đ âAnnette en plus infinimentâ Ă lâInstitut Giacometti, Paris, du 11 juillet au 27 septembre 2023
âAnnette en plus infinimentâ
Ă lâInstitut Giacometti, Paris
du 11 juillet au 27 septembre 2023
PODCAST – Interview de Thierry Pautot, AttachĂ© de conservation, Responsable des archives et de la recherche de la Fondation Giacometti, et commissaire de l’exposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 10 juillet 2023, durĂ©e 32’00,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Commissaire : Thierry Pautot, Attaché de conservation, Responsable des archives et de la recherche de la Fondation Giacometti
La Fondation Giacometti cĂ©lĂšbre en 2023, un double anniversaire : le centenaire de la naissance de sa fondatrice, Annette Giacometti (1923 1993) et les 20 ans de la crĂ©ation de la Fondation. IntitulĂ©e Annette en plus Infiniment, dâaprĂšs une note manuscrite dâAlberto Giacometti, cette exposition–hommage est consacrĂ©e Ă celle qui fut la complice et le modĂšle fĂ©minin de lâartiste de 1946 Ă sa mort. HĂ©ritiĂšre de son mari, Annette Giacometti consacra les derniĂšres annĂ©es de sa vie Ă la documentation, la conservation et la promotion du fonds dont elle hĂ©rita. ConservĂ©es par la Fondation Giacometti, ces oeuvres forment la plus grande collection de lâartiste Ă lâĂ©chelle mondiale.
Cette exposition originale, qui montre pour la premiĂšre fois les diffĂ©rentes facettes de cette personnalitĂ© hors du commun, est basĂ©e sur un travail de recherches rĂ©alisĂ© dans les archives et la collection de la Fondation Giacometti. A travers une riche sĂ©lection de sculptures, peintures, dessins, estampes, photographies et archives, elle dĂ©montre le rĂŽle essentiel quâAnnette Giacometti tient dans lâoeuvre, dans la vie et dans la mĂ©moire de lâartiste. Elle rĂ©vĂšle aussi la mĂ©thode crĂ©ative trĂšs particuliĂšre de Giacometti qui, au long de leurs vingt ans de vie commune, revient indĂ©finiment sur les traits de son modĂšle au cours de sĂ©ances de poses quotidiennes dâune grande intensitĂ©.
Depuis les premiĂšres sculptures en plĂątre peint et les dessins rĂ©alisĂ©s avant leur mariage en 1949, lâexposition prĂ©sente lâextrĂȘme variĂ©tĂ© des portraits sculptĂ©s, peints ou dessinĂ©s dâAnnette. Lâartiste la reprĂ©sente toujours dans les mĂȘmes poses, en buste, assise ou en pied, mais dans des styles trĂšs diffĂ©rents, depuis un rĂ©alisme parfois exacerbĂ© jusquâĂ des formes au seuil de lâabstraction.
Un catalogue richement illustrĂ©, en Ă©dition bilingue français / anglais, coĂ©ditĂ© par la Fondation Giacometti, Paris, et FAGE Ă©ditions, Lyon, accompagne lâexposition.
