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“GisĂšle Freund – Ce Sud si lointain“ 
Photographies d’AmĂ©rique latine

Ă  la Maison de l’AmĂ©rique latine, Paris

du 21 octobre 2022 au 7 janvier 2023

Maison de l’AmĂ©rique latine


Interview de Juan Álvarez MĂĄrquez, commissaire de l'exposition, et de Juan Manuel Bonet, conseiller spĂ©cial, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 20 octobre 2022, durĂ©e 31’04. © FranceFineArt. (Juan Álvarez MĂĄrquez)

PODCAST –  Interview de Juan Álvarez MĂĄrquez, commissaire de l’exposition, et de Juan Manuel Bonet, conseiller spĂ©cial,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 20 octobre 2022, durĂ©e 31’04.
© FranceFineArt.
(Juan Álvarez Mårquez)

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Gisle Freund - Ce Sud si lointain
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 20 octobre 2022.

Extrait du communiqué de presse :

 

GisĂšle Freund, Les derniĂšres Iles devant le Cap Horn. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Les derniĂšres Iles devant le Cap Horn. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Silvina Ocampo, Buenos Aires, 1942. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Silvina Ocampo, Buenos Aires, 1942. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, MarchĂ© d’Otavalo, Equateur, vers 1944. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, MarchĂ© d’Otavalo, Equateur, vers 1944. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Frida Kahlo dans son jardin, CoyoacĂĄn, Mexique, vers 1948. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Frida Kahlo dans son jardin, CoyoacĂĄn, Mexique, vers 1948. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Cruches en vente au marchĂ© d’Oaxaca, Mexique, 1950-52. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Cruches en vente au marchĂ© d’Oaxaca, Mexique, 1950-52. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Des « Chefs » de diffĂ©rents villages. Etat du Chiapas, Mexique, 1952. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Des « Chefs » de diffĂ©rents villages. Etat du Chiapas, Mexique, 1952. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Femmes de Tehuantepec, Etat de Oaxaca, Mexique, 1950-52. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Femmes de Tehuantepec, Etat de Oaxaca, Mexique, 1950-52. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Bois PĂ©trifiĂ©s, Patagonie 1943. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Bois PĂ©trifiĂ©s, Patagonie 1943. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Stockage de sacs alimentaires, Mexique, 1950-52. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, Stockage de sacs alimentaires, Mexique, 1950-52. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, La grande place du village de San Juan Chamula lors d’une fĂȘte, 1952. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.
GisĂšle Freund, La grande place du village de San Juan Chamula lors d’une fĂȘte, 1952. ©RMN – Grand Palais/ GisĂšle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’AmĂ©rique latine.

Commissaire : Juan Álvarez Mårquez

Conseiller spécial : Juan Manuel Bonet




Exposition rĂ©alisĂ©e avec le concours de l’IMEC (Institut MĂ©moires de l’Edition Contemporaine)



À partir du 21 octobre 2022 et pendant 2 mois et demi, la Maison de l’AmĂ©rique latine invite le public Ă  un voyage sensible en AmĂ©rique latine Ă  travers le regard et les photographies de GisĂšle Freund. Sous l’intitulĂ© « Ce Sud si lointain »*, l’exposition met en valeur un patrimoine photographique de 72 images – tirages posthumes -, pour certaines inĂ©dites, rĂ©parties entre portraits de personnalitĂ©s culturelles (majoritairement), puis paysages, scĂšnes de villages et de marchĂ©s, rĂ©alisĂ©es principalement entre 1941 et 1954.

*L’exposition emprunte son nom Ă  un vers du poĂšme de Luis Cernuda intitulĂ© « J’aimerais ĂȘtre seul dans le sud », inclus dans son livre Un rio, un amor (1929) :

A ce sud si lointain je veux ĂȘtre mĂȘlĂ©.

La pluie là-bas n’est rien qu’une rose entr’ouverte;

Son brouillard mĂȘme rit, rire blanc dans le vent.

Son ombre, sa lumiĂšre ont d’égales beautĂ©s.



