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“L’aventure Champollion“
Dans le secret des hiéroglyphes

à la BnF François Mitterrand, Paris

du 12 avril au 24 juillet 2022

BnF François Mitterrand


Interview de HĂ©lĂšne Virenque, BnF, dĂ©partement LittĂ©rature et art et co-commissaire de l'exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 11 avril 2022, durĂ©e 19’08. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de HĂ©lĂšne Virenque, BnF, dĂ©partement LittĂ©rature et art et co-commissaire de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 11 avril 2022, durĂ©e 19’08.
© FranceFineArt.

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LÕaventure Champollion
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse, le 11 avril 2022.

Extrait du communiqué de presse :



Portrait de Jean-François Champollion par Léon Cogniet. Coll. part. Photo Gaëlle Deleflie.
Portrait de Jean-François Champollion par Léon Cogniet. Coll. part. Photo Gaëlle Deleflie.
StĂšle dĂ©diĂ©e aux divinitĂ©s animales dĂ©esses hirondelle et chatte par les dessinateurs Nebra, Nakhtamun et Khay, 1292–1190 avant J.C. © Museo Egizio (Turin).
StĂšle dĂ©diĂ©e aux divinitĂ©s animales dĂ©esses hirondelle et chatte par les dessinateurs Nebra, Nakhtamun et Khay, 1292–1190 avant J.C. © Museo Egizio (Turin).
Jean-François Champollion. Dessin de l’ostracon du bĂ©lier d’Amon conservĂ© Ă  Turin, 1824-1826. BnF, dĂ©partement des Manuscrits ©BnF.
Jean-François Champollion. Dessin de l’ostracon du bĂ©lier d’Amon conservĂ© Ă  Turin, 1824-1826. BnF, dĂ©partement des Manuscrits ©BnF.
Copie des 3 inscriptions qui se trouvent sur la pierre trouvĂ©e Ă  Rosette. Estampage Ă  l’encre noire sur papier. 99 cm x 75 cm. 1799. BnF, dĂ©partement des manuscrits ©BnF.
Copie des 3 inscriptions qui se trouvent sur la pierre trouvĂ©e Ă  Rosette. Estampage Ă  l’encre noire sur papier. 99 cm x 75 cm. 1799. BnF, dĂ©partement des manuscrits ©BnF.
Jean-François Champollion. Monuments de l’Égypte et de la Nubie. Les oiseaux. 1835-1845. BnF, dĂ©partement des Manuscrits ©BnF.
Jean-François Champollion. Monuments de l’Égypte et de la Nubie. Les oiseaux. 1835-1845. BnF, dĂ©partement des Manuscrits ©BnF.

Commissariat :

Vanessa Desclaux, BnF, département des Manuscrits

HélÚne Virenque, BnF, département Littérature et art

Guillemette Andreu-Lanoë, directrice honoraire du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre




ConnaĂźtre les noms des pharaons bĂątisseurs des pyramides d’Égypte, dĂ©chiffrer les livres des morts retrouvĂ©s dans les tombeaux, lire la littĂ©rature la plus ancienne et comprendre les colonnes de hiĂ©roglyphes gravĂ©s sur les temples, voilĂ  ce que Jean-François Champollion (1790-1832) offre au monde, quand, Ă  peine ĂągĂ© de 32 ans, il expose son interprĂ©tation lumineuse du systĂšme graphique des Égyptiens anciens. 

L’exposition que la BnF propose Ă  l’occasion du bicentenaire du dĂ©chiffrement des hiĂ©roglyphes conduit le visiteur dans les pas du cĂ©lĂšbre savant, Ă  la dĂ©couverte des techniques d’hier et d’aujourd’hui pour la comprĂ©hension des langues et Ă©critures perdues. PrĂšs de 350 piĂšces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sculptures, sarcophages – issues des collections de la BnF et de prĂȘts exceptionnels viendront initier le public Ă  la « mĂ©thode Champollion » et redonner vie Ă  une civilisation qui fascine encore aujourd’hui.

