âLa photographie Ă tout prixâÂ
Une année de prix photographiques
à la BnF François Mitterrand, Paris
du 23 novembre 2021 au 20 février 2022

PODCAST – Interview de HĂ©loĂŻse Conesa, conservatrice au dĂ©partement des Estampes et de la photographie Ă la BnF en charge la photographie contemporaine, et commissaire de l’exposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 22 novembre 2021, durĂ©e 17â23.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :



Commissariat :
Héloïse Conesa, conservatrice au département des Estampes et de la photographie, BnF pour la photographie contemporaine
Prix Niépce I Prix Nadar I Bourse du Talent I Prix du tirage photographique Collection Florence et Damien Bachelot
La BibliothĂšque nationale de France soutient un grand nombre de prix photographiques. Elle est partenaire historique du Prix NiĂ©pce et du Prix Nadar initiĂ©s par lâassociation Gens dâimages en 1955. Elle sâest associĂ©e en 2006 Ă la Bourse du Talent et enfin, en 2020 au nouveau Prix du tirage photographique – Collection Florence & Damien Bachelot – CollĂšge international de photographie. Ă partir du 23 novembre 2021, la BnF prĂ©sente, en collaboration avec le CollĂšge international de photographie, Les Gens dâImages, photographie.com et Picto Foundation une sĂ©lection des tirages des laurĂ©ats de ces prix partenaires, dans une exposition destinĂ©e Ă sâinscrire comme un rendez-vous annuel des amateurs de photographie. Lâoccasion pour le public de sâimmerger dans lâeffervescence crĂ©ative de la photographie dâaujourdâhui.
Les Prix et lauréats
Le Prix NiĂ©pce 2021 Gens d’images est attribuĂ© Ă Â :
Grégoire Eloy, membre du Collectif Tendance Floue, sa candidature était parrainée par Philippe Guionie, directeur de la Résidence 1+2.
Le Prix Nadar 2021 Gens dâimages est attribuĂ© Ă :
LEAVING AND WAVING
Photographies de Deanna Dikeman
Publié par les éditions Chose Commune
Prix du tirage Collection Florence & Damien Bachelot 2021 sont :
Guillaume GENESTE et Bernard PLOSSU (catégorie « duo)
Guillaume ZUILI (catégorie « photographe »)
Bourse du talent 2021 – La Bourse du Talent sâorganise en quatre sessions thĂ©matiques : Reportage, Portrait, Mode & TransversalitĂ©, Paysage. Les 3 laurĂ©ats prĂ©sentĂ©s sont :
Gabriel Dia, séries Fragments et Sabar
AurĂ©lie Scouarnec, sĂ©ries AnamnĂȘsis et FerĂŠ
Yann Datessen, série A.R.
Le Prix NiĂ©pce – GrĂ©goire Eloy, laurĂ©at Prix NiĂ©pce 2021
Créé en 1955, le Prix NiĂ©pce Gens dâimages est le premier prix de photographie professionnelle lancĂ© en France. Il distingue chaque annĂ©e le travail dâun photographe confirmĂ©, ĂągĂ© de moins de 50 ans, français ou rĂ©sidant en France depuis plus de trois ans. Depuis 2016, il bĂ©nĂ©ficie du mĂ©cĂ©nat de Picto Fondation, et depuis 2019, du soutien de The Eyes Publishing et de lâADAGP. Le laurĂ©at du prix bĂ©nĂ©ficie par ailleurs dâune prĂ©sentation de son travail lors dâun «Atelier Gens dâimages» et dâune exposition Ă la galerie Dityvon de lâUniversitĂ© dâAngers. Ce prix historique a Ă©tĂ© soutenu dĂšs sa naissance par la BnF qui acquiert rĂ©guliĂšrement des oeuvres des laurĂ©ats.
