🔊 “Mathieu Pernot” La ruine de sa demeure, Lauréat du Prix HCB 2019, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris, du 8 mars au 19 juin 2022
“Mathieu Pernot“
La ruine de sa demeure
Lauréat du Prix HCB 2019
à la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris
du 8 mars au 19 juin 2022
Fondation Henri Cartier-Bresson
PODCAST – Interview de Mathieu Pernot,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 7 mars 2022, durée 16’28.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Commissariat :
Agnès Sire, directrice artistique, Fondation HCB
Lauréat du Prix HCB 2019, Mathieu Pernot présente à la Fondation HCB La ruine de sa demeure, une itinérance photographique morcelée entre le Liban, la Syrie et l’Irak. L’album de voyage de son grand-père, réalisé en 1926, en est le point de départ et vient dessiner l’itinéraire suivi de Beyrouth à Mossoul, entre les ruines des civilisations millénaires du Moyen-Orient et celles des tragédies de l’histoire récente. Dans une sensibilité proche du documentaire, Mathieu Pernot dévoile une oeuvre dialectique qui interroge la juxtaposition des récits de la grande histoire et ceux de son histoire familiale.
En septembre 2019, Mathieu Pernot commence son projet à Beyrouth, où ses grands-parents et son père ont vécu dès 1925 avant le départ de ce dernier pour la France en 1958. À la faveur de ses recherches, il y découvre lors de ce premier voyage l’appartement familial. Lorsqu’il retourne dans la capitale après l’explosion du port survenue le 4 août 2020, l’immeuble est alors inaccessible et menace de s’effondrer. Mathieu Pernot se trouve ainsi confronté et intimement lié à l’histoire fragile du Liban.
Du Liban à l’Irak, Mathieu Pernot ne cesse d’être le témoin de scènes de désolation, loin des photographies de famille ou de voyage prises par son grand-père près d’un siècle avant lui. D’un côté, la splendeur de sites archéologiques comme Baalbek au Liban, « immuable vestige de civilisation » (Hala Kodmani) ou la plaine de Ninive en Irak. De l’autre, les villes détruites par les catastrophes et les guerres de ces dernières années, comme Homs, Alep ou Mossoul.
De ce double contraste permanent entre l’innocence des photos de l’album familial et la violence des scènes actuelles, puis entre les ruines d’une histoire vieille de 3 000 ans et celles des récents conflits armés, naît une réflexion non linéaire sur cette région, berceau de l’humanité qui semble aujourd’hui représenter sa fin tragique. Le parcours de Mathieu Pernot s’inscrit dans un ensemble de récits croisés aux temporalités différentes qui nous font aussi « plonger dans la photographie et ses histoires entremêlées » (Etienne Hatt).
Malgré les nombreux obstacles liés à la pandémie et aux difficultés d’accès à certaines zones de tensions, Mathieu Pernot a réussi à repousser les frontières du voyage de son grand père en poursuivant le sien jusqu’à Alep et Mossoul. « Un voyage dans les ruines de l’Histoire » selon l’auteur.
L’exposition La ruine de sa demeure présente une cinquantaine de tirages de Mathieu Pernot, l’album de son grand-père, des photographies d’archives familiales ainsi que celles trouvées dans des maisons détruites de Mossoul.
Publication : L’exposition La ruine de sa demeure est accompagnée d’un livre éponyme publié par Atelier EXB.
Le prix HCB :
Décerné par la Fondation Henri Cartier-Bresson, le Prix HCB est une aide à la création d’un montant de 35 000 euros qui permet à un·e photographe de réaliser ou de poursuivre un projet de création au long cours. Il s’adresse aux photographes ayant déjà accompli un travail significatif dans une sensibilité proche du documentaire. Décerné tous les deux ans, le Prix HCB donne lieu à une exposition à la Fondation HCB et à la publication d’un livre. Le jury du Prix HCB 2019 a désigné le photographe français Mathieu Pernot pour son projet La ruine de sa demeure. Sa candidature était présentée par Jérôme Sother, Centre d’art GwinZegal (Guingamp).
La Fondation d’entreprise Hermès est le mécène du Prix HCB.
Biographie :
Mathieu Pernot est né en 1970 à Fréjus. Il vit et travaille à Paris. Lors de ses études à l’École nationale supérieure de la photographie, Mathieu Pernot rencontre à Arles des familles tsiganes, dont les Gorgan, avec lesquels il ne cesse de travailler par la suite. Au cours des années 2000, il développe différentes séries consacrées à l’enfermement, l’urbanisme et la question migratoire. Son travail réalisé avec Philippe Artières sur les archives de l’hôpital psychiatrique du Bon Sauveur de Picauville (Manche) est récompensé par le Prix Nadar en 2013. En 2014, il reçoit le Prix Niépce, année où le Jeu de Paume lui consacre une exposition, La Traversée, retraçant vingt ans de photographies. En 2020, Mathieu Pernot publie Ce qu’il se passe. Lesbos 2020 aux éditions Gwinzegal.