“Chaumont-Photo-sur-Loire“ 5e édition
au Domaine de Chaumont-sur-Loire, Centre d’arts et de nature
du 19 novembre 2022 au 26 février 2023

PODCAST – Interview de Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire et commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 18 novembre 2022, durée 7’35.
© FranceFineArt.

PODCAST – Interview de FLORE,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 18 novembre 2022, durée 10’55.
© FranceFineArt.

PODCAST – Interview de Solange Brihat, Ă©pouse de Denis Brihat,
par Anne-Frédérique Fer, à Chaumont-sur-Loire, le 18 novembre 2022, durée 11’58.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :








Commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire :
Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine et du Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire.
Avec Michael KENNA, Denis BRIHAT, Éric BOURRET et FLORE.
Cette cinquième Ă©dition de Chaumont-Photo-sur-Loire rassemble quatre artistes que l’attrait pour la nature a rendu patients, qu’ils aient dĂ©cidĂ© de l’envisager comme une construction mentale en s’attachant au paysage ou comme la somme d’élĂ©ments infiniment singuliers en effectuant des prĂ©lèvements dans l’environnement naturel. Certaines de ces images montrent des plans larges, alors que d’autres cristallisent autour d’un dĂ©tail offrant au regardeur un spectacle tantĂ´t macroscopique, tantĂ´t microscopique, d’une montagne ou d’une fleur. PassĂ©e par le prisme photographique, la nature s’inscrit dans un cadre, qui Ă bien des Ă©gards Ă©voque celui du tableau. Agissant comme un peintre, chaque photographe prĂ©lève une part du rĂ©el pour le magnifier ou le transformer en fiction, jouant sur les couleurs, effaçant le dĂ©cor, mais aussi tout ce qui pourrait dater la prise de vue… LĂ oĂą la mĂ©moire devient floue, l’imagination s’envole. Les amateurs de Chaumont-sur-Loire connaissent l’engagement du Domaine en faveur de la beautĂ© et du respect dĂ» Ă la nature. Chaque Ă©dition de Chaumont-Photo-sur-Loire est donc l’occasion d’attirer l’attention de chacun sur le caractère prĂ©cieux de notre environnement naturel, tout en cĂ©lĂ©brant des pratiques photographiques exceptionnelles.
Ce respect est une composante majeure de l’oeuvre de Michael Kenna, qui rĂ©fute le mot “prise” pour insister sur le don. Le photographe, internationalement reconnu, rĂ©colte pour ainsi dire ce que la nature offre sans contrainte. Il laisse advenir Ă l’image le paysage qu’il donne Ă dĂ©couvrir toujours dans un mĂŞme petit format. Observateur impĂ©nitent, il est venu dans le Parc Historique du Domaine pour complĂ©ter la sĂ©rie des arbres qui sera prĂ©sentĂ©e dans le Château. Dans un tout autre registre, les fleurs, les fruits et les dĂ©tails naturels en majestĂ© de Denis Brihat subjuguent. Telles des apparitions, ils Ă©mergent du blanc et s’affranchissent de tout milieu naturel. Ă€ peine reconnaissables, ils s’adonnent Ă des poses, sensibles modèles vivants. Immense artiste engagĂ© dans son art et grand pĂ©dagogue, Denis Brihat crĂ©e des “tableaux photographiques”, fruits d’une quĂŞte tant esthĂ©tique que philosophique. Ils seront exposĂ©s dans les espaces de la Cour Agnès Varda. Les images proposĂ©es par Éric Bourret sont aussi d’une grande singularitĂ©. Elles proviennent de deux sĂ©ries, dont l’une Arbos, totalement inĂ©dite, issue de ses promenades en bord de Loire et l’autre Primary Forest de ses marches dans les Ă®les de la MacaronĂ©sie et des forĂŞts primaires de Chine et de Finlande. Si le photographe arpente, des mois durant, la planète, c’est pour mieux saisir le mouvement de chaque territoire explorĂ©. “La marche photographique rend lisible l’expĂ©rience du paysage traversé”, a-t-il coutume de dire. Chacune de ses images accueille une expĂ©rience physique, celle d’un oeil et d’un corps qui accompagnent la lente, mais inexorable rĂ©volution de la Terre. Ses grands formats seront prĂ©sentĂ©s dans le Château. Les photographies de FLORE seront installĂ©es, quant Ă elles, dans l’Asinerie Ă©clairĂ©e par un lustre majestueux. Il fallait un dĂ©cor propice Ă la fiction pour accueillir L’odeur de la nuit Ă©tait celle du jasmin. Telles les pages Ă©chappĂ©es d’un carnet de voyage, ces tirages en noir et blanc teintĂ©s au thĂ© et cirĂ©s invitent Ă partir sur les traces de la jeune Marguerite Duras en Indochine. Pour la photographe, la prise de vue n’est qu’une Ă©tape. Vient ensuite la recherche d’un grain, d’un flou, d’une profondeur de noir… Le travail sur la mĂ©moire se confond alors avec celui de la matière.
À l’intersection de ces quatre univers s’inscrivent le temps et le silence. Un temps pluriel – suspendu ou retrouvé, capturé ou à l’oeuvre – et un seul silence, un silence de vie. Deux ingrédients photographiques qui offrent aux beautés de la nature la possibilité de se laisser contempler.
Chantal Colleu-Dumond, Commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire