Ă  utiliser le pseudonyme de Weegee, puis, vers 1941, Ă  marquer l’arriĂšre de ses tirages d’un tampon en forme de prophĂ©tie autorĂ©alisatrice : « Weegee the Famous ». Pendant 10 ans, branchĂ© sur la radio de la police, il photographie, principalement la nuit, les crimes, arrestations, incendies, accidents et autres faits divers. Le photographe a certes des accointances avec la police, sans laquelle il n’aurait pu travailler, mais il frĂ©quente aussi beaucoup les milieux de gauche. Il est trĂšs proche de la Photo League, ce groupe de photographes indĂ©pendants qui croient fermement en l’émancipation par l’image et milite pour la justice sociale. En 1945, il rĂ©unit ses meilleures photographies dans un livre intitulĂ© Naked City [La Ville nue] qui rencontre un rĂ©el succĂšs d’estime et de vente. Weegee commence alors Ă  devenir effectivement cĂ©lĂšbre. Au printemps 1948, il part s’installer Ă  Hollywood oĂč il travaille pour l’industrie cinĂ©matographique en tant que conseiller technique et parfois aussi comme acteur. Il photographie la fĂȘte permanente et dĂ©veloppe diverses techniques de trucages photographiques avec lesquels il caricature les cĂ©lĂ©britĂ©s. En dĂ©cembre 1951, aprĂšs quatre ans sur la cĂŽte ouest, il est de retour Ă  New York mais ne renoue pas pour autant avec son ancienne pratique. Jusqu’à sa mort, le 26 dĂ©cembre 1968, la plus grande part de son activitĂ© consiste Ă  profiter de sa notoriĂ©tĂ© pour publier d’autres livres, faire des tournĂ©esde confĂ©rences et diffuser largement ses photo-caricatures dans la presse.



Au mĂȘme moment Ă  la Fondation Henri Cartier-Bresson

Alessandra Sanguinetti. Les aventures de Guille et Belinda

Commissaires de l’exposition, ClĂ©ment ChĂ©rouxDirecteur, Fondation Henri Cartier-Bresson, et Pierre LeyratChargĂ© des expositions, Fondation Henri Cartier-Bresson

Alessandra Sanguinetti (nĂ©e en 1968) grandit et fait ses Ă©tudes en Argentine. En 1999, elle remarque deux enfants singuliĂšres, Guillermina Aranciaga et Belinda Stutz. Ces deux femmes, dont elle suit le destin depuis, s’érigent en icĂŽnes aux centres de sa vie et de son oeuvre. Avec la campagne argentine en toile de fond, dans un univers essentiellement masculin fait de gauchos et de fermiers, les tableaux documentaires qu’elle crĂ©e traversent les stades de la vie et interrogent l’irrĂ©versibilitĂ© du temps.

Avec l’aide de ces deux cousines et en ayant recours Ă  la mise en scĂšne et Ă  des accessoires, Alessandra Sanguinetti fait dialoguer ses photographies et ses modĂšles dans un ensemble rĂ©solument fantasmagorique. Telle MorphĂ©e tenant un miroir d’une main et offrant le pouvoir des rĂȘves de l’autre, elle nous transporte paradoxalement dans l’illusion des rĂȘves et dans la reprĂ©sentation de la rĂ©alitĂ© propre de ces Ăąmes qui n’étaient, au commencement, que des points dans l’horizon.

Avec l’élaboration de ces tableaux oniriques et psychanalytiques, Alessandra Sanguinetti apporte une rĂ©ponse sensible au questionnement perpĂ©tuel de la relation des artistes Ă  leurs sujets. Au sein et en dehors de cette sĂ©rie, ces trois femmes, Guillermina, Belinda et Alessandra, forment en dĂ©finitive une autre famille.

The Adventures of Guille and Belinda mĂ©rite une mise Ă  jour constante. Cette sĂ©rie exposĂ©e aux Rencontres de la Photographie d’Arles en 2006, puis au BAL Ă  Paris en 2011, est prĂ©sentĂ©e du 30 janvier au 19 mai 2024 Ă  la Fondation Henri Cartier-Bresson, dans un ensemble augmentĂ© et actualisĂ© de 52 photographies et de 3 films. Ce projet est riche de ce qu’il est et de ce qu’il sera : hier, aujourd’hui et demain.