Biographie – Annette Giacometti
Annette Giacometti est nĂ©e Annette Arm, en Suisse, le 28 octobre 1923. Fille dâinstituteur, elle grandit dans la rĂ©gion de GenĂšve et fait des études de secrĂ©tariat. Elle travaille pour le service des rĂ©fugiĂ©s de la Croix-Rouge lorsquâelle fait la connaissance dâAlberto Giacometti Ă GenĂšve en 1943. Elle le rejoint Ă Â Paris en 1946. En 1949, Giacometti Ă©crit Ă Â sa mĂšre : « Je la connais depuis prĂšs de six ans dĂ©jĂ (âŠ) câest la seule femme avec laquelle je peux vivre et qui me rend possible dâĂȘtre complĂštement dans mon travail ». Le couple se marie le 19 juillet 1949.Libre, rĂ©solue et joyeuse, sâadaptant aux conditions de vie frugales du Montparnasse artistique et populaire, Annette ne cessera de poser pour son mari, pour qui elle devient insĂ©parable de lâoeuvre. De la rencontre de lâartiste et du modĂšle, le philosophe Jean Starobinski Ă©crivit : « Quand Ă ses cĂŽtĂ©s apparut, Ă GenĂšve, Annette, je me suis dit quâelle Ă©tait attendue, une jeune femme qui se tient en face », qui regarde et parle et vit « de face », infiniment franche et infiniment rĂ©servĂ©e, dans une merveilleuse frontalitĂ©. On pourrait me reprocher de la dĂ©peindre ainsi Ă partir de ce que jâai vu plus tard : ses portraits par Alberto. Non.Telle Ă©tait sa prĂ©sence, antĂ©rieure au mouvement de lâart, qui ne prĂ©tendait que la fixer dans son apparition. » AprĂšs le dĂ©cĂšs de son mari en janvier 1966, et jusquâĂ son propre dĂ©cĂšs le 19 septembre 1993, Annette Giacometti se consacra Ă la promotion de son oeuvre ainsi quâĂ la crĂ©ation de la Fondation Alberto et Annette Giacometti.
Parcours de l’exposition
Le parcours de lâexposition, tout Ă la fois thĂ©matique et chronologique, prĂ©sente un ensemble dâoeuvres, sculptures, peintures et dessins ayant pour source dâinspiration Annette Giacometti. Cette exposition, pour la premiĂšre fois, rassemble notamment lâintĂ©gralitĂ© des bustes que le sculpteur rĂ©alise de son Ă©pouse au cours des annĂ©es 1960. Une riche sĂ©lection dâoeuvres et de documents dâarchives (dont de nombreux inĂ©dits), prĂ©sentĂ©s dans le Cabinet dâart graphique, permettent dâĂ©voquer lâintimitĂ© du couple, mais Ă©galement les amitiĂ©s dâAnnette Giacometti, ainsi que le travail quâelle rĂ©alisa sur lâoeuvre de son mari aprĂšs son dĂ©cĂšs. Ă partir de juillet 1946, date de son installation Ă Paris, et jusquâĂ la mort de Giacometti, Annette a Ă©tĂ© son principal modĂšle fĂ©minin. La quantitĂ© de sculptures, de tableaux, de dessins â que ce soit des portraits, des nus ou des Ă©tudes â est comparable seulement avec ceux que lâartiste rĂ©alise de son frĂšre Diego.
Les bustes
RĂ©alisĂ© vers 1946, quelques mois aprĂšs le retour de lâartiste Ă Paris, le premier buste connu reprĂ©sentant Annette a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© de mĂ©moire par Giacometti. Par ses dimensions rĂ©duites, cette oeuvre en plĂątre tĂ©moigne Ă la fois de la rĂ©duction de ses sculptures, processus dĂ©butĂ© dĂšs la fin des annĂ©es 1930, mais aussi de son travail sur le socle. Avec ce rapport dâĂ©chelle, le sculpteur cherche Ă reprĂ©senter lâespace au-dessus et autour du modĂšle. Câest ainsi quâAnnette nous apparaĂźt aussi proche que lointaine, inaccessible et vulnĂ©rable Ă la fois. Le buste prĂ©sente Ă©galement la particularitĂ© dâĂȘtre en partie peint, pratique courante chez lâartiste qui reprendra au pinceau nombre de ses sculptures pour mieux en visualiser certains dĂ©tails expressifs.Depuis ce premier portrait, les reprĂ©sentations dâAnnette Ă©voluent au fil du temps et se transforment suivant lâĂ©tat dâesprit de lâartiste, selon sa vision du moment. