“Anni et Josef Albers“ L’art et la vie
au Musée d’Art moderne de Paris
du 10 septembre 2021 au 9 janvier 2022

PODCAST – Interview de Julia Garimorth, commissaire de l’exposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 9 septembre 2021, durĂ©e 14’51.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :



Commissaires
Julia Garimorth, assistée de Sylvie Moreau-Soteras
Comité scientifique
Nicholas Fox Weber, directeur de la Josef and Anni Albers Foundation, Bethany, Connecticut
Heinz Liesbrock, directeur du Josef Albers Museum Quadrat, Bottrop, Allemagne
Le MusĂ©e d’Art Moderne de Paris organise, du 10 septembre 2021 au 9 janvier 2022, une exposition inĂ©dite consacrĂ©e Ă Anni et Josef Albers, rassemblant plus de trois cent cinquante oeuvres (peintures, photographies, meubles, oeuvres graphiques et textiles) significatives du dĂ©veloppement artistique des deux artistes.
Au-delĂ de la prĂ©sentation très complète de leurs crĂ©ations respectives, il s’agit de la première exposition en France dĂ©diĂ©e au couple formĂ© par les deux artistes. C’est en effet ce lien intime et très complice qui leur a permis, tout au long de leur vie, de se soutenir, de se renforcer mutuellement, dans un dialogue permanent et respectueux. Ils ont non seulement produit une oeuvre considĂ©rĂ©e aujourd’hui comme la base du modernisme, mais ont aussi imprĂ©gnĂ© toute une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’artistes de leurs valeurs Ă©ducatives.
Anni Albers (née Annelise Fleischmann, 1899-1994) et Josef Albers (1888-1976) se rencontrent en 1922 au Bauhaus et se marient trois ans plus tard. Ils partagent d’emblée la conviction que l’art peut profondément transformer notre monde et doit être au coeur de l’existence humaine : « Les oeuvres d’art nous apprennent ce qu’est le courage. Nous devons aller là où personne ne s’est aventuré avant nous. » (Anni Albers)
Dès le début de leur travail, les deux artistes placent ainsi la fonction de l’art au coeur de leur réflexion. Ils adhèrent non seulement à la revalorisation de l’artisanat et aux atouts de la production industrielle (Bauhaus) pour rendre possible la démocratisation de l’art, mais ils estiment aussi que la création joue un rôle essentiel dans l’éducation de chaque individu. Ils ne cessent de démontrer, en tant qu’artistes mais aussi enseignants, l’impact incommensurable de l’activité artistique sur la réalisation de soi et, plus largement, sur la relation avec les autres. Forts de ces valeurs, ils cherchent à amener leurs élèves vers une plus grande autonomie de réflexion et à une prise de conscience de la subjectivité de la perception. Selon eux, l’enseignement ne se réduit pas à transmettre un savoir théorique déjà écrit mais consiste au contraire à susciter constamment des interrogations nouvelles : d’abord par l’observation sensible du monde – visuel et tactile – qui nous entoure ; puis par la découverte empirique que comporte l’expérimentation créatrice avec les matériaux à portée de main, sans préjuger de leurs valeurs esthétiques. « Apprenez à voir et à ressentir la vie, cultivez votre imagination, parce qu’il y a encore des merveilles dans le monde, parce que la vie est un mystère et qu’elle le restera. Mais soyons-en conscients. » (Josef Albers)
L’exposition s’ouvre sur deux oeuvres emblĂ©matiques de chaque artiste, illustrant d’emblĂ©e, tel un prologue, les valeurs formelles et spirituelles qui relient le couple. Puis elle suit, de manière chronologique, les diffĂ©rentes Ă©tapes de leur vie. Une première section rassemble leurs productions, riches et variĂ©es, issues du Bauhaus, de 1920 Ă 1933. Le dĂ©part du couple pour les États Unis en 1933 marque le dĂ©but de la deuxième section, dĂ©diĂ©e aux oeuvres rĂ©alisĂ©es au Black Mountain College. Puis deux autres temps forts de la visite s’attachent Ă prĂ©senter une sĂ©lection pointue de Pictorial Weavings de Anni et de Homages to the Square de Josef. Enfin, la dernière partie de l’exposition est consacrĂ©e au travail graphique d’Anni, initiĂ© avec Josef dans les annĂ©es soixante et qu’elle va poursuivre jusqu’à la fin de sa vie.
Une salle, spécifiquement dédiée à leurs rôles respectifs en tant que professeurs, permet aux visiteurs, grâce à d’exceptionnels films d’archives, de se glisser dans la peau des étudiants et de suivre un cours « en direct ». Un grand nombre de documents (photographies, lettres, carnets de notes, cartes postales, etc.), réunis avec l’aide de la Fondation Josef et Anni Albers, permet également de contextualiser le travail des deux artistes.
L’exposition est organisĂ©e en Ă©troite collaboration avec The Josef and Anni Albers Foundation Ă Bethany, Connecticut. Elle sera Ă©galement prĂ©sentĂ©e Ă l’IVAM (Instituto Valenciano de Arte Moderno) Ă Valence, Espagne, du 17 fĂ©vrier au 20 juin 2022.
Un catalogue est publié aux éditions Paris Musées.
Le parcours de l’exposition – introduction
Cette exposition réunit l’oeuvre de deux grands artistes, chacun pionnier du XXe siècle dans son domaine. Au-delà de la présentation très complète de leurs créations respectives, il s’agit de la première exposition en France dédiée au couple formé par Anni et Josef Albers. C’est en effet ce lien intime et très complice qui leur a permis, tout au long de leur vie, de se soutenir et de se renforcer mutuellement, dans un dialogue permanent et respectueux. Ils ont non seulement produit une oeuvre considérée aujourd’hui comme la base du modernisme, mais ont aussi imprégné toute une nouvelle génération d’artistes de leurs valeurs éducatives.
Anni Albers (née Annelise Fleischmann, 1899-1994) et Josef Albers (1888-1976) se rencontrent en 1922 au Bauhaus et se marient trois ans plus tard. Ils partagent d’emblée la conviction que l’art peut profondément transformer notre monde et doit être au coeur de l’existence humaine.
Dès le début de leur travail, les deux artistes placent ainsi la fonction de l’art au coeur de leur réflexion. Ils adhèrent non seulement à la revalorisation de l’artisanat et aux atouts de la production industrielle (Bauhaus) pour rendre possible la démocratisation de l’art, mais ils estiment aussi que la création joue un rôle essentiel dans l’éducation de chaque individu. Ils ne cessent de démontrer, en tant qu’artistes mais aussi enseignants, l’impact incommensurable de l’activité artistique sur la réalisation de soi et, plus largement, sur la relation avec les autres. Forts de ces valeurs, ils cherchent à amener leurs élèves vers une plus grande autonomie de réflexion et à une prise de conscience de la subjectivité de la perception. Selon eux, l’enseignement ne se réduit pas à transmettre un savoir théorique déjà écrit mais consiste au contraire à susciter constamment des interrogations nouvelles : d’abord par l’observation sensible du monde – visuel et tactile – qui nous entoure ; puis par la découverte empirique que comporte l’expérimentation créatrice avec les matériaux à portée de main, sans préjuger de leurs valeurs esthétiques.