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“LĂ©on Bonvin (1834–1866)“ Une poĂ©sie du rĂ©el

Ă  la Fondation Custodia, Paris

du 8 octobre 2022 au 8 janvier 2023

Fondation Custodia


Interview de Maud GuichanĂ©, assistante de conservation Ă  la Fondation Custodia, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 7 octobre 2022, durĂ©e 13’39. © FranceFineArt. 

PODCAST –  Interview de Maud GuichanĂ©, assistante de conservation Ă  la Fondation Custodia,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 7 octobre 2022, durĂ©e 13’39.
© FranceFineArt.

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LŽon Bonvin (1834Ð1866)
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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 7 octobre 2022.

Extrait du communiqué de presse :

 

Portrait de Léon Bonvin. Daguerréotype. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2019-A.214.
Portrait de Léon Bonvin. Daguerréotype. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2019-A.214.
François Bonvin (1817-1887), Vue du comptoir de l’auberge de Vaugirard. Plume et encre brune, aquarelle. – 219 × 168 mm. New York, Collection particuliùre.
François Bonvin (1817-1887), Vue du comptoir de l’auberge de Vaugirard. Plume et encre brune, aquarelle. – 219 × 168 mm. New York, Collection particuliùre.
LĂ©on Bonvin, Paysage, effets de givre, 1865. Graphite, aquarelle et gouache blanche. – 201 × 266 mm. DĂ©partement des Hauts-de-Seine, musĂ©e du Grand SiĂšcle, Donation Pierre Rosenberg.
LĂ©on Bonvin, Paysage, effets de givre, 1865. Graphite, aquarelle et gouache blanche. – 201 × 266 mm. DĂ©partement des Hauts-de-Seine, musĂ©e du Grand SiĂšcle, Donation Pierre Rosenberg.
LĂ©on Bonvin, Bouton de rose devant un paysage, 1863. Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracĂ© au graphite, rehauts de gomme arabique. – 246 × 187 mm. Baltimore, The Walters Art Museum, inv. 37.1530.
LĂ©on Bonvin, Bouton de rose devant un paysage, 1863. Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracĂ© au graphite, rehauts de gomme arabique. – 246 × 187 mm. Baltimore, The Walters Art Museum, inv. 37.1530.
LĂ©on Bonvin, Bouquet de violettes, 1863. Plume et encre brune, aquarelle sur un tracĂ© au graphite. – 191 × 154 mm. Zurich, Collection Walter Feilchenfeldt.
LĂ©on Bonvin, Bouquet de violettes, 1863. Plume et encre brune, aquarelle sur un tracĂ© au graphite. – 191 × 154 mm. Zurich, Collection Walter Feilchenfeldt.
LĂ©on Bonvin, Nature morte Ă  la grenade, 1864. Plume et encre brune, aquarelle sur un tracĂ© au graphite, rehauts de gomme arabique. – 245 × 187 mm. Baltimore, The Walters Art Museum, inv. 37.1664.
LĂ©on Bonvin, Nature morte Ă  la grenade, 1864. Plume et encre brune, aquarelle sur un tracĂ© au graphite, rehauts de gomme arabique. – 245 × 187 mm. Baltimore, The Walters Art Museum, inv. 37.1664.
LĂ©on Bonvin, CuisiniĂšre au tablier rouge dans l’auberge Ă  Vaugirard, 1862. Plume et encre brune, aquarelle, gouache sur un tracĂ© au graphite, rehauts de gomme arabique. – 208 × 162 mm. Baltimore, The Walters Art Museum, inv. 37.1505.
LĂ©on Bonvin, CuisiniĂšre au tablier rouge dans l’auberge Ă  Vaugirard, 1862. Plume et encre brune, aquarelle, gouache sur un tracĂ© au graphite, rehauts de gomme arabique. – 208 × 162 mm. Baltimore, The Walters Art Museum, inv. 37.1505.

Commissariat :

Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris

Maud Guichané, assistante de conservation à la Fondation Custodia





Quarante ans aprĂšs l’unique rĂ©trospective qui lui avait Ă©tĂ© consacrĂ©e outre-Atlantique, la Fondation Custodia organise une importante exposition dĂ©diĂ©e Ă  LĂ©on Bonvin (1834 – 1866), un artiste aujourd’hui rare et trĂšs recherchĂ© par les plus grands musĂ©es et les amateurs les plus avertis. Elle publie Ă  cette occasion le catalogue raisonnĂ© de l’ensemble de son oeuvre. L’exposition et l’ouvrage apportent un Ă©clairage nouveau sur la vie et l’art de LĂ©on Bonvin. Ils permettent de dĂ©voiler de nombreuses oeuvres encore inĂ©dites, dispersĂ©es dans des collections publiques ou privĂ©es, essentiellement amĂ©ricaines et françaises.