L’exposition met en lumiĂšre non seulement le pĂšre de l’égyptologie mais aussi l’homme que fut Champollion, son ardeur, son immense curiositĂ©, son tempĂ©rament, comme ses qualitĂ©s littĂ©raires. La question du dĂ©chiffrement – et pas uniquement celui des hiĂ©roglyphes Ă©gyptiens – est universelle. En ce sens, l’exposition montre l’actualitĂ© de la dĂ©marche du savant et son influence jusqu’à nos jours. L’exposition Ă©tablit des ponts avec la recherche actuelle menĂ©e sur les langues oubliĂ©es ainsi qu’avec des oeuvres contemporaines conservĂ©es Ă  la BnF. S’adressant Ă  tous les publics, elle offre un parcours spĂ©cifique destinĂ© aux jeunes visiteurs et accessible au public mal voyant.


Manuscrits autographes de Champollion
La BnF conserve dans ses collections 88 volumes de notes et de dessins de la main de Champollion. Ces documents souvent inĂ©dits laissent entrevoir le gĂ©nie, l’intuition, la personnalitĂ© et le travail encyclopĂ©dique de Champollion, qui oeuvra Ă  faire connaĂźtre la grandeur de cette Égypte tant admirĂ©e. Ces volumes constituent le coeur d’une exposition guidant le public au plus prĂšs du travail du dĂ©chiffreur et de la fabrique d’une science naissante : l’égyptologie. La BibliothĂšque a jouĂ© un rĂŽle majeur dans cette aventure, elle qui a conservĂ© jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle l’un des plus importants fonds d’antiquitĂ©s Ă©gyptiennes. Encore aujourd’hui, la quĂȘte savante de Champollion trouve des accents universels qui font Ă©cho aux collections de la BnF, lieu de toutes les paroles et du patrimoine Ă©crit.


Un parcours thématique, guidé par la démarche du savant
Le parcours de l’exposition, en trois sections, s’inscrit dans les pas de Champollion. 

La premiĂšre interroge l’énigme des hiĂ©roglyphes et la conquĂȘte de l’écriture. Lorsque Champollion entreprend son Ă©tude des hiĂ©roglyphes, leur comprĂ©hension est perdue depuis plus de 1500 ans. S’appuyant sur des documents multilingues associant, telle la cĂ©lĂšbre Pierre de Rosette, plusieurs langues pour un mĂȘme texte, Champollion traduit, croise, compare et copie inlassablement des textes hiĂ©roglyphiques afin de parvenir Ă  Ă©tablir une sorte de grammaire et de dictionnaire. Son but ultime est d’interprĂ©ter le sens des textes et de rendre vie Ă  la civilisation qui les a produits.

La deuxiĂšme partie de l’exposition fait la lumiĂšre sur le processus de quĂȘte des textes, en s’intĂ©ressant au travail de terrain, Ă  la collecte des Ă©critures et des langues. Ainsi, le dessin, tel que le pratiquait Champollion, mais Ă©galement la photographie, et aujourd’hui les techniques numĂ©riques apparaissent-ils au fil du parcours comme des outils indissociables de la dĂ©couverte de langues mĂ©connues. 

Pour finir, l’exposition remet en perspective les enjeux de la transmission du savoir. La connaissance du systĂšme hiĂ©roglyphique se diffuse Ă  partir du XIXe siĂšcle par l’enseignement, les musĂ©es, l’imprĂ©gnation dans l’imaginaire collectif ou encore les arts. Autant de voies de diffusion qui illustrent l’importance d’une transmission Ă  laquelle Champollion lui-mĂȘme fut particuliĂšrement attachĂ©.


Des prĂȘts exceptionnels 
Les piĂšces exposĂ©es sont pour la majeure partie issues des fonds de la BnF : manuscrits, imprimĂ©s, estampes, photographies, peintures, papyrus, sculptures et monnaies. En regard de ces documents, des oeuvres pharaoniques vues et Ă©tudiĂ©es par Champollion viennent illustrer son travail. À cet effet, le musĂ©e du Louvre et le museo Egizio de Turin ont consenti des prĂȘts exceptionnels, contribuant Ă  Ă©clairer une civilisation de plus de trois millĂ©naires dont les scribes n’ont cessĂ© d’écrire l’histoire.

