🔊 “Ramsès et l’or des pharaons” Ă La Grande Halle de la Villette, Paris, du 7 avril au 6 septembre 2023 (prolongĂ©e jusqu’au 10 septembre 2023)
“Ramsès et l’or des pharaons”
Ă La Grande Halle de la Villette, Paris
du 7 avril au 6 septembre 2023 (prolongĂ©e jusqu’au 10 septembre 2023)
Ramsès – Grande Halle de la Villette
PODCAST – Interview de BĂ©nĂ©dicte Lhoyer, Docteur en Ă©gyptologie, conseillère scientifique de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 6 avril 2023, durée 8’42.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Commissaire de l’exposition : Dominique Farout, Égyptologue
Conseillère scientifique de l’exposition : BĂ©nĂ©dicte Lhoyer, Docteur en Ă©gyptologie
A l’occasion de la 1re européenne de l’exposition internationale Ramsès et l’or des pharaons, 181 trésors de l’Égypte antique seront rassemblés à paris à la grande halle de la villette du 7 avril au 6 septembre 2023.
Ce n’est un secret pour personne, la riche histoire de l’Égypte regorge de souverains remarquables. Un nom en particulier a traversé les siècles comme nul autre… celui de Ramsès le Grand qui a donné son nom au légendaire Ramsès-Sésostris auquel on prêtait des conquêtes s’étendant jusqu’en Chine. De plus, c’est son nom qui permit à Champollion de découvrir la clef du déchiffrement des hiéroglyphes, il y a exactement 200 ans.
Guerrier à la reconquête des terres perdues de l’empire égyptien, négociateur du plus célèbre traité de paix de l’Antiquité, célèbre bâtisseur de l’Égypte pharaonique, ses représentations sont innombrables. Il a laissé à la postérité des colosses exceptionnels et a donné son nom à la ville royale de Piramsès déplacée longtemps après sa mort sur le site de Tanis. Il était alors déjà un symbole de grandeur à l’aune duquel tous ses successeurs se sont mesurés et la légende du grand pharaon n’a fait que croître au fil des siècles.
À la fin du Nouvel Empire, la tombe de Ramsès fut pillée par des voleurs et le monde a cru que sa momie et ses trésors étaient perdus à jamais. Une histoire particulière lie ce Pharaon aux français et françaises depuis 1976 et l’exposition « Ramsès II le Grand » qui fut présentée au Grand Palais et qui accueillit plusieurs centaines de milliers de visiteurs. L’exposition Ramsès et l’or des Pharaons promet une nouvelle rencontre remarquable avec le public.
Au printemps 2023, une expérience inédite explorant la vie de Ramsès sera proposée à la Grande Halle de la Villette, en partenariat avec le Conseil suprême des Antiquités de la République arabe d’Égypte et produite conjointement par Cityneon et World Heritage Exhibitions.
Prévue dans 10 villes, la tournée internationale de Ramsès et l’or des Pharaons a débuté le 20 novembre 2021 par une première mondiale au Musée des sciences naturelles de Houston.
« Nous sommes enchantés de présenter au monde ce merveilleux ensemble », déclare Ron Tan, Président exécutif et PDG du groupe Cityneon Holdings, dont l’équipe d’experts a permis de concevoir l’exposition. « Nos partenaires de World Heritage Exhibitions ont parfaitement compris notre vision cherchant à mettre en lumière le formidable impact de Ramsès sur le développement historique de l’Égypte… Cette exposition spectaculaire proposera 181 artefacts égyptiens rares soit la plus impressionnante collection illustrant la grandeur de la royauté pharaonique. Les visiteurs déambuleront parmi d’inestimables reliques du grand pharaon et pourront également se plonger dans l’atmosphère de l’époque grâce à une expérience de réalité virtuelle ».