LĂ©on Bonvin ne connut pas la mĂȘme notoriĂ©tĂ© que son demi-frĂšre, François (1817 – 1887), qui Ă©tait un peintre rĂ©aliste estimĂ© au XIXe siĂšcle. Sur sa vie, de rares sources et tĂ©moignages nous sont parvenus. La plupart furent Ă©crits juste aprĂšs sa mort prĂ©coce – et souvent en rĂ©action Ă  celle-ci – avant que la mĂ©moire de sa carriĂšre et de son oeuvre ne s’efface. ForcĂ© de consacrer ses journĂ©es au travail dans l’auberge familiale situĂ©e Ă  Vaugirard, LĂ©on Bonvin peignit ses aquarelles loin du regard du milieu artistique et culturel parisien. Il puisa son inspiration dans son environnement immĂ©diat : bouquets de fleurs champĂȘtres, natures mortes, vues de la plaine encore rurale et ouvriĂšre de Vaugirard. La sincĂ©ritĂ© avec laquelle il reprĂ©senta la rĂ©alitĂ© de son quotidien conduisit Ă  un art d’une poĂ©sie singuliĂšre.

L’exposition ouvre sur les oeuvres de jeunesse de LĂ©on Bonvin, des dessins entiĂšrement exĂ©cutĂ©s Ă  la pierre noire. Par des contrastes puissants, des ombres denses, de faibles lueurs, ou des contre-jours tranchĂ©s, l’artiste nous convie dans l’intimitĂ© de l’auberge, avec son dĂ©cor simple et rustique, ses animaux et ses alentours. LĂ©on reprĂ©senta Ă©galement les personnages qui l’animaient et dressa notamment un portrait saisissant de son pĂšre, François-Joseph-Eustache Bonvin (1796 – 1862), dont le visage baissĂ© et grave Ă©merge de la pĂ©nombre. Comme une grande majoritĂ© des dessins « noirs » rĂ©alisĂ©s dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1850, cette feuille est conservĂ©e dans les collections du musĂ©e d’Orsay, qui possĂšde un fonds consĂ©quent de dessins de LĂ©on Bonvin.

EncouragĂ© par François, LĂ©on Bonvin introduisit peu Ă  peu la couleur dans son oeuvre, privilĂ©giant l’encre et l’aquarelle Ă  partir de 1858. Sa technique Ă©volue mais, dans un premier temps, les thĂšmes restent les mĂȘmes. La CuisiniĂšre au tablier rouge (1862) est une feuille remarquable. Bonvin nous fait pĂ©nĂ©trer dans l’humble cuisine de son auberge. La figure fĂ©minine – probablement sa mĂšre, ou son Ă©pouse – apparaĂźt dans d’autres oeuvres de l’artiste, occupĂ©e par ses tĂąches quotidiennes. Les lĂ©gumes, qu’elle s’apprĂȘte ici Ă  prĂ©parer, annoncent quant Ă  eux la sĂ©rie de natures mortes que Bonvin rĂ©alisa Ă  partir de 1863.

Les natures mortes de LĂ©on Bonvin Ă©taient souvent composĂ©es de lĂ©gumes, ou d’un panier de fruits, associĂ©s Ă  d’autres objets que l’artiste trouvait sans peine au cabaret tels que des ustensiles, de la vaisselle, des carafes ou des bouteilles de vin. L’intĂ©rĂȘt que Bonvin portait Ă  ce sujet Ă©tait bien entendu liĂ© Ă  son travail, mais il peut aussi ĂȘtre associĂ© au renouveau du goĂ»t pour les natures mortes qui eut lieu dans l’art français des annĂ©es 1850 et 1860. Les peintres, au premier rang desquels figurait François Bonvin, s’inscrivaient dans une tradition hĂ©ritĂ©e des Ă©coles du Nord, relayĂ©e en France par Jean SimĂ©on Chardin au XVIIIe siĂšcle.

Non loin de ces dessins, le visiteur de l’exposition dĂ©couvre les petits bouquets de fleurs Ă  l’aquarelle qui constituaient un autre sujet de prĂ©dilection pour LĂ©on Bonvin. Au symbole de vanitĂ© qui leur Ă©taient habituellement associĂ© dans la peinture, Bonvin prĂ©fĂ©ra la simplicitĂ© directe et sans fard de ces fleurs des champs, arrangĂ©es avec naturel et un plaisant dĂ©sordre dans un verre ou un vase ordinaire. DĂ©nuĂ©es de toute grandiloquence ou de prĂ©tention, ces feuilles ne dĂ©montrent pas moins l’admirable sens de l’observation dont LĂ©on Bonvin faisait preuve dans l’ensemble de sa production.