#ExpoChampollionBnF  Publication – Éditions de la BnF L’aventure Champollion. Dans le secret des hiĂ©roglyphes, Catalogue de l’exposition, sous la direction de Guillemette Andreu-LanoĂ«, Vanessa Desclaux et HĂ©lĂšne Virenque.

ThĂ©odore de Banville. Louqsor, vue gĂ©nĂ©rale. Album photographique de la mission remplie en Égypte par Emmanuel de RougĂ©. 1865. BnF, dĂ©partement des Estampes et de la photographie ©BnF.
ThĂ©odore de Banville. Louqsor, vue gĂ©nĂ©rale. Album photographique de la mission remplie en Égypte par Emmanuel de RougĂ©. 1865. BnF, dĂ©partement des Estampes et de la photographie ©BnF.
NoĂ«l-Marie Lerebours. Excursions daguerriennes. Vues et monuments les plus remarquables du globe. Gravure impression photomĂ©canique ; 26 x 38 cm, Édition : 1840-1843. BnF, dĂ©partement des Estampes et de la photographie ©BnF.
NoĂ«l-Marie Lerebours. Excursions daguerriennes. Vues et monuments les plus remarquables du globe. Gravure impression photomĂ©canique ; 26 x 38 cm, Édition : 1840-1843. BnF, dĂ©partement des Estampes et de la photographie ©BnF.

Parcours de l’exposition 

INTRODUCTION

À partir de 1809, l’Égypte commence Ă  ĂȘtre mieux connue en France grĂące Ă  la publication des vingt-trois volumes de la Description de l’Égypte, oeuvre monumentale due aux savants et dessinateurs que Bonaparte entraĂźna dans son expĂ©dition militaire au pays des pharaons (1798-1801) avec pour mission de recenser les moeurs, les paysages et les monuments de l’Égypte. Champollion s’empare de cette somme pour entamer ses travaux. C’est par ailleurs en 1799, Ă  Rosette, non loin d’Alexandrie, que l’officier Bouchard dĂ©couvre un fragment de stĂšle inscrit en trois Ă©critures. Ce monument, nommĂ© « Pierre de Rosette » est confisquĂ© aux Français par les Anglais qui les battent Ă  Canope. Mais les savants français avaient eu le temps d’en faire des estampages dont Champollion fit usage au cours de ses recherches. C’est en 1822, alors qu’il est Ă  peine ĂągĂ© de 32 ans, que Jean-François Champollion publie la Lettre Ă  monsieur Dacier, secrĂ©taire perpĂ©tuel de l’AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, lui annonçant le dĂ©chiffrement de l’écriture Ă©gyptienne. La Lettre est une Ă©troite collaboration avec son frĂšre aĂźnĂ©, Jacques-Joseph, savant lui aussi, dont le rĂŽle fut primordial dans le destin scientifique de Jean-François Champollion. 200 ans plus tard, la BibliothĂšque nationale de France cĂ©lĂšbre la dĂ©couverte de Champollion tout autant que sa propre histoire. Car la BibliothĂšque, sanctuaire du patrimoine Ă©crit, fut de l’aventure, elle qui conservait alors la plus importante collection d’antiquitĂ©s Ă©gyptiennes. Les 88 volumes de notes et de dessins qu’elle conserve et qui sont le coeur de l’exposition mĂšnent intimement au travail du dĂ©chiffreur. On observe et comprend les techniques et les mĂ©thodes que Champollion emploie pour la collecte des textes, l’étude des objets et la diffusion des connaissances. On est souvent frappĂ© par l’actualitĂ© de la dĂ©marche du savant et son influence jusqu’à aujourd’hui. Enfin, on devine un homme au tempĂ©rament ardent, habitĂ© par l’obsession de tout mettre en oeuvre pour arriver Ă  son but : rendre vie Ă  une civilisation de plus de trois millĂ©naires et Ă  un peuple dont les scribes sont devenus silencieux depuis le IVe siĂšcle de notre Ăšre.



