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🔊 “Le Bijou Dessiné” À la découverte du dessin joaillier, L’École des Arts Joailliers, Paris, du 14 octobre 2021 au 14 février 2022

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“Le Bijou Dessiné“ 
À la découverte du dessin joaillier

L’École des Arts Joailliers, Paris

du 14 octobre 2021 au 14 février 2022

L’École des Arts Joailliers



Interview de Stéphanie Desvaux, archiviste, historienne indépendante, et co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 24 novembre 2021, durée 15’56. © FranceFineArt

PODCAST –  Interview de Stéphanie Desvaux, archiviste, historienne indépendante, et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 24 novembre 2021, durée 15’56.
© FranceFineArt.

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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse avec Stéphanie Desvaux, le 24 novembre 2021.

René Lalique, Dessin de diadème [Hortensias], B F K - Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin de diadème [Hortensias], B F K – Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin de plaque de cou « Cygnes », vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin de plaque de cou « Cygnes », vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.

Extrait du communiqué de presse :



Léon Hatot, Dessin d'une broche Paon, vers 1920, Paris, Fonds Van Cleef sur la Culture Joaillière.
Léon Hatot, Dessin d’une broche Paon, vers 1920, Paris, Fonds Van Cleef sur la Culture Joaillière.
Léon Hatot, Dessin de pendentif avec chaîne, vers 1912, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
Léon Hatot, Dessin de pendentif avec chaîne, vers 1912, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessins de diadème « Vestales », vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessins de diadème « Vestales », vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
Maison Mellerio Borgnis, Dessin d'un collier [Etoiles], Facsimilé, vers 1865, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
Maison Mellerio Borgnis, Dessin d’un collier [Etoiles], Facsimilé, vers 1865, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
Maison Mellerio-Borgnis, Dessin de devant corsage « en pluie », vers 1865, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
Maison Mellerio-Borgnis, Dessin de devant corsage « en pluie », vers 1865, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin d'un diadème [Noisettes], B F K - Rives, vers 1900,  Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin d’un diadème [Noisettes], B F K – Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin d'une épingle de corsage [Ménade et Silènes], B F K - Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin d’une épingle de corsage [Ménade et Silènes], B F K – Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin de diadème [Cotonéaster laiteux], B F K - Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.
René Lalique, Dessin de diadème [Cotonéaster laiteux], B F K – Rives, vers 1900, Paris, Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière.

Commissaires de l’exposition :

Stéphanie Desvaux : Archiviste, historienne indépendante,
elle a travaillé à la valorisation du patrimoine au sein d’entreprises du secteur de la mode et du luxe, dont notamment la Maison Van Cleef & Arpels. Depuis quelques années, elle s’est spécialisée dans l’étude des archives joaillières et plus particulièrement des dessins de bijoux.

Michaël Decrossas : Docteur de l’École pratique des Hautes Études (EPHE),
chercheur associé SAPRAT EA 4116 (Savoirs et pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle), équipe d’accueil de l’École pratique des Hautes Études (EPHE). En 2018-2019, il a été missionné par L’École des Arts joailliers pour une recherche sur L’histoire du dessin joaillier. De la Renaissance à nos jours.






Jusqu’au tournant du XVIe au XVIIe siècle, les joailliers parisiens sont des metteurs en oeuvre, devant faire avec des pierres déjà taillées par d’autres, souvent hors de France, pour lesquelles il leur faut réaliser des montures. C’est là que le dessin de bijou trouve sans doute son origine. On peut imaginer les pierres posées sur la feuille, réunies et ordonnées, et le trait du dessin les liant, en faisant apparaître la future monture. De manière pragmatique, le dessin de bijou trouve certainement ici un de ses principes fondamentaux : il est à l’échelle 1, celle des pierres et, donc, de la monture. Elle s’avère être un avantage : le travail en joaillerie étant celui d’un atelier où plusieurs mains ont à intervenir (fondeur, ciseleur, sertisseur, émailleur, etc.). Ce dessin à l’échelle va les guider dans les différentes phases de la fabrication de la pièce. Aussi cette spécificité a-t-elle perduré jusqu’à nos jours, même après que l’installation de lapidaires en France, et plus particulièrement à Paris, a offert une plus grande souplesse et plus de liberté aux dessinateurs qui purent faire primer le concept ou la pensée.

Ainsi, de nombreuses interrogations apparaissent, que la présente exposition se propose d’aborder : comment est réalisé un dessin de bijou ? a-t-il des spécificités ? quelles en sont les étapes ? qui le réalise ? et pour qui ? quel est son statut ?

Stéphanie Desvaux et Michaël Decrossas, commissaires de l’exposition





L’exposition

L’exposition présente une soixantaine de dessins et plusieurs carnets, tous issus du Fonds Van Cleef & Arpels sur la Culture Joaillière, qui comprend une collection d’art graphique exceptionnelle présentée pour la première fois au grand public. Elle est composée de trois parties.

