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“Fernande Olivier et Pablo Picasso“ 
dans l’intimitĂ© du Bateau-Lavoir

au Musée de Montmartre, Paris

du 14 octobre 2022 au 19 février 2023

Musée Montmartre


Interview de Nathalie Bondil, directrice du musĂ©e et des expositions de l’Institut du monde arabe et de Saskia Ooms, responsable de la conservation du musĂ©e de Montmartre, commissaires de l’exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 24 octobre 2022, durĂ©e 26’16. © FranceFineArt.
(entretien réalisé dans le jardin du musée)

PODCAST –  Interview de Nathalie Bondil, directrice du musĂ©e et des expositions de l’Institut du monde arabe et de Saskia Ooms, responsable de la conservation du musĂ©e de Montmartre, commissaires de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 24 octobre 2022, durĂ©e 26’16.
© FranceFineArt.
(entretien réalisé dans le jardin du musée)

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Fernande Olivier et Pablo Picasso, dans lÕintimitŽ du Bateau-Lavoir
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 24 octobre 2022.

Extrait du communiqué de presse :

 

Fernande Olivier, Picasso et ses amis (Couverture), édition originale, 1933, édition stock Musée de Montmartre, collection le Vieux Montmartre.
Fernande Olivier, Picasso et ses amis (Couverture), édition originale, 1933, édition stock Musée de Montmartre, collection le Vieux Montmartre.
Kees Van Dongen (1877-1968), Fernande Olivier, 1907 Huile sur carton, 39 × 35 cm, Achat de la Ville, 1939. Montpellier, musĂ©e Fabre, © MusĂ©e Fabre de Montpellier MĂ©diterranĂ©e MĂ©tropole / photographie FrĂ©dĂ©ric Jaulmes © Adagp, Paris, 2022.
Kees Van Dongen (1877-1968), Fernande Olivier, 1907 Huile sur carton, 39 × 35 cm, Achat de la Ville, 1939. Montpellier, musĂ©e Fabre, © MusĂ©e Fabre de Montpellier MĂ©diterranĂ©e MĂ©tropole / photographie FrĂ©dĂ©ric Jaulmes © Adagp, Paris, 2022.
Juan Gris (1887-1927) Pierrot à la guitare, mai 1919 Huile sur toile, 90 x 73 cm. MNAM/CCI, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Philippe Migeat/Dist. RMN-GP.
Juan Gris (1887-1927), Pierrot à la guitare, mai 1919 Huile sur toile, 90 x 73 cm. MNAM/CCI, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Philippe Migeat/Dist. RMN-GP.
Pablo Picasso (1881-1968) Buste de femme (Ă©tude pour « Les Demoiselles d’Avignon »), printemps 1907 Huile sur toile, 58,5 x 46,5 cm MusĂ©e national Picasso-Paris © Adrien Didierjean/Agence photographique de la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux - Grand Palais des Champs ElysĂ©es © Succession Picasso 2022.
Pablo Picasso (1881-1968), Buste de femme (Ă©tude pour « Les Demoiselles d’Avignon »), printemps 1907 Huile sur toile, 58,5 x 46,5 cm MusĂ©e national Picasso-Paris © Adrien Didierjean/Agence photographique de la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux – Grand Palais des Champs ElysĂ©es © Succession Picasso 2022.
Fernande Olivier (1881-1966), Autoportrait, vers 1935, huile sur toile, 48 x 38 cm, Association La Belle Fernande Cliché © comediart Archives LBF Association.
Fernande Olivier (1881-1966), Autoportrait, vers 1935, huile sur toile, 48 x 38 cm, Association La Belle Fernande Cliché © comediart Archives LBF Association.
Pablo Picasso (1881-1973), Portrait de Fernande Olivier (détail), 1908, Contretype, Musée national Picasso-Paris. ©RMN-Grand Palais¹Musée national Picasso-Paris - Madeleine Coursaget. © Succession Picasso 2022.
Pablo Picasso (1881-1973), Portrait de Fernande Olivier (dĂ©tail), 1908, Contretype, MusĂ©e national Picasso-Paris. ©RMN-Grand PalaisÂąMusĂ©e national Picasso-Paris – Madeleine Coursaget. © Succession Picasso 2022.
Anonyme, Pablo Picasso et Fernande Olivier avec leurs chiens, Féo et Frika, devant le Bateau-Lavoir, Paris, v. 1904-1906. Photographie. Musée national Picasso-Paris. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMNGrand Palais /image Centre Pompidou, MNAMCCI.
Anonyme, Pablo Picasso et Fernande Olivier avec leurs chiens, Féo et Frika, devant le Bateau-Lavoir, Paris, v. 1904-1906. Photographie. Musée national Picasso-Paris. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMNGrand Palais /image Centre Pompidou, MNAMCCI.
Anonyme, Le Bateau Lavoir, 13 rue Ravignan, s. d.. Tirage moderne. © Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre.
Anonyme, Le Bateau Lavoir, 13 rue Ravignan, s. d.. Tirage moderne. © Musée de Montmartre, collection Le Vieux Montmartre.