L’ÉNIGME DES HIÉROGLYPHES

Le 24 aoĂ»t 394 est gravĂ©e la derniĂšre inscription datĂ©e en hiĂ©roglyphes sur la porte d’Hadrien, dans le temple de Philae. À la suite de la christianisation de l’Égypte, l’ancienne Ă©criture dĂ©sormais uniquement connue de quelques prĂȘtres est abandonnĂ©e. DĂšs l’AntiquitĂ©, les images Ă©gyptiennes se diffusent hors d’Égypte, adoptant une iconographie et un sens diffĂ©rents. Des auteurs grecs, latins et arabes considĂšrent les hiĂ©roglyphes comme des symboles paĂŻens et magiques. Ainsi se forge la lĂ©gende d’un code-rĂ©bus, proche d’une Ă©criture universelle rĂ©servĂ©e Ă  des initiĂ©s. Le mot hiĂ©roglyphes apparaĂźt Ă  la Renaissance, transposition du terme ÎčÎ”ÏÎżÎłÎ»Ï…Ï†ÎčÎșα employĂ© par l’auteur grec d’Alexandrie du Ve siĂšcle, Horapollon. Au XVIIe siĂšcle, le jĂ©suite Kircher Ă©tablit la parentĂ© du copte et de l’égyptien, grĂące au savoir transmis par les manuscrits copto-arabes, et au milieu du XVIIIe siĂšcle, l’abbĂ© BarthĂ©lemy identifie plusieurs signes dont la boucle tressĂ©e servant Ă  entourer les noms de pharaons, appelĂ©e plus tard cartouche. Cependant les thĂ©ories fantaisistes subsistent, comme celle de la parentĂ© avec le chinois reposant sur l’idĂ©e farfelue que la Chine est une ancienne colonie Ă©gyptienne. Il faut attendre la pierre de Rosette et la dĂ©couverte de Champollion pour prouver que les hiĂ©roglyphes Ă©crivent vĂ©ritablement une langue.



LA QUÊTE DES TEXTES

Notes, lettres, dessins, calques, planches issues de publications françaises et Ă©trangĂšres
 le contenu des manuscrits de Jean-François Champollion dessine une cartographie du travail de l’égyptologue avec ce qu’il comporte de tĂątonnements, d’hypothĂšses et d’idĂ©es lumineuses. Dans sa passion pour les hiĂ©roglyphes, le jeune homme bĂ©nĂ©ficie de l’aide de son frĂšre qui lui procure des ouvrages savants et des estampages de la Pierre de Rosette. Champollion peut compter aussi sur l’architecte Huyot et le minĂ©ralogiste Cailliaud qui ont, eux, voyagĂ© en Égypte et en ont rapportĂ© relevĂ©s et objets. Entre 1824 et 1826, il voyage en Europe pour Ă©tudier les collections de Cambridge, Turin, Florence, Naples, Rome, GenĂšve ou Lyon, recopiant des centaines d’inscriptions sur des stĂšles, statues, momies ou papyrus. Son sĂ©jour en Égypte reprĂ©sente l’aboutissement de cette quĂȘte car il peut enfin lire « dans le texte » les longues inscriptions gravĂ©es dans les tombes de l’époque des RamsĂšs ou dans les temples grĂ©co-romains. AprĂšs Champollion, les Ă©gyptologues bĂ©nĂ©ficient de l’invention de la photographie pour documenter plus efficacement monuments et objets aussi bien dans les musĂ©es que sur le terrain. En parallĂšle, grĂące aux progrĂšs de l’imprimerie, il est plus aisĂ© de reproduire les hiĂ©roglyphes et de favoriser la diffusion du savoir acadĂ©mique sur l’Égypte antique. De nos jours, sur un chantier en Égypte, plusieurs techniques coexistent, du dessin aux prises de vue numĂ©riques, dans l’optique de restituer au mieux le geste du scribe ou la prĂ©cision du graveur de cette « Ă©criture sacrĂ©e ».