Les visiteurs exploreront des richesses qui figurent parmi les plus précieuses du monde dont le Trésor de Tanis et découvriront des histoires passionnantes sur Ramsès, sa vie, son règne et sa postérité. Ils débuteront ainsi leur périple par un film présentant des vues panoramiques spectaculaires, puis exploreront en détail la vie de Ramsès et vivront la célèbre redécouverte en 1881 d’une cachette de la nécropole thébaine, dans laquelle Ramsès se trouvait en compagnie d’autres momies royales.
Une collection de chefs-d’oeuvre incroyablement préservés seront présentés au public dans l’exposition : momies d’animaux, statues, sarcophages, masques royaux, somptueux bijoux et amulettes. Des trésors richement ornés d’or et d’argent présents dans les tombes des pharaons, qui témoignent du grand savoir-faire des artistes égyptiens.
Expérience unique, l’exposition Ramsès et l’or des Pharaons recrée le décor de monuments égyptiens remarquables en utilisant des images entièrement inédites prises par drone et tournées grâce à un accès privilégié à de nombreux sites iconiques d’Égypte.
« Il est vital que l’Égypte partage ses trésors historiques dans de telles expositions », remarque le Secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités, le Dr Mostafa Waziri. « L’exposition de pièces d’antiquité permet de générer ainsi des financements visant à les protéger et à les restaurer. Elles jouent par ailleurs le rôle d’ambassadeurs de l’Égypte dans le monde. »
« Ramsès II est considéré comme le plus grand roi ayant régné sur l’Égypte », souligne l’ancien ministre égyptien des Antiquités et célèbre archéologue, le Dr Zahi Hawass. « De nombreux artefacts et structures que nous avons utilisés pour retracer l’histoire de l’Égypte datent de son règne. Cette exposition mettra en lumière les moments charnières qui ont permis au grand pharaon d’entrer dans l’histoire. »
L’exposition inaugurera également une expérience de réalité virtuelle immersive présentant les monuments sans doute les plus impressionnants de Ramsès II : les temples d’Abou Simbel et la tombe de la reine Néfertari. Le fantôme de celle-ci accueillera le visiteur et l’entraînera à travers une aventure palpitante.
Avant-Propos
par Dominique Farout, égyptologue et commissaire de l’exposition
Quand on demande à un Français de citer le nom d’un pharaon, reviennent immanquablement Toutânkhamon, Ramsès et Khéops.
Ils connaissent Khéops parce que tout le monde connaît la grande pyramide de Gizeh, Toutânkhamon à travers son trésor funéraire découvert dans la Vallée des Rois par Howard Carter il y a un siècle. Enfin, Ramsès a la place d’honneur en raison de son prestige inégalé dans l’histoire, à nos yeux comparable à celui de Louis XIV, notre « roi soleil ». Effectivement Ramsès II est depuis longtemps l’archétype du pharaon, le grand guerrier, le grand conquérant toujours victorieux. Sa réputation est le résultat des efforts d’un service de propagande particulièrement efficace de son vivant. Son règne est le plus long de l’histoire égyptienne. Le nombre de ses enfants est extraordinaire. Ses monuments sont innombrables, impressionnants, gigantesques, peuplés de statues plus colossales les unes que les autres, dont les parois sont couvertes des représentations de ses exploits. Il fonde dans le Delta oriental une ville prestigieuse sur une branche du Nil qui livre la Méditerranée à ses navires vainqueurs des pirates chardanes qui constituent de ce fait sa garde rapprochée. Elle le sauvera lors de la terrible bataille de Qadech contre la coalition de l’empire hittite. Cette ville n’est autre que Pi-Ramsès citée par la Bible. Après le Nouvel Empire, en raison de l’envasement de cette branche du Nil, la ville de Ramsès est déplacée sur le site de Tanis, à une époque où le grand roi est déjà devenu l’archétype du pharaon. L’icône qu’il incarne se magnifie avec le temps jusqu’à se mêler aux figures de Sésostris III (XIIe dynastie) et de Thoutmôsis III (XVIIIe dynastie), pour devenir le roi légendaire Sésostris-Ramsès conquérant du monde entier. Au Siècle des Lumières, on a cru qu’il avait même envahi la Chine et qu’il lui avait enseignée l’écriture… Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est ce geste mythique qui a livré le secret du déchiffrement des hiéroglyphes à Jean-François Champollion, il y a exactement deux siècles lorsqu’il lut les cartouches royaux « Ramsès » et « Thoutmôsis ».