Le Prix NiĂ©pce 2021 a Ă©tĂ© attribuĂ© au printemps dernier Ă GrĂ©goire Eloy, nĂ© en 1971, engagĂ© depuis 2003 dans une pratique photographique documentaire dâauteur. Ses travaux lâont menĂ© pendant 10 ans des pays dâEurope de lâEst Ă lâAsie centrale pour des projets au long cours sur lâhĂ©ritage soviĂ©tique et les guerres du Sud Caucase. En 2010, il collabore avec la communautĂ© scientifique pour une trilogie sur la science de la matiĂšre. GrĂ©goire Eloy sâintĂ©resse par ailleurs Ă notre rapport Ă lâenvironnement et au sauvage lors de rĂ©sidences immersives en milieu naturel. LaurĂ©at de la Bourse du Talent Reportage en 2004 et de la RĂ©sidence 1+2 «Photographie & sciences» Ă Toulouse en 2021, il est membre du collectif Tendance Floue depuis 2016.
« NĂ© initialement dâun dĂ©sir de documenter et de tĂ©moigner, mon travail est devenu, au fil des annĂ©es, une pratique plus intime dâexploration de nouveaux terrains (gĂ©ographiques, scientifiques, imaginaires) enrichie, chemin faisant, dâune libertĂ© formelle faite dâessais et dâexpĂ©rimentations artisanales : installations, livres-objets, photogrammes en extĂ©rieur, tirages argentiques par contact sur Ă©cran dâordinateur. Je souhaite continuer dans cette voie, celle dâune photographie ambitieuse, âen mouvementâ, en instabilitĂ©. » GrĂ©goire Eloy.
Le Prix Nadar – LEAVING AND WAVING, photographies de Deanna Dikeman, publiĂ© par les Ă©ditions Chose Commune, laurĂ©at du Prix Nadar 2021
Le Prix Nadar Gens dâimages rĂ©compense depuis 1955 un livre remarquable consacrĂ© Ă la photographie ancienne ou contemporaine Ă©ditĂ© en France au cours de lâannĂ©e. Il est attribuĂ© en partenariat avec la BnF et le musĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce, avec le parrainage du ministĂšre de la Culture. Les ouvrages intĂšgrent les collections de la BnF grĂące au dĂ©pĂŽt lĂ©gal. Escourbiac lâimprimeur est Ă©galement partenaire du Prix Nadar.
Le livre Leaving and Waving, laurĂ©at du Prix Nadar 2021, rassemble les photographies que Deanna Dikeman a prises de ses parents au moment de leur dire au revoir sur une pĂ©riode de 27 annĂ©es. Alors quâelle reprenait la route, Deanna Dikeman pointait toujours lâobjectif sur ses parents. Ce qui a commencĂ© avec un instantanĂ© rapide en 1991 sâest transformĂ© en rituel au fil des annĂ©es. Leaving and Waving est une exploration touchante de la famille et du passage du temps.
Chose Commune est une maison dâĂ©dition française indĂ©pendante basĂ©e Ă Marseille. FondĂ©e en 2014, elle est dirigĂ©e par CĂ©cile Poimboeuf-Koizumi et a pour objet la promotion et la diffusion de la crĂ©ation artistique (photographie et oeuvres sur papier) en France et Ă lâĂ©tranger auprĂšs du grand public, des institutionnels ainsi que des professionnels du secteur.
Le Prix du tirage – Collection Florence & Damien Bachelot
Guillaume Geneste et Bernard Plossu, lauréats 2021 dans la catégorie « duo photographe / tireur(se) » et Guillaume Zuili dans la catégorie « photographe »
Créé en 2020, le Prix du tirage est nĂ© de la rencontre entre la volontĂ© du CollĂšge international de photographie de valoriser lâart du tirage photographique et la passion des collectionneurs Florence et Damien Bachelot pour les Ă©preuves photographiques. Ce prix, organisĂ© par le CollĂšge international de photographie en partenariat avec la BnF et la SociĂ©tĂ© française de photographie, cĂ©lĂšbre lâexcellence dâun mĂ©tier dâart, comme la recherche menĂ©e par les artistes photographes dans le laboratoire. Cette recherche se matĂ©rialise par lâĂ©laboration dâun carnet de travail qui intĂšgre par don les collections de la BnF. Pour cette deuxiĂšme Ă©dition, deux catĂ©gories ont Ă©tĂ© ouvertes : lâune dĂ©diĂ©e au binĂŽme que forment le/la tireur(se) et le/la photographe et lâautre aux photographes effectuant eux-mĂȘmes leurs tirages.