Commissariat :

Nathalie Bondil, directrice du musĂ©e et des expositions de l’Institut du monde arabe 

Saskia Ooms, responsable de la conservation du musée de Montmartre 

Assistées de Clémence Pinquier





Fernande Olivier (1881-1966), femme moderne, modĂšle, artiste et Ă©crivain, compagne et modĂšle du jeune Picasso de 1904 Ă  1912, est Ă  l’honneur au musĂ©e de Montmartre. Cette personnalitĂ©Ì du Bateau-Lavoir et de la vie montmartroise au dĂ©but du XXe siĂšcle est le sujet d’une premiĂšre exposition qui lui est entiĂšrement consacrĂ©e.

Cette exposition raconte Fernande Olivier et illustre grĂące Ă  des archives familiales et de nombreux prĂȘts publics et privĂ©s, les Ă©pisodes phares des avant-gardes. Le point-de-vue adoptĂ© est celui de Fernande Ă  travers ses Ă©crits, ses correspondances et mĂȘme ses oeuvres. Deux livres forment le fil rouge de l’exposition : « Souvenirs Intimes, Ă©crits pour Picasso » et « Picasso et ses amis ».

Le premier ouvrage publiĂ© de maniĂšre posthume raconte sa jeunesse difficile, enfant non reconnue, Ă©pouse violentĂ©e lors d’un premier mariage dont elle sâ€˜Ă©chappe, sa quĂȘte d’émancipation comme modĂšle professionnelle, enfin sa rencontre avec Pablo.

Le second, publiĂ© de son vivant, compile ses observations originales, parfois tranchantes, sur les personnalitĂ©s du Bateau-Lavoir, artistes et mĂ©cĂšnes, dont elle partage la vie quotidienne. LouangĂ© par Paul LĂ©autaud, c’est « le tableau le plus authentique de cette Ă©poque » dira Picasso Ă  l’instar d’AndrĂ© Salmon et de Max Jacob.

Fernande Olivier et Pablo Picasso, dans l’intimitĂ© du Bateau-Lavoir propose donc un dialogue entre les mots de Fernande et un ensemble de soixante-seize oeuvres (peintures, sculptures, dessins, lithographies, manuscrits, Ă©ditions et correspondances originales) outre un riche corpus photographique et vidĂ©ographique prĂ©sentĂ©s en regard de ses Ă©crits. Elle illustre les Ă©pisodes marquants de sa vie de femme, modĂšle, Ă©crivain et artiste. Son point-de-vue unique de tĂ©moin des avant-gardes est donnĂ© Ă  voir Ă  travers les oeuvres des artistes qu’elle cĂŽtoie parmi lesquels Georges Braque, AndrĂ© Derain, Otto Freundlich, Juan Gris, Auguste Herbin, Marie Laurencin, Henri Matisse, Henri Rousseau, Suzanne Valadon, Kees Van Dongen, et bien-sĂ»r Pablo Picasso. Une installation contemporaine d’AgnĂšs Thurnauer, rappelle dans le parcours combien les violences conjugales vĂ©cues dans son premier mariage restent d’actualitĂ©.

Ces tĂ©moignages prĂ©cieux dĂ©crivent les membres du cercle artistique du Bateau-Lavoir et les marchands comme Vollard et Kahnweiler avec intelligence et humour. L’exposition Ă©claire d’autres figures de ce cercle : artistes femmes, mĂ©cĂšnes et compagnes aux rĂŽles multiples et majeurs telles que Gertrude Stein, Marie Laurencin, Guus van Dongen, et Suzanne Valadon…




Avant-propos
par GeneviÚve Rossillon, présidente et Fanny de Lépinau, directrice

Le MusĂ©e de Montmartre donne la parole – et rend hommage par cette premiĂšre exposition qui lui est consacrĂ©e – Ă  une femme oubliĂ©e, pourtant tĂ©moin intime d’une Ă©poqueš : celle de la bohĂšme montmartroise, celle de la naissance de l’Art moderne.