Pour finir, lors de son arrivée sur le sol de France au Bourget en 1976 afin d’être soignée, la momie de Ramsès II a été accueillie avec les honneurs dévolus à un chef d’État en exercice. La légende raconte même qu’elle aurait été gratifiée d’un passeport diplomatique. Quoi qu’il en soit, aucun autre souverain antique n’a été reçu avec un tel faste. À cette occasion, Christiane Desroches-Noblecourt a organisé au Grand Palais la magnifique exposition « Ramsès le Grand ». Elle m’a tellement impressionné, adolescent, que je l’ai visitée huit fois. Pour mon bonheur absolu, Ramsès revient après 47 ans d’absence par le truchement de cette nouvelle exposition prestigieuse.
Genèse
Pourquoi ramsès sans numéro ?
Le nom de Ramsès évoque à lui seul l’idée de puissance et de royauté égyptienne. Bien sûr, on songe immédiatement à Ramsès II, le troisième souverain de la XIXe dynastie. L’exposition rayonne autour de son règne et retrace sa vie, sa famille, ses sujets, ses contemporains, ses guerres ou encore ses monuments. Nous connaissons bien les grandes étapes de son existence, contrairement à d’autres monarques. Il a eu plusieurs grandes épouses royales dont Néfertari – célèbre pour sa tombe dans la Vallée des Reines et Isetnofret. Avec ses nombreuses épouses, on lui comptabilise une cinquantaine de fils et une soixantaine de filles dont certains eurent une importance cruciale lors du règne. Le quatrième fils, nommé Khâemouaset, fut grand-prêtre de Ptah (le dieu de Memphis) et conduisit pendant longtemps les fêtes jubilaires de son père. Il laissa des témoignages de son passage sur plusieurs monuments. On lui doit par exemple quelques restaurations de pyramides de l’Ancien Empire, plus de mille ans avant lui ! Le treizième, Mérenptah, succéda à son père alors qu’il était âgé d’au moins 50 ans. Parmi les contemporains, il faut évoquer Paser, le vizir et homme de confiance de Ramsès II qui finit sa carrière comme grand-prêtre d’Amon à Karnak. Parmi les guerres que Ramsès conduisit, il y eut la bataille de Qadech, en Syrie actuelle, dont la victoire est racontée sur les monuments qu’il bâtit : le temple de Louxor, le temple de millions d’années à Abydos ou encore les temples d’Abou Simbel. C’est dans ce dernier qu’un phénomène est toujours visible : à chaque équinoxe, les rayons du soleil pénètrent et traversent les salles jusqu’à frapper de lumière trois des quatre images divines sculptées dans le naos. Après la mort de Ramsès II, son corps fut momifié et déposé dans une tombe de la Vallée des Rois. C’est à partir de ce moment-là qu’on note le passage du roi historique à l’archétype du pharaon évoqué par le seul nom Ramsès, jusqu’à devenir une légende. Nombre de souverains postérieurs garderont en mémoire les exploits de Ramsès II, tentant de lui ressembler et de l’égaler. La plupart des rois de la XXe dynastie s’appellent ainsi Ramsès, jusqu’au numéro XI ! La légende continua de se développer au-delà de la période ramesside. D’où le titre Ramsès sans préciser qu’il s’agit de Ramsès II.
Pourquoi l’or des pharaons ?
