🔊 “Ben Russell” La montagne invisible, Le Plateau, Frac ĂŽle-de-France, Paris, du 23 janvier au 5 avril 2020 (prolongĂ©e jusqu’au 12 juillet 2020)
“Ben Russell” La montagne invisible
Le Plateau, Frac ĂŽle-de-France, Paris
du 23 janvier au 5 avril 2020 (prolongĂ©e jusqu’au 12 juillet 2020)
Le Frac ĂŽle-de-France sera ouvert au public Ă partir du 17 juin 2020, avec la rĂ©ouverture de l’exposition de Ben Russell, La montagne invisible, du 17 juin au 12 juillet.
PODCAST – Interview de Xavier Franceschi, directeur du Plateau – Frac ĂŽle-de-France et commissaire de l’exposition
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 22 janvier 2020, durĂ©e 9’59 ». © FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
commissaire : Xavier Franceschi, directeur du Plateau – Frac ĂŽle-de-France
Le Frac Île-de-France présente au Plateau la première exposition en France consacrée à l’artiste américain Ben Russell. Artiste, cinéaste et commissaire d’exposition, son travail se déploie surtout in-situ, sur le lieu de projection, et nous invite à une expérience à la fois incarnée et hallucinatoire de l’image documentaire.
La montagne invisible est une installation audiovisuelle multiple conçue comme un voyage vers l’infini : une immersion dans la documentation retraçant le pèlerinage d’un voyageur finlandais en quête d’un sommet utopique, qui se déploie comme un labyrinthe vidéo, où prologues, épilogues et interludes disruptifs s’entremêlent.
Formant l’un des chapitres d’un important projet multiforme intitulé THE INVISIBLE MOUNTAIN *, l’installation de Ben Russell au Plateau s’inspire, à l’instar d’Alejandro Jodorowsky, Philippe Parreno, Patti Smith et John Zorn, de l’oeuvre de René Daumal, Le Mont Analogue (1952). Puisant librement dans cette nouvelle décrivant la quête impossible d’un groupe d’explorateurs à la recherche d’une montagne utopique flottant dans l’océan, THE INVISIBLE MOUNTAIN prend pour objet une quête spirituelle actuelle, dont la trajectoire nous mène de la Finlande à la Grèce jusqu’à l’au-delà .
L’espace du Plateau est transformé en une chorégraphie de mouvements où le voyage – à la fois road trip / tournée de concerts / pèlerinage / état d’altération – est le sujet central. La bande-son évolutive et hypnotique se caractérise par une approche sculpturale du son (réalisé en collaboration avec le créateur sonore Nicolas Becker). L’image est traitée de manière à produire des effets de synchronisation stroboscopique aléatoires à travers un ensemble d’écrans. L’installation cherche à hisser le spectateur jusqu’au sommet étourdissant de cet hypothétique Mont Analogue – d’où l’on peut voir, sentir et entendre simultanément tous les points de vue.
En mettant l’accent sur la projection en tant qu’objet à travers sa réalité matérielle, via des écrans inclinés, des surfaces de couleur vibrante, des signes graphiques en miroir et des effets d’illusion, cette installation offre au visiteur l’expérience radicale et marquante d’un monde au bord de la dissolution. La dématérialisation guette !
*La présentation au Plateau de La montagne invisible est l’un des chapitres du projet en quatre parties THE INVISIBLE MOUNTAIN, composé d’une série d’oeuvres multimédia et réalisé par Ben Russell, en collaboration avec l’artiste sonore Nicolas Becker (FR), la compositrice et performeuse Sophia Brous (Australie) et l’artiste et cinéaste Ben Rivers (UK) – avec la participation des musiciens Greg Fox (USA), Taraka / Prince Rama (USA) et Olimpia Spendid (Finlande). La première partie du projet, l’installation sonore LA MONTAÑA INVISIBLE, réalisée en collaboration avec Nicolas Becker, a été présentée au MUCA UNAM à Mexico en septembre 2019.
Ben Russell (1976), est un artiste américain vivant à Los Angeles, cinéaste et commissaire d’exposition. Ses films et installations remettent en question les conventions de la représentation documentaire pour produire des expériences intenses et hypnotiques. Il travaille sur le dispositif cinématographique lui-même et son potentiel d’immersion et d’identification mimétique, en particulier via les sujets de ses films : expériences collectives, états modifiés de conscience et pratiques séculaires de rituel et de transe. Sa filmographie comprend plus d’une trentaine de longs et courts métrages, dans lesquels il met en oeuvre une méthodologie qu’il considère comme relevant d’une «ethnographie psychédélique». Il a travaillé sur l’expérience phénoménologique de la musique noise pour sa série Trypps (2005-10). Parallèlement, il s’est impliqué dans divers projets de commissariat, tels que Magic Lantern (série de projections à Providence, Rhodes Island). Il a fait partie de la Documenta 14, pour laquelle il a présenté un film, Good Luck (2017), mettant en parallèle deux univers, celui d’une communauté de travailleurs d’une petite mine d’or illégale au Suriname et celui d’une mine de cuivre d’état en Serbie. Il a également organisé à cette occasion à Athènes un festival de films et performances intitulé HALLUCINATION(S), en invitant cinéastes indépendants, musiciens, artistes plasticiens et chercheurs en cinéma à explorer collectivement le potentiel hallucinatoire du cinéma. Ses films ont fait l’objet de nombreuses expositions monographiques et projections, notamment au Centre Pompidou, au Musée d’art contemporain de Chicago ou au MoMA, et ont reçu de nombreux prix, comme le prix organisé par le Festival de Rotterdam en 2015 ou le prix Nouvelle Vague décerné par le Festival de La Roche-sur-Yon. Ses œuvres font également partie des collections du Cnap (Paris), du FMAP (Genève) et du Musée autrichien du film (Vienne).