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🔊 “Augustin Rouart” La peinture en héritage, au Petit Palais, Paris, du 1er juin au 10 octobre 2021

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“Augustin Rouart“ La peinture en héritage

au Petit Palais, Paris

du 1er juin au 10 octobre 2021

Petit Palais

Interview de Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice au Petit Palais en charge des arts graphiques anciens et commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 7 juin 2021, durée 19’07.© FranceFineArt.

PODCAST Interview de Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice au Petit Palais en charge des arts graphiques anciens et commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 7 juin 2021, durée 19’07.© FranceFineArt.

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©Anne-Fréderique Fer, visite de l’exposition avec Anne-Charlotte Cathelineau, le 7 juin 2021.

Augustin Rouart, Le Petit Pêcheur, 1943. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Le Petit Pêcheur, 1943. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Autoportrait au pinceau, 1944. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Autoportrait au pinceau, 1944. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Cinq portraits d’enfant endormi, 1948. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Cinq portraits d’enfant endormi, 1948. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Lagrimas y Penas, 1943. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, Lagrimas y Penas, 1943. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, L’Enfant au gilet rouge, 1948. Crédit : Philippe Fuzeau.
Augustin Rouart, L’Enfant au gilet rouge, 1948. Crédit : Philippe Fuzeau.
Henry Lerolle, Intérieur, vers 1880. Crédit : Philippe Fuzeau.
Henry Lerolle, Intérieur, vers 1880. Crédit : Philippe Fuzeau.

Extrait du communiqué de presse :



Commissariat : Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice au Petit Palais en charge des arts graphiques anciens.




Le Petit Palais présente l’importante donation que vient d’effectuer Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, en sa faveur, riche de douze oeuvres d’Henri Rouart, Henry Lerolle, Maurice Denis et Augustin Rouart.

À cette occasion, le musée présentera au printemps une exposition gratuite au sein de ses collections, en dialogue avec des oeuvres liées à la famille Rouart, pastels et tableaux de Berthe Morisot, Edgar Degas ou encore Auguste Renoir. Une quinzaine de prêts, ainsi que des archives familiales de Jean-Marie Rouart, complèteront l’accrochage.

Après les institutions ayant contribué à la redécouverte des Rouart et de leur entourage depuis plus de dix ans, le Petit Palais est heureux de pouvoir rendre définitivement une juste place à cette incontournable famille d’artistes et de collectionneurs parisiens.

Répartie autour de deux grands espaces, l’exposition présentera tout d’abord la « Constellation Rouart » organisée autour des arrière-grands-pères du donateur : Henri Rouart et Henry Lerolle, qui tous deux pratiquèrent la peinture et collectionnèrent passionnément les impressionnistes. Une seconde salle sera consacrée à l’oeuvre d’Augustin Rouart, père de l’écrivain.

Henri Rouart (1833-1912) a été une personnalité majeure de la vie artistique de la fin du XIXe siècle.Éminent industriel, peintre mais surtout collectionneur éclairé, il contribua à la reconnaissance de nombreux artistes représentés dans les collections du Petit Palais, en particulier les impressionnistes. Des oeuvres de Berthe Morisot, de Paule Gobillard ou encore d’Edgar Degas – très proche des familles Rouart et Lerolle – rappelleront les multiples liens tissés avec les grands artistes de leur époque. Le tableau d’Henri Rouart représentantLe Salon-atelier de la rue de Lisbonne, permet d’évoquer ce point de ralliement emblématique que fut son hôtel particulier en son temps.

Second artiste représenté dans la donation, le peintre Henry Lerolle (1848-1929) était surtout connu comme décorateur mural. Cependant, son tableau Intérieur issu de la donation vient brillamment illustrer sa veine intimiste. Imprégné de la tradition hollandaise du XVIIe siècle, il séduit par son atmosphère silencieuse, ses tonalités claires et l’acuité de sa lumière. Cette toile est présentée en regard d’un beau portrait au pastel de Christine Lerolle par Maurice Denis, également offert par Jean-Marie Rouart au Petit Palais. Il s’agit d’un cadeau de l’artiste au modèle lorsque la fille d’Henri Lerolle épousa un des fils d’Henri Rouart. Si le musée possède un très important ensemble d’oeuvres du peintre nabi, sa collection ne comportait pas encore de pastel, une technique que Maurice Denis affectionnait pourtant. 