L’exposition « Ce Sud si lointain » a pour ambition de rĂ©vĂ©ler la place importante qu’a occupĂ© le vaste continent amĂ©ricain dans la trajectoire de la photographe germano-française, renommĂ©e pour ses portraits d’écrivains du XXe siĂšcle devenus iconiques, caractĂ©risĂ©s par un cadrage serrĂ© et l’usage de la couleur dĂšs 1938. Les images ici sĂ©lectionnĂ©es mettent en lumiĂšre la constante capacitĂ© de GisĂšle Freund Ă  s’intĂ©resser non seulement Ă  l’expression d’une personne et Ă  son visage, – « je n’ai jamais cessĂ© de vouloir comprendre ce qui se trouve derriĂšre un visage » -, mais aussi Ă  « l’ĂȘtre humain et ce qui l’entoure », Ă  son environnement et Ă  sa condition.


C’est en 1941 que GisĂšle Freund fuyant l’occupation nazie dĂ©couvre pour la premiĂšre fois l’AmĂ©rique latine en Ă©migrant Ă  Buenos Aires oĂč elle est accueillie par une grande figure argentine des lettres, Victoria Ocampo. Depuis la capitale argentine, elle effectuera plusieurs voyages, en Patagonie, en Uruguay, au Chili, puis de façon intermittente jusqu’aux dĂ©but des annĂ©es 1950, elle se rendra au Mexique, en Equateur, en Bolivie, au PĂ©rou, au BrĂ©sil. L’Argentine et le Mexique plus particuliĂšrement, seront sources de vibrantes Ă©motions esthĂ©tiques et humaines, et laisseront une empreinte profonde et durable dans sa vie. Elle rĂ©alisera de nombreux reportages pour Time Magazine et Life, pour les journaux argentins La NaciĂłn et El Hogar, ou encore mexicains comme Novedades. Elle fera partie de l’agence Magnum dĂšs sa fondation en 1947 et jusqu’en 1954.


« Ce Sud si lointain » rassemble donc pour la premiĂšre fois un corpus axĂ© principalement sur les figures marquantes du monde culturel qu’elle rencontra en AmĂ©rique latine, – et, dans une moindre mesure, en France, dans une pĂ©riode plus proche de nous, – sur les paysages qu’elle y dĂ©couvrit, et sur des scĂšnes de marchĂ©s et du monde rural, rarement montrĂ©es auparavant.


L’exposition permettra d’apprĂ©cier pleinement le triple profil de GisĂšle Freund, Ă  la fois photographe, sociologue et journaliste. Celle-ci confiera en 1991 : « J’ai pensĂ© que la photographie Ă©tait un moyen merveilleux pour que les peuples se connaissent entre eux…J’ai cru Ă  cette utopie : la connaissance des autres, de leurs diffĂ©rences, comme langage de paix entre les hommes. Ma tĂąche Ă©tait donc, pensais-je, de participer Ă  la paix du monde Ă  travers la photographie.»


Cette exposition a Ă©tĂ© montrĂ©e une premiĂšre fois en 2021 Ă  Grenade, Espagne, au Centre JosĂ© Guerrero sous le titre En el Sur tan distante, GisĂšle Freund, avec le concours de l’IMEC. PrĂ©sentĂ©e sous un format plus rĂ©duit, elle Ă©tait composĂ©e de 52 tirages posthumes. Catalogue En el sur tan distante- In the oh-so-distant south, GisĂšle Freund. Textes Juan Manuel Bonet, Juan Álvarez MĂĄrquez, La FĂĄbrica, 2021.160 pages.


La prĂ©sentation Ă  Paris, Ă  la Maison de l’AmĂ©rique latine, est enrichie de 20 images supplĂ©mentaires, dont 14 encore jamais montrĂ©es, tirages posthumes Ă©galement, centrĂ©es autour du Mexique et de l’Equateur.


Le fonds GisĂšle Freund est dĂ©posĂ© Ă  l’IMEC, Institut MĂ©moires de l’Edition Contemporaine, qui conserve des milliers de nĂ©gatifs et diapositives. Les tirages sont tous posthumes et numĂ©risĂ©s par la RĂ©union des MusĂ©es Nationaux (RMN).