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, Giacometti dĂ©multiplie les tentatives de saisir le visage toujours changeant dâAnnette dans une sĂ©rie dâoeuvres. Entre 1961 et 1965, il exĂ©cute, dans un ultime hommage Ă celle qui depuis son installation Ă Paris, nâa cessĂ© de poser pour lui, une sĂ©rie de huit bustes (de celui rĂ©alisĂ© en 1961, ne reste aujourdâhui que la tĂȘte), dans lesquels lâartiste tente dâen capter par tous les moyens la « ressemblance ». « Eh bien ! dâune certaine maniĂšre, câest plutĂŽt anormal de passer son temps, au lieu de vivre, Ă essayer de copier une tĂȘte, dâimmobiliser la mĂȘme personne [âŠ] sur une chaise tous les soirs, dâessayer de la copier sans rĂ©ussir, et de continuer. [âŠ] Et lâaventure, la grande aventure, câest de voir surgir quelque chose dâinconnu chaque jour, dans le mĂȘme visage, câest plus grand que tous les voyages autour du monde » (Alberto Giacometti, Entretien avec AndrĂ© Parinaud, 1962, dans Les Ecrits, Paris, 2008, p. 249)
Le nu féminin
Rares sont les artistes modernes Ă ne pas sâĂȘtre intĂ©ressĂ©s au genre du nu et Alberto Giacometti nây fait pas exception. Le corps fĂ©minin est en effet particuliĂšrement prĂ©sent dans son oeuvre. La reprĂ©sentation de la silhouette fĂ©minine, en sculpture, en peinture ou en dessin, y est variĂ©e et connait une Ă©volution tout au long des nombreuses phases artistiques de lâartiste. Ă partir de 1949, date Ă laquelle Annette pose pour un Nu peint, le premier rĂ©alisĂ© par Giacometti dâaprĂšs nature et non de mĂ©moire, toutes les peintures et les sculptures de nus que lâartiste exĂ©cute seront basĂ©es sur le corps de sa femme, souvent Ă partir dâun mĂ©lange dâobservations directes et de mĂ©moire. Toutes les figures fĂ©minines debout, peintes ou modelĂ©es adopteront la mĂȘme attitude : immobile, hiĂ©ratique, les bras serrĂ©s le long du corps, comme dans cette peinture dâAnnette, rĂ©alisĂ©e en 1962 Ă Stampa et dĂ©dicacĂ©e Ă son Ă©pouse.
Les peintures
Annette pose pour la premiĂšre fois pour un tableau au cours de lâannĂ©e 1948. DĂšs 1949, son activitĂ© de modĂšle devient son activitĂ© principale, et elle posera quasi-quotidiennement pour son mari jusquâĂ la mort de ce dernier. Dans ce portrait rĂ©alisĂ© au cours de lâannĂ©e 1962, Giacometti a presque entiĂšrement Ă©liminĂ© la couleur. Dans sa recherche incessante et tourmentĂ©e de la vĂ©ritĂ© et de lâessence des choses, lâartiste finit mĂȘme par dĂ©pouiller sa peinture jusquâĂ lâos, en Ă©liminant progressivement divers Ă©lĂ©ments et en construisant lâespace, les volumes et les figures uniquement Ă lâaide de lignes, principalement noires ou grises, car le dessin est toujours restĂ© un accompagnement essentiel de sa recherche artistique, dans laquelle sa prioritĂ© Ă©tait la structure de la figure, quâil retraçait avec ses lignes et couvrait dâaurĂ©oles denses et sombres. Mais la captation du regard devient un autre aspect trĂšs important, et Giacometti utilise ici le mĂȘme traitement dâombres denses pour les orbites dâAnnette, peut-ĂȘtre comme une maniĂšre de communiquer la difficultĂ© de saisir lâessence de son regard.