Fernande Olivier (1881-1966) « naĂźt » en 1900š: elle a 19 ans et vient d’ensevelir son vrai nom – AmĂ©lie Lang – et avec lui, un des chapitres les plus noirs de sa vie. Enfant non reconnue, elle reçoit une Ă©ducation bourgeoise. MariĂ©e de force, Ă©pouse mineure et violentĂ©e, elle fuit son foyer. DĂ©munie, elle devient un modĂšle professionnel apprĂ©ciĂ©. Elle s’installe en 1901 au Bateau-Lavoir, ce vieil et Ă©trange bĂątiment qui verra l’éclosion des plus grands artistes du XXĂšme siĂšcle. Elle y vivra ses annĂ©es les plus heureuses avec Pablo Picasso (1881- 1973) qu’elle rencontre en aoĂ»t 1904, quatre mois aprĂšs l’arrivĂ©e du jeune Espagnol place Ravignan. Elle le quitte en 1912 quand elle constate qu’il l’aime moins, « se dĂ©chirant elle- mĂȘme » .

Fernande Ă©crit Picasso et ses amis en 1933, ses Souvenirs intimes Ă©tant publiĂ©s de maniĂšre posthume en 1988. Par sa narration saisissante de vĂ©ritĂ©, elle rĂ©vĂšle sa jeunesse, livre un rĂ©cit touchant sur la diÂłcile condition fĂ©minine de son temps, et nous fait entrer dans l’intimitĂ© du Bateau-Lavoir. Elle y dĂ©crit avec vivacitĂ©, justesse et humour ses compagnons de bohĂšme : Apollinaire, Braque, Derain, Laurencin, Le Douanier Rousseau, Matisse, Max Jacob, Van Dongen
 et celui qui n’est pas encore tout Ă  fait Picasso auprĂšs de qui elle aura Ă©tĂ© « heureuse, trĂšs heureuse ». Car « il y a aussi dans ce livre une histoire d’amour qui se laisse entendre presque Ă  chaque page, un grand souvenir qui ne peut pas s’éteindre » Ă©crira Paul LĂ©autaud. Fernande est au coeur de l’évolution picturale de Pablo vers le cubisme, dont elle Ă©crira : « je l’ai vu naĂźtre et en ai suivi la lente Ă©laboration ». La grande richesse de son tĂ©moignage, nous devons Ă  sa sensibilitĂ© de femme, Ă  sa force de femme, Ă  son intelligence de femme.




Fernande Olivier par Amélie Lang
par Nathalie Bondil – extrait de l’essai publiĂ© dans le catalogue de l’exposition en Co-Ă©dition musĂ©e de Montmartre Jardins Renoir- In Fine Editions

Les Souvenirs intimes de Fernande Olivier, Ă©ditĂ©s post mortem par son filleul Gilbert Krill sont un rare tĂ©moignage, direct et sincĂšre, Ă©mouvant surtout, d’une femme intelligente, fi Ăšre et libre, Ă©duquĂ©e dans la petite bourgeoisie, mineure abusĂ©e, jeune fille en quĂȘte d’émancipation et de bonheur. Cette autobiographie Ă©meut par sa vĂ©ritĂ©, sa cruditĂ© mĂȘme, Ă©crite Ă  partir de son journal. C’est Fernande par elle-mĂȘme, pour elle-mĂȘme, pour nous-mĂȘmes : un rĂ©cit sur la condition fĂ©minine d’un autre temps qui rĂ©sonne puissamment de nos jours.