Pour accompagner l’exposition, un catalogue aux Ă©ditions M/imec et Maison d l’AmĂ©rique latine est disponible.






GisĂšle Freund, de l’exil Ă  la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique latine

Les liens particuliers de GisĂšle Freund avec l’AmĂ©rique latine commencent Ă  se tisser Ă  la fin des annĂ©es 1930 dans le Paris d’avant-guerre, lorsqu’elle fait la connaissance de plusieurs personnalitĂ©s du monde hispanique et surtout hispanoamĂ©ricain, notamment Victoria Ocampo. MĂ©cĂšne et femme de lettres argentine, grande voyageuse, amie de Rabindranath Tagore et Drieu La Rochelle, Victoria Ocampo a fondĂ© en 1931 avec Waldo Frank, Ă  Buenos Aires, la revue Sur, une revue littĂ©raire d’avant-garde et engagĂ©e, qui deviendra trĂšs influente. Cette rencontre jouera un rĂŽle dĂ©terminant dans la destinĂ©e de GisĂšle au seuil de la seconde guerre mondiale. NĂ©e Ă  Berlin, GisĂšle Freund (1908-2000) est issue d’une famille aisĂ©e et cultivĂ©e. DĂšs son jeune Ăąge elle voue sa vie Ă  l’art, qu’elle dĂ©couvre grĂące Ă  la collection de tableaux familiale et aux visites de musĂ©es oĂč l’emmĂšne son pĂšre Julius. Devant les oeuvres de Caspar David Friedrich prĂ©sentes Ă  la maison, elle pose la question : « Comment peut-on peindre l’air ? ». Puis, pour son baccalaurĂ©at, elle reçoit en cadeau de son pĂšre un nouvel appareil photo – un Leica de poche, qui peut prendre 36 vues d’affilĂ©e. Elle Ă©tudie la sociologie Ă  Francfort puis Ă  Fribourg avec Theodor Adorno, Karl Mannheim et Norbert Elias, et parallĂšlement pratique activement la photographie. En 1933, face Ă  la montĂ©e du nazisme et craignant les persĂ©cutions, elle dĂ©cide de quitter l’Allemagne pour s’installer dĂ©finitivement Ă  Paris. C’est dans la capitale française qu’elle se lie d’amitiĂ© avec Adrienne Monnier et Sylvia Beach, fondatrices des librairies La maison des Amis des livres et Shakespeare and Company respectivement, hauts lieux de la vie littĂ©raire parisienne. Elle frĂ©quente un grand nombre d’écrivains, philosophes, penseurs de l’époque – dont elle devient souvent l’amie et qu’elle prendra tous en photo : James Joyce, JosĂ© Ortega y Gasset, AndrĂ© Malraux, Henri Michaux, Roger Caillois et tant d’autres
 Elle cĂŽtoie certains Uruguayens illustres, notamment Jules Supervielle, poĂšte Ă  deux patries France et Uruguay, mais aussi Susana Soca, poĂšte et mĂ©cĂšne, Pedro Figari, peintre et Ă©crivain
 C’est ainsi que l’AmĂ©rique latine sous ses diffĂ©rents « visages » s’invite peu Ă  peu dans sa vie parisienne. Lorsque la guerre Ă©clate en 1940, elle se rĂ©fugie dans la France libre, Ă  Saint-Sozy, petit village du Lot. Fin 1941, avec l’aide d’AndrĂ© Malraux et de Victoria Ocampo, elle embarque du port de Bilbao Ă  bord d’un navire espagnol au nom prĂ©destinĂ© Cabo de Buena Esperanza. Destination Buenos Aires. Elle aperçoit les cĂŽtes du nouveau monde et sa majestueuse gĂ©ographie. Entre la baie chĂątoyante de Rio de Janeiro – objet de l’une de ses premiĂšres photos – et les villes modernistes et trĂ©pidantes du Rio de la Plata, la promesse de vastes horizons Ă  dĂ©couvrir comble sa soif de libertĂ©. À Buenos Aires, coeur bouillonnant de la vie culturelle Ă  l’Ă©chelle