Guillaume Geneste et Bernard Plossu, lauréats 2021 dans la catégorie « duo photographe / tireur(se) »
Guillaume Geneste a travaillĂ© comme tireur avec Marc Bruhat, Ă lâatelier Sillages puis aux Ă©ditions Contrejour Ă Paris avant de crĂ©er son propre laboratoire en 1996 : La Chambre Noire. En 2020, il publie le Tirage Ă mains nues aux Ă©ditions Lamaindonne.
Bernard Plossu est nĂ© en 1945 au Vietnam. A lâoccasion dâun voyage au Sahara avec son pĂšre en 1958, il rĂ©alise ses premiĂšres photographies au moyen dâun Kodak Brownie Flash. Il sâinstalle au Mexique en 1965 et de ce sĂ©jour naĂźtra Le Voyage mexicain, ouvrage photographique publiĂ© quinze ans plus tard. En 1988, il reçoit le Grand prix national de la Photographie et son oeuvre fait lâobjet dâune rĂ©trospective au MusĂ©e national dâart moderne – Centre Pompidou.
« Cela fait exactement trente ans que je tire les photographies de Bernard Plossu. […]Les relations qui lient un tireur Ă un photographe au long cours sont les plus riches que jâai pu vivre, car elles demandent de la complicitĂ©, une confiance et une entente entre les deux protagonistes, oĂč la « couleur » des tirages est Ă dĂ©finir dĂšs le dĂ©but de la relation et ne doit pas faillir sur la durĂ©e. […]. Entre tireur et photographe la technique est avant tout affaire de comprĂ©hension, dâinterprĂ©tation, de gestuelle et de maquillage. Les photographes viennent voir un tireur et la relation demeure, sâils sâentendent bien, si le tireur est capable de faire des tirages oĂč le photographe se retrouve.» Guillaume Geneste.
Guillaume Zuili, lauréat 2021 dans la catégorie « photographe »
Guillaume Zuili est un photographe franco-amĂ©ricain, nĂ©en 1965, baséà Los Angeles. Membre actif de lâagence VUâ, il travaille en Inde entre 1986 Ă 1995 et publie en 2003 son premier livre PondichĂ©ry, Chandernagor, MahĂ©, Karibal et Yanaon aux Ă©ditions du ChĂȘne. Depuis quelques annĂ©es, il illustre son obsession pour le mythe AmĂ©ricain, en explorant divers procĂ©dĂ©s de tirage. RĂ©cemment avec la sĂ©rie Urban Jungle, il combine lâusage de la chambre photographique Ă celui du rĂ©vĂ©lateur Lith, crĂ©ant des images Ă lâesthĂ©tisme hors du temps.
« Je me demande parfois si je ne suis pas plus tireur que photographe. La prise de vue devenant presque un prĂ©texte pour pouvoir ĂȘtre dans le laboratoire et fabriquer mes tirages. […] Le tirage photographique est pour moi lâessence mĂȘme de la photographie. » Guillaume Zuili
La Bourse du Talent
Gabriel Dia, séries Fragments et Sabar
AurĂ©lie Scouarnec, sĂ©ries AnamnĂȘsis et FerĂŠ
Yann Datessen, série A.R.