C’est avec la mĂȘme attention qu’il reprĂ©senta ces fleurs dans leur environnement. Des rosiers sauvages, des chardons ou des campanules poussaient au bord des champs de la plaine de Vaugirard et au premier plan de ses aquarelles. S’aventurant en extĂ©rieur, s’échappant de la vie confinĂ©e du cabaret, LĂ©on Bonvin s’attacha Ă  restituer aussi les variations de couleurs et de lumiĂšres aux diffĂ©rentes heures du jour et des saisons. GuidĂ© par ce qu’il voyait et cherchant Ă  reproduire scrupuleusement ce qu’il percevait, LĂ©on Bonvin explora aussi les techniques graphiques qu’il avait Ă  sa disposition. Il les combina de maniĂšre personnelle, les superposa et les exploita de façon inventive pour reprĂ©senter le ciel qui s’embrase au coucher du soleil, la brume automnale qui enveloppe la nature, ou le givre de l’hiver qui recouvre tout.

Une grande partie des oeuvres prĂ©sentĂ©es Ă  la Fondation Custodia est issue des collections du Walters Art Museum de Baltimore, principal prĂȘteur, dont la collaboration s’est rĂ©vĂ©lĂ©e prĂ©cieuse dans ce projet. Ce fonds abrite en effet l’ensemble d’oeuvres de LĂ©on Bonvin le plus important au monde – cinquante-sept sur les cent-seize connues et repĂ©rĂ©es Ă  ce jour. Il avait Ă©tĂ© constituĂ© essentiellement du vivant de l’artiste par William T. Walters, grĂące Ă  l’agent amĂ©ricain George A. Lucas qui vivait Ă  Paris et se portait acquĂ©reur des oeuvres pour le collectionneur de Baltimore.

Les traits de LĂ©on Bonvin qui, jeune homme, posait Ă  l’occasion de son mariage avec Constance-FĂ©licitĂ© Gaudon dans un daguerrĂ©otype prĂ©sentĂ© dans la premiĂšre salle de l’exposition, rĂ©apparaissent en fin de parcours dans un Ă©mouvant autoportrait. Acquis par la Fondation Custodia en 2016, ce dessin est un tĂ©moignage prĂ©cieux sur la vie de l’artiste. Une inscription de la main de Bonvin dĂ©dicace l’Ɠuvre Ă  son Ă©pouse et la date du 19 janvier 1866, soit quelques jours seulement avant que l’artiste ne mette tragiquement fin Ă  ses jours. Le suicide de LĂ©on Bonvin, Ă  l’ñge de 31 ans, participa pleinement Ă  la crĂ©ation du mythe de l’artiste incompris et isolĂ© qui entoura bientĂŽt sa personne.

EndeuillĂ©, François Bonvin lança un appel Ă  la communautĂ© artistique afin d’organiser une vente dont les profits permettraient de venir en aide Ă  la famille de LĂ©on. Le catalogue de cette vente qui eut lieu en mai 1866 est prĂ©sentĂ© dans un dernier chapitre de l’exposition, consacrĂ© aux liens familiaux comme artistiques, qui unissaient LĂ©on et François. Le rapprochement des oeuvres de chacun d’eux met en avant un certain nombre de points communs prouvant que les deux frĂšres s’étaient cĂŽtoyĂ©s et avaient sans doute Ă©changĂ© sur l’art. Mais, au-delĂ  des parentĂ©s techniques ou iconographiques qui lient leurs oeuvres, cette comparaison est aussi une maniĂšre de souligner la singularitĂ© de l’art de LĂ©on que l’on pourrait qualifier de rĂ©alisme intuitif, sans prĂ©jugĂ©s, dans sa forme la plus honnĂȘte et immĂ©diate. Cette singularitĂ© et cette sincĂ©ritĂ© firent de LĂ©on Bonvin un poĂšte du rĂ©el.

Portrait de Léon Bonvin. Daguerréotype. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2019-A.214.
Portrait de Léon Bonvin. Daguerréotype. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2019-A.214.
LĂ©on Bonvin, La Plaine de Vaugirard, 1856. Pierre noire et estompe. – 175 × 266 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2008-T.8.
LĂ©on Bonvin, La Plaine de Vaugirard, 1856. Pierre noire et estompe. – 175 × 266 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2008-T.8.
LĂ©on Bonvin, Route dans la plaine de Vaugirard, 1863. Plume et encre brune, aquarelle. – 212 × 162 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2009-T.5.
LĂ©on Bonvin, Route dans la plaine de Vaugirard, 1863. Plume et encre brune, aquarelle. – 212 × 162 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 2009-T.5.

Catalogue

Léon Bonvin (1834-1866). Une poésie du réel Paris, Fondation Custodia, 2022

L’exposition s’accompagne d’un catalogue raisonnĂ© de l’oeuvre de Bonvin, publiĂ© en deux versions, anglaise et française. Celui-ci est introduit par des essais rĂ©digĂ©s par Jo Briggs, conservateur associĂ©e au Walters Art Museum de Baltimore, Maud GuichanĂ©, assistante de conservation Ă  la Fondation Custodia, Ger Luijten, directeur de la Fondation Custodia, MichĂšle Quentin, historienne des jardins et Gabriel P. Weisberg, professeur Ă©mĂ©rite de l’UniversitĂ© du Minnesota.