continentale et pas seulement en Argentine, sa camĂ©ra se fixe sur le cercle cosmopolite d’intellectuels et artistes, Argentins ou exilĂ©s, qui gravitent autour de Victoria Ocampo et la revue Sur, rĂ©fĂ©rence absolue dans toute l’AmĂ©rique  latine. Sur proposera mĂȘme d’accueillir en son sein sous forme de supplĂ©ment insĂ©rĂ©, pendant que durera l’Occupation en France, la revue Lettres Françaises lancĂ©e en 1941 par Roger Caillois Ă  Buenos Aires. GisĂšle Freund apprivoise ses sujets tels des fauves, en serrant les cadrages couleur ou noir et blanc, au plus prĂšs : Jorge Luis Borges, MarĂ­a Rosa Oliver, Norah Lange, Norah Borges, Silvina Ocampo, Adolfo Bioy Casares, Pedro HenrĂ­quez Ureña, Roger Caillois, Enrique Santos DiscĂ©polo…. Mais ce sont aussi les ports de ce lointain Sud, comme Rio de Janeiro, Buenos Aires, et Montevideo, les paysages dĂ©solĂ©s et extrĂȘmes du bout du monde, en Patagonie et Terre de feu, qui la subjuguent ; ou bien la campagne uruguayenne habitĂ©e par « L’homme de la pampa », un Supervielle de retour aux pays ; un visage aux aguets comme celui de JoaquĂ­n Torres GarcĂ­a (seul portrait couleur de l’artiste) ; ou encore un Rafael Alberti en porte-parole de la poĂ©sie espagnole chassĂ© de la pĂ©ninsule ibĂ©rique, qui sĂ©duisent l’oeil de la fine observatrice. Ce sont encore Pablo Neruda et Vicente Huidobro au Chili oĂč elle se rend pour le tournage d’un film de Jacques RĂ©my, puis au Mexique, l’étrange beautĂ© de Frida Kahlo, les muralistes mexicains Diego Rivera, JosĂ© Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros, vĂ©ritables mythes vivants, et de nombreuses autres figures de la vie intellectuelle et artistique de Mexico qui captiveront toute son attention et dont elle rĂ©alisera de mĂ©morables portraits. La surprise provient d’un ensemble de photographies de paysages, de scĂšnes de la culture populaire, de la vie quotidienne dans les villages et sur les marchĂ©s, en Equateur et au Mexique. Le Mexique sera un Ă©blouissement, un coup de foudre. Il exercera une fascination puissante et durable sur GisĂšle Freund. Son premier voyage a lieu en 1947, puis le second de 1950 Ă  1952. Elle se passionne pour les Mexicains d’abord, les populations indigĂšnes, leurs conditions de vie, pour la nature aussi, les couleurs et les paysages, l’art prĂ©hispanique, le mouvement muraliste, les fĂȘtes, les cĂ©rĂ©monies, les femmes de Tehuantepec, les villes et les villages parmi lesquels Oaxaca, San Cristobal de las Casas, San Juan Chamula
 Plus tard, Ă  Paris, elle prolongera cet attachement pour la culture mexicaine en publiant des reportages sur les grandes expositions d’Art mexicain Ă  Paris de 1952 et de 1962, un livre « Mexique prĂ©colombien » (Ă©d. Ides et Calendes) en 1954, et en s’y rendant Ă  nouveau Ă  plusieurs reprises. On sait encore peu de choses sur son sĂ©jour en Equateur. Mais nul doute que la richesse visuelle des photos du marchĂ© d’Otavalo traduisent une fois de plus chez GisĂšle Freund sa sensibilitĂ© sans limite pour le monde indigĂšne, ses traditions, ses modes de vie et ses savoirs. Culture et humanisme-humanitĂ©, sont indĂ©niablement les deux axes qui ont sous-tendu la pensĂ©e et l’oeuvre de GisĂšle Freund.