“LeĂłn Ferrari“Â
L’aimable cruautĂ©
au Centre Pompidou, Paris
du 20 avril au 29 août 2022

PODCAST – Interview de Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur, chef du service de la bibliothèque Kandinsky, MusĂ©e national d’art moderne et co-commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 19 avril 2022, durée 10’20.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :



Commissariat :
Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur, chef du service de la bibliothèque Kandinsky, MusĂ©e national d’art moderne,Â
Assisté de Diane Toubert, chargée de recherche au Musée national d’art moderne
Commissaires invités : Andrea Wain, Javier del Olmo, Fernanda Carvajal
Le Centre Pompidou prĂ©sente la première exposition musĂ©ale en France de l’oeuvre de LeĂłn Ferrari (1920 – 2013). Figure majeure de la scène argentine d’après-guerre, il est l’auteur d’un oeuvre protĂ©iforme alliant inventivitĂ© plastique et conscience critique.
IngĂ©nieur de formation, il pratique le dessin en autodidacte dès 1946. En 1952, installĂ© avec sa famille en Italie, il rĂ©alise ses premières sculptures en cĂ©ramique, exposĂ©es Ă Milan en 1955. De retour Ă Buenos Aires, LeĂłn Ferrari se tourne vers de nouveaux matĂ©riaux, le bois et le fil de fer, dont il fait de fragiles et complexes Ă©difices.Â
Ă€ partir de 1962, il explore la visualitĂ© du langage dans des « tableaux Ă©crits » (« cuadros escritos ») annonçant l’Ă©mergence d’un conceptualisme globalisĂ©. Dessin et sculpture se rĂ©pondent et s’enrichissent, engageant un dialogue constant entre expĂ©rimentation formelle et radicalitĂ© politique.
« L’art n’est ni beauté, ni nouveauté, mais efficacité et désordre. » León Ferrari
Frappé par les violences de son temps, notamment celles de la guerre du Vietnam largement diffusées par les médias, León Ferrari constate avec inquiétude que « par un étrange paradoxe, la liberté de la presse s’est convertie en justification de la torture » et voue son oeuvre à mettre en évidence la « barbarie » du monde libéral occidental.
Tenant le christianisme responsable des phĂ©nomènes contemporains de torture et d’exclusion, son discours anticolonial se double d’un anticlĂ©ricalisme farouche.Â
Ainsi, en 1965, LeĂłn Ferrari rĂ©alise la retentissante sculpture La civilizaciĂłn occidental y cristiana (La civilisation chrĂ©tienne et occidentale) reprĂ©sentant un Christ crucifiĂ© sur un avion militaire amĂ©ricain. Ă€ la fin des annĂ©es 1980, exilĂ© au BrĂ©sil, il poursuit cette pratique de l’assemblage dans une sĂ©rie de collages iconoclastes rĂ©unissant des reprĂ©sentations bibliques issues de la tradition picturale occidentale et les images de violence vĂ©hiculĂ©es par la presse. Tout au long de sa vie, LeĂłn Ferrari n’eut de cesse de nous mettre en garde contre le processus par lequel l’art embellit et banalise la violence – mĂ©canisme qu’il nomme « aimable cruautĂ© » (« bondadosa crueldad »).
L’exposition est organisĂ©e Ă l’occasion du centenaire de LeĂłn Ferrari, par le Museo Nacional Centro de Arte Reina SofĂa, Madrid, le Van Abbemuseum, Eindhoven, le MusĂ©e National d’Art Moderne Centre Pompidou, Paris et avec la complicitĂ© de la FundaciĂłn Augusto y LeĂłn Ferrari Arte y Acervo, Buenos Aires.
#ExpoLeonFerrari