La présentation s’achève avec un important ensemble d’une vingtaine d’oeuvres d’Augustin Rouart (1907-1997), dont huit ont été retenues pour la donation au musée. Épris des maîtres de la Renaissance, notamment de Dürer dont il reprend le monogramme, Augustin Rouart crée son propre style, combinant respect du réel, fascination pour la nature et goût pour le décoratif dans une synthèse profondément humaniste. Si sa carrière s’est prolongée bien au-delà, sa production la plus significative se concentre autour des années 1930-1940.

Parmi les oeuvres les plus emblématiques, Le Nageur et Le Petit Pêcheur témoignent de sa perméabilité au style art déco ainsi qu’à l’univers des estampes japonaises. Lagrimas y penas met en scène l’épouse du peintre et se distingue par ses qualités chromatiques, le traitement en aplats et l’étonnant raccourci de la figure couchée sur le ventre. Ces caractéristiques ne sont pas sans évoquer Paul Gauguin ou Félix Vallotton. Augustin Rouart s’est également illustré dans le domaine du portrait, affirmant sa filiation avec le hiératisme de la Renaissance nordiqueet notamment Holbein. Ses natures mortes frappent de même par le dépouillement formel des compositions, une précision de miniaturiste dans la description des différentes espèces et la sensualité de la couleur dans la restitution chromatique des pétales. L’évocation de cette fascinante dynastie de peintres et mécènes est au coeur de l’émouvant récit publié par Jean-Marie Rouart en 2000, sous le titre Une jeunesse à l’ombre de la lumière.

Grâce à la générosité de l’auteur, le Petit Palais, déjà dépositaire de différentes oeuvres liées à cette famille parisienne, en devient désormais le garant de la mémoire artistique.






Parcours de l’exposition


La « Constellation » Rouart

Henri Rouart a été une personnalité culturelle majeure de la fin du XIXe et du début du XXe siècle : éminent industriel, peintre, mais surtout collectionneur passionné et éclairé, il contribua à la reconnaissance de nombreux artistes, en particulier les impressionnistes. Autour de lui gravite une « constellation » artistique : peintres, écrivains, musiciens, critiques d’art. 

Henri et son frère Alexis sont particulièrement liés avec Edgar Degas, avec lequel ils avaient effectué leurs études secondaires. Henri le retrouve dans le contexte du siège de Paris en 1870, et leur amitié se poursuit jusqu’à sa mort. Le troisième fils d’Henri, Ernest, seul élève de Degas, épouse Julie Manet, la fille de Berthe Morisot et d’Eugène Manet, frère du peintre. À la mort précoce de ses parents, Julie peut compter sur le dévouement de son parrain, Auguste Renoir, qui la représente à plusieurs reprises. Julie est aussi très liée avec ses cousines Paule et Jeannie Gobillard. Cette dernière épouse l’écrivain Paul Valéry, qui devient l’une des figures emblématiques du clan. 

Un autre fils d’Henri, Louis, épouse Christine Lerolle, fille du peintre Henry Lerolle. La jeune femme évolue dès sa jeunesse dans un cercle culturel en pleine ébullition où se côtoient peintres, écrivains et musiciens des mouvances impressionniste et symboliste. Représentée par Renoir avec sa soeur Yvonne dans le célèbre tableau des Jeunes filles au piano, Christine compta aussi parmi les muses du peintre Maurice Denis, qui fut son témoin de mariage.




Augustin Rouart (1907-1997)

La majorité de la donation est consacrée à des oeuvres d’Augustin Rouart, petit-fils d’Henri, fils de Louis Rouart et Christine Lerolle, et père de Jean-Marie. Épris des maîtres de la Renaissance, notamment Dürer dont il reprend le monogramme, Augustin crée son propre style, combinant respect du réel, fascination pour la nature et goût pour le décoratif dans une synthèse profondément humaniste, comme son maître Maurice Denis. 

Si la carrière d’Augustin s’est prolongée jusqu’aux années 1980, sa production la plus significative se concentre autour des années 1930-1940. Parmi les oeuvres les plus emblématiques, Le Nageur et Le Petit Pêcheur, tout en courbes, témoignent de sa perméabilité au style art déco ainsi qu’à l’univers des estampes japonaises, tandis que Lagrimas y penas, mettant en scène l’épouse du peintre – Juliette Rapin –, se distingue par ses qualités chromatiques, le traitement en aplats et l’étonnant raccourci de la figure couchée sur le ventre. 

Augustin s’est également illustré dans le domaine du portrait, affirmant sa filiation avec le hiératisme de la Renaissance nordique, notamment Holbein. Ses natures mortes allient dépouillement formel dans la composition, précision du miniaturiste dans la description des différentes espèces et sensualité de la couleur dans la restitution chromatique des pétales.