De son vivant et poussĂ©e par la nĂ©cessitĂ©, Fernande oubliĂ©e avait publiĂ© une sĂ©rie d’articles de souvenirs. SĂ©duit par ces parutions vite interrompues par Picasso selon Paul LĂ©autaud (1872-1956), l’homme de lettres demande Ă  l’autrice trois autres chapitres pour Le Mercure de France. Leurs rencontres aboutissent Ă  la publication en 1933 chez Stock de Picasso et ses amis qu’il prĂ©face, louant sa finesse d’observation et sa franchise : « Il n’y a pas d’autre mot : merveilleusement Ă©crit. Une simplicitĂ©, une nettetĂ©, avec une force d’expression ! Un trĂšs grand talent d’écrivain, que pourraient lui envier bien des Ă©crivains Ă  succĂšs (
) Si je cherche le pourquoi de ce style si simple, aĂ©rĂ©, courant, et pourtant si expressif, je crois que c’est cela : cette femme n’a eu l’esprit gĂątĂ© par aucune rhĂ©torique, elle Ă©crit comme elle pense et comme elle sent, sans s’occuper de plus, n’ayant pour guide que d’ĂȘtre vraie et claire. Je voudrais bien Ă©crire de cette façon-lĂ . »

Invisible, Fernande s’efface volontairement dans Picasso et ses amis. Elle ne se rĂ©vĂšle que dans le premier chapitre, « Sur moi-mĂȘme », ajoutĂ© Ă  la demande de LĂ©autaud : « Quelques Ă©crivains, dans leurs livres sur Picasso, m’ont prĂ©sentĂ©e sous le nom de la ‘Belle Fernande’, ce qui m’a donnĂ© la mesure de leur apprĂ©ciation. Je n’avais donc reprĂ©sentĂ© pour eux qu’une valeur toute physique. Au fait, qu’auraient-ils pu savoir de moi ? »

L’intĂ©rĂȘt de la publication posthume des Souvenirs intimes –  Écrits pour Picasso, Ă©ditĂ©s bien aprĂšs le dĂ©cĂšs de Fernande et de Pablo, est qu’elle parle en son nom, sujet plus qu’objet. Elle n’est plus seulement le tĂ©moin des avant-gardes mais l’actrice de sa propre vie. Elle n’est plus chosifiĂ©e comme muse ou modĂšle de
 par tous les exĂ©gĂštes. Pourtant, elle s’adresse Ă  un homme : « J’entreprends de te raconter ma vie. Peut-ĂȘtre pour que tu me comprennes mieux. Tu as toujours doutĂ© de moi, de mon amour, de ce sentiment profond qui faisait que tout de moi se rapportait qui Ă  toi, Ă  toi seul. Ces annĂ©es vĂ©cues prĂšs de toi, ce fut la seule Ă©poque heureuse de ma vie ». Ce texte est dĂ©diĂ© Ă  Picasso n’intervient qu’en fi n d’ouvrage, Fernande racontant plus ses Ă©mois et dĂ©boires de fillette Ă  jeune fille. Le dĂ©classement d’une adoptĂ©e, la violence sexuelle familiale et conjugale, le pĂ©nible travail de modĂšle, la difficultĂ© de gagner sa vie sont au coeur de ce rĂ©cit peu ordinaire, et pourtant banal en ces temps difficiles pour les femmes.

C’est ce qui le rend si singulier et si attachant aujourd’hui en pĂ©riode post Me Too. C’est aussi l’époque de Pablo et Fernande, avant qu’il ne devienne Picasso, le gĂ©nie de l’art ou « le gĂ©nie du mal » dĂ©crit plus tard. Ces annĂ©es vĂ©cues ensemble, sous la plume de Fernande, Ă©voquent plutĂŽt le bonheur que la douleur : il est juste de le rappeler. Dans un cahier vert, son Ă©criture manuscrite mentionne le titre Picasso et moiš: « Pourquoi j’écris ce livre, pourquoi je pense Ă  toi ? Ah ! je ne sais ! Pour me parler du passĂ©, des seules annĂ©es heureuses de ma vie (
) Je sais que certains vont trouver Ă©trange, indiscret, scandaleux d’étaler ma vie intime surtout aprĂšs la publication de Picasso et ses amis oĂč j’avais volontairement nĂ©gligĂ© de paraĂźtre (
) et puisqu’il est nĂ©cessaire de manger pour vivre, il est Ă©galement nĂ©cessaire d’user de tous les moyens qui pourrait permettre un allĂšgement matĂ©riel. C’est peut-ĂȘtre cynique mais c’est cependant pourquoi je me suis dĂ©cidĂ©e Ă  publier mes souvenirs intimes » Ă©crit-elle : « Vivre de ses souvenirs dans la misĂšre, c’est l’acheminement vers le suicide ».

