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🔊 “Matisse. Cahiers d’art” au Musée de l’Orangerie, Paris, du 1er mars au 29 mai 2023

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“Matisse. Cahiers d’art”
Le tournant des années 1930

au Musée de l’Orangerie, Paris

du 1er mars au 29 mai 2023

MusĂ©e de l’Orangerie


Interview de Alice Marsal, chargée de conservation au musée de l’Orangerie, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mars 2023, durée 20’43. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Alice Marsal, chargĂ©e de conservation au musĂ©e de l’Orangerie,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mars 2023, durée 20’43.
© FranceFineArt.


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©Anne-FrĂ©derique Fer, visite de l’exposition, le 28 fĂ©vrier 2023.

Extrait du communiqué de presse :

Henri Matisse (1869–1954), Intérieur au vase étrusque, 1940. Huile sur toile, 73.7 x 108 cm. The Cleveland Museum of Art. © Succession H. Matisse. Photo Cleveland Museum of Art, Cleveland.
Henri Matisse (1869–1954), Intérieur au vase étrusque, 1940. Huile sur toile, 73.7 x 108 cm. The Cleveland Museum of Art. © Succession H. Matisse. Photo Cleveland Museum of Art, Cleveland.
Henri Matisse (1869–1954), La Robe rayée, 15 et 26 janvier 1938. Huile sur toile, 46 x 38 cm. Vienne, Albertina Museum. © Succession H. Matisse. Photo Albertina Museum, Vienne.
Henri Matisse (1869–1954), La Robe rayée, 15 et 26 janvier 1938. Huile sur toile, 46 x 38 cm. Vienne, Albertina Museum. © Succession H. Matisse. Photo Albertina Museum, Vienne.
Cahiers d'art, 1926, N°7, Page 158 « OEuvres récentes de Henri Matisse ». © Editions Cahiers d’Art, Paris 2023.
Cahiers d’art, 1926, N°7, Page 158 « OEuvres rĂ©centes de Henri Matisse ». © Editions Cahiers d’Art, Paris 2023.
Cahiers d'art, 1926, N°7, Page 153 « OEuvres récentes de Henri Matisse ». © Editions Cahiers d’Art, Paris 2023.
Cahiers d’art, 1926, N°7, Page 153 « OEuvres rĂ©centes de Henri Matisse ». © Editions Cahiers d’Art, Paris 2023.

Commissariat : 

Au musée de l’Orangerie, Paris 
Cécile Debray, Présidente du musée national Picasso – Paris 
Assistée pour la recherche documentaire d’Alice Marsal, chargée de conservation au musée de l’Orangerie 

Au musée Matisse, Nice 
Claudine Grammont, Directrice du musée Matisse à Nice 

Au Philadelphia Museum of Art, Philadelphie 
Matthew Affron, The Muriel and Philip Berman Curator of Modern Art au Philadelphia Museum of Art





Cette exposition est organisée avec le Musée Matisse à Nice et le Philadelphie Museum of Art. Ce projet a bénéficié du soutien déterminant de Cahiers d’Art et des Archives Matisse.

En 1930, Matisse quitte la France pour un voyage à Tahiti, marquant ainsi volontairement une pause dans sa création et engageant ainsi un tournant dans son oeuvre. La décennie qui s’annonce se caractérise par un double mouvement : un regard rétrospectif vers les années radicales d’avant-guerre et une réinvention moderniste. 

L’exposition Matisse. Cahiers d’art – Le tournant des annĂ©es 1930, revient sur cette dĂ©cennie dĂ©cisive en ce qu’elle va dĂ©terminer les annĂ©es qui vont suivre et replacer Matisse sur l’échiquier de l’art international durant la pĂ©riode de l’entre-deux guerres. Ce repositionnement s’effectue de manière emblĂ©matique par le truchement d’une revue d’art, celle de Christian Zervos, Cahiers d’art, porte-voix d’un modernisme international, pluridisciplinaire, se faisant Ă©cho des courants esthĂ©tiques de son temps, le surrĂ©alisme notamment, et en rĂ©activant le duo Matisse – Picasso. Aussi, c’est Ă  travers ce prisme des Cahiers d’art, que l’oeuvre de Matisse pendant les annĂ©es 1930, sera prĂ©sentĂ©e. 

Les expositions sur Matisse sont foisonnantes. Or, parmi celles qui ont abordĂ© les diffĂ©rents moments de sa carrière, très peu se sont penchĂ©es spĂ©cifiquement sur les annĂ©es 1930. Matisse. Cahiers d’art – Le tournant des annĂ©es 1930 se consacre exclusivement Ă  cette dĂ©cennie et est portĂ©e par trois institutions dans trois lieux emblĂ©matiques de ce moment de l’oeuvre : le Philadelphia Museum of Art, dĂ©sormais Ă  quelques centaines de mètre de la Fondation Barnes oĂą se trouve La Danse, le MusĂ©e de l’Orangerie Ă  Paris, dĂ©diĂ© Ă  la collection Paul Guillaume, un des marchands de Matisse dont la collection d’oeuvres de ce dernier montrĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1930 participe du regain d’intĂ©rĂŞt pour la pĂ©riode radicale d’avant-guerre de Matisse, et enfin le MusĂ©e Matisse de Nice, lieu de vie et de crĂ©ation, source d’inspiration depuis 1917.