Un premier examen attentif de cette collection permet de rassembler un corpus d’une centaine d’oeuvres qui couvrent un long XIXe siècle commençant dans les années 1770 et s’achevant avec la Première Guerre mondiale. Cette période reflète l’éclectisme d’un siècle qui juxtapose des modèles anciens et des artistes d’avant garde. L’originalité de l’exposition réside dans l’association de grands ateliers tels Lalique ou Vever à des noms moins connus comme Paillet, Brédillard, Hatot, Mellerio Borgnis. À travers les différents dessins du corpus, l’exposition permet de s’interroger sur ce qu’on dénomme « dessin joaillier ».

Plusieurs axes émergent. Le premier étant celui de sa mise en oeuvre : techniques, supports utilisés, matériaux, normes de ce type de dessin… Ce qui mène à savoir qui en est l’auteur : un dessinateur joaillier, un dessinateur spécialisé, un artiste ? Combien de mains peuvent intervenir pour sa réalisation ? Enfin, reste la question de l’usage de ce dessin : à l’origine c’est avant tout un « outil technique » qui doit guider les différents corps de métiers dans la réalisation de la pièce, mais il est susceptible de devenir, avec le temps, une oeuvre d’art à part entière, admirée et recherchée pour ses qualités propres.

Accompagnée d’un livre coédité par Norma et L’École des Arts Joailliers, l’exposition ouvre un nouveau champ d’étude d’un art aux multiples fonctions.

La scénographie propose une expérience immersive à l’intérieur d’un espace entièrement dessiné, plongeant ainsi le visiteur dans un dessin grandeur nature.





L’exposition est composée de 3 parties :

• Partie 1 – Étapes et matérialité du dessin joaillier
• Partie 2 – Le concepteur du dessin
• Partie 3 – Le statut du dessin joaillier de l’outil technique à l’oeuvre d’art




Partie 1 – Étapes et matérialité du dessin joaillier

Sous bien des aspects, le dessin de bijou ne se différencie pas des autres dits fonctionnels ou techniques, et ne semble pas avoir de règle fixe, si ce n’est celle de l’évolution historique des matériaux disponibles et celle du choix personnel du dessinateur ou de la maison pour laquelle il travaille.

Comme pour toutes les oeuvres graphiques, il reflète une incroyable diversité de supports, de matériaux et de procédés. On y retrouve carnets de dessin, simples feuilles de papier blanc ou coloré ou, plus spécifique, papiers calques. On y utilise le crayon, l’encre, l’aquarelle ou encore la gouache. Le cheminement créatif se fait en plusieurs phases : une idée couchée sur le papier, jetant les bases du bijou à venir, puis la mise au net, la mise en couleur et enfin le dessin fini.

Pourtant, il est régi par des conventions qui se sont construites au cours du temps et qui le distinguent. La plus importante est sans doute l’échelle 1 de l’objet représenté érigée en norme. C’est aussi le cas de la généralisation du papier-calque et de la gouache qui permet de reproduire exactement la couleur, la brillance, la texture et la densité du matériau du futur bijou.




Partie 2 – Le concepteur du dessin

La question du concepteur, de celui « qui dessine », dans le domaine de la création joaillière soulève de nombreuses questions et débats, et de manière fort ancienne. Certes, les joailliers ont parfois recouru, ponctuellement et spécifiquement, à des artistes, pour inventer des formes ou des pièces, non sans une certaine méfiance, comme le suggèrent les propos du joaillier Augustin Duflos, vers 1767, lorsqu’il écrivait qu’« aujourd’hui beaucoup s’en remettent pour ces travaux à des mains étrangères, qui n’ayant aucune habitude des manières spéciales à la Joaillerie, ne peuvent leur fournir que des desseins et des modèles très fautifs […] ».

Mais, c’est le joaillier qui est le mieux à même de traduire les spécificités du bijou sur le papier, et pour cela il doit se faire « dessinateur-joaillier ».

Dans ce cas, le dessin étant produit au coeur même de l’atelier, et dans le but d’en tirer une pièce, il n’est généralement pas signé, ce qui soulève, là encore, des interrogations : peut-on identifier le dessinateur ? Est-il unique ? Que sous-entend son anonymat ? Quelles sont ses compétences et ses connaissances en matière de dessin ?




Partie 3 – Le statut du dessin joaillier de l’outil technique à l’oeuvre d’art

Si la place du dessin sur l’établi lors de la fabrication de l’objet est attestée de manière ancienne, le dessin joaillier prend d’autres statuts que celui du simple outil technique. Il est également employé comme support de vente. Il peut être numéroté pour composer un catalogue et porte parfois des indications de prix codifiées. Au sein de l’atelier ou du studio de création, le dessin joaillier constitue aussi un répertoire d’idées, source d’inspiration dans laquelle peuvent plonger les joailliers parfois des siècles plus tard.

Au XIXe siècle, les Expositions universelles sont des lieux d’émulation entre les savoir-faire internationaux et des événements concrétisant l’union entre art et industrie. Elles stimulent la création et aboutissent à l’avènement d’un joaillier-artiste. Lorsque l’artiste dépasse le joaillier, et que les considérations techniques sont oubliées, le dessin s’apparente à une fantaisie dont la qualité d’exécution le rapproche de l’oeuvre d’art. Par sa beauté esthétique et parce qu’il est témoin d’un style et d’une époque dont les bijoux ont souvent disparu, le dessin joaillier devient objet de collection.