Son filleul se souvient : « Vers 1955 ou 1957, Mme Braque mit au courant Picasso de la misĂšre dans laquelle vivait Fernande. C’est Ă  la mĂȘme Ă©poque que Marraine (
) dĂ©cida de faire publier ce livre afin de survivre (
) Picasso lui vint en aide en lui adressant une somme (autour d’un million d’anciens francs). Et le manuscrit rĂ©intĂ©gra la petite malle d’osier d’oĂč je l’ai moi-mĂȘme extrait, trente ans plus tard. »

Parcours 

À la fois chronologique et thĂ©matique, le parcours retrace la vie de Fernande Olivier, nĂ©e AmĂ©lie Lang, modĂšle professionnel, Ă©crivain et tĂ©moin important du Bateau-Lavoir. Ses deux livres forment le fil rouge de l’exposition. PuisĂ©s dans son journal, ses Souvenirs intimes, Ă©crits pour Picasso publiĂ©s de maniĂšre posthume en 1988 raconte sa jeunesse diÂłcile, enfant non reconnue, Ă©pouse violentĂ©e lors d’un premier mariage dont elle sâ€˜Ă©chappe, puis sa quĂȘte d’émancipation comme modĂšle professionnel, enfin sa rencontre avec Pablo. Le second ouvrage publiĂ© de son vivant en 1933, Picasso et ses amis, compile ses observations originales, parfois tranchantes, sur les personnalitĂ©s du Bateau-Lavoir, artistes et mĂ©cĂšnes, dont elle partage la vie quotidienne. La publication est louĂ©e par Paul LĂ©autaud « Il n’y a pas d’autre mot : merveilleusement Ă©crit. », tandis que Picasso dira Ă  l’instar d’AndrĂ© Salmon et de Max Jacob, qu’il est « le tableau le plus authentique de cette Ă©poque » dira Picasso. Le parcours, qui rassemble prĂšs de 80 oeuvres (peintures, sculptures, dessins, lithographies, manuscrits, Ă©ditions et correspondances originales) est enrichi d’un riche ensemble de documents photographiques et vidĂ©ographiques Une installation contemporaine d’AgnĂšs Thurnauer, rappelle combien les violences conjugales, que Fernande a vĂ©cues dans son premier mariage, restent d’actualitĂ©. 

Le parcours s’articule en plusieurs sections : 

1. Fernande Olivier, femme de tĂȘte, femme de lettres 

2. De Fernande Olivier à AgnÚs Thurnauer : Mots à maux 

3. Souvenirs intimes : Fernande rencontre Pablo 

4. Fernande et le cercle espagnol du Bateau-Lavoir 

5. Le Bateau-Lavoir au temps de Fernande 

6. Fernande et Pablo : Alchimies autour d’un visage 

7. Fernande, témoin des avant-gardes 

8. Au beau temps de la Butte 

9. Fernande raconte Picasso et ses amis 

10. Fernande, femmes, modĂšles et artistes

L’exposition bĂ©nĂ©ficie du soutien du MusĂ©e Picasso-Paris. 



Célébrations Picasso 

Le 8 avril 2023 marque le cinquantiĂšme anniversaire de la disparition de l’artiste espagnol Pablo Picasso et place ainsi l’annĂ©e sous le signe de la cĂ©lĂ©bration de son oeuvre et de son hĂ©ritage artistique en France, en Espagne et Ă  l’international. Les gouvernements français et espagnols ont souhaitĂ© porter cet Ă©vĂ©nement transnational d’ampleur Ă  travers une commission binationale, rĂ©unissant les administrations culturelles et diplomatiques des deux pays. La CĂ©lĂ©bration Picasso 1973-2023 s’articule autour d’une cinquantaine d’expositions et d’évĂ©nements qui se tiendront dans des institutions culturelles de renom, en Europe et en AmĂ©rique du Nord, et qui ensemble dressent un Ă©tat historiographique des approches de l’oeuvre de Picasso. La commĂ©moration, rythmĂ©e par des temps de cĂ©lĂ©brations officiels en France et en Espagne, permettra de dresser un Ă©tat de la recherche et de la comprĂ©hension de l’oeuvre de Picasso, notamment lors d’un grand symposium international Ă  l’automne 2023, au moment de l’ouverture du Centre d’Études Picasso Ă  Paris. Le MusĂ©e national Picasso-Paris et la Commission nationale espagnole pour la commĂ©moration du 50e anniversaire de la mort de Pablo Picasso sont heureux de soutenir ce programme exceptionnel.