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🔊 “La société des spectacles” Farah Atassi et Ulla von Brandenburg, à la Fondation Pernod Ricard, du 13 février au 20 avril 2024

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“La société des spectacles”
Farah Atassi et Ulla von Brandenburg

Ă  la Fondation Pernod Ricard, Paris

du 13 février au 20 avril 2024

Fondation Pernod Ricard


Interview de Marjolaine Lévy, docteure en histoire de l’art contemporain, et commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 février 2024, durée 19’49, © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Marjolaine LĂ©vy, docteure en histoire de l’art contemporain, et commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 12 février 2024, durée 19’50,
© FranceFineArt.


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La sociÂŽtÂŽ des spectacles
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 12 février 2024.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaire :
Marjolaine LĂ©vy,
docteure en histoire de l’art contemporain à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), critique d’art et professeure d’histoire de l’art à l’EESAB (Rennes) et à l’Ensad (Paris).



Quel serait le dénominateur commun entre les pratiques de Farah Atassi et d’Ulla von Brandenburg, deux artistes qui n’ont à première vue rien en commun ? Peut-être une exaltation, une célébration du spectacle des formes qu’un rideau entrouvert nous donne à voir.

Dans les peintures d’Atassi, le rideau est ouvert, et pourtant les danseuses sont immobiles. Le temps s’est arrêté. Le rideau s’ouvre non pas sur le spectacle d’une chorégraphie mais sur une mise en spectacle des formes. Forme parmi les autres formes, le personnage semble n’être plus qu’un élément d’une authentique nature morte. Quoi de mieux qu’une grille comme fond pour célébrer la forme ? Si la fable moderniste en a fait le symbole d’un parti pris anti-narratif et d’un purisme formel qui refuse le sens et la profondeur, la grille devient dans les tableaux de Farah Atassi le podium d’un formalisme célébré. Une « théâtralité » renforcée encore par le regard de ces langoureuses danseuses incluant la présence du spectateur.

Ce même spectateur est invité à pénétrer dans les environnements d’Ulla von Brandenburg, et à traverser la couleur et les monumentales peintures sur tissu que l’artiste déploie dans l’espace avec majesté. Comme Atassi à l’intérieur de ses peintures, von Brandenburg mobilise dans son vocabulaire une multiplicité de formes d’art (danse, musique, théâtre…). Se délivre ainsi l’image d’une oeuvre qui ne se définit pas dans sa pure spécificité textile mais dans une féconde mise en mouvement d’autres pans de l’histoire des arts. Les deux artistes, Atassi dans l’espace pictural et von Brandenburg dans l’espace d’exposition, partagent le même projet de produire une plastique abstraite à la manière d’un langage universel s’appliquant à toutes les formes artistiques et tous les champs de la société, en cherchant à brouiller la frontière séparant l’art de la vie, dans la lignée des avant-gardes historiques.

Ainsi, à travers le récent film La fenêtre s’ouvre comme une orange (2022), Von Brandenburg ravive le fantôme de figures féminines de la modernité, en particulierSonia Delaunay et ses robes simultanées créées en 1913, tandis qu’Atassi met en mouvement dans sa peinture danseuses, musiciennes et autres personnages masqués sur scène et en coulisse rappelant les historiques ballets d’Oskar Schlemmer et les mises en scène de Xanti Schawinsky.

« La société des spectacles » propose une réflexion sur l’usage de la scène, du spectacle, de l’artifice et toutes les ambiguïtés que cela soulève dans des pratiques artistiques fort différentes mais inscrites toutes deux dans un héritage moderniste.

En outre, l’art des deux artistes est habité par une réflexion profonde sur l’espace, célébrée dans l’exposition. Dans un parcours labyrinthique construit par les pans de tissus colorés, les spectateurs vivront une expérience singulière de l’espace d’exposition : ils plongeront dans la couleur puis découvriront au détour d’une ouverture de rideau, les toiles d’Atassi. Ces immenses objets textiles camouflent, dissimulent les modèles féminins aux poses langoureuses d’Atassi, eux-mêmes habitant des espaces picturaux jouant tout à la fois sur l’intime et la mise en spectacle. Les peintures de Farah Atassi apparaissent comme le décor des installations d’Ulla von Brandenburg, et les environnements de Von Brandenburg comme le décor des toiles d’Atassi.

Marjolaine LĂ©vy

Ulla von Brandenburg, Blaue und Gelbe Schatten I, 2021, tissus teints, corde, dimensions variables. Crédit photo : Martin Argyroglo / Le Voyage à Nantes, Nantes (2021).

Ulla von Brandenburg, Blaue und Gelbe Schatten I, 2021, tissus teints, corde, dimensions variables. Crédit photo : Martin Argyroglo / Le Voyage à Nantes, Nantes (2021).

Farah Atassi, Ballet 2, 2021, huile et glycéro sur toile, 160 x 200 cm.. Courtesy de l’artiste et Xippas. © ADAGP, Paris, 2023. Crédit photo : Matt Bohli.