Extrait de texte du catalogue FAGE Ă©ditions par Thierry Pautot
(…) « Annette pose pour la premiĂšre fois pour un tableau au cours de lâannĂ©e 1948. Avant cela, seuls quelques dessins ainsi que deux petits bustes sur socle en plĂątre exĂ©cutĂ©s de mĂ©moire sont parvenus jusquâĂ nous. Un Ă©change de lettres en 1949 procure de nouvelles informations sur le quotidien du couple. Au lendemain du rĂ©veillon du Nouvel An quâil a passĂ© avec le poĂšte Olivier Larronde et son ami Jean-Pierre Lacloche, Giacometti adresse Ă Annette une lettre pleine de tendresse. Une phrase interpelle : « Pas femme aucune couchĂ© mĂȘme pas beaucoup regardĂ© trop fatiguĂ© pas le temps pour ». La libertĂ© sexuelle sera une constante de leur vie de couple, que le mariage ne changera en rien. Alberto Ă©voquera Ă de nombreuses reprises son attrait pour les prostituĂ©es, et il dira plus tard Ă son ami Giorgio Soavi : « Je nâai jamais Ă©tĂ© fidĂšle, mĂȘme pas une seule fois en pensĂ©e ». Mais cette situation, connue dâAnnette dĂšs le dĂ©but, ne semble pas affecter leur relation amoureuse ni la proximitĂ© et la tendresse dont tĂ©moignent leurs Ă©changes jusquâĂ la mort de lâartiste.
Entre mi-fĂ©vrier et dĂ©but avril 1949, Alberto est Ă Stampa. Ce sĂ©jour est lâoccasion dâun Ă©change Ă©pistolaire qui nous renseigne sur le quotidien dâAnnette, partagĂ© entre son travail pour Sadoul et ses activitĂ©s personnelles. Elle lit beaucoup et exprime rĂ©guliĂšrement ses impressions. Ses lectures vont de classiques comme Manon Lescaut de lâabbĂ© PrĂ©vost, Nana dâĂmile Zola, LâAmant de lady Chatterley de D. H. Lawrence (conseillĂ© par Beauvoir) Ă Un crime de Georges Bernanos ou encore La Langue secrĂšte des Dogons de Sanga de Michel Leiris. Elle sera toute sa vie une dĂ©voreuse de livres, Marcel Proust particuliĂšrement, mais aussi la littĂ©rature russe et la poĂ©sie. Elle se rend Ă©galement au Petit Palais, au Louvre⊠« Beaucoup regardĂ© Rubens [âŠ] Poussin [âŠ] Watteau, Courbet⊠» Le Portrait dâAmbroise Vollard par Paul CĂ©zanne lui fait « penser au portrait de Diego, Ă cause de la pose et la couleur ». Elle va au thĂ©Ăątre, voit Andromaque puis PhĂšdre avec les Leiris, lesquels seront des amis fidĂšles jusquâĂ la fin de leur vie. Câest avec Leiris quâelle se rend le 21 fĂ©vrier Ă une confĂ©rence de Georges Bataille intitulĂ©e « Ă quoi nous engage notre gouvernement mondial ». Elle apprĂ©cie Bataille et deviendra une amie de sa fille Laurence. Elle dĂ©jeune avec Beauvoir, quâelle appelle affectueusement « le Castor ». Beauvoir et Sartre lui proposent de les accompagner pour un voyage de quelques jours Ă Marseille, mais Annette ne peut laisser son travail avec Sadoul. Elle dĂ©jeune rĂ©guliĂšrement chez Diego et sa compagne Nelly. Enfin elle continue Ă amĂ©liorer leur habitation par de menus travaux de dĂ©coration : « Dans lâatelier-chambre, jâai mis le petit tableau des pommes que vous mâavez donnĂ© au mur. Il est trĂšs joli sur le gris du mur ». Ce tableau, peint lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, est dĂ©dicacĂ© par Giacometti : « Pour Annette mon A ». Pendant lâabsence de lâartiste, le fondeur EugĂšne Rudier apporte Ă lâatelier plusieurs fontes nouvellement rĂ©alisĂ©es, parmi lesquelles Femme Ă©gorgĂ©e qui « est formidable, toute dorĂ©e merveilleuse, et [qui] se traĂźne par terre ».