La Bourse du Talent, créée en 1997, a rĂ©vĂ©lĂ© de nombreux photographes, qui portent un regard singulier sur notre sociĂ©tĂ© et nous invitent Ă la regarder autrement. A lâorigine de lâĂ©mergence de talents sans distinction dâĂąge, de nationalitĂ© ou de parcours, cette Bourse a Ă©tĂ© initiĂ©e au sein de Photographie.com par Didier de FaĂżs, avec le soutien de Picto Foundation, qui rĂ©alise les tirages des laurĂ©ats. GrĂące Ă la gĂ©nĂ©rositĂ© des photographes et du laboratoire PICTO, un ensemble de leurs tirages rejoint les collections de la BnF. En quinze ans de partenariat, plusieurs centaines de photographies ont ainsi fait leur entrĂ©e dans le patrimoine national, attestant de la vivacitĂ© de la scĂšne photographique contemporaine. Pour Didier de FaĂżs les trois photographes qui ont Ă©tĂ©choisis pour cette Ă©dition 2021 « racontent tout lâespoir portĂ© dans le monde dâaprĂšs la crise sanitaire. Au-delĂ des frontiĂšres rĂ©elles ou sociales, au-delĂ des mots et des champs de la photographie, ces photographes sont activistes militants des communs qui nous rassemblent. »
Gabriel Dia, séries Fragments et Sabar
Photographe de nationalitĂ©s française et sĂ©nĂ©galaise nĂ© en 1985, Gabriel Dia conçoit sa sĂ©rie Fragments comme une tentative de reconnexion avec ses sens. « Dans la sociĂ©tĂ© sĂ©nĂ©galaise musulmane oĂč jâai grandi, le corps est considĂ©rĂ© comme un objet dâimpuretĂ© quâil faut toujours laver avant le rituel de la priĂšre. Avec ce projet, jâespĂšre faire taire peu Ă peu ces sons qui ont bercĂ© mon enfance et mon adolescence avant mon exil en France Ă lâĂąge de 18 ans. Apprendre Ă aimer Ă nouveau mon corps et ses attributs ». Gabriel Dia
Gabriel Dia explore par ailleurs son histoire et son identitĂ© dans sa sĂ©rie dâautoportraits Sabar consacrĂ©e Ă une danse sĂ©nĂ©galaise du mĂȘme nom rĂ©servĂ©e aux femmes, que le photographe choisit de danser en se dissimulant derriĂšre un film nĂ©gatif opĂ©rant comme un voile protecteur.
AurĂ©lie Scouarnec, sĂ©ries AnamnĂȘsis et FerĂŠ
Photographe autodidacte nĂ©e en 1990, AurĂ©lie Scouarnec explore des thĂ©matiques liĂ©es aux mythes et croyances populaires, dans une interaction Ă©troite avec la nature. Depuis dĂ©but 2020, elle rĂ©alise par ailleurs sur une sĂ©rie dans un centre de soins pour la faune sauvage. Ses travaux sâinscrivent dans une mĂȘme recherche autour de la lumiĂšre, des textures et de la sensation. « La sĂ©rie [AnamnĂȘsis] retourne […] vers la nuit de lâorigine, Ă la recherche de ce qui se meut en amont du langage et de la mĂ©moire. Elle navigue parmi certaines traces laissĂ©es par les premiĂšres pensĂ©es, poĂ©tiques et philosophiques, de lâorigine du monde et des hommes. Des corps y surgissent, se cherchent et se soulĂšvent. Dans la circulation des Ă©lĂ©ments primordiaux se tisse cette quĂȘte dâun lieu de reconnaissance dâune antĂ©rioritĂ© toujours plus reculĂ©e. » AurĂ©lie Scouarnec
La sĂ©rie FerĂŠ plonge au coeur de lâactivitĂ© dans un centre de soins pour la faune sauvage, alors que les espĂšces et leurs habitats ne cessent de se rĂ©duire. Elle explore le quotidien de ces gestes de soin, comme autant de tentatives de rĂ©parer le lien avec le vivant.
Yann Datessen, série A.R.
NĂ© en 1977 Ă Saint-Ătienne, Yann Datessen apprend le mĂ©tier de photographe sur le tard, en autodidacte. Son projet A.R. prend sa source Ă Charleville-MĂ©ziĂšres, ville natale dâArthur Rimbaud qui laissa Ă sa mort une photo Ă la postĂ©ritĂ©, une correspondance sĂšche et quelques textes sublimes. Aujourdâhui Ă Charleville-MĂ©ziĂšres, alors que chaque coin de rue porte son nom, les moins de 17 ans ne savent pas vraiment qui il est. Entre 2016 et 2020, le photographe a Ă©cumĂ© les Ă©tablissements publics des Ardennes pour portraiturer des adolescents de tous horizons. « Je me suis servi de ces rencontres pour cĂ©lĂ©brer ensuite, au-delĂ des frontiĂšres, une constante : la moue fameuse des insatisfaits, quâils soient ardennais ou expatriĂ©s français, la moue de ceux qui sont loin dâeux-mĂȘmes, loin dâun rivage quâil est dĂ©cidĂ©ment de bon ton de fuir. » Yann Datessen
Avec le soutien de : Collection Florence et Damien Bachelot pour le prix du tirage photographique, Fisheye, LumiÚre Ilford, musée Réattu, Pixtrakk, SAIF.