Farah Atassi, Ballet 2, 2021, huile et glycéro sur toile, 160 x 200 cm.. Courtesy de l’artiste et Xippas. © ADAGP, Paris, 2023. Crédit photo : Matt Bohli.

Farah Atassi, Mechanical Cabaret 4, 2023, huile et émail sur toile, 180 x 250 cm. Courtesy de l’artiste et Ghebaly. © ADAGP, Paris, 2023. Crédit photo : Paul Salveson.

Farah Atassi, Mechanical Cabaret 4, 2023, huile et émail sur toile, 180 x 250 cm. Courtesy de l’artiste et Ghebaly. © ADAGP, Paris, 2023. Crédit photo : Paul Salveson.

Ulla von Brandenburg, Das Was Ist, 2020, coton peint, dimensions variables. Crédit photo : Aurélien Mole / Palais de Tokyo, Paris (2020).

Ulla von Brandenburg, Das Was Ist, 2020, coton peint, dimensions variables. Crédit photo : Aurélien Mole / Palais de Tokyo, Paris (2020).

Farah Atassi

Née en 1981 à Bruxelles, Farah Atassi vit et travaille à Paris. Farah Atassi développe une peinture figurative en utilisant le vocabulaire de la peinture abstraite : les formes géométriques qui composent efficacement la composition créent des espaces dans lesquels les objets sont mis en « exposition ». Ses peintures traitent de couches épaisses et de repentirs qui contrastent avec la rigidité des lignes droites. Semblables à des collages, elles combinent méticuleusement des formes anachroniques aux apparences contradictoires,

empruntées à la sculpture, à la peinture et au design. Diplômée de l’ENSBA en 2005, elle a été révélée par l’exposition Dynasty au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et au Palais de Tokyo. Son travail a également été présenté dans l’exposition Le Centre Pompidou à l’Ermitage en 2010, au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg en 2016 et au Musée d’art, d’architecture et de technologie de Lisbonne en 2017. Lauréate du Prix Jean-François Prat en 2012, elle a été nominée pour le Prix Marcel Duchamp en 2013 avant de partir en résidence à l’International Studio & Curatorial Program (ISCP) à New York. En 2014, Le Grand Café, Centre d’art Contemporain de Saint-Nazaire et Le Portique, Centre d’art Contemporain du Havre lui ont consacré une exposition personnelle, tout comme l’Extra City Kunsthal à Anvers en 2015. En 2018, elle a eu une exposition personnelle au Musée des Beaux- Arts de Cambrai, ainsi qu’au Consortium de Dijon en 2019. Cette exposition a été accompagnée d’un catalogue publié aux Presses du Réel. Son travail a été présenté en 2022 à l’occasion d’une exposition personnelle au Musée Picasso. Ses oeuvres sont présentes dans les collections du Centre Georges Pompidou, du Fonds National d’Art Contemporain, de la Fondation Louis Vuitton – LVMH, de la Marciano Collection à Los Angeles et du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, entre autres.


Ulla von Brandenburg

Ulla von Brandenburg est une artiste allemande née en 1974 à Karlsruhe et installée à Paris depuis 2005. Après une formation en scénographie à Karlsruhe et une brève incursion dans le milieu théâtral, elle se forme à la Hochschule für Bildende Künste à Hambourg. Son œuvre se caractérise par la diversité des supports et des médiums (installations, films, aquarelles, peintures murales, collages, performances…) qui se répondent les uns aux autres et qu’elle met en scène en fonction des espaces d’exposition. Maîtrisant parfaitement les codes de la scénographie, nourrie de littérature, d’histoire des arts et d’architecture mais aussi de psychanalyse, de spiritisme et de magie, elle emprunte aussi bien aux rituels ésotériques et aux cérémonies populaires qu’aux mécanismes et aux codes du théâtre pour explorer la construction de nos structures sociales. Masques, costumes, décors et accessoires relevant de différentes traditions populaires lui permettent ainsi de transgresser symboliquement les normes et les hiérarchies en mêlant subtilement la réalité et les a pparences dans des mises en scènes théâtrales. Reconnu internationalement, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles comme à la Stuttgartstaats Galerie en 2022, au Weserburg Museum für moderne Kunst à Bremen en 2021, au Palais de Tokyo en 2020, au MRAC à Sérignan en 2019, à la Whitechapel Gallery à Londres en 2018, au Musée Jenisch Vevey en Suisse en 2018, au Kunstmuseum de Bonn en 2018, au Perez Art Museum de Miami en 2016 ou encore au Contemporary Art Museum de Saint Louis en 2016. Ses oeuvres font partie de collections prestigieuses comme celle de la Tate Modern à Londres, du Mamco à Genève, du Centre Pompidou à Paris, ou du Mudam à Luxembourg. L’artiste est représentée par la galerie Art : Concept à Paris, la galerie Pilar Corrias à Londres, la Produzentengalerie à Hambourg et la galerie Meyer Riegger à Karlsruhe, Bâle et Berlin.