Annette, qui vit dĂ©jĂ depuis maintenant plus de deux et demi avec Giacometti, sâest parfaitement adaptĂ©e Ă la vie parisienne et plus encore Ă la vie quâelle partage avec lâartiste. Ă la fin dâune longue lettre Ă sa mĂšre, Giacometti annonce : « Quelque chose de nouveau mais pas encore tout Ă fait mĂ»r : depuis quelque temps, je pense Ă me marier, un projet qui va se dĂ©velopper dans les mois Ă venir : je vous en dirai plus bientĂŽt car il faudra demander des papiers etc. mais ce nâest pas encore pour aujourdâhui. Jâai un rendez-vous Ă lâimproviste et je dois mâarrĂȘter⊠» Lâartiste est un peu fĂ©brile : Annetta Giacometti a beaucoup dâascendant sur ses enfants, et sa conception du couple est trĂšs traditionnelle. Elle nâa ainsi jamais reconnu le concubinage de Diego avec Nelly, quâelle nâa jamais rencontrĂ©e et qui ne lui paraĂźt pas mĂȘme convenir pour un mariage. Dans une lettre suivante, lâartiste Ă©voque Ă nouveau sa relation avec Annette : « Je veux te dire, chĂšre maman, de ne pas tâinquiĂ©ter pour mon projet ! Mais ça, je prĂ©fĂšre en parler plutĂŽt que lâĂ©crire ! Diego, qui a beaucoup de sympathie pour Annette et sâentend trĂšs bien avec elle, pense que jâai raison. Je la connais maintenant depuis 6 ans, nous nous entendons mieux que jamais, câest la seule femme avec laquelle je peux vivre et qui me permet dâĂȘtre complĂštement dans mon travail, ce qui arriverait de toute façon, mais le fait de nous marier simplifie les choses, il les rend plus faciles vis-Ă -vis de lâextĂ©rieur. Quand tu rencontreras Annette, tu verras que jâai raison. [âŠ] En attendant jâai Ă faire continuellement [âŠ] Je suis complĂštement dans la peinture, qui a fait des progrĂšs depuis mon retour, comme toujours, et surtout depuis hier car jâai fait poser Diego et Annette⊠». Le 13 juin, il lui enjoint dâenvoyer les documents nĂ©cessaires afin quâils puissent se marier au plus tĂŽt. « Annette elle nâa quâĂ demander lâĂ©tat civil Ă son pĂšre qui est maĂźtre (en plus du nom câest une curieuse coĂŻncidence avec toi !). DĂ©jĂ dĂ©cidĂ© des tĂ©moins, lâun Diego, lâautre notre gĂ©rante et nous nous demandons dans quel restaurant nous voulons dĂ©jeuner !!! Mais personne dâautre, du moins câest ce que nous pensons pour le moment. [âŠ] Tu verras que câest une bonne dĂ©cision et une bonne idĂ©e ! Qui, aprĂšs tout, est venue toute seule ! » La mĂšre lui rĂ©pond immĂ©diatement, je me suis immĂ©diatement rendu chez Antonio pour me renseigner et il mâa immĂ©diatement fait lâacte de naissance que je tâenvoie ci joint. Pour le reste, comme le dira le pĂšre de ton Annette, tu dois aller chez le consul suisse pour commencer et celui-ci enverra Ă vos communes pour la publication. Je me rĂ©jouis vraiment de rencontrer cette Annette n° 2 (elle est presque mon double) qui a le courage de sâunir Ă un compagnon aussi mĂ»r ! Mais si Dieu le veut, que ce soit une dĂ©cision heureuse pour vous deux et que vous puissiez toujours vous rĂ©jouir et bĂ©nir cette Ă©tape trĂšs importante de la vie. En tout cas, mes voeux fervents vous accompagnent ». Annette et Alberto sâunissent le 19 juillet 1949 Ă la mairie du XIVe arrondissement, accompagnĂ©s seulement par leurs tĂ©moins, Diego et madame Alexis. Anecdote amusante, lâadjoint au maire qui procĂ©da au mariage pensa tout dâabord que Diego Ă©tait le futur mariĂ©, car il Ă©tait mieux habillĂ© pour lâoccasion quâAlberto. Le mariage est suivi par un dĂ©jeuner simple dans un restaurant du quartier. Aucune photographie de lâĂ©vĂ©nement nâest prise sur le moment, ce nâest que quelques semaines plus tard, pendant leur sĂ©jour en Suisse, quâAndrea Garbald rĂ©alisera la photographie de mariage « officielle » du couple. […]