Le prisme original de Cahiers d’art 

L’exposition réunit un ensemble significatif d’oeuvres qui permet de cerner les enjeux majeurs de la période. L’approche au travers de Cahiers d’art permet de contextualiser l’oeuvre. Par sa seule présence continue dans la revue, Matisse reste un sujet de réflexion, bien au-delà de la seule approche biographique, inscrit dans une actualité artistique dont il avait été progressivement exclu durant les années 1920 : elle remet en lumière la démarche radicale d’avant 1916, participe à relancer la compétition avec Picasso et aussi place stratégiquement Matisse aux côtés de Georges Braque, Juan Miro, Fernand Léger, Vassily Kandinsky, Mondrian, Le Corbusier ou Marcel Duchamp. Émergeant à ses débuts dans le sillage du cubisme, la revue évolue rapidement vers une approche non plus critique mais plus esthétique, universaliste et transhistorique qui s’oppose au nationalisme conservateur de l’entre-deux guerres. Loin de l’héritage classique, les grands modèles de ces valeurs sont les arts extra-occidentaux et les arts archaïques. 

Un parcours en quatre temps 

Le parcours de l’exposition à Paris articule le travail de Matisse durant la décennie autour de quelques grandes thématiques selon un fil chronologique et en écho aux numéros de la revue. : Un prologue autour de la fin des années 1920 s’appuie sur les premiers numéros de Cahiers d’art de 1926 et 1927 qui intronisent Matisse sur le panorama artistique avec des oeuvres récentes comme les Odalisques, ultimes créations de ladite période de Nice.



1/ Le tournant des années de crise 1927-1930, celles du doute, premier thème, est consacrée principalement au dessin et à la gravure et à quelques rares toiles complexes, hésitantes, telles que Femme à la voilette (MoMA). Concomitant de cette remise en cause, le vaste mouvement rétrospectif autour de son oeuvre est soutenu par la revue : Georges Duthuit publie son texte sur le fauvisme, des oeuvres de jeunesse sont reproduites çà et là, un numéro spécial Matisse accompagne les rétrospectives de 1931. 

2/La Danse. La lutte d’amour. Second thème, celui du voyage à Tahiti et aux Etats-Unis, de la collecte d’objets exotiques et ethnographiques, et surtout de la réalisation du décor monumental de La Danse pour la fondation du Dr Barnes. Dans le cadre de ce vaste chantier, Matisse développe sa réflexion sur le dessin autour du thème de la lutte d’amour qui coïncide avec la présence, à ses côtés, de Lydia Delectorskaia, son assistante et modèle. 

3/ La méthode. Troisième thème, la méthode de Matisse. La Danse, dont le processus capté par des états photographiques est pour la première fois publié dans Cahiers d’art en 1935, relance son approche réflexive de la série ou de la variation en sculpture. Elle engage également un retour à la peinture avec des tableaux méticuleusement élaborés, ce dont témoignent les différents états photographiques d’oeuvres telles que Le Grand nu couché (1935, The Baltimore Museum of Art), La dame en bleu (1937, Philadelphia Museum of Art) ou la décoration de cheminée Le Chant (1938, Museum of Fine Arts de Houston). 

4/ Jardin d’hiver. La décennie s’achève, quatrième et dernier thème, sur ce renouveau de la peinture avec une production picturale foisonnante et inventive réalisée dans le cadre de ses nouveaux ateliers niçois, lumineux et spacieux, le quatrième étage de la place Charles-Felix et celui du Regina à partir de 1938, sorte de « jardins d’hiver ». Un ensemble de tableaux de nus ou de figures portant parures, blouses roumaines dans des intérieurs animés de plantes vertes, peints selon une tension vibrante parfois tâtonnante entre la ligne et la couleur, entre l’organisation claire en aplats et profusion de motifs ornementaux, qui montrent une vitalité retrouvée.



Des oeuvres exceptionnelles 
Plusieurs oeuvres exceptionnelles, très peu montrées en France, ont été réunies à l’occasion de cette exposition, notamment Le Grand nu couché de Baltimore, Le Chant de Houston ou encore la série des Blouses roumaines de 1938 conservées dans différents musées américains. La densité et la complexité de cette décennie sont suggérées par des sculptures, des objets de la collection de Matisse ou autres, des dessins, des gravures, des peintures mais aussi des tirages récents d’états photographiques, des archives, des fragments de films et des numéros de Cahiers d’art – à l’instar d’un état mental ou d’un atelier actif.



#Publication #ExpoMatisse
Un catalogue de référence est publié en français et en anglais, coédité par les musées d’Orsay et de l’Orangerie et la Réunion des Musées Nationaux. Il réunit les reproductions de l’ensemble des oeuvres, rassemble les essais de plusieurs spécialistes, une chronologie inédite et illustrée élaborée à partir des Archives Matisse et des facsimilés de plusieurs pages de la revue Cahiers d’Art.