L’époque de Ramsès II est l’apogée de la civilisation égyptienne, l’empire est submergé de richesses venues de tous les horizons en direction de Piramsès, la capitale créée par Ramsès II dans le delta oriental. Après le Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.), elle est déplacée sur le site de Tanis. On y démonte les monuments ramessides pour les remployer afin de construire ceux de la nouvelle ville, la « Thèbes du nord ». Fouillant Tanis, Pierre Montet découvre en 1939, devant l’entrée du grand temple d’Amon, le trésor inviolé des rois héritiers de Ramsès : vases, coupes, statuettes, colliers, bracelets, bagues… Certains objets sont même des remplois plus anciens ! Une partie majeure de ces trésors funéraires royaux est présenté dans l’exposition. Il est constitué de toutes sortes de matériaux précieux : or, argent, électrum, lapis-lazuli, obsidienne, turquoise, cornaline, calcédoine… Nous n’allions pas en livrer la liste dans le titre, ainsi « l’or des pharaons » est générique de la munificence des matériaux présentés.
Cadre historique & géographique du parcours de l’exposition
Ramsès II est le sujet central de l’exposition. Les objets prĂ©sentĂ©s tĂ©moignent des caractĂ©ristiques de son règne, de l’Égypte ramesside, mais aussi de l’empire et de ses relations avec l’empire concurrent, celui des Hittites qui, d’ennemis acharnĂ©s deviennent des amis après le traitĂ© passĂ© en l’an 21. Ils Ă©voquent aussi sa famille, ses ancĂŞtres son grand-père Ramsès Ier et son père SĂ©thi Ier, ses enfants, ses successeurs, sa politique monumentale incomparable et l’hĂ©ritage qu’il a lĂ©guĂ©. Il y a donc des objets de l’époque ramesside, mais aussi des oeuvres d’art pour Ă©voquer sa postĂ©ritĂ©. Beaucoup proviennent de Tanis, la « Thèbes du nord ». Il s’agit d’oeuvres datant de son règne et toujours utilisĂ©es ou remployĂ©es longtemps après sa mort, beaucoup d’autres sont postĂ©rieures Ă l’époque ramesside ; toutes tĂ©moignent de l’hĂ©ritage de son règne et de l’aura exemplaire de sa figure posthume. L’exposition prĂ©sente aussi des pièces du Moyen Empire, en particulier du règne de SĂ©sostris III. Elles permettent d’évoquer le roi lĂ©gendaire – Ramsès – SĂ©sostris. D’un point de vue gĂ©ographique, les exemples prĂ©sentĂ©s sont tous des objets trouvĂ©s en fouilles sur tout le territoire Ă©gyptien, depuis la Nubie jusqu’au Delta : Abou Simbel, Assouan, Thèbes, Memphis, Dahchour, Saqqarah, Tanis… L’empire Ă©gyptien du temps de Ramsès II s’étend de Damas en Syrie jusqu’au Soudan au niveau de la 5e cataracte. Les matĂ©riaux prĂ©sentĂ©s sont exceptionnellement riches et divers, tĂ©moignant de l’étendue des Ă©changes commerciaux de l’époque. Les produits Ă©changĂ©s proviennent d’une aire gigantesque qui s’étend de la cĂ´te atlantique jusqu’aux Indes. On peut considĂ©rer cette Ă©poque comme l’ancĂŞtre de la globalisation.
Le règne de Ramsès II en 10 dates clés
1305 av. J.-C. : naissance de Ramsès, fils de Séthi et de Touy
1292 av. J.-C. : Ramsès Ier, son grand-père, inaugure la XIXe dynastie en montant sur le trône
1290 av. J.-C. : Séthi Ier monte sur le trône et prépare son fils à sa succession
1279 av. J.-C. : montée sur le trône de Ramsès II, âgé de 25 ans environ
1274 av. J.-C. : bataille de Qadech en Syrie, face aux Hittites
1260 av. J.-C. : écrasement d’une révolte en Nubie
1258 av. J-C. : traité de paix égypto-hittite
1255 av. J.-C. : mort probable de NĂ©fertari
1246 av. J.-C. : Ramsès II épouse la princesse hittite Maâthornéférourê
1213 av. J.-C. : mort de Ramsès II