LA TRANSMISSION D’UN SAVOIR

TrĂšs jeune, Champollion comprend que pour dĂ©chiffrer l’égyptien il lui faut apprendre d’autres Ă©critures dont le nombre et la diversitĂ© sont impressionnants. SimultanĂ©ment, il frĂ©quente les collections de la BibliothĂšque impĂ©riale et ses cours d’archĂ©ologie donnĂ©s au Cabinet des Antiques situĂ© dans cette mĂȘme bibliothĂšque. Il sait que sa dĂ©couverte ne gagnera sa notoriĂ©tĂ© qu’en la transmettant par l’enseignement mais aussi par l’exposition au Louvre de collections Ă©gyptiennes, qu’il dĂ©crit et traduit. Ses publications, notamment la Grammaire et un PanthĂ©on Ă©gyptien permettront Ă  ses successeurs de faire de l’égyptologie une discipline mĂ©thodique et performante. Depuis deux cents ans, les pratiques ont Ă©voluĂ© mais les cours, les recherches en bibliothĂšques, les visites des musĂ©es, les enquĂȘtes de terrain pour copier, photographier, Ă©tudier et publier les textes hiĂ©roglyphiques restent la prioritĂ©. Les Ă©ditions numĂ©riques prennent le relais ces derniĂšres dĂ©cennies comme le projet autour du Papyrus Prisse qui contient le plus ancien texte littĂ©raire conservĂ© complet au monde. Si les travaux de Champollion ont levĂ© une part du mystĂšre, ils restent cependant mĂ©connus Ă  sa mort. Le fantasme de l’égyptomanie l’emporte encore. Il faut attendre la gĂ©nĂ©ration suivante pour que les savants dĂ©montrent tout l’apport du dĂ©chiffreur et parviennent Ă  l’inscrire parmi les figures nationales.



EPILOGUE : CHAMPOLLION, D’HIER À AUJOURD’HUI

À sa mort, le 4 mars 1832, Champollion a rĂ©ussi Ă  installer la « division » Ă©gyptienne au musĂ©e du Louvre, Ă  enseigner sa discipline au CollĂšge de France qui lui avait créé une chaire, et Ă  entrer Ă  l’AcadĂ©mie, reconnaissance tant espĂ©rĂ©e de ses travaux. Son frĂšre Jacques-Joseph Ă©tait pour beaucoup dans ces nominations, comme l’attestent ses Ă©changes avec le monde acadĂ©mique. Pendant une trentaine d’annĂ©es encore, il oeuvre pour la carriĂšre posthume de son cadet : il fait publier les Monuments de l’Égypte et de la Nubie, sa Grammaire Ă©gyptienne et son Dictionnaire Ă©gyptien. Il bataille pour la protection de ses manuscrits et en faveur de leur acquisition par l’État. Enfin, il rĂ©pond rĂ©guliĂšrement aux dĂ©tracteurs des thĂ©ories de son frĂšre dans des revues, jusqu’à sa mort en 1867. Le centenaire du dĂ©chiffrement en 1922 signe le consensus du milieu Ă©gyptologique, ouvrant la voie Ă  une reconnaissance internationale des travaux de Champollion.

En conclusion de l’exposition sont rassemblĂ©es plusieurs Ă©ditions et rééditions des ouvrages de cet immense savant. Depuis 1822, date de naissance officielle de l’égyptologie, les commĂ©morations de cette dĂ©couverte gĂ©niale se sont multipliĂ©es, rendant hommage Ă  un homme inspirĂ© et inspirant, comme en tĂ©moignent en clĂŽture de l’exposition les notes, manuscrits et Ă©ditions du livre Le dernier des Égyptiens (1983) du poĂšte GĂ©rard MacĂ©, qui fait de Champollion le hĂ©ros magnifique de son essai romanesque.